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GIRA DE RECONSTRUCCIÓN

Publié le par Cositas de toros

 

    Le 23/09/2020, a été présenté à Madrid, le programme de la Reconstruction du Toreo – sacré chantier !  –, un projet ayant pour but la relance de la Fiesta brava dans un contexte où le secteur a été mis à mal par la pandémie du Covid-19 (et pas que !…).

La Fundacion del Toro de Lidia (FTL), présidée par Cristina Sanchez – la blanche colombe dans un milieu machiste – a travaillé durant plusieurs mois pour que cette initiative voit le jour.

 

L'avenir ?

     Voici le programme du 24 septembre au 22 novembre sachant que chacune des corridas ou novilladas comportera quatre toros ou novillos "lidiés" par deux matadors, rejoneadors ou novilleros. Movistar par le Canal Toros diffusera en direct l’ensemble des spectacles.

- Jeudi 24/09. Cabra (Córdoba), toros de Santiago Domecq pour Manuel Escribano et Román.

- Vendredi 25/09. Cabra, Juan Pedro Domecq : Ponce et Curro Díaz.

- Jeudi 01/10. Úbeda (Jaén), Garcigrande et D. Hernández : El Juli et Álvaro Lorenzo.

- Vendredi 02/10. Úbeda, Daniel Ruiz : Paco Ureña et Jorge Isiegas.

- Jeudi 08/10. Antequera (Málaga), García Jiménez : El Fandi et Alberto López Simón.

- Vendredi 09/10. Antequera, Zalduendo : Sébastien Castella et Luis Bolivar.

- Jeudi 15/10. Logroño (La Rioja), Rejon, El Capea : P. Hermoso de Mendoza et Guillermo H. de Mendoza.

- Jeudi 22/10. Barcarrota (Badajoz), Victoriano del Río : Ginés Marín et Juan Leal.

- Vendredi 23/10. Barcarrota, Fuente Ymbro : M. Ángel Perera et José Garrido.

- Dimanche 25/10, matin. Montoro (Córdoba), Rejon, H. de Sánchez y Sánchez : Léa Vicens et Leonardo Hernández.

- Dimanche 25/10, tarde. Montoro, Alcurrucén : Luis David et Joaquín Galdos.

- Vendredi 30/10. Aracena (Huelva), Nuñez del Cuvillo : Diego Urdiales et David de Miranda.

- Samedi 31/10. Aracena, Jandilla : Pablo Aguado et Rafael Serna.

- Samedi 07/11, matin. Sanlúcar de Barrameda (Cadix), Rejon, Fermín Bohórquez : Andy Cartagena et Sergio Galán.

- Dimanche 08/11, tarde. Sanlúcar, Montalvo : Daniel Luque et Fortes.

- Vendredi 13/11. Fuengirola (Málaga), novillos de Luis Algarra : Rafael González et Tomás Rufo.

- Samedi 14/11. Fuengirola, novillos de El Pilar : Francisco Montero et Fernando Plaza.

- Dimanche 15/11. Fuengirola, novillos de Torrestrella : El Rafi et Diego San Román.

- Samedi 21/11. Logroño, Miura : Pepe Moral et Gómez del Pilar.

- Dimanche 22/11. Logroño, Victorino Martín : Octavio Chacón et Rubén Pinar.

 

     Les grandes arènes restent portes closes, trop compliqué et problématique de monter un spectacle… 9 arènes sont concernées, toutes de 3ème catégorie, exceptée la plaza de Logroño (2ème).

28 toreros, 6 rejoneadores, 6 novilleros.

2 toreros français : Castella et Juan Leal ; Léa Vicens à cheval et le novillero El Rafi.

14 corridas ; la novillada, parent famélique, 3 et le rejon, 3 également.

Aucun doublon, ni torero, ni ganaderia.

Une forte propension aux toros "commerciaux".

L’absence de Morante, Manzanares (opération), Cayetano, Antonio Ferrera, E. de Justo (tous classés dans le haut de l’escalafón 2019). Certains n'ont pas trouvé d'accord... Pour les présents, ils ont revu leurs tarifs à la baisse.

