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MONDEÑO, dominicain-torero...

Publié le par Cositas de toros

          ... ou torero-dominicain ?

     

     

            Juan García Jiménez "Mondeño" est mort à son domicile andalou de Sanlúcar La Mayor, la mort, impatiente, le priva pour deux malheureuses vingt-quatre heures de souffler les quatre-vingt-huit bougies de son anniversaire car Juan García Jiménez était né le 7 janvier 1934 à Puerto Real , là où le fleuve San Pedro se jette à corps perdu dans les eaux de l’Atlantique dans la baie face à Cadix.

     Il prit l’alternative le 29 mars 1959 des mains d’Antonio Ordoñez à la Maestranza. C’était l’époque où Diego Puerta et Paco Camino faisaient table rase des cartels. Manolo Vázquez était présent, ils combattirent des toros de Raimunda Moreno de Guerra, l’épouse de Carlos Nuñez.

     Durant les riches heures des années soixante, il n’était pas rare de le voir défiler au paseo avec El Viti, Curro Romero, , Miguelín, Jaime Ostos, la paire Puerta-Camino et son ami Antonio Ordoñez.

     Les chroniques datées parlaient de courage et de mysticisme. Il défendait son idéal avec exaltation. Il avait la gloire et décida pourtant de lâcher les trastos pour la contemplation et l’extase. En 1963, il rentre au couvent dominicain de Caleruega à Burgos, terres chrétiennes s’il en est ! Il abandonna l’habit de lumières pour l’habit du moinillon, aux lumières plus intimes, intérieures. Le jeune novice ne s’acharna pas. Frère Juan, revint bien vite au grand jour, vers le tumulte de l’arène préparant sa réapparition/reconversion dans les ruedos. Il quitta l’ordre religieux après un an et demi d’ expiation soit une courte excursion à travers les terres insondables de l’esprit.

     En avril 1966, le voici toréant à Marbella après une visite à Lisbonne et au Mexique, quelques succès plus tard il se retire brusquement en 1970 où Lolita Casado, son apoderada décide de l’épouser. Adieu les vœux de pauvreté et de chasteté implicitement inclus ! Le maestro, hiératique, spécialiste de la verticalité, (un secret équilibre entre José Tomas et Manolete) ; et malgré son air taciturne, presque mystique il sut enflammer le public mais ne résista pas sous les harpons d’un autre dieu, fils de Vénus, Cupidon.

     Par la suite, il vécut longtemps à Paris où sa passion pour les voitures anciennes le fit participer à des concours d’esthétique de par le monde. Il resta éloigné du mundillo, discret et l’on récolta peu de choses à son sujet.

 

NB. Pour être tout à fait clair, la qualification de moine, employée dans la presse taurine est fausse, car les dominicains sont des religieux et non des moines appartenant à la catégorie des ordres mendiants  ayant pour particularité de ne prononcer qu’un seul vœu . Pour Mondeño, le sort en est jeté, Alea jacta est !

                                                                         Gilbert Lamarque                                                                   

 

 

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