GARLIN Dimanche 14 avril
Cette journée fut sans conteste une belle réussite au moins sur le plan financier faute de l’avoir été sur le plan taurin… ¾ d’arène le matin, lleno dans la salle pour le repas et no hay billetes l’après midi.
Alors bien sûr, c’est une belle récompense pour toute l’équipe garlinoise qui travaille à cette journée. Il n’empêche que toute série, si bonne soit-elle aura une fin et qu’il ne faudrait pas diffuser l’épisode de trop.
Cette année la "garburade" était très au dessus de la "pedrazade". Il en va des toros comme des grands crus. Reste à espérer que pour nos Pomerol, Médoc, Graves, St julien, Châteauneuf du Pape, Gigondas et autre Rastau, l’année sera plus exceptionnelle que celle des Pedrazas.
Garlin, le matin, c’est bien.
La journée a fort bien commencé avec deux exemplaires de cet élevage, avec en ligne de mire la qualification pour compléter le cartel vespéral.
Hector Guttiérez
est confronté à un novillo qui prend deux grosses piques renversant le groupe équestre à la première rencontre et bien contenu au cheval à la seconde par Laurent Langlois à qui l’on doit un excellent tercio. À la muleta Hector nous fait une démonstration de tauromachie sud-américaine, variée, douce, sur un animal très noble qui ne pose pas problèmes. Malgré tout, il allonge trop ses séries et sa faena, et fini par être débordé. De gros problèmes au moment de le cadrer, choix du mauvais terrain pour tuer, et entière delantera caïda au 4ème essai.
Manuel Diosleguarde
aura un opposant plus brutal, très ensellé qu’il reçoit par une enfarolada à genoux. Au premier tercio, le novillo ira par deux fois à la rencontre de la cavalerie, pour une première bien poussée et une seconde avec une plus longue arrancada (picotazo), tercio dont il ressortira en faisant montre de faiblesse. Son trasteo de muleta commence lui aussi à genoux. Pour le reste, il fait preuve de plus métier que son prédécesseur avec des séries courtes, classiques, plus profilé mais au final plus croisé surtout à gauche, il conclue par une entière delanterita et caïdita.
Nous apprendrons par la suite qu’il sort vainqueur de cette qualification.
Garlin, le tantôt, c’est moins beau.
Il est des courses comme celle-ci qui a été a menos, où l’on ne sait quoi dire… Après-midi placé sur le thème de l’homogénéité… dans la médiocrité.
Médiocrité de la présentation. Autant sérieux de trapio, les deux premiers, que pauvres d’armures, parfois même douteuses pour quelques unes, discrets au cheval même s’ils ne se sont pas fait prier pour y aller, nobles et faibles les deux premiers et sans fond ni caste pour le reste.
Médiocrité des piétons, ou plutôt manque d’envie ou d’investissement, avec malgré tout quelques moments intéressants.
Médiocrité de la présidence. A quoi sert l’école des présidents mise en place par la FSTF pour qu’au final on ait droit à une telle pantomime ? Ont-ils été briffés en amont ? Nous sommes en droit de nous poser la question tant leurs décisions ont été incompréhensibles.
Même les clarines se sont mises au diapason de la médiocrité nous délivrant quelques accords imparfaits…
En fait la déception a été à la hauteur des espoirs matinaux que nous avions fondés…
Quoi dire d’autre ?
Dorian Canton
a été sérieux face à son premier, appliqué, calme, faena courte (6 séries) maitrisée de bout en bout, sans fioritures. Final par manoletinas avant un mete y saca et une entière caïda mais engagée, vuelta après légère pétition (35 mouchoirs). Avec son second, il a passé son temps à se faire accrocher la muleta et il fini par retomber dans ses travers de tremendisme voulant à tout prix triompher. Pari réussi, après une grosse entière engagée mais caïdita, la présidence lui octroie sans sourciller les deux oreilles…
Manuel Diosleguarde
fait face au second de l’envoi noble et "encasté" par des séries à droite qui vont aller a mas dès qu’il a compris qu’en baissant la main et en lui laissant la muleta devant le museau il arriverait à lier. A gauche, en se croisant un peu moins c’est un peu plus compliqué. Final en culetazos, redondos y luquesinas (toute la panoplie). Entière au premier essai caïda et longue d’effet. 40 mouchoirs, pardon, 45 et une oreille ! Avec son second il plie très vite bagage et nous sert un travail non maîtrisé face certes, à un novillo compliqué. Manque d’envie ? Comme si l’effort du matin avait été suffisant pour lui. Entière plate au 3ème essai pour conclure.
Alejandro Mora,
le neveu du tonton, triomphateur de la novillada estivale de l’an dernier en ces terres béarnaises a, quant à lui, hérité d’un premier distrait, difficile à fixer, s’échappant de la pique. Il entame sa faena de muleta à droite de manière nerveuse et désordonnée. A gauche en se croisant un peu plus il arrive à lier quelques séries. Avec un final en passes aidées par le haut à gauche, il entre une épée entière sur le côté longue d’effet. 50 mouchoirs et… une oreille ! Avec son second, malgré quelques gestes, il n’arrive pas à garder son opposant dans la flanelle, opposant qui a tendance à s’arrêter en fin de passe pour regarder les tablas. Il allonge sa faena plus que nécessaire et il rencontre de grandes difficultés pour cadrer l’animal. Il s’en suit une mise mort laborieuse.
Arènes de la Porte du Béarn.
Beau temps avec apparition du soleil au 3ème.
6 novillos de Pedraza de Yeltes.
Dorian Canton : Vuelta, deux oreilles.
Manuel Diosleguarde : Une oreille, avis et silence.
Alejandro Mora : Une oreille, deux avis et silence.
6 piques et 8 rencontres.
Prix au meilleur piquero donné à Jean-Loup Aillet (pour la moins mauvaise).
Président : François Capdeville.
Trophée Jean Ducos à Dorian Canton.
Le matin, l’association des critiques taurins a remis le prix du meilleur novillero à Dorian Canton pour sa saison 2018 dans le Sud-Ouest, et l’après-midi le ganadero à reçu le prix de l’union des clubs taurin Paul Ricard du meilleur lot de novillos du Sud-Ouest 2018.
Pour conclure, il faut souligner l’excellente organisation de cette journée taurine, organisation en charge de la Peña Taurine Garlinoise.
Patrick SOUX