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CHARITÉ, la vertu chrétienne malmenée

Publié le par Cositas de toros

     Notre beau pays, le Sud-Ouest – non pas le Grand Sud-Ouest qui s’étend aujourd’hui de la Nouvelle Aquitaine à l’Occitanie – mais plutôt celui qui réunissait jadis, la Guyenne, la Gascogne, le Pays Basque et, osons, le Béarn. Ce pays de cocagne que le monde entier nous envie, et bien cette terre bénie des dieux et des aficionados, a pris un petit coup derrière les cornes.

En effet, nous qui nous grisons de nous savoir meilleurs aficionados que nos amis du Sud-Est, ne sommes même pas capables de garnir copieusement une petite arène comme Samadet pour un festival caritatif, un samedi après-midi. 200 personnes ! Désolant, décourageant…

Ce jour-là à Mont-de-Marsan, le matin, un rassemblement a eu lieu (200/300 manifestants suivant les sources) pour défendre l’interdit d’accès des mineurs aux corridas. Où étaient-ils l’après-midi ? Certainement pas en Tursan à Samadet. Certains sont excusés, cela va de soi.

Mont-de-Marsan – Samadet : 33 km, 30 mn.

En fait, la plupart dédaigne ces enfants en souffrance, hospitalisés ainsi que le travail de l’hôpital du chef-lieu, ne sachant que lui tirer dessus (et sur l’ambulance !) à boulets rouges !

Par contre, on va défendre l’avenir de la présence ou pas de nos chères têtes blondes sur les tendidos !

Allez comprendre ! Cela ressemble à de l’égoïsme.

Mais pourquoi le Sud-Est ?

Tout simplement, le Sud-Est, lui, a bien su fédérer ses aficionados "aux valeurs taurines sans grand caractère".

Le dimanche 27 octobre (lendemain de Samadet), se sont déroulées à 34 km de distance, 30 mn entre Rodilhan (Gard) et Gimeaux (Bouches-du-Rhône) :

- à Rodilhan, une Journée Taurine de l’Aficion mise en œuvre par le Club Taurin "Toros y Caridad" avec un "No hay billetes".

Cinq novillos de Cuillé pour A. Lamelas, A. Younes, T. Garcia, C. Olsina et Solalito. Les bénéfices sont reversés à une association gardoise œuvrant pour le bien-être des enfants en situation d’handicap. De ce fait, il n’y a eu aucune invitation distribuée.

Aller à Rodilhan est un acte militant. Rappelons-nous les incidents avec les opposants par le passé. Chaque aficionado a su dépasser les quelques tracas dus à la seule entrée autorisée du village, le contrôle de la gendarmerie… et "No hay billetes" !

- à Gimeaux, à la "Monumental", la Feria Campera traditionnelle par le Club Taurin "Lou Fourmigo"… "No hay billetes" ! Olé !

Quatre novillos des Héritiers de François André avec "El Adoureño", "Kiké", Francisco Montero et José Antonio Valencia.

Samadet avait proposé, la veille, ce même type de programme (voir cartel, six novillos, six toreros!) sans une once de difficulté pour se rendre à la plaza. Même pas le fantôme d’un anti !

 

La Peña"Al Violín"a légitimement le droit d’être en colère et terriblement déçue.

Je vous invite à lire son communiqué. 

        « Ce matin, les socios de la peña se sont réveillés avec une gueule de bois. Hier aurait dû être un jour de fête et de bienfaisance ; fête gâchée par une trop faible affluence.

