BOUILLARGUES
7 octobre. Frustrant...
Organisée par la peña La Embestida, la troisième Novillada sin caballos, objet du troisième volet du Trophée Gard Cévennes Camargue décerné par la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard en partenariat avec le Conseil Départemental du Gard, avait conduit un public nombreux, environ 3/4 d'arène, vers un après-midi estival sonnant la fin des spectacles en habits de lumière dans le Sud-est. Seul restera Istres.
Au terme du paseo, une minute de silence a été rendue en hommage aux professionnels, aficionados et amis disparu durant l'année. Ensuite l'inévitable Marseillaise retentit
Dans l'ordre, les six ganaderias françaises avec Hubert Yonnet, François André, Tardieu Frères, Blohorn, Roland Durand, Francis et Emma Colombeau.
A l'issue de la novillada, fut remise une muleta à Pedro Andrés des mains de Julie Bérard, secrétaire de l'Union des Clubs Taurins de France.
Á l'issue du spectacle, le prix au meilleur novillo a été attribué au n°26 de Roland Durand, negro, né en avril 2021, "lidié" par Pedro Andrés, le jeune espagnol déjà doté du prix en 2022.
César Fernández "El Quitos" reçut le Yonnet, n°39, né en avril 2021, brocho, puissant, lourd, qui sauta allègrement dans le callejon.
Faible, avec un fond de noblesse mais pas trop franc, El Quitos prit un sérieux coup de corne au mollet. Il termina le travail pour prendre le chemin de l'infirmerie. Salut. Il affronta n°7, né en janvier 2021 de Blohorn, passablement violent. Il connut l'échec à l'épée puis au descabello.
Le Blohorn ne put délivrer ses atouts, visiblement, César souffrant, un bandage au mollet droit. Salut.
Face à l'eral de François André, n°70, né en mars 2021, plus léger, au joli port de tête mais accusant une certaine faiblesse, Pedro Andrés dessina une faena complète, aidé par la noblesse de l'animal. Il le tua d'une demi-épée après avis. Vuelta.
Pour le classique espagnol Pedro, il reçut le meilleur novillo de la tarde, un pupille de Roland Durand, n°26, un negro né en avril 2021. Il "remata" dès son entrée sur le sable,
fut un bon associé tant à la cape qu'au tercio de banderilles. "Humiliant" sous une muleta templada, la faena s'avéra de bonne facture. Il fit la vuelta, le pinchazo suivit d'un bajonazo le privèrent de l'oreille.
Andoni Verdejo était à côté de ses zapatillas peu aidé par un Tardieu n°72, né en juin 2021 mais accusant une certaine faiblesse. L'eral finit ses jours sous une entière basse et un chapelet de descabellos. Silence. Le landais, futur notaire, si nous en croyons son niveau d'études, à 23 ans en possession d'un joli bagage intellectuel, n'a pas, me semble-t'il, l'équivalent sur le ruedo face à l'adversité. Artiste élégant, il semble rompre facilement après une déconvenue. Cet après-midi, face au Tardieu, il subit une voltereta puis une seconde bousculade lors d'un quite au novillo de Pedro Andrés. S'en fut trop, le garçon se méfia, perdit confiance,
il négocia la faena du Colombeau du bout des doigts, empêchant le castaño "Amapolado", n°3, né en mai 2021 de s'exprimer, cassant la charge, n'allongeant pas la passe, les dés étaient alors pipés. Andoni avait oublié l'objet de la tarde : une novillada-concours !
Le Colombeau en demendait encore voulant prouver sa véritable nature et pourquoi se trouvait-il là sur le sable. Nous en retiendrons un joli galop, "rématant" aux planches, acteur d'un honnête tercio de banderilles, haut, armé court, "humiliant" sous la muleta du landais, 3/4 de lame, on frôla le troisième avis, un gâchis. Voyez mon aigreur. Et j'entends le refrain éternel : " Ils sont jeunes, ils sont là pour apprendre..."
Gilbert Lamarque