DAX. SAMEDI 17 AOÛT
11h. Finale des novilladas sans picador
Qualifiés lors des éliminatoires de la veille, Christian Pajero et Nino Julian font le paseo côte à côte dans ce ruedo dacquois. Pour arbitrer les débats, quatre erales de La Quinta.
De belle présentation, les pensionnaires cordouans de Palma del Rio ont manqué un peu de fijeza posant des problèmes aux "becceristes".
Christian Parejo
ouvre le bal avec un cornu "encasté" auquel il donnera quelques belles chicuelinas. Il "brinde" au conclave une faena élégante durant laquelle il fait passer le novillo sans vraiment le toréer. Ce premier est couché par une lame verticale. Avis. Son second est plus âpre. Nouveau travail stylé. Après un court essai à gauche où il se fait prendre, il revient sur l’autre rive et profite de la charge du bicho plus qu’il ne torée. Une épée longue d’effet n’empêchera pas une oreille de tomber du palco.
Nino Julian
n’a pas réédité sa prestation de la veille. Malgré un capoteo de bon goût avec son premier opposant de charge longue, un bon tercio de banderilles, il déroule de bonnes séries engagées sur la droite. A gauche, l’eral est plus compliqué, Nino « se fait manger ». Bernadinas brouillonnes avant d’en terminer avec une lame tombée. Salut. L’ultime fait une sortie tapageuse et "remate" fort. Nino sera électrique tout au long des deux tiers. Il profite des charges "encastées" de ce dernier eral pour visiter la piste et ses alentours, sans jamais trouver le sitio. Catastrophique avec les aciers, il entend sonner deux avis.
C’est très naturellement que Christian Parejo est déclaré vainqueur.
18h. Quatrième de feria
Paraphrasant Georges Brassens dans sa chanson « La Légende de la Nonne », j’ai envie de titrer :
« Enfants voici les bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers… »
Il en a été ainsi de ce lot de six, pardon sept, taureaux d’Ana Romero. En effets les andalous n’avaient pas le sens du rythme dignes de leurs racines. De la race pas trop, de la caste pas trop, de la force pas trop, mais de la noblesse beaucoup, sosos pour la grande majorité.
Nous étions tous enfoncés dans l’ennui le plus profond, au bord de l’endormissement, lorsque "Ruleta" (5ème de l’envoi) se mit à rouler au sol (prémonitoire ?) après un petit picotazo. Guy Bournac, l’homme au centre du palco, sort le mouchoir vert. "Ruleta" est donc rentré au toril et doit être remplacé par le sobrero portant le nom de "Ternero" !!! Là, j’ai carrément peur. J’ai raison, de la porte sort un veau (prémonitoire ?), annoncé à 505 Kg, il a dû faire un passage par les corales montois. Ses cornes sont à la mesure du trapío. Heureusement qu’il n’a pas "rematé", les naseaux auraient touché en premier… Bref, le novillo de la discorde qui entraîne une révolte bruyante des tendidos.
Dans une interview du journal de ce dimanche, Monsieur le Président de la commission taurine dacquoise dit, je cite :
« Je ne sais pas si la démocratie doit primer en tauromachie. Il faut aussi quelqu’un qui impose sa volonté pour éviter les bavardages ».
Aïe aïe aïe… Je pense que bavardages, il va y avoir, quitte à ce que la démocratie en prenne un coup.
Bref, ce pauvre "Ternero" sorti des mamelles de sa mère, je pense, faisait pâle figure dans une arène de première catégorie, confronté de plus à la grande taille de Pepe Moral, le contraste était flagrant.
Pour le reste la symbiose a été parfaite dans cette corrida. Les hommes, hormis Salenc à son premier, se sont hissés à la hauteur de la fadeur de leurs opposants.
Domingo López-Chavez
débute avec un toro débordant de noblesse qu’il accompagne délicatement avec sa muleta. Là où certains parlent de temple, je n’y vois que soseria. Sorti très affaibli des piques, DLC a le mérite de le laisser respirer, de l’allonger, le bicho va un peu a mas, DLC en profite tout en restant sur les grandes largeurs. Silence. Son second s’emploie sous le fer du piquero. Domingo débute sa faena main gauche sur la meilleure corne. Par la suite il alterne en restant sur le passage et finit même avec quelques pasitos atras. Après que les clarines sonnent le premier avis, il rentre une lame au troisième essai. D’effet long, il entend sonner le second. Silence.
Pepe Moral
n’est malheureusement pas dans le coup cette saison. Son premier adversaire est le plus exigeant du lot mais sans plus. Il reste sur le bord (pas de frais de pressing) tout au long de sa faena et, comme on tue comme on torée… il rentre une épée caídita au deuxième essai. Avec son ersatz de cinq bis, ce qui se passe en piste reste anecdotique en comparaison de la bronca majuscule qui l’accompagne.
Adrien Salenc,
fraîchement intronisé matador de toros, porte le costume de son alternative, défile tête nue, concentré sur sa volonté de triomphe. Vous dire qu’il a produit de meilleures chose que ses compagnons de cartel serait exagéré. Par contre il l’a mieux fait, avec plus d’intelligence ou d’envie, il a su laisser reposer son faible premier et écouter son second qui cherchait les chevilles. Ce qui a fait la différence, c’est l’épée. Adrien est rentré droit avec des intentions et il a tué. Oreille à son premier et quasi indifférence au dernier, le public n’y est plus, encore avec le précédent.
18h. Arène remplies au 4/5, la température en hausse.
7 toros d’Ana Romero
Domingo López-Chavez: silence et silence.
Pepe Moral : silence et…
Adrien Salenc : oreille et silence.
Président : Guy Bournac.
Patrick SOUX