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ARZACQ Dimanche 23 février

Publié le par Cositas de toros

Photos © Fred Martinez

Photos © Fred Martinez

 

A Jesús Romero le Bayonne de Cristal,

A la Ganaderia Casanueva le triomphe.

 

 

    Débutée par une matinale un peu  pâlotte avec du bétail du Camino de Santiago dont deux vaches mansas à la tienta et un toro quasi du même tonneau pour Dorian Canton, cette journée s’est embellie par un très bon repas convivial.

En point d’orgue, la novillada vespérale. Cette année, le club taurin d’Arzacq nous proposait un desafío ganadero : trois erales du Camino de Santiago de Jean-Louis Darré (Marquès de Domecq) et trois de Casanueva de José et Guillaume Bats (El Torreón).

 Pour relever le défi, ils ont fait confiance à :

                                                  Sergio Rodriguez

Entame l’après-midi avec « Tontillo », n°14 de Casanueva. Léger, il fait une belle sortie, répète dans le capoteo varié qui lui est proposé, bon quite de Jésus Moreno. Brave aux banderilles où il raccompagne les peones aux tablas, il chutte devant le drapelet  au début de la faena que Sergio entame à genoux. La suite du trasteo monte en qualité avec de belles séquences à gauche, la meilleure corne. Pour en terminer, une entière très basse au deuxième envoi, oreille.

Son deuxième adversaire, « Artesano », n°31 du Camino de Santiago est un tout autre adversaire. Plus fort en trapío, il souffre d’une vilaine vuelta de campana et plante les cornes en terre au cours d’une petite série de quatre pauvres véroniques. Une mise en suerte délicate aux banderilles précède un travail de muleta compliqué par la faiblesse de l’animal qui chute par trois fois lors de la première série de derechazos. Intelligemment, le  torero lui laisse du temps  et finit par lui tirer deux séries à gauche. Entière une nouvelle fois très basse, petite pétition et vuelta.

 

                                                    Jesús Romero

Fait sortir « Rey », n°3 du Camino de Santiago en premier. Sortie vive avec tendance à prendre  l’extérieur de sa cape allurée et artistique, capoteo ponctué de deux largas de rodilla, suivi d’un quite varié de Juanito. Après avoir banderillé de belle manière son opposant, Jesús se lance dans un travail de muleta très doux, hélas le becerro s’enferme rapidement aux  planches. Entière en place pour conclure et malgré une pétition qui monte des gradins il doit se contenter d’une vuelta.

En second, c’est « Parrandero », n°27 de Casanueva qui va à la rencontre de sa cape avec bravoure et noblesse, bon quite de Juanito. Il pose trois jolies paires de banderilles et, après avoir « brindé » la mort de son adversaire à Marcelle, il sert une faena allurée entamée par des  statuaires esthétiques. S’ensuit un trasteo alluré surtout à droite alterné par de belles séries gauchères. Grande faena complète sur un excellent eral débordant de race et de noblesse Le manchego se fait accrocher, par excès de confiance, sur des adornos avant la mise à mort effectuée à cuerpo limpio. Deux oreilles indiscutables tombent du palco et vuelta al ruedo pour le becerro.

 

                                         Jean Larroquette « Juanito »

Pour ses débuts en habit de lumières sur ses terres béarnaises, il fait sortir « Uno », n°29 du Camino de Santiago en premier. Hélas, malgré un style original loin des stéréotypes habituels des novilleros instruits aux écoles taurines, et peu ou pas impressionné par l’évènement, son eral, le plus costaud du lot auquel il manquait quelques (sss) centimètres au piton droit, est faible. Capoteo élégant mais l’animal sort très vite extérieur de la cape. Juanito brinde la mort de son premier opposant à papa et maman puis débute sa faena aux planches, par le bas pour amener « Uno » au centre. Hélas, il s’arrête très vite et se réfugie au toril. Entière terminale, longue d’effet, avis et applaudissements.

