Decepción grande
MADELEINE
Photos Frédéric Martinez
Samedi 24 juillet 2021. 11h, 2e de feria.
Corrida d’Alcurrucén, le cartel de la feria.
Première corrida présentée en matinée dans l’histoire du Plumaçon.
La devise d’Alcurrucén associée au torero de la Rioja, Diego Urdiales, nous promettaient de bons moments. Le diestro d’Arnedo nous rappelant les tardes bilbaínas où il triompha lors des encierros de la ganaderia d’El Cortijillo : 29 août 2015, 2 oreilles ; 24 août 2016, 2 oreilles et le 25 août 2018, 3 oreilles.
"Rompe Charcos", "Tonadillo", "Limonero", "Afectisimo", "Corneta" et "Arestado" aux robes variées, du negro décliné en negro mulato, du castaño au colorado, furent l’ombre de leurs prestigieux ascendants. Bien que de belle présentation, l’émotion ne nous titilla à aucun instant, les Nuñez défilant sans race, sans charge, distribuant les derrotes. Où est passée l’alegría qui caractérisaient ce fer ?
Le premier inspecte le ruedo d’un œil inquisiteur et freine des quatre fers dans la cape de Diego Urdiales. Le tercio de varas est excessif, l’Alcurrucén prenant une grosse ration en poussant, plus trois autres en carioca, l’ultime sous le peto du réserve.
Les séries de muletazos s’enchaînent avec sincérité, derechazos alternant avec les naturelles où l’animal abrège par des retours prompts. Demi-lame, descabello, salut.
Le quatrième, negro mulato, le plus léger, prend deux piques en bravito. Après brindis au public, il part dans la flanelle sans attendre le "toque", le Riojano distillant une lenteur de bon aloi, parfois distant mais juste, sans contraindre son opposant, les séries se succédant avec temple, le Nuñez, le regard vers les planches en fin de passes. La conclusion procède par naturelles templadas et le pecho mais la faena est longue et l’avis retentit. Pinchazo, entière caída, oreille.
L’unique instant artistique de la matinée.
Paco Ureña rencontre les difficultés dès la sortie de "Tonadillo", distrait. Discret sous le peto, sortant seul de la deuxième rencontre, il est compliqué à banderiller.
Charges courtes, tête haute. Avis, ça ferraille dur, silence.
Le cinquième, n’est pas mieux, plus faible mais pousse quelque peu au cheval. Brindis au public (?), Paco est absent du ruedo, livrant une faena distante allant a menos comme l’Alcurrucén. Il est triste le Paco, nous aussi. Bajonazo, silence.
Emilio de Justo voit son premier toro partir seul au cheval dès la sortie du patio. Suivront deux autres puyazos sans intérêt. Le bicho n’"humilie" pas à la muleta, relevant le chef généreusement, aucune liaison possible. Entière et descabello, palmas.
Le dernier est un faiblard, il sera piqué par deux fois avec cariocas. Morenito d’Arles est ovationné aux palos. "Brindis" au doux peuple décomposé comme le toro. L’envie ne suffit pas, Emilio se rend compte du désastre, la muleta malmenée par les violents coups de tête. Entière caída, silence. Il partit dare-dare chercher les trois oreilles qui l’attendaient à Santander, l’après-midi.
Chers amis, le fond manqua et le ciel avait tiré à lui sa couverture. L’ennui est facteur de créativité, paraît-il, alors, tous les espoirs nous sont permis !
PS. Pas de reseñas du vendredi et samedi por la tarde, absent des tendidos par choix. Demain, une chronique différente. Vous retrouverez les impressions de la non piquée et de la corrida des Pedraza, mercredi.
Gilbert Lamarque