A l’heure où nous sommes de plus en plus attaqués, où une proposition de loi vise à interdire l’accès de nos arènes aux mineurs, nous ne sommes pas capables de nous mobiliser. Nous ne sommes pas capables, non plus, de nous mobiliser pour une cause noble : le soutien d’enfant dans le besoin. Alors que faut-il faire ? Répéter encore et toujours que la lutte pour nos libertés ne se fait pas devant son ordinateur, mais bel et bien dans les arènes ? Répéter encore que des manifestations dans les rues de n’importe quelle grande ville n’ont aucun sens si les « petites arènes » sont vides ?
Heureusement, la peña peut compter sur de généreux donateurs qui, chaque année, mettent la main au porte-monnaie, et nous permettent de remettre un chèque à l’association. Nous les en remercions infiniment. Mais le problème est bien plus grave ; à notre échelle Samadetoise, le festival est le dernier évènement taurin espagnol. Sa pérennité aujourd’hui, est remise en cause. Les « petites arènes » dont nous faisons fièrement partie, ont pour objectif de faire découvrir de nouveaux toreros et des ganadérias françaises. Est-ce qu‘ aujourd’hui ces arènes ont encore leur place dans le paysage taurin ? Qui, demain, aura à charge l’importante tâche de faire émerger les jeunes talents ? Sûrement pas les arènes de 1ère catégorie. L’Aficion naît et grandit dans ces « petites arènes », il ne   faut jamais l’oublier. Nous remercions, tout de même, les personnes présentes, les ganaderos et toreros ainsi que tous les acteurs de cette journée, qui se déplacent et donnent de leur temps bénévolement. Aujourd’hui nous sommes pessimistes mais demain, nous continuerons d’y croire ; c’est le propre de l’Aficion.
 »


                                                        Peña Al Violín

 

Le peuple – troupeau ? aficionado étant incapable de se mobiliser en ordre – voir toutes les manifestations qui éclosent toutes les fins de semaine – a la faiblesse de se laisser séduire par tous les défenseurs des traditions du Sud-Ouest. Basta ! La chasse, le gavage, la pêche… l’Amicale des Porteurs du Béret, l’Association pour une Récolte Responsable des Champignons… la liste est ouverte.

…Les chasseurs ! Qu’Emmanuel Macron se soit enfin converti à l’écologie, on ne peut que s’en féliciter. Mais il serait temps qu’il mette ses actes en conformité avec ses belles paroles. Alors qu’en Europe, les chasseurs sont autorisés à tirer sur 20 à 30 espèces d’oiseaux, ils ont le droit, en France, d’en décimer 64. Sur ce chiffre, 20 figurent sur la liste rouge de l’Union internationale de la protection de la nature. Voilà encore une triste « exception française ». Face à un pouvoir envoûté par le lobby des chasseurs, « les oiseaux se cachent pour mourir ». Le cimetière des chers disparus  verra l’introduction du grand tétras, du coulis cendré, de la tourterelle des bois… une bande de futurs empaillés.

Le combat des chasseurs et des aficionados ne se situe pas sur le même registre, et le permis de chasser a été revu à la baisse, le permis de s’assoir sur les tendidos a quant à lui, augmenté avant qu’il ne disparaisse !

Pour mémoire, les prix de la redevance du permis de chasse en 2019 ont été divisés par 5 et pour ceux venant d’obtenir leurs permis de chasse, ces tarifs sont diminués encore de moitié pour la saison de chasse qui suit la date d’obtention.

C’est hurler la gueule pleine. Alors c’est cela l’ « Esprit du Sud » ?

La Ville de Mont-de-Marsan a adhéré à Esprit du Sud, cette association qui regroupe élus, aficionados des courses espagnoles et landaises, chasseurs, agriculteurs, entrepreneurs et artisans. N’en jetez plus !

Le but : partager et transmettre les valeurs de son territoire qui fondent l’art de vivre, la culture et la diversité d’un mode de vie de qualité pour ses concitoyens. Bla bla bla...

Une réunion avait eu lieu le mercredi 16 janvier 2019 au Pôle Culturel du Marsan à Saint-Pierre-du-Mont. Réunion productive ? Mystère.

Qu’en est-il aujourd’hui ? La Tauromachie est attaquée et hop ! voilà que surgissent les sujets cryptogames tels les lichens ou eucaryotes tels les champignons. Ils viennent se coller à vos basques même si vous êtes landais et se rappeler à votre bon souvenir. Attention, chez les champignons, nombreux sont toxiques !

Aboyer en meute, un jour. Et après ?

      « C’est n’être bon à rien de n’être bon qu’à soi. » Voltaire

                       

                                                                                         Gilbert Lamarque

 

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