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Taus e buèus

Publié le par Cositas de toros


            La coutume si chère à Saint-Sever au XVIe siècle.

     Extraits de l’étude historique de Michel Le Grand – Archiviste des Landes – Les Courses de Taureaux dans le Sud-Ouest de la France jusqu’au début du XIXe siècle. Éditions Jean-Lacoste, Mont-de-Marsan. 1934.

            « Dans cette Chalosse où les courses sont de nos jours tellement goûtées, dans une ville où toreros et écarteurs travaillent encore chaque année bétail espagnol et vaches landaises – à Saint-Sever, l’antique Cap-de-Gascogne – voici que nous assistons dès le début du XVIe siècle non pas à une course isolée, mais bien aux manifestations répétées d’une coutume bien établie : la célébration de la fête patronale par des courses de taureaux.

 

Saint-Sever : abbatiale et place du Tour-du-Sol, gravure du 19e siècle


     Cette fête avait lieu, autrefois comme aujourd’hui, à la Saint-Jean d’été, le 21 juin. Ouvrons donc la collection des comptes du trésorier de Saint-Sever, heureusement conservée sans trop de lacunes depuis le XVIe siècle. Dans chaque compte annuel parvenu jusqu’à nous, un ou plusieurs articles du budget des dépenses, inscrits vers la date du 24 juin, font revivre sous nos yeux avec quelques détails l’organisation de ces courses déjà si lointaines.
     Sans trop nous attarder au chiffre des dépenses engagées pour ces courses – chiffre dont il est fort malaisé de donner actuellement une évaluation précise – notons surtout la nature des préparatifs des fêtes. En 1510, un certain Peyrot de Camer est payé pour "barrer les taureaux le jour de la Saint-Jean", autrement dit pour disposer les barrières de l’enceinte où se donnait la course. Le compte de 1513 est plus explicite, car il spécifie que c’est au Tour-du-Sol ( au Tornessor) qu’étaient placées ces barrières ; la course se faisait donc au cœur de la ville de Saint-Sever, sur l’emplacement approximatif de la place qui existe encore aujourd’hui : cette coutume de faire courir sur les places va rester en usage dans maintes localités de Gascogne jusqu’à la fin de l’ancien régime. Nouveaux détails dans les comptes de 1519 et de 1522 : le nommé Bernard de Camée reçoit un salaire pour débarrasser le Tour-du-Sol du bois qui l’encombre et le garnir de barrières.
     Ces documents, rédigés en gascon, puis en français, mentionnent formellement l’organisation de courses de taureaux, taus. L’on faisait probablement courir le jour de la Saint-Jean plusieurs animaux ; c’est ainsi qu’en 1555, divers articles du compte du trésorier (du 18 au 26 juin) concernent plusieurs achats faits à différents vachers : Pierre du Nouguer fournit un taureau pour vingt-deux francs bourdelois ; Arnaud du Brost en livre un second pour dix-huit franc de la même monnaie. Un vacher reçoit un salaire pour avoir conduit un animal de Bayrolle ( métairie encore existante aux environs de Saint-Sever) à Saint-Sever ; un crédit spécial couvre les frais d’un voyage à Renung (canton d’Aire-sur-l’Adour), où deux bouchers sont partis quérir un taureau.
     Cette course de l’année 1555 paraît donc importante ; naturellement le Tour-du-Sol est clôturé, cette fois-ci par deux charpentiers, "per garde que les taureaus ne sortissent fors ledit lieu Tornesor".
     Dépenses analogues en 1557-1558, où nous relevons en outre une coutume curieuse : la ville donne à un vacher, Arnaud de Bousta, le prix de la paire de souliers qu’il a dû chausser pour amener à Saint-Sever le taureau par lui vendu.
     Point n’est besoin d’insister : des courses semblables ont eu lieu en 1561, en 1567 et jusqu’à la fin du XVIe siècle. La formule usitée dans les articles des comptes du trésorier, "pour faire courir les taureaux le jour de Monsieur Saint-Jean, comme de coutume", indique suffisamment qu’il s’agit de la manifestation annuelle d’un usage solidement établi dans les mœurs de ce coin de Chalosse, – usage que nos textes font remonter à 1510, mais dont l’existence est assurément antérieure.
     A prendre les documents à la lettre, ces courses Saint-Séverines sont des courses de taureaux, taus ; mais la mise à mort n’y est sans doute pas plus pratiquée qu’à Moumour (Béarn, près d’Oloron où eut lieu une course au XVe siècle, organisée en 1469 ou au début de 1470, NDLR). En tout cas, les taureaux de Saint-Sever, comme ceux que nous verrons courir à Bazas et à Mont-de-Marsan, sont vraiment sauvages : le chroniqueur bordelais Gaufreteau fera la différence entre ce bétail et celui d’une course donnée à Bordeaux, en 1604, avec des animaux qui "Premièrement, n’étaient pas des plus furieux ni semblables à ceux qu’on fait courre à Bazas le jour et feste de la Saint-Jean, au Mont-de-Marsan à la Magdelaine et à Saint-Sever à la Saint-Jean aussi ; secundo, cette course se faisoit avec les chiens des bouchiers, car en un mot c’estoyent des bœufs…"

     Vers le milieu du XVIe siècle, un genre de courses particulier que nous aurons maintes fois l’occasion de signaler jusqu’à la fin de l’ancien régime, se pratiquait déjà dans le Sud-Ouest : nous voulons parler de la "course aux bœufs et aux vaches" délivrés par les bouchers. Avant d’abattre les animaux, les bouchers ou leurs valets, généralement à la demande du public, les lâchaient par les rues des villes et des bourgs et le premier venu pouvait se payer le plaisir d’écarter une bête, à vrai dire assez inoffensive… Naturellement bousculades et accidents s’ensuivaient, qui forcèrent municipalités et corps de villes à condamner de telles pratiques. »  Michel Le Grand.

