Retour sur la Madeleine
Trophées de la Peña A Los Toros de la Feria de la Madeleine 2021
Le Prix Paul Dorian, le XVe, récompensant le meilleur toro de la Madeleine selon les critères précis de bravoure a été attribué à "Sombrilla", n° 19, colorado, né en septembre 2015, de la ganaderia de Pedraza de Yeltes (Salamanca).
Il a été "lidié" en 5e position par Alberto Lamelas, le dimanche 25 juillet. De présentation irréprochable, il reçut 3 piques, magnifique la dernière.
Le Prix Avenirs Taurins (200 €) au meilleur becerrista de la Madeleine, créé par la Peña A Los Toros en 2005, a lui, été attribué au Montois Tristan Barroso. Élève de l’E. T. de Badajoz (Extremadura), il marqua la matinée du dimanche 25 juillet de sa torería (eral de Camino de Santiago).
Pour mémoire :
Quelques Prix Avenirs Taurins : le premier en 2005, Julien Dusseing "El Santo" ; 2013, Joaquin Galdos ; 2014, Daniel García Navarrete ; 2015, Adrien Salenc ; 2018, Solal Calmet "Solalito".
Concernant le Prix Paul Dorian, le premier en 1981 a été attribué à "Engañoso" n° 72, de Joaquin Murteira Grave, "lidié" par Dámaso Gonzlez, le lundi 20 juillet.
En 2012 , bien sûr, "Jazmin" n° 193 de Fuente Ymbro, "lidié" et "indulté" par Matias Tejela, le vendredi 20 juillet.
En 2015, "Dormillon" n° 47, des Hros de José Cebada Gago, "lidié" par Javier Castaño, le samedi 25 juillet… C’était le dernier.
Le Prix Paul Dorian a été créé en 1981. Il rend hommage à Paul Dorian, industriel et maire de Mont-de-Marsan jusqu’en juillet 1895.
La veille du 14 juillet 1895, Guerrita est bloqué à la frontière par un refus de visa. Au pied levé, il est remplacé pour les deux courses par le Sévillan Antonio Jimenez "Reverte". Le 14 juillet, ce dernier fait l’objet d’une mesure d’expulsion après avoir tué trois toros. Paul Dorian joua son mandat et donna le premier signal de la fronde. Il s’empresse de cacher Reverte à son domicile. Le préfet le fera arrêter et l’expulsera dès le lendemain.
Le mardi 16, Fabrilo combat et tue six toros… Il sera expulsé à son tour. Les deux toreros seront aussi condamnés à 5 francs d’amende pour chaque toro mis à mort.
Ce dernier rebondissement provoquera la démission de l’élu.
En effet, au soir de la clôture des fêtes de 1895, le maire Paul Dorian et ses adjoints signent cette lettre ouverte :
« Puisque sous la Troisième République soi-disant régime de liberté mais à coup sûr régime point libéral que l’Empire, nous sommes privés de nos libertés communales, puisque la force publique semble n’avoir d’autre mission que de traquer de malheureux étrangers qui ont commis le délit d’infraction à la loi Grammont alors que de gros voleurs peuvent impunément circuler sous notre beau ciel de France, il ne nous est pas permis de rester plus longtemps à la tête de la municipalité. »
Quatre conseillers imitent la démission du maire et de ses adjoints, suivis par les onze autres, le 14 août.
Paul Dorian devient le défenseur héroïque des libertés locales dont la presse nationale ainsi que les journaux espagnols comme La Lidia, se feront largement l’écho.
Paul Dorian était devenu le 22e maire de la cité montoise élu le 30 avril 1893… jusqu’en juillet 1895 !
Gilbert Lamarque