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Arles au riz

Publié le par Cositas de toros

           GOYESQUES…
 

12 toros… 5 toreros…12 oreilles… 3 vueltas posthumes…

 

           

      C’est dans des arènes déguisées en bonbonnière par le fait de Diego Ramos que l’afición arlésienne s’est retrouvée au complet samedi 12 septembre pour la première des deux corridas goyesques du cycle auxquelles il convient d’ajouter la corrida de rejón du dimanche matin dont chacun trouvera le compte-rendu dans son magazine préféré.
     

     Côté toros, c’est un peu étrange de programmer trois élevages différents et très dissemblables pour le mano a mano Talavante Roca Rey. 3 Garcigrande, 2 Adolfo Martin et un Nuñez Del Cuvillo. Celui-ci restera le meilleur des 6, un bon fond de bravoure et une noblesse sans mièvrerie mais la vuelta posthume ne s’imposait pas. Tout comme celle octroyée au 5e de Garcigrande dont on a récompensé une noblesse fortement teintée de soseria. Les Garcigrande donc ont fait honneur à leur réputation, commodes de comportement, servant les toreros mais ne permettant pas toujours à la faena de décoller. Les Adolfo ont déçus comme bien souvent, leur faiblesse ne permettant pas à leur caste de se révéler, hormis par une défense sur place.  Bonne présentation d’ensemble, dans le type et 12 piques. Le lot de Jandilla du lendemain fut de bonne qualité, belle présentation, le 2 était une estampe, robes variées dont le 5, tostado salpicado, noblesse générale sauf le 5 et bravoure inégale. Là aussi la vuelta posthume au 6e était hors de propos.
Dans l’ensemble et sur les deux jours, les toros ont permis aux toreros d’exercer leur métier dans de bonnes conditions en permettant un jeu entretenu.
   

     Côté toreros, Andrès Roca Rey est le vainqueur des deux jours. Il coupera 1 oreille à son premier de Garcigrande dont la faiblesse latente ne permettra pas de triomphe plus grand. Son second de d’Adolfo Martín était compliqué et les chutes à répétition ont donné une faena heurtée. Final encimista, estocade metisaca, avis et silence. Ce fut à son dernier, de Nuñez Del Cuvillo, qu’Andrès ravit le public avec son toreo complet, puissant et dominateur qui fit se dresser les poils des bras. Une estocade delantera foudroyante fit basculer la seconde oreille. Olé maestro.


     C’est le lendemain qu’on verra le second de la liste en la personne de Miguel Ángel Perera qui a "pégué" le  faenon de la tarde face à son premier Jandilla dont la qualité n’était d’ailleurs pas exceptionnelle. Temple, élégance, ceinture et poignet, final dans les cornes pour une alternance ambidextre. Le toro mourra debout après entière en place et offrira ses deux oreilles en roulant dans la poussière. Le 5e a fait mentir l’adage. Ce fut le plus mauvais du lot. Perera n’a pas trouvé la clé et la faena s’est enlisée. Demi-épée, avis, descabello et salut au tiers.
     

     Antonio Ferrera a fait de l’Antonio Ferrera, au grand plaisir du conclave. Le premier Jandilla avait beaucoup de gaz et Antonio s’est arrimé. "Cité" à contre-toril, le toro est venu de dix mètres, pique savamment dosée et piquero applaudi. Bis repetita. La faena débuta difficilement, muleta accrochée. Il fallut plusieurs séries pour consentir le toro. Deux pinchazos a recibir avant ¾ à la rencontre ont fait s’envoler toute velléité de triomphe. Antonio est allé chercher ses trophées au 4e. Trois paires de banderilles : au quart, poder a poder et quiebro a sesgo por dendro. Les tendidos debout. Doblones de rodillas en début de faena puis séries classiques des deux côtés. Antonio fera taire la cantatrice qui attaquait  La Mama . "Cite" à cinq mètres pour l’estocade, ratée, retour du toro, entière foudroyante et deux oreilles dans la musette pour le spectacle, la vaillance et l’entrega.
   

      Alejandro Talavante a été égal à lui-même : élégant, technique mais trop souvent fuera de cacho. Le 1, Garcigrande, fade et de peu de caste s’est laissé faire. Entière delantera après pinchazo et avis. Oreille. Le 3 d’Adolfo Martin était faible. Talavante s’est croisé davantage pour consentir le toro mais la faena est devenue laborieuse et ennuyeuse. ¾ d’épée en place, descabello et salut. Le 5 de Garcigrande avait du jus et Alejandro a sorti le grand jeu devant un grand noble mais très soso. Final tremendiste. Bernardinas habituelles. Épée entière contraire et deux oreilles. La vuelta posthume est hors de propos.

 


     Emilio de Justo est un torero consciencieux, vaillant, avec beaucoup de recours technique et dominateur. C’est certainement un peu difficile de passer après Ferrera et Perera. Il n’a pas démérité devant deux toros nobles et qui ne manquaient pas de caste. Il a dominé le 3 mais la faena est allé a menos. Quasi entière en place et oreille. Le 6 était du même tonneau et Emilio a réduit les distances, ce qui a permis une fin de faena entretenu. Bajonazo a recibir, avis et mort longue. Division d’opinions et oreille. Vuelta posthume donc non méritée.

 


      A l’évidence, l’afición arlésienne a été ravie par ce week end taurin, sa présence aux arènes le prouve, quasi lleno le samedi et demi-arène dimanche, ce qui correspond à une Feria du riz habituelle. Le temps était estival et la musique omniprésente grâce à Chicuelo II, les chœurs de la région et une talentueuse cantatrice. Ce fut charmant mais n’oublions pas que c’est tout de même le toro qui est au centre de la tauromachie.
 
                                             Dominique Madera  

PS. 10 jours de vacances (presque) sans toros... et la Feria d'Arles a pris quelques retards dans nos colonnes...
 

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