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LE SAMBUC. 31 mars 2019

Publié le par Cositas de toros

Entrée du mas Colombeau

Entrée du mas Colombeau

  Texte et photos, Chantal LAFAYE.

 

 

Rencontre des écoles taurines. Fiesta campera – Becerrada. 

 

 

     A l’image de la posture de la famille, c’est un droit chemin qui nous mène au mas Colombeau. Un bel endroit impeccablement tenu. Ce matin, chacun s’affaire aux préparatifs. Les becerros sont regroupés dans l’enclos, près des installations qui les mèneront à l’embarquement. Ils sont tous issus de la lignée de "Caramelo", de robes diverses, nés entre mai et juin 2017. Les bêtes seront embarquées et menées au dernier moment. Le sorteo aura lieu à midi, au mas, dans les règles de l’art.

 

 

    Sous l’œil de son grand père Francis Colombeau, Emma suit les opérations. Depuis 2018, année de ses 18 ans, Emma est devenue officiellement la ganadera et s’implique plus encore dans l’élevage, s’appuyant sur l’expérience et la bienveillance de son grand père qui a tant à transmettre.

"Je suis baignée dedans depuis toute petite" dit-elle. Elle voyait son oncle Cyril et son grand père "aller aux taureaux", et s’occuper de l’exploitation. Ici, tous les taureaux sont élevés dans le respect de leur vraie nature, et il n’est point besoin de les faire courir, leur constitution et leur moral se forgent sur ces terres et sous l’œil attentif et avisé de leur propriétaire. Chez les Colombeau, l’héritage, le vrai, c’est celui de la transmission qui inscrit la continuité du labeur et de la vie, d’une génération à la suivante. La présence de Cyril est toujours perceptible, elle est gravée dans son fer et dans les esprits. Aujourd’hui nous verrons les taureaux de Cyril Colombeau. (Santa Coloma par un semental de La Guadamilla)

 

 

"Les taureaux, c’est ma passion, c’est toute ma vie !!". Emma aimerait que "ces jeunes qui viendront dans l’arène aujourd’hui soient en osmose avec les taureaux". Elle explique que la fiesta campera a pour vocation de "permettre aux jeunes d’apprendre, de progresser, de se jauger", "il leur faudra s’imposer… comme devant tout taureau…". Pas de pari sur comment servira ce lot, toute faena est inédite et imprévisible. Comme le dit justement son grand père "les taureaux sortent… par la porte !"

16 heures, beau temps légèrement voilé par moment, tout est en place dans les arènes Cyril Colombeau. Petites arènes sambuciennes, sans gradins, pas encore, ou tout un chacun côtoie tout le monde dans un bon esprit, après un repas paella concocté par José Caparros et son équipe.

 

Arènes du Sambuc

 

    Presque 200 entrées pour cette becerrada organisée par le CTPR d’Arles, journée dédiée à Jean- Marie Drome qui fut trésorier du club sus dit, décédé en juillet dernier.

    Au diable ceux qui avaient choisi Vauvert aujourd’hui (trop facile !), nous ne nous sommes pas ennuyés un seul instant ! Les jeunes novilleros, malgré une technique et des résultats très inégaux, se sont sérieusement investis devant des erales oh combien intéressants ! Le chemin des écoliers est long et difficile, il ne fallait pas manquer l’opportunité d’une telle course riche en possibilités.

 

Gualterio Lopez, école taurine de Béziers

                           

    Premier taureau colorado listón, noble, encasté, brave, avec beaucoup de jus, prompt à se retourner, pour Gualterio Lopez (école taurine de Béziers). Accueil avec quelques véroniques. Une paire de banderilles posée par un subalterne, une deuxième n’aurait pas été de trop. Une série gauchère seulement, finie en "chiffonazo", sur l’ensemble de la faena. Le garçon pêche par défaut de technique suffisante, de placement, s’exposant maladroitement face à un torito qu’il fait tomber d’une entière al encuentro avant que nous n’ayons pu voir tout ce que l’animal avait à donner. Palmitas.