Les deux premiers de l’escalafón novilleril sont absents : Javier Orozco, Manuel Diosleguarde ainsi que Francisco de Manuel (4e), Carlos Aranda (7e) et Daniel Barbero (9e).

Marcos, le 13e avec 16 novilladas lors de la dernière temporada, a pris l’alternative à Nîmes, le 19 septembre : ovation et silence. Date peu judicieuse… Antonio Catalán "Toñete" l’avait reçue également dans la cité des Antonins lors des Vendanges 2018. Il se retire de la profession, il avait toréé à 21 reprises en 2019.

Marcos est le fils de l’impresario Maximino Pérez et le neveu du ganadero Domingo Hernández ; Toñete, lui, est le fils de l’homme d’affaires navarrais, Antonio Catalán, fondateur des chaînes hôtelières NH Hoteles.

Qu’en pense Francisco Montero ?

 

      Programme qui a le mérite d’exister mais spectacles qui se déroulent devant 200 aficionados et pas un de plus ! ( comme à Cabra).

Comme il est souvent écrit sur les cartels : « Si el tiempo lo permite » ¡ y el Covid también !

 

                                                                                      Gilbert Lamarque

 

    

 

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MODERNITE

Publié le par Cositas de toros

 

       La corrida "moderne" implique la faena "moderne" dépourvue du ligazón.

 

     Luis Miguel Dominguín déclarait : «… Ensuite, lier. Si un toro admet cinq, six, sept passes, quelles qu’elles soient, elles doivent être liées. Là où la passe s’achève, il faut reprendre le toro et le conduire jusqu’à la terminaison de la suivante et enchaîner la troisième. Une passe ici, une autre plus loin, aussi bonnes soient-elles ne font pas se lever les gens, et pourtant les gens vont à la plaza avec l’espoir de se lever pour applaudir. Telle est mon opinion, sans prétendre détenir la vérité. »

 

     Aujourd’hui, c’est l’excès de derechazos, de demi-passes, de molinetes, du clinquant inefficace car au bout du compte, le toro n’est pas toréé et encore moins dominé : une faena faite de bribes, de fragments.

     À ce toro non dominé, le torero s’expose à l’ultime difficulté : à l’instant de la mise à mort, la bête bouge et l’homme éprouve quelques problèmes pour cadrer le toro et porter l’estocade. Le toro "moderne", ni original, ni avant-gardiste mais futuriste, hélas, manquant de bravoure et accusant de la faiblesse ne permet pas au diestro, les sempiternelles séries de derechazos en ligne ou en rond qui sont, actuellement, la base de la faena "moderne". C’est monotone, pauvre, improductif.

 

 

     Comme l’écrivait El Tío Pepe (Jean-Pierre Darracq) dans Genèse de la corrida moderne : « … En effet, c’est en début de faena, lorsque le toro, reposé du tercio de piques, ayant couru aux banderilles, a retrouvé la vigueur de l’élan qu’il convient de l’attaquer à gauche, aussitôt après un aller-retour par le haut, ou encore suite à une trinchera et une passe de la firma. Certes, les naturelles à toro vif seront davantage périlleuses que celles de fin de faena, mais le risque sera compensé par l’efficacité, autrement dit la domination. "Joselito", Marcial Lalanda attaquaient ainsi ; et surtout, un fois le combat engagé, ils ne donnaient plus à l’adversaire le temps de respirer. Faenas courtes ou moyennes, conduites sans répit, où la main droite au moment de l’estocade, portée sans entracte, car le matador tenait en main l’épée qui tue. Entre ce procédé énergique, viril, où la notion de lutte à mort conservait tout son sens, et le préfabriqué actuel – ces lignes ont été écrites en 1989 et 1990, ndlr –, la différence est si sensible que si j’en avais le pouvoir j’opterais sans hésiter pour un retour à la période 1929-1939. (On notera que, comme par hasard, le néfaste "Manolete" a pris l’alternative en 1939, et la Fiesta n’en a jamais guéri.) »

 

     Et ça, c’est envoyé !

