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MADELEINE. BILAN 2024 : LE BAL DES ILLUSIONS

Publié le par Cositas de toros

 Mercredi 17 juillet, couac, fausse note

     La corrida ne fut pas le temps fort de la journée, laissons-le à la cavalcade. Les toros du Puerto de San Lorenzo n'eurent que le qualificatif présomptueux de toro sur le papier et ne furent que deux, les quatre autres marqués du fer de la Ventana del Puerto. Ils furent bien fidèles à leur rendez-vous : décastés, faibles, fades. résumons, sans race. "Tout est le fruit de beaucoup de réflexion." (un ange passe...), déclara dans la presse le président du CTM. On a vendu des oeufs de lompe au prix du caviar à un perdreau de l'année. Soit une petite "réflexion" de la part de la Commission taurine invitant de tels fers avec de tels résultats terrifiants car les deux, propriétés des Fraile, sont bonnet blanc et blanc bonnet ! Les Puerto de sang Atanasio-Lisardo, les Ventana provenance Domecq. Au bout du compte, Puerto ou Ventana, même désastre. On ne sait plus très bien diférencier les uns des autres tout comme Garcigrande et Domingo Hernández. Ce n'est guère une surprise, les fers des Fraile courrent de désastre en catastrophe, soit le bilan d'un désastre annoncé. Devant un tel encéphalogramme plat, on n'a pas besoin de mobiliser beaucoup de neurones. Reposant. Les Luque et Talavante transparents devant des toros de marbre. Silences.  Les diestros mirent leur corp,s et leur esprit au repos, juste en éveil pour un petit brin de vigilence tout de même. Quant à ceux qui bullent sur les tendidos, on s'alanguit, rêvant à l'extrême fraîcheur d'une bière artisanale, on s'effleure, on baille, on s'emmerde. Allez, cher public, demain est un autre jour !

Jeudi 18 juillet, les illusions perdues 

     Ginés Marín allume les lampions. Corrida où cinq toros de Victoriano del Río ont été sifflés à l'arrastre, très moyens en présentation pour un Plumaçon de 1ere catégorie. Rien de nouveau sous la fièvre caniculaire, les toros brillent sur l'affiche, chichement sur le ruedo avec un lot exécrable frustrant Yon Lamothe, offrande empoisonnée pour le jeune tarusate. Enfin Ginés Marín amorce la cueillette au 5e, titulaire d'un soupçon de race et de moteur. Frustrés aussi les aficionados amoureux du tercio de varas et volés, les abonnés. Les tendidos abrutis sortent de leur torpeur grâce à une banda dynamique. "De la musique avant toute chose... de la musique encore et toujours... et tout le reste est littérature." Castella mit l'eau à la bouche avec un excellent capote, la musique était lancée sur une fausse note et le Victoriano, fade ne transmit aucun choc, aucune impression, un désert d'émotion. Pas de toros, pas de... Demain, Le rendez-vous de la Madeleine après 29 ans d'absence, retour de la concours, Saltillo, Conde de la Corte, Dolores Aguirre, Peñajara, Flor de Jara et Christophe Yonnet, du toro. Mais pour que des toros brillent dans un concours, encore faut-il la bonne contribution des hommes. Je crois en Morenito de Aranda, le courage de Lamelas n'y suffira pas et Fernando Robleño est usé. "Á ciao, bonsoir !"

Vendredi 19 juillet, Flop 

     Madeleine arrive dans sa plénitude, dans ses entremêlements patrimoniaux et culturels, véritable temps fort de cette Feria, la concours attend son heure depuis 29 ans ! Hélas, cent fois hélas, encore une déconfiture,  un ratage, un bide, une veste. Á l'exception de la noblesse du For de Jara, "Capachero" et la faena ciselée par Morenito qui décrocha l'unique trophée de la soirée. On pourrait s'interroger sur la concours, un défilé de mode ou bien des toros-toros bons dans les trois tiers ? Bien plus aisé à choisir sur le physique que sur le moral ("les voies du seigneur sont impénétrables,"). Incident, le dernier, celui de Yonnet, "Apasionado", bien roulé avec du bois à décrocher la lune, s'accidenta lors d'une larga. Quand cela ne veut pas... Il y avait du fond chez ce toro mais le physique fit défaut. Fin des illusions. Lamelas dépité, insista en pure perte. Á l'ouest, vers l'océan, les dacquois se gaussent. Tarde importante de Jesús Martínez alias Morenito de Aranda. Demain, l'aficionado viendra, curieux, voir le jeune prodige Marco Pérez  et le retour sur ses terres paternelles de Tristan Barroso. Quatre novillos et une forme de competencia. La novillada montoise mérite bien six novillos ! Tristan sera à la hauteur de l'évènement ainsi que du jeune protégé de J.B. Jalabert. C'est ce que nous lui souhaitons.

