COHABITATION
Par Gilbert LAMARQUE
Ours, lynx, loups, taureaux, chiens, couvées...
L'homme d'un côté, le reste du monde, de l'autre.
La nature propose, l'homme dispose. Suivant son bon plaisir et (ou) ses intérêts, il fait le beau temps et plus souvent la pluie.
Le XXIe siècle sera celui de l'animalité ou ne sera pas.
Longtemps étayé par le droit selon lequel l'animal n'est rien de plus qu'un bien meuble, il faut attendre 2015 pour que le Parlement reconnaisse les bêtes comme des "êtres vivants doués de sensibilité". Le Code civil a suivi. Mais ceci, nous le savions déjà.
Le sujet s'impose pour la première fois comme un véritable enjeu sociétal dans le débat public. La souffrance animale est prise au sérieux, la lutte contre les discriminations et la défense des minorités opprimées passent à la vitesse supérieure.
L'heure est aux excès avec comme exemple, l'extrémisme végan qui sème la terreur sur les réseaux sociaux. La légion de la cause animale, radicale et sectaire ne la sert pas, trop de caricatures. Tant mieux.
Nous traitons le chien comme un membre de la famille, nos animaux de compagnie comme des êtres à part entière parce que nous les aimons.
La souffrance de ceux qui sont élevés en batterie ne nous touche pas, ou si peu, faute de lien émotionnel avec eux. Nous occultons tous les faits qui nous dérangent.
Allez expliquer que nous aimons le taureau de corrida et que nous nous réunissons telle une secte pour le voir combattre et mourir !
Deux ourses sont programmées cet automne par le ministère de Nicolas Hulot pour venir sauver la race dans les Pyrénées occidentales (annonce du 26 mars). Aye ! Branle-bas de combat, députés et autres élus locaux montent aux créneaux, les bergers menacent. Aucun effort de la part de ceux-ci pour protéger leurs troupeaux, et pleuvent les intimidations. Quant à ces pauvres politiciens de pacotilles, ils sont à la pêche de quelques minables bulletins électoraux.
L'homme doit négocier avec la nature, cohabiter avec l'ours, le lynx, le loup... le renard et la belette (air connu). En fait, on élimine tout ce qui nous dérange sans se poser les questions essentielles sur la déforestation, l'intensification de l'agriculture. Tout pour ma gueule !
Laissons à l'animal des territoires, engageons des hommes, adoptons des chiens (les patous), regroupons les brebis la nuit, etc. Les politiques du cas par cas, de la nuance doivent triompher.
Quant au taureau, n'est-il pas le plus heureux, choyé dans un campo immense ?
Sachant qui plus est, que Manu, le Président de certains Français, lui, défend la corrida ! Notre Jupiter, tonnerre de Zeus !
Mais si Messie.
Gilbert LAMARQUE