LA SPA DESCEND DANS L’ARENE
Par Gilbert LAMARQUE
Souffrance animale : comme je l’avais annoncé dans le blog du 20 novembre 2017 dans l’article « Gravoria manent », la SPA lance une vaste offensive judiciaire contre les pratiques générant de la souffrance animale.
C’est la corrida qui figure en tête « d’une longue liste de pratiques à bannir en France ».
Pour mettre un point final à ce spectacle « dégradant », l’association a choisi de porter plainte contre X, en novembre 2017, auprès du Procureur de Paris.
La loi de 2015 ouvre de nouvelles perspectives.
En effet, depuis 2015, l’animal est reconnu comme un être vivant doué de sensibilité. Cette nouvelle définition déverrouille le débat judiciaire : « Etre considérés comme des êtres sensibles leur confère une protection générale contre la souffrance gratuite et de pur divertissement, ce qui est justement le cas de la corrida et de la chasse à courre. Cela ouvre la possibilité de porter, à la fois sur la place publique et sur le terrain judiciaire, un certain nombre de questions qui, auparavant, étaient en quelque sorte « verrouillées » sur le plan judiciaire, en dehors de cas prouvés de sévices graves et actes de cruauté réprimés par le code pénal », poursuit Eric Gaftarnik, Secrétaire général de la SPA.
Aujourd’hui, l’association vise les toreros, les sociétés organisatrices et les municipalités. En fait, tous les acteurs qui font la promotion de la corrida.
Autre commentaire : « Tous les indicateurs le prouvent, de plus en plus de sociétés organisatrices sont au bord de la faillite. Pourtant, on continue de tuer l’animal dans un motif de pur divertissement. C’est ça qui choque et révulse le public. On ne peut plus autoriser en 2018 que des gens puissent torturer et tuer des animaux uniquement pour leur plaisir. L’argument de la tradition n’est pas recevable ».
« Il appartient à la jurisprudence, et donc aux tribunaux, de trouver une place à l’animal et de lui conférer des droits qui répondent à cette situation nouvelle », commente Eric Gaftarnik.
Pour conclure, le dernier mot à Natacha Harry, Présidente bénévole de la SPA : « La jurisprudence est faite pour évoluer, au même titre que la société évolue. C’est un constat : les Français deviennent plus sensibles à la souffrance animale.
Mais l’animal est encore trop souvent utilisé comme un moyen, un outil de divertissement, au détriment de sa santé et de sa sensibilité ».
Ceci n’est pas faux : les taureaux dans l’arène, les animaux sauvages dans les cirques, la chasse à courre …
Si les décisions des tribunaux sont favorables aux demandes de la SPA, elles obligeront le législateur à modifier la loi et à donner à l’animal un véritable statut protecteur.
La mise en avant de la dimension culturelle, de l’économie engendrée et du patrimoine historique fera-t’elle le poids ?
Espérons-le.
Gilbert LAMARQUE