LES FORCES NOVILLERILES DANS LE PAYSAGE TAURIN FRANÇAIS
Ce qui s’est passé en 2019. Novilladas piquées.
32 novilladas sur le sol français (chiffre identique à 2018) se déroulant dans 26 arènes.
18 tardes dans le Sud-Ouest, 14 dans le Sud-Est.
A l’escalafón 2019 apparaissent :
11e rang,
Maxime Solera avec 18 contrats. Présent lors de 10 paseos en France, il a toréé à Arles et Madrid. Auteur d’une première, le 8 septembre à Andorra (Teruel) : un novillero français en solo dans une arène espagnole, six ganaderias, six origines différentes (3 oreilles). A Las Ventas devant les Dolores Aguirre qu’il accueille a porta gayola – sa signature – il laisse une excellente impression accentuée par son courage. A Céret, il réalise une méritoire lidia, coupant 2 oreilles d’un Monteviejo. Depuis la création de l’ADAC en 1998 et l’organisation de sa première novillada, aucun novillero n’était sorti en triomphe.
Il va prendre l’alternative à Arles, le 13 avril, toros de Miura. Il faut remonter 63 ans en arrière pour trouver une alternative avec des Miura C’était à Saragosse, Fermín Murillo, le 21 avril 1957. Un défi de taille !
En novillada, il a déjà affronté : 7 Dolores Aguirre, 5 Miura, 4 Raso de Portillo, 4 Prieto de la Cal et 4 Hoyo de la Gitana. (Statistiques, Yannick Florenza).
12e,
Raphaël Raucoule "El Rafi" (17). Recordman (Français et Espagnols) des paseos (9) en 1ère catégorie, et 7 pavillons coupés. Paseos à Arles, Nîmes (2) trophée de la Cape d’Or, Mont-de-Marsan, Bayonne, Béziers, Séville, Valence trophée du meilleur novillero à la Feria de Juillet, et Madrid. Présent aux ferias de Calasparra, Villaseca de la Sagra, d’Arganda del Rey, Moralzarzal et Arnedo. Très bonne prestation à Soustons devant d’excellents Blohorn. Il défilera à Valence pour les Fallas, le 12 mars, combattant les Fuente Ymbro et le 24 mai à Séville pour "lidier" les Villamarta ; annoncé également à Nîmes et Madrid...
16e, Carlos Olsina (13). 3 novilladas en 1ère cat., Arles, Béziers et Las Ventas où il a laissé une bonne impression (La Guadamilla), 2 vueltas. Blessé sérieusement à la cuisse à Pedrajas de San Esteban par un novillo de El Cahoso, il a repris les trastos une semaine plus tard enchaînant trois novilladas en trois jours. En Arles le 12 avril.
42e,
Dorian Canton (6). Alternative le 6 août à Villeneuve-de-Marsan : "Flamenco" de Piedras Rojas (silence). Rubén Pinar et Thomas Dufau. Il aurait été plus sage qu’il suive l’exemple de Francisco de Manuel qui, promis à l’alternative, décida de terminer la temporada.
54e, Tibo Garcia (4). Alternative le 25 août à Saint-Gilles : "Cazador" de Fuente Ymbro (2 oreilles). Sébastien Castella et Emilio de Justo,
Adrien Salenc (4). Alternative le 14 juin à Istres : "Zafarrancho" de Zalduendo (oreille). El Juli et A. Roca Rey,
et Yon Lamothe (4). Il faudra qu’il se montre plus volontaire qu’en 2019 et qu’il abandonne sa susceptibilité. Il défilera en Arles le 12 avril.
92e, le Dacquois Jean-Baptiste Molas (2) sera le sixième Français en Arles pour Pâques.
102e, Cédric Fructueux "Kike" (1). Un unique novillo à Mont-de-Marsan en nocturne,
Adam Samira (1). A Tarascon, l’Arlésien a coupé 2 oreilles à son second Dos Hermanas. "Apodéré" par Paquito Leal qui reprend du service, il sera le 12 avril en Arles.
et Solal Calmet "Solalito" (1). A débuté à Nîmes le 14 septembre, novillos de San Sebastian qui, hélas, laissèrent peu d’options, manquant de bravoure et marqués par une grande faiblesse. Lui aussi, en Arles le 12 avril, il sera le lendemain à Mugron pour affronter les Jandilla ; le 24 mai à Ales.
Quant à Baptiste Cissé, un paseo, il a quitté tôt dans la saison, l’habit de lumières abandonnant quelques contrats.
Nos meilleurs espoirs 2020 : "El Rafi", le novillero puntero (alternative prévue pour le vendredi des Vendanges nîmoises), Carlos Olsina, ambitionnant de devenir le 4e matador de l’histoire de Béziers et Solalito, une valeur montante, un garçon appliqué, un réel espoir pour les années à venir. Tiercé gagnant ?
