POURQUOI ?
Autrefois, la blessure par coup de corne entraînait inévitablement après une période de repos, une convalescence suivie d’une réadaptation qui pouvait se prolonger lorsque le torero avait repris le chemin du ruedo. Ses moyens physiques étant quelque peu diminués lui permirent de bénéficier au cours de l’histoire taurine, de facilités, de faveurs, qui, par la suite, sont devenues la norme pour tous les toreros.
Pourquoi le burladero ?
Cet abris de planches, placé en avant de la barrière, de la talanquère comme disent les coursayres, et formant chicane par où se glisse le piéton à la fin (ou pas) d’une suerte, est né d’une doléance exprimée par des maestros relevant de blessure et qui de ce fait, ne pouvaient sauter aisément l’obstacle de la barrière.
Dans un premier temps, on plaçait les burladeros lorsque figurait au cartel, un torero convalescent et on l’annonçait sur les affiches. Puis, cet abris protecteur étant fort utile voire commode, il fut mis en place de plus en plus fréquemment et vint le jour où sa présence dans l’arène fut incontournable, donc permanente.
Pourquoi l’épée factice ?
Même participation… l’épée factice ou ayuda fut utilisée au départ avec une autorisation de la présidence par un matador qui, en période de remise en forme, de convalescence, après une quelconque blessure, ne pouvait utiliser lors de la faena de muleta, l’épée d’acier trop lourde.
La tolérance ici aussi, est devenue la règle. Le mérite de l’utilisation de l’épée de muerte n’en n’est que plus grand, et remarquons qu’à cet instant, le toro n’est pas abandonné à lui-même en fin de faena, situation contraire à ce que nous vivons aujourd’hui au changement des épées. Le diestro lampe sa gorgée d’eau dans sa timbale argentée, s’essuie le visage, prend quelques conseils pendant que parfois, un péon vole une passe de cape à ce toro, soulevant force sifflets et l’état moral et physique se modifient durant ces précieuses secondes, éternelles !
Sinon peu de modifications ont été apportées par l’expérience acquise au fil du temps. J’en veux pour preuve, l’équipement du torero, son habit de lumières. Un détail cependant : autrefois il utilisait une large ceinture en tissu qu’il enroulait en plusieurs fois autour de sa taille comme les écarteurs landais la porte toujours. Elle était destinée à protéger le bas ventre de la corne !…
Le peto du cheval a été revu, le poids pachydermique du canasson itou, et le cavalier a, dans l’ensemble profité d’un régime amaigrissant. La forme de la pique a vu quelques modifications.
Que l’on protège la monture et son cavalier, soit, mais arrêtons de tricher avec les varas ! Mais cela est une autre polémique déjà débattue.
Face au danger de la cornada et aux suites généralement terribles, l’homme a fait preuve de recours et d’intelligence ; et même si quelquefois il a modifié en sa faveur le règlement, on ne peut guère lui jeter la pierre. Au contraire, nous ne pouvons que nous en féliciter !
N.B.
L’épée ou estoque mesure environ 90cm, légèrement courbée sur les 20 derniers cm, généralement fabriquée en acier de Tolède. Son prix est de l’ordre de 500 € environ.
Gilbert LAMARQUE