Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Jean Grenet

Publié le par Cositas de toros

                       UN COMBATTANT AFICIONADO NOUS A QUITTÉ

 

               L’ancien maire de Bayonne, Jean Grenet, est décédé hier mardi 23 février à son domicile, à l’age de 81 ans des suites d’une longue maladie.

 

     Il fut élu maire en 1995, remplaçant son père Henri Grenet, malade. Il restera le premier magistrat de sa chère ville de Bayonne jusqu’en 2014. C’est sous son mandat que la cité des bords de Nive et Adour obtint le label "Ville d’Art et d’Histoire".

     Dans le domaine politique, il fut également conseiller général (1992/1995), régional (1998/2002) et bien sûr député élu à deux reprises dans l’hémicycle et deux fois suppléant d’Alain Lamassoure nommé au Gouvernement par deux fois (1993/1997 et 2002/2012).

     Le chirurgien qu’il fut, succéda aussi à son père à la tête de la clinique Paulmy que ce dernier avait fondée.

     En bon Bayonnais, il resta un passionné de l’Aviron qu’il présida durant 14 ans devenant en juin 1976, le dixième président du club bleu et blanc jusqu’en 1989, avant d’hériter des clés de la ville. Il œuvra longtemps pour garder un club professionnel compétitif dans sa ville.

     Au sein de son parcours en politique, il se battit aussi pour son autre passion, la tauromachie. Jean Grenet fut avec François Loncle coprésident du groupe d’études sur la tauromachie à l’Assemblée nationale où l’on comptait aussi, entre autres, Manuel Valls et le Landais Alain Vidalies. Le président du groupe est, aujourd’hui, Alain Marleix, député du Cantal.

 

Avril 2019. Grand salon de l'Hôtel de Ville avec Olivier Baratchart. Photo G. Lamarque

     

     Jean Grenet fut également président de l’UVTF à deux reprises et le chirurgien spécialiste en chirurgie viscérale, sauva la vie de Joël Matray. Le 14 juillet 1982, à Lachepaillet, Joël Matray, novillero puntero, né à Montmorency en juin 1958, est victime d’une terrible blessure, une des plus terribles de toute l’histoire française de la tauromachie. Le coup de corne est gravissime dans l’iliaque externe et dans le ventre. Entre le sable des arènes et l’infirmerie, le novillero perd trois litres de sang ! Malgré la difficulté et l’urgence, le docteur Grenet réussit à "clamper". Départ pour la clinique où le chirurgien opérera durant quatre heures trente !*

     Il fut aussi l’homme des polémiques comme bon nombre d’élus avec notamment le financement à perte des corridas, ou l’obtention de locaux publics à des associations (peñas) qui lui étaient proches…

     L’homme de cœur et de passions s’en est allé, l’homme de caractère au grand charisme. Une longue page d’histoire intimement mêlée à sa ville de Bayonne se termine avec lui.

     Aujourd’hui, c’est de l’émotion et du chagrin que ressentent la plupart des Bayonnais.

 

     Du balcon de l’Hôtel de ville, lors des fêtes de Bayonne, à la remise des clés, il chantait :

 

       Salut Bayoune

Salut Bayoune, peutite flou

Proche le Nibe, proche l’Adou

Maynade à le berbe gascoune

Charmante é gauyouse citat,

Ount respiren le libertat,

Salut Bayoune !

 

     Aujourd’hui, c’est toute une ville qui vous salue.

*Cet épisode est à lire dans le livre d’entretiens que Pierre Vidal lui a consacré. Jean Grenet. L’afición sous toutes ses formes. Éditions Gascogne.

                                       

                                                    Gilbert Lamarque

Commenter cet article