COSA NOSTRA
En moins d’un mois, un projet de référendum d’initiative partagée (RIP) sur la condition animale a rassemblé une centaine de signatures de parlementaires et trois quarts des Français s’y disent favorables.
Le sentiment d’injustice envers les animaux qui ne rassemblait, il y a encore quelques années qu’une minorité, est devenu collectif et consensuel.
Beaucoup de politiques s’y précipitent quitte à tourner casaque par la suite. Déjà, des députés signataires du RIP ont reçu des mails glacials de la Société de Vénerie. Certains ont illico retiré leur signature, d’autres sont dans l’embarras, quelques uns se posent en bons "normands". Joël Giraud a apporté sa signature à ce RIP… juste avant sa nomination comme secrétaire d’État chargé de la Ruralité ! Aie, ça pique !
Voici les mesures du projet :
- Interdiction des expériences scientifiques sur les animaux lorsqu’il existe une méthode de recherche alternative.
- Interdiction de l’élevage en cage d’ici à 2025 et accès au plein air obligatoire pour tous les animaux d’élevage d’ici à 2040.
- Interdiction des élevages d’animaux à fourrure.
- Interdiction de la chasse à courre et des chasses dites "traditionnelles" à la glu, au déterrage…
- Interdiction des spectacles avec des animaux sauvages dans les cirques et delphinarium – les zoos ne sont pas concernés.
Et les "cirques" où se donne en spectacle l’assassinat de taureaux, tuerie "traditionnelle" ?
La bataille politique se profile autour de ce projet pour la cause animale et certainement nous serons témoins de désistements, de reculades comme pour le glyphosate.
Dernier son de la cloche fêlée : le gouvernement a décidé d’autoriser à nouveau les fameux néonicotinoïdes, aussi appelés "insecticides tueurs d’abeilles". Officiellement, c’est provisoire et ça ne concerne que les cultures de betteraves. Mais c’est aussi une pilule difficile à avaler pour Barbara Pompili, la nouvelle ministre de la Transition écologique, obligée d’apprendre à rétropédaler – le rétropédalage étant le sport majeur de ce gouvernement – avec une spécialité, le virage à 180°.
L’éternel problème des dérogations qui font que les interdits ne le sont jamais ou pas totalement.
La grande inconnue reste le positionnement à venir de notre girouette de Président. Lui qui s’est toujours montré accommodant avec les chasseurs, soutenant les pratiques "traditionnelles" de chasse que le projet de loi prétend abolir, pourra-t’il prendre le risque de désavouer une cause intensément populaire ?
Les textes de loi qui suivront, donneront de la place aux négociations, comme toujours !
La bataille va commencer.
Certains haineux envers la corrida ne pourront s’empêcher de faire un rapprochement.
Les chasses sont régies par des lois, la tauromachie aussi mais cela ne les rend pas plus solides pour autant.
Cela sera suivant les intérêts des pleutres politiques comptant inlassablement le nombre de voix supposées à leur réélection !
N’oublions pas que dans notre doux pays bien policé, le Groupe d’études sur la protection des animaux a élaboré une proposition de loi, enregistrée le 13 juillet 2010, « visant à punir les sévices graves envers les animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité, sans exception. » Cette proposition fait suite à l’échec de deux précédentes tentatives, en 2004 et en 2007. Le nouveau texte prévoit de supprimer l’exception dont bénéficient aujourd’hui la corrida et les combats de coq dans certaines régions, au nom d’une "tradition locale ininterrompue". Toutefois, par décision du Conseil constitutionnel, le 21 septembre 2012, cette exception contenue dans la première phrase du septième alinéa de l’article 521-1 du code pénal, a été déclarée conforme à la Constitution.
Jusqu’à cette date, la notion de "tradition ininterrompue" déterminée par cette jurisprudence était loin d’être claire. La question donc, a été éclaircie par la décision du Conseil constitutionnel. Jusque-là, seuls les tribunaux tranchaient au cas par cas, comme le montrent les arrêts de la Cour d’appel de Toulouse et de la Cour de cassation, ainsi que la jurisprudence de Rieumes, qui avaient débouté les associations anti-corrida de leurs plaintes, respectivement en 2003, 2006 et 2007.
L’inscription par le ministère de la Culture de la tauromachie, en janvier 2011 à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel de la France ont provoqué des réactions procédurales de la part d’associations anti-taurines. Cependant, le ministère décide en mai 2011 de supprimer toute mention de l’inscription sur ses sites officiels « en raison de l’émoi suscité par cette inscription. » !!
Alors, qu’en sera-t’il de "ce qui est à nous", la Cosa Nostra ?
L’actualité me fait rebondir dans cet article par la nouvelle révélation honteuse des conditions de vie – et de mort – de canards reproducteurs dans une exploitation agricole liée à la filière avicole et du foie gras, à Lichos en Soule dans les Pyrénées-Atlantiques.
Les images diffusées par l’association L214 sont insoutenables. Des cas comme celui-ci sont indéfendables. L’homme ici, est un sacré con qui doit se détester ainsi que la planète entière et le "métier" qu’il dégrade furieusement.
L’imbécile ouvre de nouveau la boîte à Pandore aux "vertueux" opposants au foie gras !
Si ces images sont avérées, cette situation insoutenable est inacceptable. Elles ne reflètent en rien le fonctionnement normal d'un couvoir aujourd'hui. Les contrôles des services de l'état permettront d'objectiver la situation.
Le montage est-il faux ? Si oui, c'est malhonnête et scandaleux.
Mais ce jeudi 20 août dans la soirée, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a confirmé certains points d'insalubrité dénoncés par les activistes du bien-être animal. Assez pour fermer une partie de l'exploitation et évacuer 200 palmipèdes.
Aujourd'hui vendredi 21, l'élevage fait l'objet d'une double enquête judiciaire et sanitaire.
La préfecture a prononcé une interdiction totale et immédiate de l'exploitation.
Attendons la suite.
Gilbert Lamarque