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Salsa picante

Publié le par Cositas de toros

 

Mont-de-Marsan, novillada de Saint-Perdon. Dimanche 29 septembre, 17h30.

Soleil, ciel d'azur.

 

 Photos : Frédéric Martinez     

 

   

             

              Ce dimanche, nul "Rascatripas" , nul "Somnanbulo" primés au Plumaçon, respectivement en 2017 et 2019 dans le cadre des novilladas organisées avec passion par la Muleta de Saint-Perdon. Non, le tambour-major "Oportunista" aux mensurations légèrement réduites se bonifiera en fin de faena après avoir poussé sous la première pique administrée par le piquero de réserve ; "Operista" mieux présenté comme les suivants, le seul à "rémater" ; "Picador" astifino, distribue hachazos y derotes – manque de race ou mala casta ? – "Hípico" autre brute ; "Cantinero" le seul, enfin à baisser le chef, chargeant avec une certaine alegría et "Soñador" concluant la tarde, avisé, sans charge soulignant son peu de race.

 

Picador

 

     Non, les Pincha sortirent sans l’excellence ni la saveur du renommé piquillo de Lodosa mais plutôt en qualité de piment entre le "cayenne" et le "langue d’oiseau" ! Donc un bétail trop dur pour ces novilleros encore tendres, Manuel Perera, le plus expérimenté. À cela, rajoutez des cuadrillas bien déplorables entraînant des premiers (13 rencontres) et deuxièmes tercios des plus aventureux, d’où les bichos 1, 2 et 4 se jetant sur le picador réserviste lors de la première administration. Un seul piquero en piste semblait plus judicieux, choix préconisé par les organisateurs mais pas par l’exigence de la confrérie des picadors. Comment lier une sauce avec de tels ingrédients ?

     Adam Samira est déjà averti par deux fois au capote. À la muleta, trois séries de derechazos mais servies sans se croiser avec le pico. L’Arlésien crie beaucoup aussi fort que les "¡bieeen!" éructés du callejón. Le Pincha se bonifie, pas l’agitateur de flanelle. La mort est longue après deux pinchazos et une lame delantera. Avis, salut au tiers.

"Hípico" est mal piqué en carioca et aucune transmission, aucune liaison n’agrémentent cette non lidia. Samira reste marginal et tue rapidement en s’engageant, d’une entière caída. Pétition d’oreille logiquement refusée par le palco, (Pierre Nogues, Roquefort, président). Vuelta.

 

     Manuel Perera reçoit "Operista" par de vilaines véroniques à genoux qui ne s’imposaient pas, le voici déjà débordé. Passons sur le tercio de varas. Perera débute bien à la muleta avec des derechazos de bonne facture mais finissant par l’étouffer. Le bicho se fige, les muletazos sont arrachés un par un. Entière de côté sur un novillo de marbre, silence.

     Il attend "Cantinero" de rodillas a porta gayola. Sous la muleta, le Pincha se livre en "humiliant", de la noblesse sourd de la pointe des cornes. Les séries sur les deux rives déclenchent la musique en cette seule occasion, puis après la flanelle accrochée, la faena va a menos, le final encimista se terminant par manoletinas, tout ceci un tantinet longuet. Une estocade quasiment entière, en place, d’effet rapide libère un pavillon. Lui aussi hurle sans cesse.

 

     Christian Parejo est applaudi à la cape avant deux piques quelconques. Mathieu Guillon est invité à saluer après deux bonnes paires de palos. La faena ne s’envolera pas, plombée par un cornu violent visant les chevilles sur des retours vifs. Voltereta sans mal. Échec à l’estoc, silence.

Il boitille durant le toreo du dernier : voltereta précédente ou souvenir de sa fracture du péroné ? Mathieu Guillon, le plus en vue des piétons, assure la brega. Parejo se limite à un répertoire de proximité, les opportunités sont nulles. Échec avec la rapière, avis, silence.

     L’ombre de J.J. Padilla, présent discret au callejón, a plané sur Manuel Perera tout au long de la tarde. L’Aficionado plus déçu par la gent piétonne que par les quadrupèdes à aucun moment mis en valeur par une main plus confirmée. Un peu plus de 1 000 entrées, ce n’est pas suffisant.

 

     En préambule, Dominique Valmary, Président de l’UVTF, remit le Prix "Tio Pepe" 2019 au Maire de Saint-Perdon, Jean-Louis Darrieutort et au Président de la Muleta, Pascal Darquié. Ce prix prestigieux délivré avec deux ans de retard dû à la pandémie consolera les organisateurs déçus quelque peu.

 

                                                      Gilbert Lamarque

 

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