Avec son second, « Aguador », n°300 de Casanueva, il montre son talent en étant varié et artiste au capote. A la muleta, il cite de loin et allonge sa passe, main basse, surtout à la senestre où « Aguador » avait une superbe corne. Beaux adornos inattendus chez un novillero débutant et il en termine avec un adversaire noble et racé par une demi-épée légèrement tendida suivie de trois descabellos après avis. Oreille encourageante pour la suite.

 

Sortie a hombros très fêtée pour Jésus Romero accompagné de Guillaume Bats, ganadero heureux qui aura vu sortir un bon eral en premier et deux excellents en cinquième et sixième. Un triomphe de poids pour cette jeune ganaderia en ce début de temporada.

 

Arènes d’Arzacq remplies au 4/5, beau temps, pas l’ombre d’un anti… Belle journée.

Ordre de sortie des novillos : Camino de Santiago : 2, 3 et 4, Casanueva : 1, 5 et 6 pour

 

Sergio Rodriguez : Oreille et silence.

Jesús Romero : Vuelta et deux oreilles.

Jean Larroquette « Juanito » : saluts au tiers après avis et oreille après avis.

 

Vuelta al ruedo pour « Parrandero », n°27 de la ganaderia Casanueva sorti en cinquième position.

 

Présidence : Philippe Tort

 

Patrick Soux

 

 

Photos © Fred Martinez
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OUVERTURE DE LA TEMPORADA 2020

Publié le par Cositas de toros

OUVERTURE DE LA TEMPORADA 2020

    Il est de tradition d’ouvrir la temporada du Sud-Ouest en Marensin. Le club taurin magescquois Cape et Corde s’est donc acquitté de cette tradition en nous offrant le retour en terres gauloises de la ganaderia navarraise de Santafé Marton (Marques de Domecq).

Les six erales retenus étaient tous d’excellente présentation, armés en diable (sauf le 4 avec ses cornes rentrantes), forts de trapío (les 1,3 et 6, trop ?), tous limites novillos, très mobiles, agressifs voire violents, avec juste assez de «cassecouillerie» pour donner du piment au spectacle.

Bref, pour son retour, José Angel a mis le paquet…

 

Pour faire face à cette opposition,

                                                    Alvaro Burdiel

ouvre la course avec un adversaire de respect, violent au capote, devant lequel le sevillan a su être élégant. Muleta en main, il est resté classique nous démontrant la belle qualité de sa main gauche. Il manque malgré tout de domination laissant l’eral partir aux planches en fin de faena. Une entière caïdita longue d’effet et une série interminable de descabellos ternit l’ensemble. Avis et silence.

Avec son second, faible, cornes rentrantes, il rencontre des difficultés en début de faena. L’animal faible reste court en sortie de passe et «colle» à droite. Suite à une belle série à gauche, plus croisé et plus dominateur, il se reprend. Belle estocade qui lui vaut l’oreille.

 

                                                Christian Parejo.

Le natif de Chiclana, émigré en terres biterroises arrive à Magescq auréolé du trophée Gascogne 2019 et du prix «meilleur novillero du Sud-Ouest» décerné par les défunts Clubs Taurins Paul Ricard. Son premier opposant fait une sortie réservée. Faible après une dure vuelta de campana, l’eral a du mal à aller au bout de ses charges. Même en lui laissant du temps et de l’espace, Christian ne peut lui servir qu’un travail décousu. Une entière en place fait tomber l’oreille.

Son second adversaire fait montre de caste dès sa sortie. A la muleta le maestro est vite mis en difficulté (trois volteretas). Le final droitier est accroché et décousu. Entière version bajonazo pour conclure, oreille … du courage ?

 

                                                Jean-Baptiste Lucq.

Le mugronnais doit faire face à un premier eral très fort, violent dans la cape. Après un capotazo alluré, la suite de son trasteo sera plus laborieuse. En effet son adversaire montre vite des signes de faiblesse qui l’empêche d’aller au bout de la passe. A droite sa «tête chercheuse» n’est pas faite pour mettre le maestro en confiance, mais le calme et la sérénité dont il fait preuve lui permettent de passer l’obstacle malgré une grosse voltereta .

