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LE CHEVAL DE CORRIDA - 6

Publié le par Cositas de toros

 

     Avant de monter de nouveau sur notre canasson, quelques lignes imbibées de ressentiment et d’exaspération, sujet n’ayant rien à voir avec nos sujets tauromachiques.

 

                                                        A bas les masques !

 

     Car dans ce contexte troublé et assombri, on ne peut pas rester muet bien longtemps. Paroles souvent négligeables voire médiocres, les suivantes ne faisant pas exception, je me lance, tant pis !

Mais il existe aussi des commentaires pertinents noyés dans la masse de messages.

Nous sommes dans l’ère des comptes, le monde des chiffres.

Nous sommes condamnés à longueur de journée à subir, outre les discours ambigus et les incessants rétropédalages, les chiffres du nombre de malades, de morts, ici et ailleurs, les quantités de masques commandés et livrés ou pas… Cela se nomme la frénésie des chiffres et tout l’art de survivre même confinés tient à ces calculs.

Nous qui sommes vulnérables, avons-nous encore le sentiment de compter ?

A propos de compte, il sera nécessaire que nos chers gouvernants se penchent sur la réévaluation des salaires de ceux qui servent le plus et qui gagnent le moins. Applaudir tous les soirs à 20 h nourrit le cœur mais pas l’estomac. Et il n’y a pas que les soignants en première ligne pour affronter la tempête !

En ces temps de virus opiniâtre, les parasites inutiles qui nous bousculent dans notre quotidien, comme par exemple (bel exemple), par hasard (mais oui), notre affligeante porte parole si bête, Sibeth (?) d’un gouvernement aux choix hasardeux et fluctuants qui donne le ton alourdi de propos maladroits et lourdauds provoquant un gros cafouillage, nous amène à poser la question : à quoi sert-elle ?

 

 

     A rien. Uniquement à nous inonder de mensonges suggérés par ses supérieurs, nous couvrir de mépris avec arrogance et nous prendre pour des perdreaux de l’année. Sa crasse nous inonde plus vite que le virus n’évolue. Cette ignorante à l’aplomb monstre, ne peut pas comprendre que des femmes et des hommes aient fait le choix de gagner moins pour servir plus, sauver même. Elle n’est plus à une bourde près.

Ils y a parmi nous, des concitoyens stupides pour le préfet de police de Paris, idiots pour le ministre de l’Intérieur – restez à l’intérieur ! – qui  nous précise que les forces de police auront « à proximité » des masques au cas où ! Avec une telle utilisation « à proximité », ne seront-ils pas inutiles ? Qui est l’idiot ? Et toujours ce préfet qui annone des excuses plates et aussi spartiates que sa personne, triste sire.

 

 

     « Laissez dire les sots, le savoir a son prix. », J. de La Fontaine, L’Avantage de la Science (VIII, 19).

A bas les médiocres ! Ils ont tiré sur l’ambulance maintes fois et veulent, aujourd’hui nous donner des leçons de solidarité ! Ah, si cette pandémie pouvait nous exonérer de tous ces maudits qui font soi-disant la « guerre » - le terme de combat serait plus judicieux – mais quelle « guerre » par la suite, la lutte de certaines classes et la répression des mouvements sociaux ?

Nous ne pouvons fermer les yeux sur les errements. Heureusement que depuis le début de la crise, certains garde-fous ont amené le gouvernement à modifier sa stratégie.

Notre père de la Nation, chef des armées, Jupiter, est en "guerre" et par ce mot, il nous confirme ainsi que dans l’armée on obéit aux ordres et on ferme sa gueule. Il a troqué son doux prénom d’Emmanuel pour celui plus herculéen de Martial. L’armée de Martial est composée des 1ères lignes de front, les soignants et tous ceux travaillant dans les milieux hospitaliers, puis les éboueurs, caissières, routiers… Les héros. Ses propos qualifiant les soignants de "héros" me semblent particulièrement mal venus. Cette qualification est perverse parce qu’elle raye les raisons de la crise sanitaire. Outre qu’elle oubliait les autres professions - quelques unes citées plus haut -, qui continuent à travailler pour rendre notre vie moins difficile, elle met les soignants dans une position incommode. Un héros, il ne demande pas une augmentation de salaire, une prime, etc. Un héros, il ne revendique pas des conditions de travail convenables.

Le héros reste dans le discours de la "guerre" macronniène, un complément logique. Mais seulement en temps de guerre !