     .... Le nombre de personnes prises en charge par les secours a presque doublé par rapport à l'année dernière, ce vendredi. 286 hestayres ont été pris en charge aux postes de secours ou aux urgences. 13 ont été envoyés à l'hôpital, l'ensemble pour des taux d'alcoolémie trop élevés ou de la traumatologie. Dans les Landes , c'est du sérieux ¡ olé !

Samedi 20 juillet, aujourd'hui, il fait bon

     11h. Novillada. La matinée eut l'heureuse surprise de voir le Plumaçon se garnir au 3/4; la competencia entre Tristan et Marco, le classique et élégant Barroso et le bouillant Pérez. Il y a des sensations qui ne se définissent pas. La classe en fait partie. Il y a ceux qui l'ont et ceux qui ne l'ont pas. Tristan Barroso la possède. C'est injuste mais c'est bien ainsi. On attendit une confirmation de leurs moyens. Tristan blessé par son second El Parralejo partit à l'infirmerie. Marco triompha avec deux oreilles concédées, la seconde par une inflation de générosité. Il faut carresser son apoderado diront les calomniateurs. Les novillos d'El Parralejo étaient discrètement coiffés. Il semble que Tristan fut le seul détenteur de nos émotions, mise à part la voltereta. Deux semaines de repos avant l'alternative à Dax, le16 août.

      18h. Corrida de la Quinta qui commence par quint... essence, mano a mano Emilio de Justo-Clemente, un duel de seconds couteaux en quelque sorte, c'est bien comme ça qu'on nous le propose. Prise de risque de Clemente lors d'une portagayola. Les invectives quotidiennes du public sont franchement pénibles, on s'agace sur les tendidos. Belle série du bordelais de Pouillon, musique. Le La Quinta andarín... la faena ne décolera pas. Un coup d'épée fulgurant, la mort attend son heure. Pétition non majoritaire, oreille, contestation pour les autres. Les toros ont quelques possibilités mais aussi de mauvais comportements. Le fer de La Quinta se décompose quelque peu. On conteste, on siffle, oreille pour Emilio. Manque de conviction du cornu sous la muleta de Clemente. "Rabioso", le dernier, un beau toro ; rabioso veut dire enragé, rageur... C'est une plaisanterie... 

Dimanche 21juillet, Bilbao sur Midouze

     Ca crachouille tel le sirimiri sur les bords du Nervion. Borja Jiménez, , trop gourmand, voulut assurer son encerrona de La Linea de la Concepción : la blessure s'est réouverte. Morenito le remplace. Six toros de Victorino, dimanche, dernier jour de Feria comme insiste l'Histoire du Plumaçon, tous les espoirs sont entre les cornes des toros à la devise bleu et incarnat. Six toros bien présentés, armés, dans le type de la maison, exigeants la plupart. Manuel Escribano, l'athlète, saluts et palmas. Morenito, l'assurance tous risques, oreille et oreille. Joselito Adame, le courageux mexicain, saluts et palmas. Une après-midi entretenue. Salut du mayoral. Morenito a hombros, toréabilité et personnalité. Les bichos de Victorino ont redoré le blason bien malmené du Moun. Un public attentif, les colibets et autres invectives sont restés sous les ponchos. Une belle tarde, un nom pour 2025, Morenito de Aranda. Aujourd'hui dimanche, dernière de Feria, Saint Victor, mais oui !

                                              Gilbert Lamarque

NB. Bilan fabriqué de toutes pièces à partir des reseñas des bons revisteros, les échos de la radio gasconne pour ressentir l'ambiance générale et quelques bribes de commentaires au sein des multiples bavardages. Á l'ombre, sous abris.

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