BILBAO ASTE NAGUSIA 3
VISTA ALEGRE
Samedi 25 août. 8e de Corridas Generales. 3/4 d’arène. Sol y sombra, léger vent.
6 Alcurrucén, 2 sobreros du même fer remplaçant le 5e. Bonne présentation quoique inégale, armée astifina, jeu varié dans le style de la maison. Toros difficiles exceptés les bons 3e et 6e avec noblesse et fijeza.
Enrique Ponce : silence, ovation après avis.
El Juli : silence, ovation et sifflets après avis.
Diego Urdiales, le bon sorteo : oreille et 2 oreilles après avis.
DON DIEGO DE BILBAO Y EL TOREO AL NATURAL
Les étoiles ne s’illuminèrent même pas.
Ponce nous vendit une faenita basique mal conclue à l’épée.
Avec son second se sera d’un niveau au-dessus. Mais cette faena sera agrémentée d’attitudes et de gestes précieux et maniérés. Nouvel échec. Le roi Enrique 1er avait hérité de deux Alcurrucén nobles quoique sosos.
Julian Lopez hors sitio, déroule vite fait. Entière desprendida con el julipié.
Exit Dispuesto et Manzanito, bonjour Lancero (2e sobrero). 2 rencontres au cheval. Hachazos… Vilaine épée au 3e essai, mort longue.
A la décharge du Juli, les deux spécimens avaient en commun une charge courte et la tête haute.
Tonadillo, 554kg et Gaiterito, 533 kg furent le bon choix. Diego, le voisin de la Rioja, en manque de toros cette temporada (2 corridas : Arnedo et Alfaro), nous rappela à son bon souvenir. En ce qui me concerne, c’était ici même le 26 août 2017. Le voici pour sa 16e actuación. Il ne fut pas simple figurant, laissant cet attribut à ses prestigieux compañeros.
Il reçut une chaleureuse ovation avant la sortie du 3e.
Tonadillo sort seul des deux rencontres. Illico dans la muleta du Riojano, il attaque avec les reins. Main droite, main gauche, Urdiales met la jambe devant ce toro bonito. Sur les derechazos, Diego pivote uniquement sur les talons et nous plonge dans le trasteo à l’ancienne. Suivent des redondos, une passe de poitrine changeant de main. Et tout ceci avec fluidité, cela semble si facile !
Un estoconazo contraire, un avis, et tombe le pavillon.
La lumière décline mais Urdiales illumine le ruedo de toute sa classe, lumière fendue par les cornes harmonieuses de Gaiterito, negro mulato listón.
Les poignets jouent à merveille, série après série, classique. Des naturelles templées, ciselées par cette superbe main gauche, des derechazos d’une lenteur de rêve. Le sable n’est plus noir, il brille de mille feux. Le léger vent n’est plus que brise et pour conclure, d’impalpables redondos et de délicates trincherillas, de la soie. Un faenon !
Le Nuñez essuie un pinchazo qui lamente les tendidos, mais promptement la navaja se mue en un estoconazo qui fait exploser le coso de clameurs. Les froides arènes sont sur le grill. La puerta grande s’ouvre. Ici, il y a obligation de couper deux oreilles à un seul toro.
Matías González, le Cerbère de Vista Alegre, a plié, rompu judicieusement.
N’avait-il pas octroyé la veille deux pavillons à Roca Rey après un pinchazo ?
L’honneur est sauf.
Diego a serti de su huella* le ruedo bilbaino.
* son empreinte.
Gilbert LAMARQUE