Et ensuite, dans cette "guerre" il y a les autres, ceux de l’arrière, l’armée des confinés, l’armée des ombres en quelque sorte qui rendent un meilleur service en restant at home. Ces derniers amenés à lutter contre les dangers domestiques mais tous héroïques, et chacun expert en épidémiologie.

Puisque "guerre" il y a, un "effort de guerre" doit suivre pour notre économie faiblissante et là, avec indécence, les "précieux" du MEDEF ne souhaitent pas, mais exigent que les travailleurs redoublent d'activité ; qu'ont-ils fait jusqu'à présent les corvéables ?

Et l'ISF ne doit-elle pas être inclue dans cet effort  ?

... 

    Dernière allocution, le guerrier arrogant s'est fait humble, empathique et reconnaissant. Toute l'équipe a été remerciée de la 1ère à la 3ème ligne, le pack, les gros en quelque sorte. J'ai surpris une larme glisser le long de ma joue.

Macron II se "réinvente". Les premiers de "corvée", tous invisibles il y a peu, sont devenus essentiels. 

Alleluia !

 

     J'ai l'impression que nous avons fait collectivement plus preuve de responsabilité et de sérieux que ces gouvernants au discours guerrier et culpabilisateur.

La situation n'est certes pas facile mais le gouvernement nous a imposé ses choix comme les seuls possibles ; vous parlez d'une idée démocratique, alors que chez nos voisins allemands et suisses, s'est instauré un débat démocratique. Résultat des courses : moins de sévérité dans ses formes et moins policier dans sa gestion. L'exemple chez nous des contrôles d'attestations qui s'exercent de manière très inégale, dépourvue d'humanité. Le cas d'un individu voulant se rendre au chevet de son père mourant, refoulé. Il retrouvera son père quelques jours plus tard muni du certificat de décès.

Macron le libéraliste conservateur privilégiant l'impératif d'ordre public avant les libertés, ne gardant que le libéralisme économique, of course. Le promoteur des idées d'un autre temps, dangereuses aujourd'hui. Donc, les risques d'un renforcement de l'autoritarisme gouvernemental et policier. Vous avez-dit démocratie ?

La dernière en date, le confinement prolongé des seniors sans autre distinction, étouffé par la vindicte populaire.

...

     Attention, les opérateurs téléphoniques recueillent déjà les données tirées de nos smartphones et le suivi numérique, le traçage pour accompagner le déconfinement est dans l'air vicié du temps. Le 24 mars, le ministre de la Santé s'y disait hostile, au nom de la défense des "libertés publiques et fondamentales". Quant au kéké de la République, ministre de l’Intérieur, il nous rassurait deux jours plus tard : « Le traçage des données personnelles n’est pas dans la culture française. »... avant d'opérer une volte-face, le 5 avril, en s'y disant finalement favorable. Pourquoi pas si cette action ne va pas au-delà de la crise sanitaire.  Mais tout le monde ne possède pas de téléphone mobile, alors optons pour le bracelet électronique pour tous !

Oui, la crise actuelle ouvre la porte à de possibles dérives. Nous avons les caméras de surveillance pour notre sécurité et bientôt peut-être la reconnaissance faciale grâce aux drones qui parcourront le ciel de nos villes et campagnes en lieu et place de nos passereaux. Des drôles d’oiseaux, une "drone" d’idée.

 

     Le Jeudi Saint, un homme seul, le pape François, sur les marches de la basilique, place Saint-Pierre, sous la pluie, prêchant dans le désert en rupture de stock de fidèles, comme le paracétamol en pharmacie et les coquillettes à la supérette au tout début du confinement. C’est l’état du Saint Siège, historique !

 

Au Nigeria, les forces de sécurité ont tué 18 personnes accusées de ne pas avoir respecté les mesures de confinement, selon un décompte de la Commission nationale des droits de l'homme. La répression a fait plus de morts que le virus qui a tué 12 personnes.

Au Brésil, Jair Bolsonaro, qui a parlé de coronavirus comme d'une "petite grippe", est de plus en plus lâché par les gouverneurs et sa cote de popularité est en baisse. A chaque pays son boulet.

Douce France !

 

Et demain, une fois la bataille terminée, on ne vous parlera plus que de l’urgence économique. Voilà, retour à la case départ et de l’individu à son triste sort. Le monde d’aujourd’hui porte à son paroxysme  notre désarroi.