Face à son second tout aussi violent, il arrive, avec détermination, à lui tirer une bonne série à droite. La fin de faena est plus laborieuse. Malgré une torería intelligente, laissant du temps au novillo et le citant de loin, son manque flagrant de métier l’empêche de dominer son adversaire qui finit par l’amener aux planches. Entière contraire un peu longue d’effet et, oreille de l’encouragement.

 

Arènes de Magescq, grosse demi-arène, temps ensoleillé et printanier (ils on même coupé le chauffage).

6 erales de Santafé Marton

Alvaro Burdiel :Avis, silence et oreille.

Christian Parejo : Oreille et oreille.

Jean-Baptiste Lucq : Applaudissements et oreille.

 

    La journée avait commencé par une tienta de trois vaches, tienta d’où s’est détachée une excellente dernière pensionnaire de Jean-Louis Darré (Camino de Santiago).

Quatre rencontres avec le cheval, la dernière depuis la porte du toril, rencontres prises avec alegria, tête en bas sous l’estribo en mettant les reins. Au drapelet, elle déborde de noblesse, ce qui permet à Dorian Canton de se régaler et surtout aux élèves de Richard de montrer leurs envies.

 

Belle journée taurine qui vient à point pour nous sortir de notre carême aficionado.

 

Patrick Soux

 

OUVERTURE DE LA TEMPORADA 2020
OUVERTURE DE LA TEMPORADA 2020
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L’ARROSEUR ARROSÉ, suite et fin (espérons).

Publié le par Cositas de toros

L’ARROSEUR ARROSÉ, suite et fin (espérons).

Horrosco referens*

     Le Libron ( encore de l’eau), ce ruisseau impétueux est à l’image de Toros y Campo, inconséquent, sortant de son lit avec fracas.

Il est annoncé une feria 100 % Saltillo :

« un encaste qui… et terrorise les hommes en piste. » Qui terrorise ! Ouverture aux cauchemars, à l’épouvante !

« Des Toros durs, malicieux... » Malicieux ! Curieux qualificatif : mauvais, méchant ou farceur, voire taquin ?

« … présentera avec beaucoup de fierté... » Fierté ! Orgueil, vanité… satisfaction sonnerait avec plus de modestie.

« … le retour très attendu des novillos de Miguel Zaballos, un des derniers ganaderos romantiques du Campo Charro... » Romantiques !  100 % Saltillo – 100 % romantique, doux week-end dans la portative !

 

Les novilladas éprouvent beaucoup de difficulté pour garnir les tendidos. Faut-il de tels cartels pour attirer le chaland ?

Francisco Montero a fait 9 paseos sur le tard lors de la dernière temporada ; Alberto Pozo, 5 ; Abel Robles, 3.

Quant à Carlos Enrique Carmona, né à Madrid en 1998, il ne signe aucune novillada en 2019, plus absorbé aujourd’hui par sa vie amoureuse. Il est le nouveau petit ami de Chabelita, la fille d’Isabel Pantoja, la chanteuse et actrice sévillane.

(Veuillez me pardonner pour cette échappée people même pas digne de « Voici », mais que dire d’autre ?).

José Ibañez, apodéré depuis peu par le Biterrois Cayetano Ortiz, a débuté avec picadors le 13 mai 2018 à Los Barrios. Depuis, aucune information, si ce n’est qu’il parcourt le Pérou où il aurait triomphé !...

17 paseos pour 5 novilleros, moyenne : 3,4 par novillero ! Aucun dans les 20 premiers de l’escalafón.

D’un côté, les forces vives, brutales et « malicieuses », de l’autre, outre le courage de Montero, le désert novilleril ! De la chair tendre, inexpérimentée.

 

Affligeant et consternant.

La connerie, ça s’étudie ? Bien sûr !

Mais la combattre, c’est être vaincu d’avance.

« Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » écrivait Descartes.

Et la connerie, non ?