Ce qui s’est passé en 2019. Novilladas non piquées.
Dans l’Hexagone, 34 arènes ont accueilli 40 novilladas sans picadors : 24 dans le Sud-Ouest et 16 dans le Sud-Est.
34 élevages : 29 français, 5 espagnols.
43 novilleros dont 12 français. (Statistiques, M. Darrieumerlou, Toros n°s 2110-2111).
Le classement de la temporada passée :
Solal Calmet "Solalito", (15).
Nino Julián (12). Volontaire mais handicapé par sa taille, il était présent le 8 mars aux Fallas de Valence, et défilera à Ales le 24 mai.
Jean-Baptiste Lucq (7). L’élève d’Adour Afición apprend vite. Il nous a donné rendez-vous à Magescq le 16 février opposé à des erales de Santafé Marton, présent aussi à Aignan le 12 avril et le 13, chez lui à Mugron.
Tristan Espigue (7). Élève de l’École Taurine du Pays d’Arles, il torée avec beaucoup d’alegria et de plaisir. Vainqueur du concours des novilladas de la temporada bayonnaise 2019, il foulera le sable arlésien le 12 avril.
et Borja Escudero (7), natif d’Alicante (ET du Pays d’Arles), oreille à Béziers le 17 août, eral de Margé.
Clément Hargous (4), (CFT de Nîmes). Il remporte le XIIe Printemps des Jeunes Aficionados, il défilera à Ales.
et Fabien Castellani (4), (ET du Pays d'Arles) coupe 2 oreilles à un bon eral de Durand à Tarascon. Encore en phase d’apprentissage.
Lucas Miñana (3), (École Taurine de Béziers). Le novillero audois de Port-La Nouvelle, Lucas Teulade "Miñana", s’offrit 2 oreilles à la Feria de Béziers après une faena « à la Javier Conde » devant un Margé buvant la muleta.
Raphaël Ponce de Leon (2), (CFT de Nîmes) qui prend de la confiance fera le paseo à Ales.
et Lenny Martin (2), (ET de Béziers) annoncé comme une « pépite » à la planta torera.
Gualterio López (1), (ET de Béziers) vu à Bougue en mai 2018, courageux et volontaire devant un Margé très exigeant le 17 août à Béziers, vuelta,
Anaïs Taillade (1), (ET de Béziers). 2 oreilles à Béziers le 16 août, eral de Margé,
et Yon Lamothe (1) est passé à l’échelon supérieur.
L’espagnol de Chiclana, Christian Pajero a terminé en tête du classement avec 15 paseos aux côtés de "Solalito". Introduisons-le dans ce groupe français, sachant que cet élève de l'ET Béziers est "apodéré" par le Biterrois Tomas Cerqueira. Le garçon a pour objectif de toréer un maximum de novilladas pour passer ensuite à l’échelon supérieur dans la dernière partie de la temporada. Il a débuté à Magescq le 16 février, et était lui aussi le 8 mars aux Fallas. Il est également pré-sélectionné pour participer au Zapato de Plata à Arnedo ; à Aignan le dimanche de Pâques.
En 2020, comptons sur les toreros(a) cités ci-dessus auxquels se rajouteront les espoirs d’après-demain.
Jean Laroquette "Juanito", l’élève studieux d’Adour Aficion enfilera son premier habit de lumières, le 23 février à Arzacq et se mesurera aux Alma Serana à Mugron en matinée.
Et Loup Cousteil "Miguelin" (ET du Pays d’Arles) ; José Espinosa "El José" de l’ET Rhône Aficion de Fourques ; Lucas Spagna, le jeune Arlésien de la Fondation El Juli ; Quentin Brousse "Canten" (CFT de Nîmes) est retenu en Arles pour le 1er Trophée des Révélations, le 23 mai ; et ?...
Je ne suis pas un pratiquant de l’haruspice, je n’ai pas l’art divinatoire de lire dans les entrailles d’un animal sacrifié, fut-ce un taureau, pour en tirer les présages quant à l’avenir de la novillada.
Aujourd’hui, un organisateur de novilladas perd de l’argent. Et en 2019, nous comptions quarante novilladas sans picadors, quarante-trois en 2018, quarante-cinq en 2017, quarante-huit en 2016…
En 1920 débutait les Années folles ; en 2020 on ne dansera pas le charleston et le paso doble ne raisonnera plus pour longtemps, rythmant la fin programmée des novilladas.
A moins que cette année soit une nouvelle et salvatrice année folle, en tauromachie bien sûr, nous le souhaitons, doux rêveurs que nous aspirons à demeurer !
Gilbert Lamarque