Samedi BOUJAN, 1ère de Feria
SUR LES PAS DE JEAN BAPTISTE ET BOBY
Samedi 30 juin avant que le soleil ne nous morde la peau, afin de nous remettre des émotions éprouvées la veille à la tombée du jour, suite à la sauvage agression
de quelques douzaines de Bouzigues accompagnées d’un rosé bien frais à la robe pâle du domaine Augé (IGP Côteaux de Béziers), pata negra, pan con tomate et autres mentheuses, à boire, bien sûr avec modération mais aussi avec quelques amis, c’est beaucoup plus sympa, nous avons décidé de nous mettre aux verres dans la belle cité voisine de Pézenas.
Piscénoises, Piscénois, bonjour !
Le marché nous accueille Cours Jean-Jaurès, riche et coloré avant que nous nous dispersions dans le centre historique, écrin de demeures de la fin du Moyen Age et de nombreux hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles.
Au lendemain de la croisade contre les Albigeois, les Montmorency, Gouverneurs de la province du Languedoc, font de Pézenas, leur capitale.
Les fantômes de Jean-Baptiste Poquelin dit Molière et de Boby Lapointe glissent à l’ombre des murs ancestraux.
Ces deux-là prirent des chemins opposés, J.B.P. le parisien "descendant" à Pézenas où il devint Molière, Boby le Piscénois "montant" à Paris où il fait ses débuts au "Cheval d’Or".
Comme "Ta Katie t’a quitté", nous quittons la belle cité héraultaise, nous dirigeant vers Boujan-sur-Libron où se dresse l’arène portative pas encore inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques.
Gilbert LAMARQUE
Nous avions fait provision de belles images. Bien nous en a pris !
Car… L'après-midi...
La jeune organisation de la Feria de Toros y Campo nous proposait cette année, en première, un encierro de Hoyo de la Gitana.
Les six exemplaires de cette ganaderia mythique du Campo Charo étaient tous bien présentés dans le type de l’encaste Gracilliano, bas, ronds et…brochos. Le comportement des pensionnaires de Galleguillos à Vecinos n’a pas été à la hauteur des espérances des aficionados, seul le second est sorti (un peu) du lot. Les cinq autres sont restés "transparents" notamment au premier tiers malgré les 14 rencontres pour 2 voire 3 piques et inexistants à la muleta finissant parados. Vous aurez compris qu’il n’y avait ni race, ni caste, ni moteur.
La gitane est au fond du trou*
Chef de lidia de l’après-midi après son succès de l'an passé, Maxime SOLERA très fraichement remis de ses blessures va accueilir son premier à puerta goyala en "tchanquant" par gaonera y tafalleras. Sur la dernière il se fait prendre méchamment. Il continue le combat mais on inversera l’ordre de sortie des trois derniers pour lui permettre de passer à l’infirmerie. Suite à cet accrochage il restera "prudent" pour le reste de sa prestation. Son retour pour le combat du sixième lui permettra de couper l’oreille de la sympathie du public.
El Adoureño prend le plus intéressant du lot, un novillo qui répète avec de la caste et du genio. Comme depuis le début de la saison, bonne entame de faena sur deux ou trois séries puis il s’enflamme et tout part en "torchonade". Il est à se demander ce qu’il se passe dans la tête de ce gamin qui a l’air de porter sur ses épaules toute la misère du monde. Le poids de sa prochaine alternative ? Il est passé à côté de son premier auquel il coupe malgré tout une oreille (pour la mise à mort). Face à son second qui n’avait pas grand-chose à offrir, il m’a semblé désabusé…
Carlos OLSINA, m’est apparu comme un torero fin et élégant. Il a reçu ses deux opposants par des véroniques très bien dessinées. Avec la muleta il reste hélas parallèle avec son premier et, son second ne lui a pas permis de faire une faena. Pas de toro, pas de faena !
Boujan, 18h30 (pour cause de match de foot !!!) soleil brûlant, vent quasi nul, la bouillote fait son office.
Maxime SOLERA : applaudissements et oreille de sympathie.
El Adoureño : Oreille pour l’épée et quelques applaudissements, vuelta autoproclamée vite avortée par les sifflets de foule.
Carlos OLSINA : Applaudissement et silence.
*El hoyo est un trou.
Patrick SOUX