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Mesquinerie et médiocrité pitoyables

Publié le par Cositas de toros

               

               Le mercredi 18 août, la socialiste Ana González, maire de Gijón, a annoncé que la municipalité avait décidé de mettre fin à la Feria de Begoña et n’accorderait pas l’extension à la société Circuitos Taurinos, SL, dirigée par Carlos Zúñiga. Parmi les arguments utilisés – dont vous avez déjà été informés –, le nom de deux toros combattus lors de la dernière feria, du ganadero Daniel Ruiz, nommés "Feminista" et "Nigeriano". « Plusieurs lignes ont été franchies », a expliqué le maire. « Une ville qui croit à l’intégration, à l’égalité des hommes et des femmes ne peut se permettre ce genre de choses. Il y a des gens qui aimeraient que je continue, et ils ont été écoutés, maintenant nous devons écouter cette autre partie de Gijón. Et surtout utiliser les taureaux pour déployer une idéologie contraire aux droits humains. Le contrat des taureaux est terminé. C’est de la compétence du maître d’ouvrage, qui est la Mairie. Les voix demandant que les taureaux ne se poursuivent pas dans la ville se font de plus en plus nombreuses. »

     Une nouvelle Jeanne d’Arc voit le jour sous nos yeux ébahis !

 

Réponse, le jour même , de Carlos Zúñiga.

     « Avec une profonde tristesse et indignation devant le manque de rigueur et l’ignorance de Doña Ana González, maire de Gijón, je me permets d’affirmer ce qui suit après vingt ans de gestion ininterrompue à la tête de notre chère El Bibio :

1- Prétendre que le nom d’un taureau implique de dénigrer un être humain, c’est ignorer les valeurs de la tauromachie et nos racines en tant que Bien d’Intérêt Culturel Immatériel. Lorsqu’un éleveur "baptise" un veau, il le fait dans le but de le "louer", car l’animal à la fin ultime peut être gracié. Le voir retourner chez lui est le rêve de tout ganadero

2- Le nom ou la dénomination de chaque animal est une exigence essentielle légalement réglementée par le Livre généalogique de la race bovine brave et régie par une réglementation qu’il est tenu de respecter sans possibilité de la changer ou de l’altérer. Comme l’a précisé le récent communiqué de l’Union des Éleveurs de Taureaux de Lidia, le nom des taureaux vient du nom des vaches acquises par l’éleveur en 1986 avec les noms "Feminista" et "Nigeriano". Par conséquent, le nom est déterminé par l’éleveur légalement protégé et jamais par la société organisatrice, de sorte que leurs déclarations sont infondées…

3- La prolongation des contrats administratifs est discrétionnaire. Elle suppose justification mais en aucun cas, caprice. Refuser une prolongation alors qu’elle n’a même pas été demandée, pour le simple fait de ne pas être à votre goût à cause de "Feminista" et "Nigeriano" est totalement arbitraire et donc contraire à notre Constitution, surtout si l’on tient compte du fait que ladite nomenclature vient d’être certifiée par un organisme pleinement légal.

La société concessionnaire par disposition du règlement et du même cahier des charges du présent contrat est tenue d’exposer au tableau et à la connaissance du public, les données des taureaux à traiter. Il n’y a rien de négatif à cela.

Madame le maire, je vous demande instamment de rectifier ces déclarations. Les taureaux viennent du peuple. Rectifier serait sage ».

 

     Le Centre des Affaires Taurines de la Communauté de Madrid a répondu au maire dès le lendemain. « … Nous exprimons notre rejet et réitérons notre inquiétude face au résultat d’une infraction inexistante qui a abouti à une terrible interdiction, contre un secteur et une activité culturelle protégés par la loi et la Constitution de l’Espagne, qui contribue à la création d’emplois et à la solution des graves problèmes de l’Espagne fragilisée.

 

     José María Manzanares a envoyé un courrier le jeudi 19 août : « … Cette polémique, déclenchée dans les médias et les réseaux sociaux, en plus d’être pleine d’ignorance, n’est rien de plus qu’un prétexte pour attaquer notre monde pour des raisons politiques et idéologiques... ».

