POURQUOI LA MUSIQUE NE JOUE PAS A LAS VENTAS ?
Tout ceci s’est passé le 24 mai 1939 dans le silence et dans la honte. C’était lors de la corrida de la Victoire.
La guerre civile avait pris fin dans un pays où tout le monde se réveillait vaincu, pays inondé de morts et de peur.
L’affiche – évoquée dans la première partie de Guerre civile, franquisme et tauromachie – était composée du rejoneador Antonio Cañero et des épées Marcial Lalanda, Vicente Barrera, José Amorós, Domingo Ortega, Pepe Bienvenida et Luis Gómez "El Estudiante".
C’est Antonio Cañero qui codifia la tauromachie à cheval pour une véritable renaissance. Il eut aussi l’idée de se passer de novillero pour la mise à mort du toro, mettant pied à terre et affrontant directement la bête. Il mit également au pont, le costume adopté aujourd’hui par les rejoneadores.
Lors de la faena de Lalanda au premier toro de l’après-midi, le public a demandé la musique pour accompagner le travail du droitier de Ribas de Jarama. Les musiciens exécutèrent le paso doble en son honneur.
L’affaire ne serait pas allée plus loin sans le fait que lors de la faena de Domingo Ortega avec le quatrième toro, aucune note ne retentit. Les partisans du Toledano étaient furieux et une invraisemblable échauffourée éclata.
Depuis, Las Ventas n’accorde aucune note lors du déroulement du dernier tiers.
En 1966, le 16 octobre, après vint-sept ans, la musique rejoua le jour des adieux d'Antonio Bienvenida le jour de ses adieux en tant que matador. L’évènement se produisit durant le combat du sixième toro de María Montalvo. Antonio "brinda" son dernier toro à son frère Pepe et, avec la permission du président, la banda de música lança les notes joyeuses d’El Gato Montes.
Depuis, "punto y bola" !
PS. Une erreur dans les dates de parution nous emmène à vous proposer cet article un mardi. Les deux parties qui suivront seront consacrées à la suite de Guerre civile, franquisme et tauromachie comme il était prévu !
Gilbert Lamarque