Des jeunes pousses encore tendres
RISCLE. Samedi 31 Juillet 2021. 18h.
Malgré un ciel menaçant con azabaches, cette première corrida organisée avec courage et obstination par le Tendido Risclois a bien pu se dérouler. La pluie insistante depuis la matinée a obligé les prácticos nîmois à remiser les outils. Elle signa un pacte de non-agression pour lâcher quelques minutes avant la conclusion, un petit crachin mais de courte durée.
Le paseo débuta à 18h10, une longue file avait pris forme devant la taquilla et les bâches enlevées la piste retravaillée fut en bon état pour la suite.
Les tendidos se sont bien garnis, les Risclois avaient gagné leur pari et c’est par une température favorable aux ours polaires que se succédèrent les six toros de Jean-Louis Darré sous le fer de Camino de Santiago, six toros tous issus de la nouvelle rame Albarreal.
Les six pensionnaires de Bars formèrent un lot homogène, bien présentés, aux armures redoutables, veletas et astifinas dans l’ensemble, un peu faibles certains, tous allant au cheval, ne sortant jamais seul mais pour seulement 7 piques peu appuyées sauf exception, le 4e provocant un batacazo, seul le 2e n° 35 prit deux rations. Le 4e n° 92 plus "encasté", le 6e n° 90, le plus noble mais querencioso.
Nos tois jeunes toreros manquant d’expérience ont montré du sérieux et de l’envie pour Andy Younes et Tibo Garcia, El Adoureño un peu en dilettante, se ressentant peut-être de sa dernière cornada.
Bonne réception à la cape du n° 78, applaudi à sa sortie qui pousse sur l’unique pique. Quite d’Andy par chicuelinas et brindis au public frigorifié. Les séries s’enchaînent mais la corne gauche est plus rugueuse. La faena se termine plus heurtée, la série de trop mais la demi-lame est efficace. Oreille.
Le 4e, applaudi, magnifiquement armé, l’auteur du batacazo permet au banderillero de saluer après un tercio risqué. Un seul représentant de la cuadra Bonijol, ce sont les picadors qui viennent à la rescousse. Brindis à la Paloise Marcelle Duvigneau. Il y a de l’alegría chez Andy Younes mais le toro baisse d’un ton, sur des passes aux charges plus courtes et le torero est accroché, suspendu aux cornes, secondes interminables : aucun mal… Le final faiblit et échec aux aciers, un avis, ne permettant qu’un salut aux tiers.
Le 2e, n° 35, distrait est amené au cheval de Laurent Langlois par les peones où il prend deux piques, la première appuyée. El Adoureño, en habit de lumières plus sombre que le plafond, est très superficiel, jamais croisé, la faena est vaporeuse, rien, épée caídita, silence.
Le 5e part seul au cheval pour une pique trop longue. Le faiblard a du moral mais pas la force, sa noblesse est peu mise en valeur dans un travail court et vide de sens. ¾ en place au deuxième essai. Tentative de vuelta, vite conspué El Adoureño rejoint le callejón tout sourire, la bonne blague .
Belle réception par chicuelinas du n° 46, musculeux, au morrillo prononcé. Il prend une pique sans classe, collé au peto. Querencioso, il file après la passe, quelques coups de tête ne permettent aucune véritable série. Tibo Garcia mit la jambe sur quelques véroniques templées mais jette l’éponge, désabusé. Un tiers de lame, descabello.
Le dernier, le seul negro, n° 90, est un coureur qui "remate" quelque peu. La pluie s’invite à nouveau, la pique est bien portée. Brindis au public et suivent de belles séries malgré quelques hachazos ; c’est le meilleur moment de la tarde.
Ensuite, il faut aller le chercher après la passe, en querencia. Fin de la faena. Pinchazo, quasi entière, descabello, un avis. Tibo déçu ayant hérité du mauvais lot, salue aux tiers.
Jean-Louis Darré aura pu observer quelques points positifs à utiliser pour la suite. Il y aura des éclaircies sur Bars.
J’ai vu les deux alguaciles à la buvette pendant un tercio de piques ! Il est vrai que la chaleur était étouffante et toute cette poussière avalée !…
Président Hervé Galtier, le président de l’Association Française des Aficionados Prácticos (AFAP), prácticos qui ne purent s’exprimer en matinée. Sale pluie !
Le thon-pipérade dans la tradition, animation musicale Al Violin de Samadet.
Gilbert Lamarque