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Samadet

Publié le par Cositas de toros

 

Reportage photos : Frédéric Martinez

 


Dimanche 24 octobre, matin 10h20.

            On innove à Samadet avec un défi jeunes. Cette compétition permettra au vainqueur d’intégrer le festival de l’après-midi. Le public est maigre, il sera plus nombreux à l’heure du repas pris dans le ruedo et pour le festival. Nous pourrions reprocher l’heure un peu matinale, 10h, une heure plus tard aurait été plus judicieux : c’est dimanche.

     À retenir, le bon novillo de Cuillé et la fraîcheur et le fin toreo de Rocío Romero. Cette jeune torero – pas de a, elle insiste – est arrivée de Cordoue où elle toréait le samedi, avalant les kilomètres… elle avait gardé tout son tonus à 19h au sortir du festival lors d’une brève rencontre.

 

     Le Pagès-Mailhan, "remate", un peu faiblot, bizco, il est querencioso. Quite de Kike et deux piques sans conviction. Rocío Romero, appliquée, le ramène au centre, la muleta douce, tout juste effleurée. Après les derechazos suivent des séries de naturelles supérieures.  La lidia bien menée est ternie par une mise à mort longue. Vuelta.

 

     Le Cuillé tape les planches dès la sortie. Il pousse à la première pique, sort seul et part de son propre chef et se réserve sous la seconde. Pour ma part, il y eut autant de bravoure que de violence. Quite de Carmona. Excellent sous la flanelle, il démontre noblesse et piquant. Un novillero plus expérimenté aurait brillé ; le bicho charge sans relâche donnant lui même le rythme de la faena. Kike de Francia – comme Anne de Bretagne ou Henri de Navarre – manque de potentiel, averti plusieurs fois, il subira une violente voltereta.

Gros câlin

     Bref, nous sommes quelque peu désabusés. Entière légèrement en arrière et plate mais après cette forte secousse… Oreille, et vuelta au Cuillé. On peut désapprouver.

 

     Le troisième d’El Campo est lourd et vif. Carlos Enrique Carmona le reçoit a porta gayola dos au toril. Ça passe. Deux piques, la première bien soutenue. À la cape, l’utrero se fige semblant réfléchir. Que dire à la muleta ? Impossible, ce bicho semble avoir déjà connu l’homme de plus près. Trop compliqué pour le jeune Carmona : pas de passes, plusieurs accrochages. Mise à mort longue, avis, demie contraire. Le Madrilène est invité à saluer au tiers.

     Le vote du public désigna haut la main, la jeune Rocio Romero : bon choix.

 


     Présidence, Francis Wolff.

 

Après-midi, 16h10.

            Les tentidos plus garnis qu’en matinée et c’est heureux. Francis Wolff "répète" un discours fédérateur. Mais est-ce bien utile devant une assemblée d’aficionados convaincus. Pourquoi sommes-nous là ? Ce sont les "autres" qu’il faudrait mobiliser !

 

 

     Festival qui se rapprochera plus de la piquette que du grand cru. La faute à quelques piètres bichos offerts. Doit-on envoyer du rebus sous le prétexte de la gratuité ? Plus de cailloux que de perles et peu dans l’esprit festival.

 

Le geste de la tarde

     Nous débutons par la lie : Julio Aparicio qui se pointa avec "son" toro amené depuis Colmenar Viejo, un José Vázquez. Il y a bien longtemps que ne circule plus le sang Santa Coloma dans cet élevage. Aujourd’hui, comme dans la majorité des ganaderias, coule du sang Domecq, ici par Zalduendo. Mauvaise pioche, ce couard d’Aparicio ne voulu pas le voir : il l’avait assez vu pour l'après-midi. Aucune confiance envers son supposé collaborateur, sans cesse en marche arrière, il ne retrouva jamais la première. Lamentable. Le toro était "décasté", le torero aussi. Deux coups d’étoffe, car pas de coups de torchon chez Mr Aparicio. Il laissa le travail à la cuadrilla. Aucune passe, quant à l’épée…

 

     Las Dos Hermanas échoit à Marc Serrano, la cheville ouvrière de cette journée caritative. Le bicho, castaño, armé, est bien présenté. Marc le reçoit bien dans la cape. Il n’est que peu piqué en une unique rencontre, certainement pas assez. La charge se raccourcit, le Nîmois se replace essayant plus de distance mais le toro le prend spectaculairement, voltereta et cornada à la cuisse gauche. Un peu de confusion et beaucoup d’émoi. "Julito" réapparaît laissant sa cuadrilla s’occuper des derniers instants du bicho, le tuant d’une épée de poltron.