     Le même jour, l’ANOET, l’Association Nationale des Organisateurs de Spectacles Taurins, a exprimé, elle aussi, son rejet le plus ferme.

 

     Et Victorino Martín, président de la FTL, Fondation el Toro de Lidia : « … Vous dites vouloir interdire la tauromachie car "il y a de plus en plus de voix opposées dans la ville". Les totalitaires du monde et de l’histoire se cachent toujours derrière le manteau protecteur d’une prétendue volonté populaire qui les éclaire et les légitime ».

 

     Le vendredi 27 octobre, la Société Circuitos Taurinos, a officiellement demandé la prolongation pour l’organisation de la Feria de Begoña 2022, soulignant, entre autres, l’impact économique que la feria a pour la ville et que les arènes d’El Bibio sont une propriété déclarée Bien d’Intérêt Culturel, « dont le seul but est d’organiser des spectacles taurins ».

 

     Le vendredi 10 décembre, le Conseil municipal de la mairie de Gijón a refusé la prolongation demandée par Circuitos Taurinos, la société de Carlos Zúñiga, pour que les arènes d’El Bibio accueillent la traditionnelle Feria de Begoña l’été prochain, l’une des plus emblématiques du mois d’août.

La porte-parole municipale, la socialiste Marina Pineda, a déclaré que « Les arènes sont un bien d’intérêt culturel demandées par les citoyens. Notre souhait serait que les corridas soient interdites à Gijón. Ce sont des abus envers les animaux. La loi empêche le Conseil municipal de les interdire, mais il n’est pas obligatoire d’accorder la prolongation du contrat ». Elle a également souligné que la commission municipale chargée d’organiser la programmation culturelle de la ville a fait état de « l’indisponibilité de l’arène durant les mois de juillet, août et septembre ».

 

     La loi empêche la municipalité d’interdire les corridas, municipalité qui prétend que toute demande sera examinée avec des critères d’égalité. Cependant, il est précisé que le Consistoire envisage de réserver toutes les dates estivales pour ses propres activités, et notamment la période qui coïncide avec la Grande Semaine. « Il y a beaucoup de demandes et suffisamment de programmation pour que le Conseil municipal réserve les arènes tout l’été ». Les demandes de la société Circuitos Taurinos devraient donc porter sur d’autres dates et même ainsi « la protection de la tauromachie en tant qu’activité culturelle n’implique pas qu’elle ait plus de poids que les autres ». Mais ici, la tauromachie n’a en plus, et vous voyez la Feria de Begoña programmée en décembre ? Il est fort logique qu’une arène érigée dans le but d’y programmer des spectacles taurins, se voit déposséder de ses fonctions ! Quant aux voix opposées au "choix" de la mairie, elles n’ont pu atteindre les vertueuses oreilles de Mme le maire. C’est bien connu, « il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » et l’édile, obstinée, nous prouve que la surdité physique dispose de degrés et la surdité morale, elle, est absolue ! Voici une ville de près de 300 000 habitants où les aficionados gijóneses, frustrés, sont peu considérés. Allons-nous nous approcher des dérives totalitaires dignes de l’ex URSS infligées de nouveau par un certain Poutine, droit dans ses bottes ? À quand un torero ou organisateur dans les geôles municipales ? On ne torture pas encore, ni martyrise, ni viole. À la bonne heure !

 

     La Feria de Nuestra Señora de Begoña se déroule autour du 15 août offrant quatre corridas, une de rejón ainsi qu’une novillada. La première corrida s’est déroulée le 12 août 1888 avec Luis Mazzantini et Rafael Guerra "Guerrita" devant des toros de José Orozco. C’était à l’occasion de l’inauguration de la plaza El Bibio, de style néo mudejar (9250 places). Tous les plus grands toreros y ont défilé. Cette année, trois corridas ont été organisées (voir le cartel). Qu’en sera-t’il pour 2022 ?

                                                                              Gilbert Lamarque

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