Se déguiserait-elle sous des formes narcissiques signalant l’excès de confiance en soi du crétin, laissant tomber la prudence et la rigueur. On n’écoute que celui qui hurle.

Je n’irai pas hurler avec les loups !

 

* "Je frémis en le racontant" (Enéide II, 204) Virgile.

 

                                                                                                    

Gilbert Lamarque

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L’ARROSEUR ARROSÉ

Publié le par Cositas de toros

L’ARROSEUR ARROSÉ

 

« … aucun français, actuellement en novillada piquée, n’a manifesté auprès de l’organisation, son envie de toréer cette feria 2020 ! »

 

     De quoi se plaignent-ils ? Ils ne récoltent que la mauvaise herbe qu’ils ont semée !

Maxime Solera sera torero le 13 avril, alternative à Arles. Lui seul aurait pu répondre à l’invitation.

Qui d’autre ?

El Rafi triomphe en arènes de 1ère catégorie, 9 paseos et 7 oreilles coupées, l’année passée. Il prendra l'alternative le vendredi des Vendanges nîmoises.

Carlos Olsina, le voisin de Béziers, présent en Arles, Béziers et Las Ventas en 2019, ne souhaite probablement pas le mauvais coup comme à Pedrajas de San Esteban.

Yon Lamothe, trop tendre et peu volontaire, ne mettra pas ses zapatillas en Enfer, ni Adam Samira, auteur d’une seule tarde à Tarascon, tout comme Solalito, tout frais novillero à Nîmes le 14 septembre dernier.

 

Campos y Ruedo se donne bonne conscience dans le genre : « Voyez, on leur offre une opportunité, ils n’en veulent pas... » Mais, ce n’est pas le genre à vous parler du soupir des fleurs quand on les coupe !

Boujan ne fait pas dans la dentelle : souvent des présentations diverses aux armures plus que douteuses ( l’annonce au micro de l’état des armures est récurrente), au trapío impressionnant, inapproprié dans un tel ruedo.

Souvenons-nous des pupilles de Dolores Aguirre  - des erales ! - semant la terreur sur le sable avec la carrure d’un orque et la férocité des piranhas ; les novillos de Los Maños aux cornes abîmées (imaginons la cogida) ; le lot inédit d’Antonio Silva qui a, semble-t’il fait réfléchir Manuel Ponce déclarant forfait, remplacé fissa par le mort de faim Francisco Montero !

Une présentation abusive (je me répète) dans de telles arènes portatives. Sortir des sentiers battus, c’est bien et courageux, faire du hors piste, c’est aléatoire, très incertain. Les novilleros présents sont, pour la plupart, trop inexpérimentés, le courage dans ces circonstances, ne suffisant pas.

Je polémique, dirons certains. Certes, mais je trouve un peu excessive l’aversion de certains contre tout ce qui s’appelle polémique ou paraît l’être. On semble oublier combien de questions importantes n’ont pu être éclaircies que grâce aux contradicteurs, et que les hommes ne seraient d’accord sur quoique ce fût, s’ils ne s’étaient querellés sur rien.

Alors que le cercle, au Moyen Âge, symbolise le divin, ce qui vient du ciel, le carré, lui, avec ses quatre côtés, fait référence à la terre. Ainsi, on trouve les quatre éléments (air, feu, terre, eau), les quatre saisons, les quatre évangiles (Marc, Luc, Jean, Mathieu), les quatre fleuves de la Bible (Gihon, Pishon, Tigre, Euphrate), et aujourd’hui, les quatre qualificatifs propres à l’enfer de Boujan (démesuré, inconscient, improductif, brutal).

L’important est que la « fête » continue, qu’un certain public s’amuse, ce public plus brutal et plus sauvage que l’animal ( je pense en écrivant ceci à certains comportements du public cérétan).

«  Dans la tauromachie, ce qui est vraiment dur, c’est le toro. Et beaucoup plus encore, le public. » notait Joselito (Miguel Arroyo) décrivant sa jeunesse et ses années d’apprentissage.