Comptons sur Manu II pour bâtir le monde d'après... comme avant. A t'il joué Tartuffe dans sa jeunesse pas si lointaine, sachant que la comédie de Molière porte comme titre complet : Tartuffe ou l'Imposteur ?...

Accessoire de la fourberie au XVIIe siècle

     Masques et bergamasques… Nous n’avons pas le cœur à danser la vive et sautillante bergamasque à la mode au XVIIe siècle.

     « … Que vont charmant masques et bergamasques

     Jouant du luth et dansant et quasi

     Tristes sous leurs déguisements fantasques... »  extrait de Clair de lune de Paul Verlaine.

 

     Au secours, Batman, sauve-nous !

 

Si ce maudit virus pouvait remettre les pendules à l’heure, il nous le doit bien.

...

La vie continue et la camarde fauche anonymes et célébrités. Christophe et sa voix haut perchée, est allé encore plus haut, rejoindre ses paradis perdus nous laissant, pauvres marionnettes sur cette terre meurtrie ; l'écrivain chilien, Luis Sepúlveda, emprisonné sous Pinochet, exilé en Espagne à Gijón, est parti retrouver le vieux qui lisait des romans d'amour, et son dernier roman en 2017, relançait dans un Chili contemporain son détective au nom de torero, Belmonte ; quant au légendaire Lee Konitz, l'ange du saxophone alto, il a emporté son instrument, rejoignant Miles Davis et Stan Getz pour les dernières notes bleues.

Requiescant in pace.

 

     Fuyons. Remontons donc à cheval faire de l’équithérapie. Le cheval notre meilleur médiateur se chargera d’apaiser les conflits.

 

 

                         LE CHEVAL DE CORRIDA

 

 

6e partie : l’importance du caparaçon, un nouveau destin pour le cheval.

 

     Il est indéniable que le caparaçon constitue un tournant primordial dans l’histoire de la tauromachie. Du point de vue du cheval, il marque son entrée dans l’arène en tant qu’acteur du spectacle.

Le caparaçon s’est imposé pour des raisons économiques car les chevaux de réforme se sont faits rares à une époque où, les voitures inondent les rues aux dépends des fiacres tirés par les chevaux. Le surplus des chevaux de trait est vite épuisé.

 

Protection P. Heyral

 

         Aussi pour des raisons tauromachiques car ces vieux chevaux sacrifiés à la sortie du toril, ne font plus guère avancer la lidia, le déséquilibre des forces est trop inégal.

Enfin, pour des raisons éthiques. C’est la raison principale d’ordre moral. En effet, depuis le XIXe siècle, c’est le sort fait aux chevaux qui est le plus critiqué par les opposants de la corrida, plus encore que le sort du taureau lui même. Les aficionados eux même, des deux côtés des Pyrénées sont conscients de la cruauté du premier tiers. Pour que le spectacle soit conforme aux exigences sensibles de ce nouveau public, il est urgent de supprimer le massacre des chevaux de picadors. Primo de Rivera prendra la décision nécessaire.

Avant l’invention du peto, les chevaux étant de toute façon condamnés, Louis Heyral décrit le procédé par lequel certains piqueros s’assuraient du calme de leur monture. Ce que l’on appelait « l’opération » consistait à planter une petite puntilla dans le dos du cheval, derrière la selle, de telle sorte que le moindre mouvement brusque de sa part lui provoquait une douleur terrible ; le cheval était « calmé »…

 

Yves Brayer (1907-1990)

   

     Les qualités d’un cheval de piques sont avant tout, morales. Il faut un cheval calme et serein, qui ne soit pas craintif ; en fait, qui ait un moral d’acier pour résister aux chocs, ne pas se laisser « aller au tapis » et repartir en piste après une chute, et grande confiance en les divers cavaliers qui le chevauchent. Un cheval qui apprend vite sera toujours plus satisfaisant. Dans cette optique, il vaut mieux un jeune cheval, entre trois et cinq ans.

 

Cuadra Bonijol. Photos Fred Martinez

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Le cheval de picador est aujourd’hui, un cheval-torero, son nom est parfois cité dans les reseñas. Les picadors le savent et confient leur vie à ces montures, sans tergiversations.

Le cheval, la plus belle conquête de l’homme, ici, réhabilité.

 

 

Et aussi, le cheval de paseo, ceux de l’arrastre ou de vuelta.

 

... à suivre

                                                                                                 

                                        Gilbert Lamarque

 

 

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