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L’ART DE LA PIQUE (1)

Publié le par Cositas de toros

 

 

Par Patrick SOUX

Trouvé dans une bibliothèque taurine  bien fournie, aménagée et très bien organisée, un texte composé de trois chapitres :

  • La pique et son montage
  • Le picador et sa monture
  • Le déroulement du tercio

Coécrit par Jean LICHAIRE et Christian CARTOUX avec des illustrations signées Jacques MICHEL, publié avec l’aimable autorisation de l’union des clubs taurins fédérés nîmois édité par Arles CA en 1988.

Je soumets à votre lecture ces trois chapitres très intéressants. Une « conclusion » faite de remarques personnelles étayée par des textes de revisteros reconnus conclura cette publication.

Aujourd’hui :

 

LA PIQUE

ET SON MONTAGE

 

La pique est l’arme spécifique utilisée par le picador. Son rôle principal est d’entailler le cuir du Toro, de provoquer une blessure qui doit saigner abondamment, car la zone où elle doit théoriquement pénétrer est très vascularisée.

La pique comporte deux parties : L’arme proprement dite, « la puya » et la hampe en bois « le palo » sur laquelle elle est assujettie.

La pointe de la pique est en acier spécial à faible proportion de chrome pour permettre un affutage à la pierre à eau, précis et de grande qualité.

La forme de la puya a évolué comme la corrida avec le temps.

                                                                                             

 

 

De 1791 à 1917 fut utilisée la pique dite « citron » dont le buttoir en corde avait la forme de ce fruit.

 

 

 

 

 

 

 

Jugée trop dévastatrice, elle fut remplacée par la pique à rondelle (garde de forme ronde de 7 cm de diamètre) dont les effets furent parfois aussi destructeurs que ceux de ces devancières…

 

 

 

 

 

1962 vit l’apparition de la pique actuelle, qui elle aussi semble avoir besoin d’être légèrement modifiée. Actuellement sa pointe est pyramidale à trois faces (20 mm de base). Les trois arêtes de 29 mm de longueur sont excessivement tranchantes, un gabarit (escantillon) permet de vérifier ces dimensions. La base de cette pyramide repose sur un butoir en bois formé de trois parties qui se juxtaposent parfaitement. L’ensemble est maintenu par une cordelette enroulé en spirales  serrées et recouverte de vernis.A la base de ce butoir se trouve une garde fixe en acier appelée  « cruceta » dont le rôle est d’empêcher que la puya ne pénètre trop profond dans le morillo du toro.

La pointe pyramidale de la puya utilisée en novillada a une hauteur inférieure de 3 mm à celle utilisée en corrida.

La hampe « palo », généralement en bois de hêtre doit, selon le règlement, être légèrement gauchie, ce qui n’est pas toujours le cas.

Fransisco GOMEZ  PAQUIRO discipline l’action des subalternes dans l’arène et notamment celle des picadors très libres jusque là. Il leur retira entre autre la pique longue (vara larga) pour les doter d’une plus courte encore en vigueur aujourd’hui.

La longueur palo + puya sera comprise entre 2.55m et 2.70m. Les puyas sont groupées dans une caisse en bois qui comporte 18 compartiments séparés et envoyées par le fabricant à l’union des criadores de toros de lidia à Madrid pour être vérifiées et contrôlées.

Si elles sont reconnues conformes lors de ce contrôle, cet organisme apposera sur le buttoir de cordelette vernis, une bande de papier portant son cachet, la date de vérification et le numéro de chaque puya. L’inscription sera en rouge pour les piques utilisées en novillada et en noir pour celles devant être employées en corrida de toros, attestant ainsi que la puya est règlementaire et de bonne qualité. Un certificat récapitulant les numéros des 18 puyas contenues dans une caisse sera joint à l’intérieur de celle-ci. La caisse sera plombée pour éviter toute fraude.

En principe, le matin de la corrida, les picadors procèdent au montage des piques. Ils choisissent les hampes par ordre d’ancienneté dans la profession, ils les personnalisent par l’inscription de leur nom sur la partie haute. Ce montage s’effectue dans certaines arènes à la vue du public, en tous cas, toujours en présence du délégué aux piques désigné par l’autorité. Le délégué, en présence des picadors rompt les scellés, ouvre la caisse, vérifie les numéros des piques qu’elle contient avec ceux du certificat joint. Les picadors peuvent alors, par ordre d’ancienneté, choisir leurs puyas et procéder au montage de celles-ci sur les hampes qu’ils ont préalablement choisies.

Le règlement prévoit la façon de monter lapuya sur le palo ; il précise : « L’on veillera à ce que l’une des trois faces de la pyramide formant la pointe reste tournée vers le haut, c'est-à-dire coincide avec la partie convexe de la hampe » (« el hilo a bajo »…), qui règlementairement doit être légèrement gauchie. Une explication est donnée pour justifier ce montage « afin d’éviter d’arracher la peau du toro ».

Pour assurer un meilleur contact entre le bois du palo et le métal de la puya , on peut utiliser des lamelles de papier journal, certains picadors mettent un clou pour assujettir complètement l’ensemble, mais ce n’est pas une obligation.

Une fois l’opération de montage terminé, le picador doit présenter ses piques au délégué. Si celui-ci reconnait que le montage est correct et conforme aux prescriptions du règlement, il donne son accord et le picador met un capuchon protecteur sur la pointe de chaque pique ; Dans le cas contraire, le délégué doit l’astreindre à se conformer au règlement. Les puyas montées sur les palos et vérifiées sont groupées et mises dans un placard fermé à clé. La clé sera conservée par le délégué ou le président de la corrida.

Avant la course, les piques sorties du placard seront disposée sur un râtelier dans le callejon à la vue du public, à une distance de 6m minimum de la porte des chevaux et sous la surveillance du délégué pendant le déroulement de la corrida.

La pique doit être remise au picador par une employé de l’empressa qui la reprendra à la fin du tercio.

 

Prochaine parution : Le picador et sa monture vendredi 19/01.

 

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C
merci pour le partage de l article
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