 

   

     En 1975, El Tío Pepe s’entretenait avec le maestro Luis Fuentes Bejarano à Séville. Celui-ci attachait la plus grande importance à l’unicité de la faena de muleta : « … au bout de quelques années je suis arrivé à la conclusion qu’il n’existe qu’une seule règle immuable : lier la faena. Pour moi, cela signifie être toujours au même endroit, à la même place ( en el mismo sitio). Quand on donne une passe, peu importe comment, l’important c’est surtout de ne pas faire ces ridicules petits sauts en arrière afin de se replacer de nouveau devant le toro. Le torero doit se placer toujours sur son terrain propre, sans permettre au toro de le lui manger (sic). Une passe peut être aussi bonne qu’on voudra, mais si, pour engendrer la suivante, il faut céder du terrain au profit d’un autre terrain qui n’est plus le tien la passe est mauvaise. L’important, c’est que le torero reste toujours à sa place, sans autre correctif que la nécessité indispensable de tourner sur ses pieds afin d’être prêt à enchaîner la passe suivante. »

 

     Il faut tenir compte de ce que tous les toros ne se prêtent pas à une faena liée et templada. Liée, peut-être, mais liée et templada à la fois, voila un autre problème quand le toro devant vous lance des derrotes ou serre sur un côté, ou alors qui avance au pas, qui s’arrête à la moitié du voyage… Souvent, certains toros ont été mal piqués et si souvent trop en arrière !

 

     El Tío Pepe rajoutait ceci : « Une faena liée, commencée et terminée dans le même terrain, ou dans un terrain très proche, est une faena plutôt courte, car une faena courte est une faena qui va a más ; au contraire, plus la faena s’allonge, moins elle est liée, et, fatalement, elle va a menos. Trop de toreros cèdent à cette exigence stupide des publics qui réclament davantage de passes, et cette concession démagogique est préjudiciable à l’unicité de la faena : la faena perd valeur et intérêt. »

 

     Il est bien évident que les toros que l’on "consomme" aujourd’hui, sont en grande partie responsables du confus et du désordre des faenas. Quelle faena devant un toro immobilisé, asphyxié, étouffé par sa graisse, tombant au sol, dont le torero provoque la "charge" par un coup d’épée sur le mufle ?

     Toréer, c’est lié des passes. Le ligazón est la condition de l’efficacité. Et comme l’écrivait encore le "Tío" : « C’est ce que l’on devrait enseigner dans les écoles de tauromachie, plutôt que de fignoler les derechazos. »

 

     Et toc, deuxième envoi !

 

          « Je vous préviens, cher Myrmidon,

           Qu’à la fin de l’envoi, je touche ! »

                 Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac.

 

     Le "Tío", en plein dans le mille !

                                                                       Gilbert Lamarque

 

 RECTIFICATIF

 

20/09/2020. Photo Armelle Douet

Précisions de la part d'Hugo Boudé.

 

      "... Je m'entraîne chez Denis Labarthe qui m'a pris sous son aile à Soustons, les week-end et non à Lachepaillet. Dans les arènes de Bayonne, c'est en semaine, et je m'y entraîne avec Alexis Ducasse et Lionel Lohiague. Mais celui dont on peut dire qu'il est mon "mentor" est bien Denis Labarthe. A très bientôt. Abrazos." 

 

20/09/2020. Photo Armelle Douet
20/09/2020. Photo Armelle Douet

 

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NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"

Publié le par Cositas de toros

   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"

 

Casanueva, dimanche 20 septembre

 

     Une tête bien faite unie à des épaules carrées, un regard atlantique, des crins noirs à rendre jaloux un Fraile, c’est sûr, ce garçon ne "tientera" pas que des vaches !

Et si dans un futur proche mais non flou et approximatif, il envoûte avec la percale et caresse avec la flanelle !!… alors là !

 

          Et pour une fois, le beau temps vint de l’océan.

 

     Hugo Boudé, ce fringant petit Veragua à l’œil vif, buriné par les embruns, 19 ans, issu des bords de l’Océan à Capbreton, avait déjà tripatouillé, manié la cape et la muleta comme d’autres l’encensoir et le goupillon – peu nombreux aujourd’hui –, avant  de tâter de la "béchigue" au royaume de l’Ovalie ; et où ça, allez-vous me demander ? En pays bayonnais avec les Crabos de l’Aviron !

