ROQUEFORT. 15 AOÛT: suite
18 H. Novillada piquée. 1/2 arène, couvert.
Frustrant (2)
Six novillos de La Quinta à la présentation irréprochable, typiques des origines, richement armés, athlétiques, possédant du trapío, braves et nobles à des degrés divers. Certains applaudis à leur sortie, tous à l’arrastre, mention spéciale au 6, hélas resté inédit à la muleta. Une tarde mi figue mi raisin, un encierro fidèle à sa réputation, sous exploité par trois novilleros un peu défaillants, des récompenses pas toujours justifiées et un coletudo lésé, une injustice et peu de cohérence de la part du palco.
Aquilino Girón
semble marquer le pas, nous ayant habitués à de meilleures prestations. Le 1 est distrait et soso et la muleta manque de dominio. L’entière en s’engageant libère une oreille. Le 4 est l’auteur de deux batacazos contre la barrière et Girón se montre plus fécond, offrant quelques bons derechazos et naturelles. La mise à mort est laborieuse, salut.
Rafael González
(une oreille à Las Ventas en juillet) récite froidement les leçons enseignées et le bon élève repart avec l’oreille de chaque opposant. Sa technique est intéressante, baissant la main et conduisant quelques séries en citant le novillo à bonne distance. Ce spécimen certainement le meilleur du lot, est assassiné par un coup d’estoc dans les bas flancs suivie d’une épée plus orthodoxe. Fuera de cacho tout au long de la faena du 5, usant du pico, le Madrilène enchaîne un essaim de passes dégageant plus d’ennui que d’intérêt. Une bonne estocade nous sort de notre torpeur.
Cristóbal Reyes
dispose d’une présence qui fait plaisir à voir répandant son enthousiasme tout au long de son trasteo jusque sur les tendidos. Il hérite du lot le plus dur et n’est pas récompensé de ses efforts. Devant le 3, il effectue un excellent capote riche en véroniques et chicuelinas. Appliqué lors de la mise en suerte du premier tercio, son opposant ne reçoit qu’une puya et un regatón (!) ovationné (!). Après une bonne entame, il est débordé. Il s’engage pour une entière qui s’ensuit caída, avis et salut. Peut-être qu’une deuxième pique… Le 6 truste quatre piques (!) sortant seul des deux dernières administrées par Tito Sandoval ovationné. Salut du banderillero Vicente Ruiz. Las, trop piqué, il n’y a plus de faena possible. La faute en incombe aux deux parties, Cristóbal ne demandant pas le changement et la présidence laxiste. Entière caída, grosse pétition, en vain, vuelta, l’entrega ne payant pas. Bronca au palco co-responsable n’assumant pas son défaut de jugement.
Un salut du mayoral aurait été de bon goût mais sortir a hombros accompagnant R. González, c’est un peu déplacé. Rageant, ces novillos méritaient mieux, les organisateurs roquefortois et les aficionados également.
Gilbert LAMARQUE
Reportage photos, Fred Martinez