Nous ne demandons pas aux gentils organisateurs d’être des philanthropes mais de faire preuve d’une pincée de bienveillance, d’empathie qui serait tout à leur honneur ; un peu de panache aux services des apprentis toreros plutôt que de privilégier le retentissement médiatique. C’est de l’égoïsme pur, plus bête que méchant, qui ne provoque que désistement, tant du côté novilleril que du côté d’une partie du public. Et se priver de cette partie d’aficionados par les temps qui courent, c’est se planter une banderille dans le pied.

Il en est de Boujan comme de Céret, quant à Parentis, le chemin semble à l’identique.

« La beauté sauvera le monde », écrivait Dostoïevski. Ne la cherchez pas à Boujan.

Pour ces « pleutres » novilleros français, abundans cautela non nocet, l’excès de prudence ne peut nuire !

 

                                                                                    Gilbert Lamarque

 

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QUAND L’HISTOIRE BÉGAYE

Publié le par Cositas de toros

QUAND  L’HISTOIRE BÉGAYE

    La défense des corridas, article rédigé dans Toros-Revue, n° du 27 janvier 1900.

 

    Un projet de loi est déposé le 15 janvier 1900. Ici, projet tendant tout bonnement à supprimer les courses de taureaux dans l’Hexagone ; projet bien « descendu » par le revistero J. d’Estoc avec conviction et une belle pointe d’humour !

Rafraîchissant malgré la date éloignée, la dlc est consommée !

 

    Toros-Revue a paru du 18 avril 1897 jusqu’en 1905. Les bureaux se situaient 6, Place Puy-Paulin à Bordeaux. Hebdomadaire de 8 pages paraissant le jeudi, H. Tarride en était le directeur et Ferdinand Parent "Mosca", le rédacteur en chef. Selon l’excellent critique Marcel Grand "Don Severo", la revue jouissait d’un grand crédit.

 

Paul Bertrand

 

    Sous la Troisième République, Paul Bertrand (1847-1936) était député de la Marne de 1899 à 1910 ; période traitée ici, la IXe législature. Il rédigea un certain nombre de rapports sur des problèmes particuliers. Il prit la parole en séance publique dans des discussions concernant le travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les établissements industriels (1899), les mauvais traitements exercés contre les animaux : course de taureaux, tir aux pigeons… (1900). Plus tard encore, il devint membre de diverses commissions notamment, bien sûr, les cruautés envers les animaux (1909).

 

Voici l’article signé J.d’Estoc :

   « En cet an de grâce 1900, qui clôture si glorieusement un siècle d’universelle liberté, le 15 janvier, a été déposé à la Chambre un projet de loi tendant à supprimer les courses de taureaux en France. Ce n’est pas la première fois que cette étrange proposition est formulée.

    Déjà en 1897, quelques ambitieux avides d’une popularité facile, avaient entonné un hymne pleurard sur leurs mirlitons d’un sou ; ils voyaient l’attention se détourner de leur faiblesse pour aller vers le courage et vers la force ; geignant et trépignant ils demandèrent qu’on chassât Hercule du territoire et qu’on instaurât sur le trône Rosa la Rosse* et le pari mutuel ! Pour le coup, les aficionados se fâchèrent, et bien qu’ils ne fussent alors qu’une poignée, le cri de colère par lequel ils répondirent aux pasquinades* de ces plaisantins falots suffit à mettre ceux-ci en déroute. Malheureusement les aficionados crurent la victoire définitive ; ils consentirent à l’inaction, et les baladins sont revenus enveloppés dans leurs oripeaux comiques qu’ils étalent comme un manteau de pudeur et de vertu.

    Conspués et méprisés par les gens d’esprit, ils se sont réfugiés au second plan, mettant à l’avant-garde de pauvres bonshommes dont ils ont surpris la bonne foi par leurs mensonges éhontés. Car tous les moyens leur sont bons, et leur vertu papelarde ne répugne ni aux mesures iniques ni aux inventions les plus extravagantes.