 

     La course est interrompue quelques instants pour reprendre avec un Camino de Santiago bien fait, sortant avec puissance. Il va s’avérer faible et sera peu piqué. Il avait tendance à se mouvoir comme un marin par mer agitée : tangage ou roulis ? Octavio Chacón monte sur le pont et après avoir essuyé quelques grains, nous montre ce qu’est un lidiador. Muleta par le haut, deux fois averti, il va distiller une faena en bon technicien. Octave se régale, nous aussi. Le pupille de Jean-Louis Darré "humilie", répète. La mer s’est calmée. Le maestro lui glisse une entière en place, deux oreilles, un festival.

 

     Le Virgen María est plus léger, El Galo aussi. Bien piqué par deux fois avec un batacazo, le novillo est bien bandérillé par le torero avec papa à la brega (Michel Lagravère). Notre franco-mexicain "brinde" à Aparicio, bon… Le bicho s’est-il trop donné sous la pique et aux banderilles ? Il n’en a plus sous le capot et se couche au centre du ruedo après un début de faena par derechazos. Entière dans l’épaule comme souvent nous le constatons aux piques.

 


          Le Tardieu très faible est bien amené dans la cape de Rocío Romero. Ce toro est un goujat, plus attiré par les planches que par les charmes de la demoiselle ! Elle conduira la faena comme elle l’avait fait précédemment le matin mais avec moins de résultat, par contre avec toujours courage et justesse. Une entière trasera, deux oreilles, une pour la torero, l’autre pour la jeune femme. Olé !

 

     Le sixième, un Casanueva bien présenté sort avec de bonnes intentions. Il prendra une seule pique mais en poussant sous le peto. Une excellente troisième paire de palos de Tomas Ubeda, pas de salut pourtant sollicité par le public, Yon Lamothe ne l’invite pas. Il est coutumier du fait. Le bicho gagne le début de la rencontre, il est noble envoyant malgré tout quelques hachazos pequeños. Yon semble relever le défi. Non, le Tarusate se fait gentiment promener, multipliant les muletazos sans véritablement toréer. Pas de véritable lidia, pas le bon tempo, c’est le Casanueva qui donne le rythme. Le final est brouillon après un accrochage. Très vilaines épées. Arrastre applaudi, le seul.

     Le réserve de Gallon sort de regalo sous les notes de Valencia. Tous vont participer. Le triste Aparicio secoue la poussière de sa cape et rejoint le burladero ayant exigé de "passer" avant Kevin Ribeiro (champion de France des sauteurs) qui réalisera un saut périlleux vrillé (m’a t’on dit). En fait, c’est El Galo, mal servi précédemment, qui reprend les trastos. Il salua aux banderilles ainsi qu’El Santo et Tomas Ubeda. La suite fut des plus ennuyeuses, le Gallon sans race. Une entière dans l’épaule (bis). Oreille.

     Peu à retenir des bichos présentés, le Casanueva s’est bien tenu… sur ses pattes aussi, intéressant tout comme le Camino de Santiago malgré sa faiblesse : deux ganaderos du Sud-Ouest, peut-être aussi plus scrupuleux et corrects également.
Nous avons préféré le Yon Lamothe de Roquefort.

     Président, Pierre Vidal.
     On regrettera la couverture des arènes !

                                                          Gilbert Lamarque

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E
Julio Aparicio était éloigné de l'essence spirituelle de la tauromachie andalouse, il n'était pas habité...
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