GRAVORIA MANENT*
Par Gilbert LAMARQUE
La SPA fêtera en décembre 2017 ses 172 ans. En effet, le premier combat de la SPA, créée en 1845 par Etienne PARISET, portait sur la protection des chevaux que les cochers parisiens maltraitaient. Au fil du temps, l’action s’est développée et l’intérêt s’est élargi aux autres espèces animales, en particulier nos plus proches compagnons, les chiens et les chats.
Et la SPA modernisée, rénovée et redynamisée grâce à l’implication de tous, adhérents, salariés et bénévoles, a enrichi son action en faveur des animaux et accru son rayonnement dans notre pays avec son retour sur le terrain pour 2018, des grands combats contre la souffrance animale (corrida, expérimentation animale, abattage sans étourdissement …). L’association en est qu’au tout début car la corrida, les abattoirs … ne sont que les premiers thèmes d’une longue liste qui verront la SPA interpeller sans cesse des politiques afin qu’ils passent enfin à l’action.
OK. Nous croyons en la relation indissociable entre l’Homme et l’Animal. Cette relation doit être fondée sur l’équilibre, sur la contribution de l’un à l’autre. Si l’Homme et l’Animal ont besoin l’un de l’autre, ils ont également beaucoup à partager.
OK. Chacun défendra sa paroisse, mais de grâce, stop aux mensonges, aux images racoleuses véhiculées.
« La lutte contre la corrida, cette pratique barbare, sera l’un de nos grands combats cette année »… et suit entre deux photos d’une chienne et d’un poney, la photo d’un toro qui répond au doux nom de « Diego » (plutôt celui d’un chien ou d’un chat).
Puis les résultats d’une étude IFOP/Alliance anti corrida de février 2015 qui met en avant que 73 % des Français étaient favorables à la suppression des corridas et que 83 % se prononçaient pour l’interdiction d’assister à ces spectacles pour les mineurs de moins de 14 ans. (Quelle population sondée ? Dans quels lieux géographiques ? … Avez-vous été sollicités?).
Et enfin, les propos mensongers repris des torchons de l’Alliance anti corrida. A savoir : « … une coutume qui relève de la barbarie et non d’une culture qu’il faudrait défendre. Car le taureau souffre, et ce dès les premiers mois de sa vie. Il est victime d’une sélection drastique autour de sa génétique et de son apparence physique, dans le seul but de faciliter la tâche du torero. Avant même son entrée dans l’arène, pour l’affaiblir, il subit des violences inouïes : vaseline dans les yeux, cornes sciées à vif, cotons dans les naseaux pour rendre la respiration difficile … Les picadors sectionnent les muscles extenseurs et releveurs du cou, ainsi que les ligaments de la nuque. La tête baissée du taureau donne l’impression au public qu’il charge... »
Voilà, lorsque l’on est à bout d’arguments !
Les bons samaritains civilisés, raffinés face aux infâmes barbares primitifs et sauvages.
La SPA se discrédite en utilisant les arguments des autres associations et groupuscules. Quelle garde ses valeurs, ses missions sociales mais la corrida n’a rien à voir avec la maltraitance ! Le CRAC, lui ne construit rien, il est anti tout et si son estomac se limite aux végétaux, ses propos restent carnivores. Quand à l’association L.214, elle milite pour le bien-être animal ce qui ne va pas à l’encontre de la corrida où le toro est choyé des années durant.
L’euthanasie existe au sein de la SPA pour raison de santé ou pour des animaux jugés dangereux. Mais, enfin, ces pratiques sont le résultat direct de l’inconséquence des propriétaires. L’abandon d’un animal malade plutôt que d’assurer jusqu’au bout en offrant une fin de vie digne à son compagnon.
Mais de là à accuser l’association d’euthanasier « 65 % des animaux qui lui sont confiés, soit 150 000 chiens et chats. » !!! N’est-ce pas Mr VIARD ? Je vous croyais d’une grande précision, d’une grande technicité dans vos exposés ! Restez crédible et soyez plus sérieux que toutes ces associations balançant des chiffres non fondés.
Certes, c’est, comme vous l’écrivez : « une opération de communication ridicule »… « La corrida étant une activité réglementée dans un cadre précis que le Conseil Constitutionnel a jugé conforme à la Constitution. » Ici, nous sommes d’accord !
Le mal absolu, c’est l’ignorance d’autrui, de la possibilité de la différence. C’est le degré zéro de la curiosité. On est incapable de voir en dehors de soi tant on croit déjà tout savoir et avoir tout compris. Non content d’être ignorant, on ne désire pas connaître pour ne pas affronter ce qui nous remet en question et peut être en danger. C’est dans la forteresse du « soi bête et violent » que réside le mal absolu.
« Ne minorons pas la puissance de l’ignorance » comme le déclarait Miguel CID CEBRIAN, sénateur, ex maire de Ciudad Rodrigo lors de la conférence du 8 novembre à St-Sever intitulée : « La place de nos traditions et de l’animal au XXIe siècle. »
Donc la SPA a lancé lundi 6 novembre 2017 une guerre judiciaire mûrement réfléchie contre la corrida en déposant plainte pour « sévices graves et actes de cruauté » envers les taureaux et les chevaux visant les toreros, les organisateurs et les municipalités qui les autorisent.
Durant les mois prochains, elle mènera d’autres actions judiciaires sur les grands thèmes que sont les animaux de divertissement, l’élevage, l’expérimentation et l’animal domestique avec l’espoir qu’il soit reconnu comme « une personnalité juridique ou technique », le ridicule ne tuant pas hélas.
Le décor est planté.
172 ans et l’histoire continue …
… Des dindons qui font commerce d’ordre et de bonne conscience dans la basse-cour d’un monde où rien ne doit salir leur vertu bien cirée.
*Le pire est à venir.
Gilbert LAMARQUE