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Andrés Vázquez, un hommage anthume

Publié le par Cositas de toros

         

          Le torero de Villalpando (Zamora), Andrés Vázquez a été choisi à l’unanimité par le jury de la VIe édition du Prix de la Tauromachie de Castille-et-Léon (Premio Tauromaquia de Castilla y Leon) 2020 comme lauréat. Ce prix récompensant sa carrière professionnelle et le « fervent défenseur de l’intégrité du toro et du combat », mettant en valeur le protagoniste principal du spectacle. Le jury insistant sur sa carrière de matador, brillante, aux nombreux succès dans les années 60 et 70, ses triomphes à Las Ventas, sa préférence pour les élevages durs, lui qui réussit à ouvrir dix fois la porte de Las Ventas.

Le maestro a pris sa retraite à la fin des années 80, revenant dans les ruedos pour certaines occasions et ce jusqu’en 2012 quand il a tué son dernier toro à Zamora le jour de ses quatre-vingts ans et ses cinquante ans d’alternative. Un exploit qui est passé dans les annales de la tauromachie, car à ce jour, nous n’avons aucune trace d’un tel exploit accompli par ses pairs.

Le jury a également rappelé, en plus de ses succès professionnels, le parcours personnel du matador, valorisant sa générosité, tant dans l’enseignement que dans l’accompagnement des jeunes toreros. On souligne aussi sa collaboration altruiste lors de multiples festivals et autres courses caritatives donnant un coup de main là où sa participation était aussi nécessaire que requise. Preuve de tout cela, en 1975, son esprit caritatif a été récompensé, recevant le Grand Prix de la Charité ( Gran Cruz de Beneficencia). Inépuisable, il a couru toute l’Espagne pour parler de tauromachie, ayant au-delà des arènes, participé à trois longs métrages taurins.

Le Prix de la Tauromachie de Castille-et-Léon a été créé par le ministère de la Culture et du Tourisme en 2015 pour distinguer la carrière professionnelle, les mérites, les activités ou les initiatives de personnes, entités ou institutions qui ont contribué à la promotion de la tauromachie en Castille-et-Léon, cette dernière collaborant ainsi à la diffusion de ses valeurs historiques et culturelles. Ce prix annuel a récompensé lors des éditions précédentes : Santiago Martín Sánchez "El Viti" ; Victor Barrio à titre posthume ; l’éleveur Juan Ignacio Pérez-Tabernero ; les encierros de Cuellar ; et dans sa dernière édition, l’École de tauromachie de Salamanque.

Cette année le prix était présidé par "El Viti" et le directeur de l’école de tauromachie de Salamanque, José Ignacio Sánchez.

 

     Cette distinction n’implique aucune dotation financière et consiste en une sculpture commémorative. À 88 ans, Andrés Vázquez, avant de recevoir la statuette, montrant toujours sa grande forme muleta au poignet, improvisa une véronique maison avec une veste empruntée. En dehors de cette "prouesse", n’oublions pas qu’il fut le premier torero, aux arènes de Las Ventas, à affronter seul, six Victorinos, le 3 mai 1970, et qu’il quitta le ruedo madrilène par la Grande Porte, à dix reprises ! El Nono, ainsi surnommé, ne fut dépassé seulement dans ce triomphe que par trois légendes dans toute l’histoire de Las Ventas.

 

 

     Bel hommage à ce torero intemporel né en 1932 à Villalpando où il réside toujours, qui sut triompher devant tous les "encastes" qui ont fait de lui, ce torero pour l’éternité.

Longue vie Maestro !

 

PS. Avant que l’on ne me pose la question, voici les trois légendes qui sortirent plus de dix fois a hombros por la Puerta Grande :

- Santiago Martín "El Viti", 14 fois.

- Paco Camino, 12.

- Antonio Bienvenida, 11.

Francisco Ruiz Miguel rejoignit Andrés Vázquez, lui aussi "touchant le ciel" à 10 reprises.

     L’aficionado venant dans les années 60/70 aux arènes du Plumaçon à Mont-de-Marsan, n’eut pas l’occasion d’applaudir Andrés Vázquez. Il ne foula en aucun cas le sable du ruedo montois ni comme novillero, matador ni en festival. Au fil des temporadas, participèrent à la Feria de la Madeleine, les Vázquez suivants : Francisco Martín, Pepe Luis, Manolo, Curro, Javier mais point d'Andrés. À cette époque, la casa Chopera régnait au Plumaçon comme à Vista Alegre à Bilbao où Andrés défila à six reprises : 62 (2), 63, 67 et 71(2). Il vint bien en France, notamment à Beaucaire sous les platanes en août 1967, repartant, un garrot en travers de la cuisse, victime de son second adversaire. Alors, quelles raisons pour bannir à ce point le Plumaçon ?

 

                                                       Gilbert Lamarque

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