FERIA DE LA MADELEINE 2019. II.
Décevante non piquée matinale
La matinée a pourtant commencé en mode rafale (4 au dessus de nos têtes). Petit niveau de cette NSP alternant des erales de La Espera, Casanueva, Alma Serena et Malabat.
La Espera,
eral bien fait est confronté à Cristian Parejo. Remuant de la tête d’entrée de jeu, faute d’avoir devant lui une muleta basse et autoritaire, il gardera ce défaut jusqu’à la mort et sanctionnera le novillero par trois fois. Parejo en termine avec 2/3 de lame basse et verticale et s’octroie un salut !
Casanueva
Le titulaire de Casanueva s’étant blessé quelques jours avant, c’est donc un remplaçant qui est sorti. De belle présentation "Jimenesto" doté d’une excellente corne gauche a péché par un manque de force. Borja Escudero (ET Béziers) le torée avec intelligence, lui laissant du temps et lui donne des séries courtes. Grosse hésitation à l’estoc. Applaudissements à l’arrastre et salut au centre.
L’Alma Serena
est de loin le plus mal présenté, « tenia menos pitones que un recien casado* ». A part un coup de museau, Manuel Perera (ET Badajoz) n’avait pas de gros risques et pourtant, usant du pico il finit par donner des défauts à cet eral et se fait bousculer dans une faena trop longuette qui finit en « torchonade ». Grande déroute avec la rapière et l’animal a la gentillesse de tomber juste avant que ne sonne le troisième avis fatidique.
*« Il avait moins de cornes qu’un nouveau marié ».
Le Malabat
est sorti un peu léger mais bien dans le type Atanasio dans la forme et dans le fond. En opposition, il a trouvé un Solalito autoritaire qui lui pose les banderilles plutôt bien et qui entame un trasteo main basse en gagnant le centre. Faena complète sur les deux rives sortant tout ce qui pouvait l’être du cornu. Série de bernadinas avant ¾ d’acier en place au deuxième essai. Pétition, oreille accordée et l’on se dit que le vainqueur n’est pas loin.
Que nenni, après une très courte délibération, le prix du meilleur novillo est attribué au novillo d’Alma Serena ( ?). L’annonce sera contestée.
Meilleure Faena : Solalito.
Triomphateur : Solalito.
Triste corrida vespérale.
Pauvre Madeleine, le ciel t’est tombé sur la tête.
En cause :
Les toros : mis à part le dernier et à un moindre niveau le premier, le lot de Luis Algarra sorti en piste ce jour, ressemblait à un défilé bovin de comice agricole, bien présenté et homogène. Sans race, sans caste, sans force… sans rien. Noirs, comme la devise qu’ils arboraient sur leur morillo.
Les toreros : mis à part Sébastien Castella, irréprochable tout au long de la course, nous avons très vite compris pourquoi Cayetano, la quarantaine passée, faisait son premier paseo dans le Sud-Ouest. Alvaro Lorenzo, quant à lui est accusé d’abandon de poste. Dès la sonnerie des clarines, c’est à l’ombre, au callejon qu’il laisse son "peonage" et les deux autres Maestros en découdre avec ce dernier toro qui raccompagne durement le cheval quasiment jusqu’à la porte du paseo. C’est pour le moins un manque de réflexion, voire un manque de respect, une faute professionnelle dont il faut se souvenir au moment de la demande des récompenses finales. N’oublions pas que les trophées viennent récompenser l’ensemble de la prestation d’un torero.
Sébastien Castella (nuit sans lune et or), hérite d’un premier qui nous laisse espérer un peu. Bien que de peu de force (deux rencontres en picotazos), Castella rentre dans le terrain du toro, souvent de face, charge la suerte, jambe de sortie devant et petit coup de poignet pour replacer le bicho en fin de passe. Une vilaine épée caída vient ternir son travail. Pétition, oreille accordée dont il se séparera dès le début de la vuelta. Son second opposant est bien reçu par des cambiadas au centre. Il s’éteint rapidement et malgré tous ses efforts, le Maestro ne pourra lui voler que quelques passes. Il en termine avec un estoconazo d’école. Applaudissements.
Cayetano (chocolat noir 90% cacao et or). Ce n’est pas parce que l’on est le fils de, et le petit fils de, que l’on est… Son premier, où le meilleur a été le quite d’Alvaro Lorenzo en chicuelinas serrées, s’éteint vite. Il reste sur les bordures se contentant de toréer le public. Entière plate, contraire et delantera. Silence. Face à son second, il mérite d’être au Guinness Book pour la faena la plus courte (moins de 3 minutes). Zéro envie, zéro investissement, pas de conviction, trois coups de torchon y nada mas. Déroute fatale aux aciers et il va se cacher au callejón sous les sifflets…
Alvaro Lorenzo (saumon fumé de l’Adour et or) compose avec un premier plus violent que brave au cheval. Sa faena manque d’engagement sur un bovin vite éteint. Entière en place au 3e envoi. Face à son second de 5 ans ½, le meilleur du lot, envoi de la musique au troisième derechazo, il rend un travail « propret », joli, mais toujours avec ce manque d’engagement, de dominio qui finit par donner des défauts au toro Avec la jambe de sortie en arrière, on ne peut peser sur le toro. Trasteo terminé par une entière très très trasera et plate, mais… concluante. Pétition, oreille donnée. Contrairement à Castella, il la promènera fièrement pendant sa vuelta.
Arènes du Plumaçon, 18 h, deuxième de feria, beau temps, température agréable, lleno.
6 toros de Luis Algarra, 3 piques et 10 rencontres.
Sébastien Castella : oreille et applaudissements.
Cayetano : silence et bronca.
Alvaro Lorenzo : Silence et oreille.
La seule personne satisfaite de cette course est sans nul doute le trésorier. Lleno, plus la différence de sueldo entre Roca Rey et Cayetano… Jackpot !!!
Patrick SOUX