    Savez-vous ce qu’ils avaient fait croire à Monsieur le Conseiller Dumas, rapporteur de la Commission chargée en 1897 de préparer la révision de la loi de 1850 ? Écoutez ce qu’il dit en son rapport :

    "… Le but non avoué, mais véritable, que poursuivent les amateurs de ces spectacles, c’est de satisfaire leur passion pour le jeu !"

    Voyons, Monsieur, où avez-vous pris cela !

    Et parlez-vous sérieusement ? Vous devez-être un homme intelligent, car un sot ne saurait occuper le poste auquel vous êtes arrivé. Comment avez-vous bien pu, alors, admettre et répéter un propos aussi ridicule et aussi mensonger ? Quand on est chargé d’éclairer la religion d’un gouvernement sur un point quelconque et que l’on accepte cette mission, l’on ne saurait y apporter assez de prudence et d’esprit critique…

    Mais l’esprit critique ne paraît pas être l’apanage de nos adversaires. Voici le projet de loi que M. Bertrand a soumis à l’approbation des Chambres :

    ART. 1er. - Sera puni d’une amende de 5 fr. à 15 fr. et pourra l’être d’un emprisonnement de un à cinq jours, quiconque aura exercé publiquement et abusivement de mauvais traitements envers des animaux domestiques lui appartenant ou appartenant à autrui.

    En cas de récidive dans les conditions prévues par l’article 483 du code pénal, la peine d’emprisonnement sera toujours prononcée.

    ART. 2. - Les courses de taureaux avec mise à mort, et généralement tous combats, jeux ou spectacles dans lesquels des animaux domestiques sont destinés à être tués ou blessés, demeurent interdits sur la voie publique ou dans les locaux ouverts au public.

    Quiconque aura participé comme entrepreneur, organisateur ou auteur, à un des jeux ou spectacles de la nature ci-dessus spécifiée sera puni d’une amende de 100 fr. à 5.000 fr. et d’un emprisonnement de quinze jours à trois mois.

    ART. 3. - Le fait d’annoncer pour un jour déterminé par affiche ou tout autre moyen de publication, un de ces jeux ou spectacles comportera contre les auteurs ou complices de l’annonce, une peine de 50 fr. à 2.000 fr. d’amende.

    ART. 4. - L’article 463 du code pénal est applicable à toutes les infractions prévues par la présente loi.

    ART. 5. - La loi du 2 juillet 1850, relative aux mauvais traitements exercés envers les animaux domestiques est abrogée.

 

    Oh ! Là ! Là ! Quelle cuisine.

    Monsieur Bertrand met tout le monde dans le même poêle et il fait sauter ensemble amis et adversaires.

    Mais, malheureux, ne voyez-vous pas qu’en demandant par l’article 5, l’abrogation de la loi Grammont dont vous limitez l’action aux "combats, jeux ou spectacles où les animaux domestiques sont destinés à être tués ou blessés", vous allez vous aliéner la sympathie de vos amis de la S.P.D.A. que vous privez ainsi d’un de leurs passe-temps favori. Eh ! Quoi ! Ils ne pourront plus faire verbaliser contre un automédon* qui accompagnerait le traditionnel "hue ! Cocotte !" de deux ou trois coups de fouet bien sentis ; et le propriétaire légitime d’un toutou hargneux pourra administrer audit toutou autant de coups de pied qu’il voudra au vu et au su d’un de ces aimables philanthropes… pardon, zoophiles ! Sans que celui-ci ait le droit de protester ? Vous plaisantez, je présume, et vous n’infligerez point un pareil supplice aux membres de la S.P.D.A. On peut en mourir de ces choses là ; et Pasteur, - encore un barbare ! - n’est plus en ce monde pour découvrir le vaccin de cette rage spéciale.

    Vous n’avez certainement pas songé à tout cela, pas plus, je gage, que vous n’avez songé aux conséquences de l’article 2 de votre projet.

