SAINT-PERDON Dimanche 27 août
Novillada "concours"
Arènes du Plumaçon Mont de Marsan, environ 2000 personnes (un peu plus que l’an passé ?).
Température caniculaire, soleil, bruine et pluie au début du second, tout le monde se met à l’abri, y compris le maire de la municipalité montoise qui, lui, a préféré continué de se mouiller au callejon.
Cette année était la cinquième édition "concours" et, pour la faire courte, le cru 2017 a été d’un niveau inférieur aux quatre autres.
Inférieur :
- Par le bétail qui a déçu. Il n’a pas été à la hauteur des attentes des organisateurs (du moins je l’espère). Le comportement à la pique a été en règle générale modeste, du moins pas à la hauteur d’une concours, ils ont quasiment tous été a menos plus ou moins rapidement (la palme au Pedraza qui n’a "supporté" que trois séries) des cornes, au moins pour deux, qui interpellent, le Cuadri qui sort avec le piton droit explosé et le Virgen Maria qui l’éclate en rematant aux planches.
-Par les novilleros, qui n’ont toujours pas compris comment doit se mener une lidia, qui plus est dans un concours. Inexpérience ou volonté délibérée ? Le fait est qu’aucun des novillos en compétition n’ont eu une lidia correcte et adaptée.
Pizon de Célestino CUADRI sort en premier. Bien dans le type de l’encaste, bas, lourd, d’armure commode, sort avec la corne droite en trompette. Noble au capote, mal mis en suerte, la première pique est prise sans conviction, à la deuxième la mise en suerte est plus soignée mais le novillo tardo, s’approche en marchant et démarre aux rayas pour une pique dans l’épaule en se défendant. Avec la muleta le novillo reste tardo, une bonne série à gauche sans se croiser avec toujours ces trois ou quatre pas de replacement, faena hachée et CARRETERO finit par se faire désarmer. Le novillo n’a vraiment rien dans le ventre. Entière droite et un peu devant. Silence.
Cantador de Don José ESCOLAR GIL sorti en second est lui aussi dans le type malgré qu’il soit un peu rond avec une corne droite très ouverte. Juste de force au capote il arrive à la première pique, carioquée et pompée, sans pousser, suivi d’une deuxième où il reste collé au peto et d’un troisième picotazo, le tout avec un piquero ayant monté la puya à l’envers et une lidia désastreuse. Salut de Morenito après un superbe tercio au palos. D’entrée, ISIEGAS se fait manger à la muleta avec le pasito a tras. Il change de main, quelques séries du bout du bâton sans se croiser en lui retirant la muleta à chaque passe. Le novillo fini par se désintéresser et tout le monde va a menos. Une entière contraire un peu arrière viendra à bout du novillo. Silence.
Buenastardes de VALDELLAN est lui sorti en troisième position avec alegria, sans remater. Au capote il a des charges longues des deux côtés. Mis en suerte un peu loin pour la première pique, il part bien et prend une grande pique où il amène le groupe équestre au centre de la piste (grande pelea de Gabin REHABI). A la deuxième il part du centre en marchant et démarre à deux mètres du cheval pour une petite ration, quant à la troisième elle se terminera en picotazo dont Buenastardes se sortira seul. Après avoir été averti sur le deuxième derachazo Tibo GARCIA subit une forte voltereta à la troisième. Il revient vaillamment en prenant la gauche pour deux séries intéressantes bien que sur la bordure. Il repassera à droite pour une série plus croisée mais le danger persiste, il conclura avec 2/3 de lame au deuxième essai. Tibo a fait une faena de valiente et pour le moment il a été le plus torero des trois. Quelques applaudissements.
Tañidero, le franco-andalou de VIRGEN MARIA sort en quatrième avec alegria, il remate fort aux tablas et s’éclate la corne gauche. Au capote il a des charges longues sur les deux bords et l’on se prend à rêver ou pour le moins à espérer (souvenirs montois ?). Placé au centre ( !!!) pour la première rencontre, il s’élance et fait sonner les étriers plus qu’il ne pousse.. Placé plus prêt pour la seconde (re !!!) il y retourne sans classe et sans pousser. A la muleta, après quelques séries à droite CARRETERO se fait désarmer pour la nième fois de l’après-midi. Il prend à gauche sur les bordures. Le novillo va a menos et Diego plie les gaules, il terminera sa faena exprès (5’48) avec une épée dans le rincon au deuxième essai. Silence.
