LUNDI DE PÂQUES A MUGRON
11H. NSP. 3 erales d’Alma Serena. Belle chambrée.
Les erales des frères Bats bien présentés comme il est coutumier, ont offert un jeu varié, intéressant avec quelques exigences mais d’un comportement maniable par leur origine Garcigrande.
L’évènement matinal a été la présentation de l’enfant du pays, le Mugronais de 23 ans
Jean-Baptiste Lucq,
garçon attachant, sympathique, à la tête bien faite qui a repris les trastos après avoir mené de brillantes études (en cours). Le trac transpirait chez le landais déterminé qui coupe la première oreille en habit de lumières.
Il tue son premier bicho par une entière plate en arrière, surpris par le démarrage vif de l’eral alors que Richard Milian, tout à côté dans le callejon lui disait : « Il va t’attendre »... ! Rencontrant J.-B. après la course, il me dit avoir entendu les mots de Richard et avoir été surpris, bien sûr, du départ intempestif. Lui demandant s’il écoutait tous les commentaires et conseils du maestro, il me répondit avec un sourire malicieux : « … pas toujours. » C’est bien.
Niño Julian,
auparavant, avec autorité et un certain métier ainsi que du temple, était mis en échec aux aciers, sa taille ne l’avantageant guère. Salut. Il est l’auteur de la faena la plus aboutie.
Donc, le 3e Alma Serena (le moins bon du trio) est attribué à J.-B. Lucq qui sur certaines situations mal engagées, ne rompt jamais. Malgré sa verdeur, il déroule un travail droitier et conclue par une entière de côté. Nouvelle oreille. Nombreux étaient ceux qui ne donnaient pas cher de sa peau de jeune torero.
Porté a hombros par les élèves d’Adour Aficion, il reçoit le prix offert par l’UCTPR du triomphateur de la matinée.
Les arrastres ont été applaudis.
16H30. Novillada de Baltasar Ibán.
A Jean-Louis Courtade
J’ai entendu des commentaires chagrinés après cette novillada. Certains déçus par le comportement des Ibán mais une tarde parfaite n’existe pas. Ce n’était certes pas le millésime 2015 servi dans ces mêmes arènes mais tous ces grincheux auraient dû goûter à l’"enfer" d’Aignan, la veille. Ça calme.
Les six Baltasar sont bien présentés, excepté le 2. Ils poussent contre le peto à la première rencontre, sont plus discrets lors de la deuxième. Ils collent au canasson, des Ibán, enfin certains.
Par contre, nous sommes affligés par des cornes souvent abîmées dès l’entrée en piste. Chacun son caractère, l’un juste de forces, un autre tardo, les autres nobles, souvent manso con casta. Mais tous permettant à l’aficionado de vivre une après-midi entretenue, sans les fioritures marginales et anecdotiques.
Notre ami disparu, Jean-Louis Courtade, l’amoureux inconditionnel des pensionnaires du Cortijo Wellington aurait apprécié cette tarde avec toute la mauvaise foi dont-il savait abuser. Je te rassure, Jean-Louis, ces Ibán, nous les avons appréciés à divers titres… sans mauvaise foi et tout en retenue.
Douze piques administrées avec rigueur (Cavalerie Heyral). Les arènes de Condrette copieusement garnies au 4/5e , le mercure allant a mas.
Francisco de Manuel
est remarquable d’aisance et d’intelligence. Bon chef de lidia, il est pour votre serviteur, le vainqueur moral de la tarde. Bon bagage technique, il est aussi précieux pour ses compañeros, les peones et sachant raccompagner la cavalerie. Il montra à El Santo embarrassé, comment placer le cornu au tercio de banderilles : un orfèvre. Manuel est mis en échec aux aciers. Son premier Ibán, manso, ne récupère pas d’un knock-down sur le burladero et le deuxième qu’il reçoit avec élégance à la cape, ne se livre pas vraiment. (Avis et silence, et silence).
La seule verrue inesthétique de la novillada, c’est "Costurito", une allure vache, moche, gardant la tête haute, un peu faible.
Dorian Canton
(salut et silence) à côté de ses zapatillas tout du long, prend une bonne correction après tentatives gauchères.
Le bizco cinquième, pas assez piqué, un tantinet violent ne lui permet pas de remonter la pente. Quelques naturelles à retenir. Il l’avait auparavant bien reçu à la cape. Échec à l’épée.
Aye ! Le futur s’assombrit.
Yon Lamothe
fait ses débuts en piquée avec "Camarito", né en octobre 2015. Il hérite du meilleur lot. Comme souvent, il débute convenablement sur les deux rives avant de terminer la faena en style brouillon. Il récolte un pavillon certainement pour son engagement car l’épée entière est plate et de côté, un avis.
Le dernier Baltasar "Provechoso", le plus maniable, prend une superbe première pique un peu trop appuyée. Il est noble et met tout de même Yon en difficulté. Le Tarusate est appliqué, offrant une série de naturelles et une autre droitière. Mais c’est peu, et toujours ses manoletinas pour terminer, parfois peu gracieuses. Au fil du temps, il gommera cette superficialité. Deux tiers de lame au second essai. Oreille avec avis.
Le prix "Jean-Lestage" du triomphateur, à Yon Lamothe, bien sûr.
Gilbert LAMARQUE
PS. A suivre très prochainement, non pas le « mardi de Pâques » mais la Saint Georges à Saragosse, Corrida concours, Patrick au pupitre. Autre course, autres absurdités et incohérences...