Alors ici, nous soupçonnons quelques autres qualités du chico.

 

Reflet du ciel sur la margelle Ph. G. Lamarque

    Dimanche 20 septembre, nuages noirs sur terres chalossaises, déchargeant en quelques volées haineuses une pluie qui ne réussit pas à troubler la fête de la Peña Casanueva, dans les magnifiques arènes de Pirette que tout ganadero de la France méridionale envie.

Plus de 110 fidèles et disciples venus communier, 66 parapluies, 49 ponchos, 6 bonnes vestes de cuir, 14 autres qui prirent l’eau, 12 casquettes inutiles et un certain nombre de crânes nus mais luisants, certains ruisselants, se sont égayés, accoudés au mur de l’enceinte.

     Et nous tous, nous avons découvert cet Hugo bâti comme un talonneur mais aux gestes parfois précis, toujours appliqués, conseillé lors de la tienta matinale de deux vaches, par ce maestro précieux lors des tentaderos tant en France qu’en Espagne, Marc Serrano. Dans ses conseils il était notamment question de poignet.

    Belle surprise que d’apercevoir un jeune inconnu, un landais ayant déjà fourbi ses premières armes, tout d’abord sur d’autres coteaux gascons, chez Jean-Louis Darré, et par la suite, il y a peu, à Plaisance du Gers lors du tentadero des Amis du Lartet, entouré de Maxime Solera et Yon Lamothe.

Le brun à la tête bien pleine – Montaigne écrivait : « Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine. » et quand on possède les deux ? – l'enfant des bords atlantiques, a aussi les pieds bien fixés sur le sable du rivage, ici sur cette terre rouge bien particulière de la placita de Pirette, terre qui absorbe l’eau comme par miracle.

    Hugo s’entraîne très souvent dans les arènes de Lachepaillet, drivé par un autre landais débordant d’afición, Denis Labarthe. Nous lui souhaitons le meilleur, escomptant le revoir bien vite fouler nos plazas du Sud-Ouest.

 

    Marc Serrano fut égal à l’homme qu’il est, se régalant visiblement avec ses deux opposantes, et c’est avec sérénité qu’Hugo évolua après le maestro devant l’assemblée intéressée.

 

Sourire ou grimace sous le masque ? Ph. G. Lamarque

     Dans l’après-midi après ripailles, Adrien Salenc mettait à mort un novillo. Mais quelle mouche le piqua ? Il sembla grincheux, mécontent, faisant placer l’animal à deux pas du piquero, loin de le mettre en valeur – à l’autre bout de la vara, Laurent Langlois officiait – ; n'a t'il pas digéré son succès du 12 septembre en Arles ?

 

     Quel contraste entre Marc, tête bien faite, bon cœur, assurance et quiétude et un Adrien qui a encore beaucoup à apprendre et pas seulement sur le plan tauromachique. Il est encore à quelques lieues de son sympathique apoderado, Olivier Baratchart.

     Pour conclure sur les valeurs, Hugo Boudé sachant rester humble et à l’écoute, fait preuve également de générosité. La preuve : le 13 avril dans le contexte de la pandémie galopante, il s’est proposé sur les réseaux (ici, ils sont sociaux!) à aider les personnes qui en ont besoin en allant faire leurs courses.

     Un bon garçon vertueux ne peut être qu’un torero loyal, non ?

 

     PS. N’oublions pas de remercier et de féliciter la cuadrilla de socios qui, une nouvelle fois, manches relevées et masques "tendance", nous ont permis de vivre une journée qui fut enregistrée dans la colonne des réussites.

                                                                                          Gilbert Lamarque

Art plastique

   

   

Reportage photos, Frédéric Martinez

   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
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   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
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   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
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   NUAGES ET ÉCLAIRCIES AU-DESSUS DE "PIRETTE"
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A propos de la fête de la PEÑA CASANUEVA

Publié le par Cositas de toros

   

    Quelques compléments d'informations pour venir étayer la publication de notre ami Gilbert concernant la fête de la Peña Casanueva  (voir blog en date du 03 septembre dernier).