 

            

Fabien Castellani, école taurine d'Arles

                   

    Fabien Castellani reçoit le deuxième. Ce negro noble, brave, encasté, de beau trapio (nous nous répéterons souvent sur la qualité de ce lot), le plus imposant du lot, va remater aux planches. Quelques véroniques. Le becerro reçoit une paire de bâtonnets réussie au deuxième passage. Deux séries de naturelles très honorables, il se croise, bon rythme. Plus de difficultés à droite, brouillon, désarmé. Se reprend à gauche mais de nouveau désarmé. Ce fier toro n’est pas dominé. Entière a recibir. Oreille. En progrès depuis 2018.

 

 

Lucas Brousse-Quentin, centre français de tauromachie de Nîmes

             

     Lucas Brousse-Quentin hérite d’un chorreado bien décidé à défendre son terrain, que les spécialistes qualifieraient de manso con casta. Ébéniste lui aussi (causant quelques dégâts et une bonne frayeur dans le callejón). Quelques véroniques et chicuelinas. Lucas pose deux paires (il en posera deux autres au toro de Spagna), et à remarquer par les temps qui courent, le bicho suit. Attaque par doblones. Cite de loin, belle série main droite, templée, relâchée, et basse juste ce qu’il faut. Moment qu’il ne fallait pas manquer car c’est pour moi l’ouvrage le plus abouti de l’après-midi. Tentative sincère à gauche mais sans succès, désarmé. Première épée ratée, deuxième en brochette de rognons, demi à la troisième. Oreille. Novillero de posture humble à qui j’attribuerai la meilleure série, à suivre.

 

Jean-Baptiste Lucq, école Adour Afición

                                                

    Devant un becerro, castagno claro, lui aussi noble, encasté, brave, Jean-Baptiste Lucq (école taurine Adour Afición) entame le second tiers avec des passes artistiques quasi "poncistes" essayant de négocier le Colombeau pour l’amener au centre, mais le taureau ne connaît pas Ponce… voltereta. Ce jeune ne veut pas lâcher, de beaux gestes, en se croisant, notamment à gauche, mais… de nouveau pris, spectaculaire mais à priori sans gravité. Ce jeune a un bon mental, la technique viendra. Quelques manoletinas superflues, mais il s’accroche !, et une épée entière, atravesada. Oreille. Ce garçon est un vaillant, à suivre.

 

Lucas Spagna, école taurine de Madrid, fondation El Juli

                                                                                                                                           

    Lucas Spagna affiche une prestance et une belle assurance, avec des "hey toro" et des "arrrhhh" sur chaque passe. Il hérite d’un bon Colombeau (banderillé deux fois), un chorreado de la même trempe que ses frères, dont il maîtrise difficilement la charge, mais s’applique à le faire passer à droite comme à gauche même s’il perd un peu les papiers à la finition, se laissant parfois déborder. Épée entière delantera, efficace. A noter deux paires de banderilles posées par Quentin. 2 Oreilles. Sans nul doute, nous reverrons cet élève précoce.

    Ce dernier taureau a été gratifié d’une vuelta, assurée par l’arrastre typiquement camarguais, mené par René Sol. Saluant ainsi la qualité du lot dans son ensemble, et les qualités de chacun des exemplaires. Vuelta bien méritée de la ganadera. A quand la sortie d’un lot de Colombeau en non piquée formelle ?

 

Vuelta al ruedo, maître d'oeuvre, René Sol
Emma et Lucas Spagna

 

    Cette becerrada s’est achevée par un moment émouvant à la mémoire de Jean-Marie Drome. Sa famille présente, a prolongé son engagement en offrant une muleta et une ayuda aux cinq novilleros.

José Caparros, président du CTPR de Arles, chef d’orchestre de l’évènement, il faut le saluer, a quant à lui remis un capote de brega au triomphateur Lucas Spagna.

Fin de tarde à l’heure des piques de nos chers commensaux ailés (les moustiques), chacun a cherché sa querencia. Qui à la buvette, qui à la maison… mais quelle belle après-midi de toros !!!

                                                                                                   Chantal LAFAYE

 

 

LE SAMBUC. 31 mars 2019
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P
Un petit message pour souhaiter la bienvenue à notre nouvelle revistera. Quel talent!!!
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G
Bonjour,<br /> Très bel article j'ai apprécié
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