Sorti en cinquième, Niñero de la ganaderia détentrice du titre, PEDRAZA DE YELTES sera protesté à sa sortie en piste. En effet, haut sur pattes, maigre, petite tête et brocho, il ressemblait plus à un eral qu’à un novillo. Il se révèlera fuyard au capote de Jorge ISIEGAS et prendra un refilon hors du sitio puis une "deuxième", toujours hors du sitio longue et carioquée. La troisième est enfin donnée dans le sitio, le novillo met les reins mais il n’a pas de force et n’arrive pas à bouger la cavalerie de Bonijol qui pourtant…Il en prendra une quatrième (picotazo totalement inutile !), pour le coup, la lidia n’est pas désastreuse, elle est inexistante. Jorge l’attaque au centre par une cambiada et tout cela se résume en une histoire de zig zag. Pour que tout fonctionne bien, il suffit que le torero soit dans le zig lorsque le novillo est dans le zag , mais, quand ils se retrouvent tous les deux dans le zag (ou dans le zig bien sûr) en même temps cela fini par un gros cachou, Marichou, (c’est pour la rime). Donc, grosse boite d’ISIEGAS qui a volé dans les cieux du Plumaçon. Jorge a à faire avec un novillo bête, doté d’un tempérament d’eral qui correspond à son physique, un novillo qui boit la muleta. A la demande du novillero la présidence déclenchera la musique ( !!!) ceci aura au moins le mérite de couvrir les ahanements de ce bûcheron . Malgré ça, ou à cause de ça, il reste vulgaire face à un animal auquel il aurait fallu faire montre de plus de classe. Après quatre séries prometteuses à droite il semble que l’on ait coupé l’électricité à Niñero. Tout s’éteint et, après un final par manoletinas, il enverra son collaborateur ad-patres par une entière en place au cinquième voyage. Silence.
Rascatripas de la jeune ganaderia navarraise de PINCHA propriété de José Antonio BAIGORI, avait l’honneur de clôturer la course. Il fera une sortie discrète, sans remater. Il mettra bien la tête des deux côtés dans le capote de Tibo qui se fait désarmer en fin de série. Au premier tercio Tibo fera l’effort de soigner la mise en suerte pour une première où le novillo se colle plus qu’il ne pousse, la deuxième prise de plus loin sera elle poussée a caballo levantado puis une troisième ou il rapprochera le bicho ( !) et donnée avec la puya de tienta (re !) Pourquoi la pique de tienta et la lidia si bien commencée, finie à l’envers ?, surtout que le novillo reste intéressant aux palos où il poursuit et raccompagne les banderilleros aux tablas. Après un brindis à Pascal DARQUIE, Président de la Peña organisatrice il entame sa faena de muleta par le bas gagnant du terrain et rematant au centre. S’en suivent de belles séries sur le bord droit en mettant la jambe et cargant la suerte. A gauche plus compliqué avec le novillo qui, me semble t’il, aurait eu besoin de plus de dominio et surtout de plus de distance. Tout de même une bonne faena accompagnée par une musique en symbiose (il est bon de le noter). Hélas, une débâcle aux aciers le privera de récompenses qu’il était en droit d’espérer. Il devra se contenter de saluer aux medias alors que le novillo est primé d’une vuelta. .. un peu généreuse vu la troisième pique…
Le novillo de la ganaderia de PINCHA, le plus complet de l’après-midi a été déclaré vainqueur sans surprise et donc nous devrions revoir cette ganaderia l’an prochain à Saint-Perdon, suerte.
Pour conclure, cette novillada a été globalement décevante surtout par le comportement des novillos. Il faut préciser que cette année la peña a changé de cuadra de caballos "pour donner plus d’intérêt" au premier tiers. Force est de constater que ça n’aura pas suffi !!! Il est possible que la solution soit ailleurs et notamment dans le choix des élevages. Je suis convaincu qu’en faisant confiance à des ganaderos moins connus mais qui eux ont envie de passer les montagnes nous aurions droit à un défilé sur le sable montois des têtes de camade ce qui pourrait modifier complètement le premier tiers et stopper une bonne fois pour toutes les fameux débat de la cuadra de caballos.
Je ne doute pas que l’équipe de Pascal DARQUIE saura analyser et retenir les leçons de cette course…
En attendant RDV est pris pour 2018.
Patrick SOUX
PS: Aujourd'hui, pour avoir le diap en plein écran, cliquez sur la......chaussure gauche de la jeune fille.