    Comment pourriez-vous en effet, concilier cet article avec la tolérance accordée par le gouvernement aux courses de chevaux où l’on voit ces malheureuses bêtes s’écraser à la banquette irlandaise* dans de hideux panaches, et les combats de coqs, et les concours d’oiseaux chanteurs auxquels on crève les yeux afin que leur attention ne soit point distraite, et les chasses de Rambouillet elles-mêmes, tueries décoratives où sur les domaines propres de l’État, des milliers de bêtes sont sacrifiées au plaisir d’un petit nombre.

    Quant à l’article 3, c’est tout simplement une monstruosité juridique. La loi française punit le délit, mais non l’intention ; or, l’annonce d’une course est un fait d’intention, non un délit. Demander qu’on punisse ce fait, c’est aller contre l’esprit même de la loi, c’est faire œuvre de sectaire et rien de plus. J’espère qu’il se trouvera à la Chambre, un député de nos régions, versé dans la connaissance du droit, qui protestera énergiquement contre ce projet bizarre. J’espère qu’il saura repousser victorieusement les attaques saugrenues de quelques adversaires ignorants ; qu’il enseignera à Bertrand que c’est une sottise d’intervertir les rôles tracés par le fabuliste, et qu’il aurait grand tort de se brûler les doigts pour retirer du feu les marrons dont Raton* veut faire son profit… pour varier. »

                                                                                  J. d’Estoc

 

    Et page 5  de cette même revue, ces quelques lignes :

      Grand meeting de protestation.

 

    « Le Comité de défense tauromachique, dans sa séance du lundi 22 janvier, a décidé d’organiser un grand meeting de protestation contre le projet de loi Bertrand. Ce meeting aura lieu dimanche 28 janvier, au cirque Plège, à trois heures de l’après-midi. Divers orateurs prendront la parole. Les membres des corps élus seront invités à y assister. »

 

 

    Comme vous le constatez, l’adresse du cirque n’est pas mentionnée. Mais le Comité a choisi fort judicieusement cet endroit. En effet, c’est à cette époque un endroit très couru.

    Ce cirque, dirigé par Antoine Plège, fut, de l’avis général, le cirque le plus populaire de France durant la deuxième partie du XIXe siècle.

    Antoine Plège fit ériger des constructions en bois, un peu partout sur le territoire. Il s’établit dès 1882 à Roubaix, Amiens, Besançon… Il fit construire à Bordeaux, aux Quinconces, endroit très prisé, en 1893, un cirque en bois de trente mètres de diamètre, avec des écuries pouvant abriter cinquante chevaux. (même type de construction que le cirque de Troyes-photo).

 

 

    À l’aube du XXe siècle, les aficionados réagissaient rapidement et vivement, invités par voie de presse exclusivement.

 

    Voilà que la suppression de ces courses, en vue de donner satisfaction à la sensiblerie affectée et au snobisme de certains cerveaux embrumés du Nord, blesserait profondément une grande partie de nos populations méridionales.

 

… Et l’Histoire toujours recommencée.

 

* Pour éclaircir quelques mots du vocabulaire de notre revistero qui nous démontre que outre l’humour, J. d’Estoc était aussi un fin lettré.

- Rosa la Rosse : clin d’œil à l’une des filles publiques de la nouvelle de Maupassant, La Maison Tellier (1881). Œuvre contemporaine au critique taurin de Toros-Revue.

- Pasquinade, synonyme de pamphlet.

- Automédon : conducteur du char d’Achille lors de la guerre de Troie. Le nom est passé dans le langage courant, c’est un conducteur d’attelage. Sachant que la loi Grammont avait été votée afin de lutter contre la maltraitance des cochers envers les chevaux.

- Banquette irlandaise : c’est un obstacle, un long talus figurant dans les courses de steeple-chase.

- Raton. Fable de La Fontaine, Le Singe et le Chat. Livre IX, fable 17. « Bertrand avec Raton, l’un Singe, et l’autre Chat… ». Le singe Bertrand use de persuasion pour duper le chat Raton ! Bien vu.

 

                                                                                 

Gilbert Lamarque

 

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