TARTAS, Dimanche 08 juillet
Il y a bien longtemps que je n’avais passé une si agréable journée taurine. Alors bien sûr, les quelques lecteurs qui aiment bien que l’on sorte la "Kalach" seront déçus de la voir aujourd’hui rester dans son étui.
Mon bon Docteur, le docteur des pauvres, est de ceux là. Si tu me lis, toubib, je te dis, patience, la Madeleine arrive à grands pas et je pense que durant cette feria, nous ne devrions pas manquer de motifs pour la ressortir.
Je disais donc, une très bonne journée taurine qui commence par un excellent repas pris entre amis, il n’y a pas à dire, les gens de le Peña Creo Que Si savent recevoir.
Arrive l’heure de la NSP, et à l’heure du paseo c’est un peu triste, je me demande si les musiciens de l’harmonie tarusate ne sont pas plus nombreux que les spectateurs. Heureusement que, le retard d’un des toreros a obligé l’organisation à différer le paseo de 10 minutes permettant ainsi de remplir un peu plus les gradins.
18h10, le paseo démarre et c’est devant à peine un quart d’arène que se donne cette course, que pena !
Au menu, trois novillos de La Espera pour : Victor HERNANDEZ, Yon LAMOTHE et Fransisco FERNANDEZ.
Novillada intéressante disais je par la variété des comportements du bétail ainsi que celle du corte des novilleros.
Les novillos bien présentés pour ce genre de spectacle bien que manquant d’un brin de trapio, ont tous fait preuve de noblesse, allant du premier, d’une noblesse extrême au dernier plus encasté, en passant par le second qui se laissait faire. Les un et trois, un peu dolorosos aux banderilles finirent en meuglant.
Les novillleros :
Victor HERNANDEZ ,
est opposé au bravissime premier. En tant que chef de lidia nous sommes en droit de penser qu’il a le plus d’expérience, hors, il a récité la leçon apprise à l’école. Certes elle fut bien récitée ou plutôt ânonnée. Le travail est propre mais ça manque d’engagement, de transmission, de personnalité, ça manque d’âme.
Salut au centre et vuelta !
Yon LAMOTHE,
face au second, arrive à bien conduire la charge, à baisser la main, à faire montre d'un sens artistique indéniable. Le garçon est beau à regarder, sauf qu’il lui manque un brin d’engagement, un brin de dominio. Sa faena se terminera par une première épée façon brochette intercostale suivie d’une deuxième entière bien placée et suffisante. Cette première lame ne l’empêchera pas de couper les deux oreilles du novillo, extrême faveur concédée par une présidence gentillette au régional de l’étape (pas celle du tour).
Vuelta et Yon invite l’éleveur à partager son tour de piste !!! Un salut du burladero à la fin du spectacle aurait été plus mesuré.
Fransisco FERNANDEZ,
est donc opposé au dernier de l’après-midi. Le garçon est confronté à un novillo certes de charge longue, noble, mais aussi plus encasté que ses frères. D’entrée, au capote il pèse sur le novillo avec des véroniques engagées. Contrairement à ses compagnons du jour, il entame sa faena de muleta contre les planches par doblones en gagnant du terrain jusqu’au centre. Tout au long de son actuacion il gardera les commandes, enchaînant les séries, alternant les deux mains. Une tauromachie sans fioritures, classique, empreinte de maîtrise et de dominio. Las, l’usage de la rapière lui sera fatidique et il verra tous ses espoirs de récompenses s’envoler. Ce garçon mérite que l’on garde un œil sur lui.
Vuelta.
Je vous le disais, nous avons passé une bonne après-midi de toros.
Aujourd’hui, au hasard de la toile (pas assez cirée à mon goût), j’ai pu lire quelques commentaires de revisteros qui étaient à Eauze et qui s’y sont profondément ennuyés… J’ai bien envie de leur dire que c’était couru d’avance et que, en réfléchissant un peu, ils seraient venus à Tartas. Non seulement ils ne se seraient pas ennuyés, mais ils auraient offert à cette organisation une visibilité qui leur fait souvent défaut, et ils auraient mis un peu d’argent dans leur caisse, ils en ont bien besoin. Ah, mais non, j’avais oublié que ce sont des personnes qui font partie intégrante de la gent callejonesque et que ces gens là Monsieur, ils ne paient pas, Monsieur, ils ne paient pas !!!
Chassez le naturel…
Patrick SOUX