UN DIMANCHE DE FERIA Á BOUJAN
PORT BOUJAN
11H. NSP. Soleil généreux, un souffle d’air. 1/3 de bocal.
Remontant le cours du Libron, le mareyeur Margé débarqua et livra 4 sardines pêchées le matin même en Méditerranée. Produits frais, certes.
Pour mémoire, l’année passée, les pupilles de Dolores Aguirre semaient la terreur dans le ruedo avec le trapio d’une orque et la violence des piranhas.
"Chat échaudé craint l’eau froide".
Qui de l’œuf ou de la poule… ou bien l’organisation a reçu ce qu’elle a bien commandé ou, plutôt, ce que le ganadero a bien voulu livrer !
Mystère.
- Manuel de Reyes, volontaire. Une nageoire.
- Clément Hargous, appliqué, pas d’étincelles. Silence.
- Hugo Franco hérite du pire zieutant sans cesse les barrières. Silence.
(Lors de la tertulia à l’heure des ablutions, Olivier Margé déclara que ce lot était typique de la ganaderia, hétérogène – hétéroclite, c’est une véritable usine à gaz ! – et que le 3e, mauvais, il l’avait mis sachant qu’il n’aurait pas pu le sortir en corrida ! Quel idiot ! Merci pour les cochons de payant).
Affligeant… je n’ai pas suivi la suite de ces bavardages.
- Niño le petit Nîmois, excellent dans le maniement de chaque trasto, possède beaucoup d’allure et de tempérament. Deux nageoires.
Il fut le vainqueur de la matinée inaugurant son habit de lumière. A revoir. De l’avenir si les requins ne l’avalent pas !
CRISTOBAL, DÉPOUILLÉ.
18 H. Novillada de 5 Raso de Portillo et un d’El Quiñon (3e), bien présentés et armés – mention spéciale au 5e – 18 rencontres sans véritablement pousser et sortant seuls pour la plupart, nobles dans l’ensemble. 2/3 de placita.
- Alejandro Fermín et le tardo Albardado : rien.
Au second, il fut victime d’un spectaculaire haut vol, heureusement sans conséquences, sur une passe inversée citée du centre. La noblesse sans forces du cornu pouvait lui permettre de mieux faire : avis et silence à chaque fois.
- Maxime Solera aurait dû déclarer forfait. C’est mal connaître le gars de Fos, vu le matin à l’hôtel !
Commotionné sur tout le corps, entorse de la cheville droite, douleurs au niveau des cervicales, puntazo dans le mollet… je compris bien vite que le pundonor et la ténacité n’en feraient rien, malgré les contrats à venir peut-être hypothéqués : Céret, Beaucaire…
On put se rendre compte rapidement que le physique ne suivrait pas. Il coupe l’oreille de son premier, retord. Ce n’est pas un pavillon de complaisance, c’est le courage récompensé.
Le magnifique Rabanero l’essora. Le Raso, le meilleur sous le canasson en 3 rencontres, sortit malgré tout, seul – palmas au picador – et s’éteignit à la muleta.
Maxime entama son chemin de croix ; il s’épuisait, n’ayant plus beaucoup de recourt devant la bête se défendant violemment. Grosse difficulté à l’épée, instants pénibles : 2 avis et silence.
- Cristóbal Reyes hérita de l’unique El Quiñon avec lequel il ne s’entendit pas. Le novillero reçut un avis et salua.
Avec le dernier qui prit 4 piques (?) dont il sortit seul sans avoir mis les reins, Cristóbal qui abandonna les palos à ses peones – choix judicieux – nous proposa un plat plus alléchant. Fort décidé, transmettant, le regard souvent tourné vers le callejon après la série, le Jerezano voulait bien conclure la tarde. Ce qu’il fit.
A 20H40, enfin des séries des deux mains succédaient à une belle série de naturelles, baissant la main, précédant des naturelles citées de face à un bicho relevant le chef avant la fin de la passe.
Il abrégea intelligemment – ce que ne surent pas faire ses compagnons – et tua d’une entière al encuentro après un pinchazo. Et l’oreille tomba.
Vuelta au novillo. Aye !
Vuelta de Cristóbal, oui ! Accompagné du mayoral et du piquero. Ouille !
L’ensemble fut long, parfois au bord de l’ennui, les faenas interminables. La torpeur nous invitait à la sieste, certains en réanimation, coma profond pour quelques autres. Et aux chants des cigales alternèrent les commentaires et galéjades d’un quarteron d’abrutis (par le soleil ?).
Cavalerie et train d’arrastre de Bonijol (la totale).
Et ce pauvre Cristóbal Reyes vit le prix de la meilleure faena attribué à Maxime Solera !
Dans une arène qualifiée de torista, un peu plus de rigueur !
Le prix du courage à Maxime, d’accord.
Nous avons appris par la suite que C. Reyes avait récolté lors de la lidia de son premier, un puntazo au genou droit ainsi qu’une fissure du scaphoïde gauche.
Nous aimerions le revoir car le chico a progressé depuis l’été dernier.
Gilbert LAMARQUE
Les récompenses :
- Triomphateur : Maxime Solera
- Meilleure faena : Cristobal Reyes (6e Raso de Portillo). Allez comprendre ! (le samedi, le prix de la meilleure faena ne fut pas attribué ; le dimanche, il fut décerné à M. Solera : cherchez l'erreur !)
- Révélation : Niño (NSP)
- Meilleure ganaderia : desierto
- Meilleur novillo : Paganito n°5, Raso de Portillo lidié en 6e
- Meilleur picador : desierto
- Meilleur banderillero : Fernando Casanova, cuadrilla de M. Solera
- Prix spécial : l'équipe médicale des arènes de Boujan