En effet, vous pouvez visionner, ci-dessous, les vidéos des trois pupilles de « Pirette » lors de leur sortie à Arzacq le 23 février 2020. Une simple remise en mémoire pour les aficionados présents et, matière à donner envie aux autres.

Rappelons-nous la vuelta al ruedo de "Parandero" et l’excellent comportement d’"Aguador" et espérons que cette journée de dimanche se déroule sous les meilleurs hospices.

…Ça paraît bien parti.

 

 

Patrick Soux

"Tontillo" et Sergio Rodriguez

"Parrandero" et Jesús Romero

"Aguador" et Juanito

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PAR LES MAUVAIS TEMPS QUI COURENT

Publié le par Cositas de toros

    La novillada est le parent pauvre de la Fiesta brava aujourd’hui dans ce contexte de pandémie encore plus qu’hier, novillada dont le but consiste à élever un jeune inconnu vers la lumière et à bâtir sa renommée.

 

     Fleurissent actuellement sur un champ de ruines, quelques corridas en plazas de troisième catégorie avec quelques illustres abonnés, il y a encore peu de temps, aux arènes de première combattant sans gloire en costume défraîchi et lustré. Suivez mon regard.

Ceci se passant principalement en Espagne où se multiplient les indultos. Attention, danger ! L’indulto se vulgarise, bientôt, la fin du tercio de varas… Tout ceci apportant sa ration d’insipidité à un "spectacle" moribond. Le drame se transformera en une fade opérette où se mettront en évidence musiciens cravatés, sopranos et ténors, ouvrant l’accès à la "modernité". Adieu, paso-dobles taurins : Nerva, Agüero, Ole Chamaco, Fiesta en la caleta…

 

          Les "choses" changent.

 

     Dans la plaza de troisième catégorie de Villanueva del Arzobispo, "Muralista", toro de Victorino Martín a été "indulté", déclenchant la polémique, les opinions étant divisées comme toujours, certains considérant qu’une vuelta al ruedo était méritée mais suffisante. Par contre, le ganadero s’est montré satisfait de cet indulto. Il y a quelques temps, Victorino hijo refusait la grâce d’un de ses toros à Logroño (2018), toro bien supérieur à "Muralista".

     Voici quelques indultos sous le Covid-19 : Astorga, le 24 août, le sixième d’El Pilar ; le troisième Jandilla à Mérida le 28 août ; le 4 septembre à Valdepeñas (Ciudad Real), le sixième Conde de Mayalde ; le 6, à Andújar (Jaén), le cinquième JPD est gracié généreusement car « noble mais peu brave. » … la série n’est point close, l’"indultite" aigüe matraque.

Plus aucun critère, plus aucune exigence de la part des présidences et du public. À la trappe les fondamentaux !

 

     Autre plaie, c’est la Communauté de Madrid qui, imposant de nouvelles normes sanitaires drastiques, entraîne l’annulation d’Aranjuez, San Sebastián de los Reyes, Navas del Rey… Incompréhensible ! Car la présidente de la Communauté madrilène, Isabel Díaz Ayuso représente un parti, el Partido Popular, favorable à la tauromachie. Les normes passent à l’échelon supérieur. Pourquoi et surtout qui tire les ficelles ?

     Mais n’éludons pas le fait que les Espagnols subissent une deuxième vague du type Belharra, bien connue des surfeurs.

