J'entends le loup, le renard et la belette... l'ours, le taureau...
L’État français, qui se réclame de l’écologie dans ses beaux discours, ose aujourd’hui franchir la ligne rouge, rouge écarlate, en posant la question des tirs sur le loup dans le cœur des parcs nationaux. Ces derniers constituent pourtant le dernier et maigre refuge de la faune sauvage. Ils représentent, pour leur partie terrestre en France, seulement 0,66 % de la superficie du territoire français ! Permettre donc la possibilité de faire feu sur une espèce protégée dans des espaces protégés.
Voici une véritable déclaration de guerre faite à la nature !
Et ne confondons pas toute la faune sauvage protégée avec le sanglier ou le chevreuil. Point ici de dérives animalistes.
L’État n’aime pas les minorités. Demain nous irons à Paris, au Muséum d’Histoire Naturelle, visiter la galerie de paléontologie, admirer les êtres « vivants » disparus de la planète comme le diplodocus, l’iguanodon ou le triceratops, un dinosaure herbivore auxquels se seront ajoutés, le loup, l’ours et le bos taurus ibericus, le taureau brave à côté de son ancêtre l’aurochs ou bos primigenius.
Tous les auteurs d’actes violents anti-loup, anti-corrida, et aussi anti-ours, anti-lynx… doivent être sanctionnés tout comme les végans ayant parfois, c’est un comble, mangé du lion, les végétaliens, certains végétariens prêchant tous, un terrorisme "animaliste". L’impunité génère la surenchère.
L’État laissera-t’il les lobbies de l’agriculture et de la chasse s’attaquer aux derniers sanctuaires de la nature ?
L’État toujours frileux. N’en sera-t’il pas de même avec la corrida ?
Car concernant la corrida, l’arène est le dernier sanctuaire du taureau de combat. Cela peut paraître contradictoire.
Le citoyen qui est profondément attaché à son patrimoine naturel, doit relever la tête et cesser de croire tous les écrits mensongers.
Par exemple, si des animaux doivent quitter le cœur des parcs nationaux, ne serait-ce pas les moutons plutôt que les loups ?
A savoir aussi que les moutons, pour une bonne partie, c’est une grosse proportion de citoyens naïfs et mal informés.
Tous ces rouleaux compresseurs qui génèrent le règne de la défiance, le régime de la rumeur, du mensonge et des coups bas.
Dans une époque comme la nôtre, faite de bruits et de narcissismes blessés, rien n’est plus difficile que d’argumenter. Ceux qui, aujourd’hui et partout, contredisent des idées, sont-là pour contredire la raison. Qu’on ne leur parle pas davantage de la vérité, coupable des pires connivences. Alors ils exhibent leurs colères, rejettent l’expérience, nient les faits, refusent à leurs contradicteurs la faculté de voir et/ou de savoir. Ainsi réduit-on certaines intelligences au silence – ou pire – à la nécessité de céder.
Considérons que le loup est une espèce clé pour le maintien d’écosystèmes équilibrés et que son lent mais continu retour à travers l’Europe apporte une nouvelle opportunité, avec cet allié naturel dans le combat contre la perte de la biodiversité et l’impact des changements climatiques. Aidons notre continent à soigner sa nature à travers une vraie transition écologique en accord avec les objectifs de l’ONU pour un développement soutenable.
Considérons aussi, que jusqu’à présent, la méthode de gestion la plus répandue en Europe est le tir de loups, qui a prouvé être non seulement contre-productive et scientifiquement injustifiable, mais qui perpétue une perception du loup d’un autre temps comme « nuisible » et « espèce à problème », ce qui empêche les citoyens de voir les aspects positifs du loup pour l’environnement et l’amélioration du niveau de vie.
Et que dire du matraquage anti-ours très bien organisé par les opposants les plus radicaux ? Il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne voit fleurir dans la presse les poncifs habituels montés en épingle : « l’ours va faire disparaître le pastoralisme », « l’ours est dangereux pour les bergers et les randonneurs », « l’ours met l’économie touristique en péril ». Tout cela finit immanquablement par la demande insistante du retrait des ours du massif pyrénéen, en tout ou partie. Radical.
L’Europe reproche à la France le manque de protection de l’ours et son état de conservation défavorable car le noyau occidental, le Béarn, qui représente près de la moitié de l’aire de répartition dans les Pyrénées, est voué à l’extinction inéluctable sans renforcement. La France fait la sourde oreille quant à de nouvelles réintroductions conformément aux engagements pris dans son plan national ours en 2018. Trois individus ont été tués par l’homme – triste individu – en 2020, deux en Espagne, un en France.
Un projet d’arrêté du ministère de la Transition écologique fixe, pour la troisième année consécutive, les conditions de mise en place de mesures d’effarouchement dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux. On ne peut que déplorer une politique jugée illégale par la justice française début 2021, le Conseil d’État avait fait annuler, en début d’année, la possibilité de recourir à des tirs non létaux pour effrayer les ours. Ce n’est pas ce qu’on attend d’un tel ministère qui doit protéger les animaux en danger d’extinction. Une ministre courbant l’échine, Barbara Pompili, invisible et discrète, une secrétaire d’état, Bérangère Abba, chargée de la Biodiversité – avec un B – discrète et invisible, comme les micro-organismes.
Voyez la manipulation de l’information sur la page Facebook où chacun prend pour parole d’évangile n’importe quelle énormité. Tout ceci nous rappelle les attaques sur la corrida. Alors, ce que l’on défend pour une cause, ne peut-elle pas être étendue aux autres ?
Soyons donc solidaires de toutes ces causes, n’en restons pas étrangers et ne soyons plus attentistes.
Aficionados, si vous êtes « contre » le loup, pensez à l’avenir du toro bravo. Qu’en sera-t’il de la géographie et des écosystèmes en Espagne notamment, après sa disparition ? Car il existe une forte complémentarité entre l’élevage taurin et la nature et qualité du milieu. Le toro garant de la protection des sites naturels. On peut étendre le sujet et ses bienfaits au delta du Rhône avec l’exemple camarguais où sont élevés 80 % des élevages français des taureaux de combat.
A l’aspect écologique, environnemental, rajoutons l’aspect économique, aspect qui serait fortement perturbé pas la disparition des retombées issues de toutes les manifestations taurines sans oublier la perte d’animations dans les villes et villages concernés ainsi que la perte d’échanges et de convivialité.
Et de ce dernier point, n’en avons-nous pas un besoin précieux ?
La tauromachie, hélas oblique vers le folklore, oubliant les règles fondamentales avec un toro déficient.
Gilbert Lamarque