Vous avez dit La Espera ? (1) - Juan Leal Cumbre (2)
BAYONNE. FERIA DE L’ATLANTIQUE
Dimanche 5 septembre. 11h. Novillada sans chevaux.
Photos. Frédéric Martinez
Double vuelta du ganadero invité par les deux protagonistes de la finale et mouchoir bleu pour le 5e (Juanito).
Juanito et T. Barroso sont déclarés vainqueurs ex aequo. La Espera gagne le concours des ganaderias.
Reconnaissons que la ganaderia est dans un bon moment et les trois erales de la matinée se sont montrés à leur avantage.
Jean-Baptiste Lucq attend Le Lartet a porta gayola, puis avec Juanito, ils toréent à la cape par colleras. Instant réussi et sympathique. Le "brindis" du grand frère à ses jeunes compañeros. L’eral avance avec ténacité lors d’un bon début de muleta exécuté au centre, musique.
Bons derechazos avec "cite" de loin et voltereta. Le bicho ne lâche rien et attend son heure. Il y eut plusieurs mises en garde, J.B. les balaya alternant le bon et le moins bon. Le bajonazo au second essai priva le Mugronais d’un pavillon, saluant au tiers.
Son camarade d’école, Juanito, débuta par un accrochage à la cape. L’eral de La Espera ne manque pas de noblesse permettant à Jean de construire une faena sur les deux rives, musique.
L’élégant béarnais raccourcit trop le bras en fin de passe, dommage. Entière caídita concluante libère l’oreille et logiquement l’arrastre est applaudi.
Le Camino de Santiago, plus costaud se montre souvent violent, se défendant et tutoyant joyeusement la muleta de Marcos Linares. Auparavant le tercio de banderilles fut agréable mais écourté par la présidence (?).
La faena ne décollera jamais et Marcos est mis en échec aux aciers : demie contraire et entière caídita suivies de plusieurs coups de verdugo,… apprentissage. Silence.
L’Alma Serena est le mieux armé, bien présenté. Tristan le reçoit avec beaucoup d’élégance. J.B. Lucq égrène les chicuelinas plutôt réussies sur le quite auquel répond Tristan. Salut de Manolito de Los Reyes pour deux bonnes paires de palos.
Le bicho noble sans être un "bonbon" permettra à Tristan une faena agréable, intelligente, de bon goût, sur les deux rives, des séries con temple, quelques fioritures (adornos) et une entière un peu contraire libère l’oreille.
Finale Juanito / Tristan
Juanito reçoit fort bien l’eral par un capoteo léger. Les deux protagonistes ont de la classe et Juanito nous décoche une magnifique série de derechazos en plein cœur de la faena.
Jean roule au sol, les trois compagnons sont à la rescousse, solidarité. Il reprend les choses en mains et administre une entière de côté en s’engageant. Deux oreilles et mouchoir bleu.
Sur le dernier, de Tristan, Juanito fait un joli quite, réponse immédiate de Tristan. De bonnes séries, le bicho est noble mais présente quelques aspérités.
Le novillero se sort bien de toutes les situations et domine. L’épée au 3/4 est en place. Deux oreilles, une seule m’aurait contenté.
L'eral de Casanueva fut refusé au déchargement ainsi que le sobrero du même fer, âge dépassé, 3 ans et demi. Le titulaire a été remplacé par le sobrero de La Espera réservé à la finale. Donc plus aucun sobrero mais la novillada s'est déroulée sans aucun incident.
Le soleil piquait, la novillada, elle, était sans piques.
BAYONNE. FERIA DE L'ATLANTIQUE
Dimanche 5 septembre 17h30. Corrida de Garcigrande
Chaleur suffocante pour cette ultime corrida de feria. L’encierro de Garcigrande est sorti bien présenté, con trapío, mais les comportements allèrent du soso au manso con casta, mous la plupart, nobles dans l’ensemble, le dernier supérieur, tous tutoyant les 6 ans, nés entre septembre et décembre 2015.
El Juli faisait son unique apparition dans le Sud-Ouest cette année et devant ce fer qu’il affectionne ; le signataire de ces lignes, beaucoup moins. Final "toreriste" devant des gradins garnis au maximum de la jauge autorisée.
El Juli domina son premier sujet sans forcer, un niais de catégorie qu’il tua avec difficulté. La musique débita un rythme lent de procession funéraire, pour rafraîchir l’atmosphère sans doute.
Il entama sa seconde faena par doblones après "brindis" au public sous le charme, ce tío de 6 ans avait été piqué généreusement en carioca.
Julian démontrera sa torería terminant en luquesinas et redondos un travail allant a menos. Entière en la cruz en mode "julipie", deux oreilles, la seconde contestée par les puristes et autres défenseurs des principes.
"Juglar", toro amoureux des tablas, Paco Ureña le tuera ici même sans avoir réussi à le déloger. Mais avant, peu d’intérêt, quelques naturelles soignées et Aranjuez retentit. Rien de tel pour vous plomber l’après-midi et Ureña, le seul capable de fabriquer de la glace par 35° à l’ombre ! Rafraîchissant. Quadrupède et bipède sur le même rythme, triste faenita.
Le cinquième est lourd et faible, aucune transmission, des passes succédant aux passes. Salut au tiers après entière caída.
Juan Leal "brinda" au public un toro castaño protesté dès la sortie pour une faiblesse de patte qui s’estompa rapidement. Les fans heureux eurent droit aux passes à genoux, aux circulaires, aux passes changées de dos, tout l’arsenal. Une estocade caídita libéra le premier pavillon.
"Recetario", un negro de 559 kg (10/15) permit un final plus heureux, brave sous le peto, finement piqué par Tito Sandoval, Juan put l’utiliser habilement. Il fit du Castella, encore, mais en-dessous du Bitterois, plus templado. Encore quelques circulaires à genoux et l’Arlésien se hissa au niveau du Garcigrande et la faena finit a mas.
Toreo de proximité, cambiadas de rodillas, passes en regardant les tendidos pour en terminer. Pas tout à fait car le coup d’estoc en s’engageant fut foudroyant, roulant le bicho qui ainsi acheva ses charges généreuses. Deux oreilles, une pétition de vuelta pour "Recetario" refusée par le palco.
Gilbert Lamarque