 

     Autre sujet inquiétant pour en revenir à la novillada – deux à ce jour se sont déroulées en France, à Beaucaire (celle de Garlin, annulée – voir plus bas) et ce week-end, une mixte à Arles devant un public clairsemé ; très peu en Espagne – le nombre succinct de piquées ne favorise pas l’éclosion des futurs matadors. Je prends pour exemple, Francisco Montero révélé la saison dernière en France, qui a montré ses limites à Añover de Tajo (Tolède) où la novillada a été diffusée par Castilla-La-Mancha TV. Pour nous qui l’avons vue, l’Andalou (3 novilladas en 2020, en tête de l’escalafón !...) n’a proposé que son courage et sa volonté. Il a besoin de toréer, et son succès 2019 ainsi que sa douzaine d’actuaciones ne suffisent pas. Ce serait une erreur que de vouloir passer à l’échelon supérieur malgré ses 27 ans. Francisco Montero, torero d’un autre temps – s’est-il trompé d’époque ?– a l’avantage de nous offrir une torería fraîche, pleine d’alegria, rassurante ainsi qu’une personnalité atypique, loin de tous ces jeunes dégurgitant les leçons apprises et traînant leur monotonie n’ayant qu’une seule ambition majeure, ressembler à leurs idoles : Morante, Manzanares ou le Juli… Bon sang, mais qu’ils ne soient que le miroir – même terne – d’eux-mêmes !

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Francisco Montero, St-Sever 11/11/2019 Photo P. Soux

             

     Aujourd'hui, certains novilleros prennent l’alternative avec moins d’une vingtaine  de courses dans leur bagage.

El Cordobés, alternative Cordoue 25/05/1963

     Un torero qui ressemblait quelque peu à Montero au tout début de sa carrière fulgurante, le populaire et parfois controversé Manuel Benítez Perez "El Cordobés", effectua 67 novilladas en 1961 et 102 en 1962 alors que plus près de nous, El Juli toréa 56 novilladas en 1998, 82 l’année suivante.

    Dans sa courte et méritoire carrière, Cristina Sánchez participa à plus d’une centaine de prestations en piquées. Il y avait dans ces années-là, me direz-vous, un nombre plus élevé de spectacles, certes, mais aussi beaucoup plus de novilleros, plus de 300.

 

     Enfin, ce qui est terrible c’est que nous devons continuer à vivre avec un virus omniprésent, dans l’attente d’un traitement ou d’un vaccin et, à être ballottés par les décisions fluctuantes et inconséquentes de nos gouvernants. Mais soyons honnêtes, en dehors des succès au campo des journées organisées par nos ganaderos du Sud-Ouest et du Sud-Est, que nous propose-t’on ? Une Feria du Riz en Arles alors que les Bouches-du-Rhône ont vu la progression galopante du coronavirus, avec au programme le dimanche, une corrida mixte avec Diego Ventura et Antonio Ferrera ! Quant aux alentours, cela ressemble quasiment au désert, tout du moins à la garrigue. Vont s’égrener corridas, novilladas, festivals avec Nîmes, Dax, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Sever, Istres, Béziers, Samadet et Lunel… et la saison sera terminée sachant que cet hiver le Mexique n’organisera aucun spectacle ! Concernant Saint-Martin-de-Crau, la feria aura t'elle lieu ? Car le préfet vient d'interdire les rassemblements de plus de 10 personnes ! Et la journée caritative d'Istres, le 18 octobre, avec le solo de Juan Leal ? Tout devient aléatoire. 

Tournons-nous vite vers 2021 si le virus nous épargne.

 

     Dans ce milieu taurin individualiste, que retenir ? L’absence de solidarité et parfois des coups bas. L’exemple de Dax qui, subitement programme une novillada et une corrida de Pedraza de Yeltes alors que Garlin avait annoncé depuis des mois, une novillada du même fer ! Mais le club taurin béarnais était-il dans l’obligation d’annuler ? La question peut se poser ; éternelle histoire entre le pot de fer et le pot de terre.

En marge du mundillo, on assiste à des rencontres de rugby qui se déroulent devant 5 000, 6 000, 8 000 spectateurs selon le bon vouloir des préfets et des sous-préfets. Comme l’avait déclaré en 1968 un locataire de l’Élysée, c’est la chienlit ! Certainement irresponsable et tout aussi injuste : le personnel soignant appréciera.

Pendant ce temps, la novillada décline et les jeunes toreros en herbe voient leur trajectoire détournée, leurs projets avortés, au mieux reportés dans un avenir trouble et approximatif.

Nous sommes loin du plan jeunes !

Il ne fait pas bon être jeune par ces temps mauvais.

 

                                                                                         Gilbert Lamarque

 

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