 

Mais c’est au XVIIe siècle que les interdictions sérieuses apparaissent.
     

   

Gilles Boutault, 1597-1661

     

     La première est d’origine ecclésiastique – une interdiction royale suivra –, elle réside dans la promulgation par le pape Pie V de la bulle De salute gregis, le 1er novembre 1567. « Le texte pontifical porte un interdit général sur les combats de taureaux et de bêtes féroces : les souverains qui les autoriseront dans leurs états se verront frappés d’excommunication ou d’anathème ; sous les mêmes peines, les particuliers devront s’abstenir de lutter contre les taureaux, à pied comme à cheval, et la sépulture ecclésiastique leur sera refusée s’ils succombent en de tels combats. Aux évêques, enfin, le soin de publier et de faire observer dans leurs diocèses les prescriptions de la bulle ».
     Et les évêques de Bazas et d’Aire vont s’appuyer sur elle pour entamer dans leurs diocèses contre les courses, une lutte sévère. À Aire, l’évêque Gilles Boutault, le champion de cette lutte, va prendre à cœur cette question des courses comme une affaire personnelle, et se décide à sévir, probablement au cours de l’année 1634. Outre Aire, cité épiscopale, ce diocèse comprenait deux villes d’importance, Saint-Sever et Mont-de-Marsan, les deux adeptes ferventes des courses de taureaux. Or, à l’interdiction formelle posée par l’évêque, les jurats saint-séverins vont se montrer en principe soumis, le syndic montois au contraire nettement récalcitrant.
     Nous passerons sur les détails, les interdits, les délibérations… toujours est-il que l’évêque Gilles Boutault quitta le siège épiscopal d’Aire pour celui d’Évreux en 1649, s’estimant satisfait. La partie était peut-être gagnée… pour quelque temps. Le silence des textes relatifs aux courses durant le dernier tiers du XVIIe siècle, permet de supposer que les ordonnances épiscopales, appuyées par l’interdiction royale de 1648, finirent par intimider les organisateurs ; toutefois des courses ont fort bien pu se donner à cette époque sans laisser de traces dans les documents parvenus jusqu’à nous. Il suffisait pour les autorités municipales de ne pas les officialiser, les instances locales restant au plus près de leurs citoyens. Lesquels citoyens prompts à se révolter s’ils se voient privés de leurs coutumes. Des courses donc, organisées sous le manteau dupant les hommes en soutane !

 

Bernard d'Audijos. La révolte des invisibles


     Ah, sacrés Landais ! Ils réagiront encore et violemment cette fois-ci, de 1662 jusqu’en 1670, se soulevant contre la stricte application de l’impôt de la gabelle et trouvant un chef en la personne de Bernard d’Audijos, natif de Coudures. La Gascogne et en particulier la Chalosse furent durement secouées. Mais ceci est un autre combat. Irréductibles Landais ! 

                                                           Gilbert Lamarque
 

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12 DIAS 12 !

Publié le par Cositas de toros

      « Siete de julio…, ¡San Fermín! »

 

Enrique Maya, maire de Pampelune

               Après deux ans sans le chupinazo et le « Pobre de mi », la municipalité de Pampelune et son maire, Enrique Maya, sont à même de proposer trois jours de festivités supplémentaires, soit du 6 au 17 juillet, douze jours !
Voilà un fait nouveau mais pas inédit. En effet, jusque dans les années 1960, les fêtes et foires duraient jusqu’au 20 juillet.
Il semblerait « qu’un choix important devrait également concerner le programme taurin. » Les arènes fêteront le centenaire de leur inauguration qui eut lieu le 7 juillet 1922. Conçues par Francisco Urcola, elles ont été réaménagées par Rafael Moneo, agrandies permettant de recevoir 19 000 spectateurs.

Retour sur les origines

     À l’origine, les festivités du saint de la capitale navarraise étaient célébrées au Moyen Âge, le 10 octobre.
Avant que les Sanfermines voient le jour, le premier évêque de Pampelune était déjà vénéré.

     La tradition dit qu’il a été baptisé au IIIe siècle par le missionnaire Saturnino de Tolosa – le Toulouse haut-garonnais – dans un lieu connu aujourd’hui sous le nom de « pocico de San Cernin ou San Saturnino ». Contrairement à ce que l’on peut croire, San Saturnino est le véritable patron de Pampelune et non San Fermín qui détient le co-patronage de la Communauté Forale avec San Francisco Javier. Selon la tradition catholique, Firmin était le fils d’un sénateur romain à Pampelune, converti au christianisme. Saint Saturnin est considéré comme le premier évêque de Toulouse, martyrisé en 257 en étant attaché à un taureau furieux. La tradition fait souvent la confusion entre le martyre de saint Saturnin et celui de saint Firmin. Fermín a été ordonné prêtre à Toulouse avant de retourner dans la capitale navarraise comme évêque. Il sera décapité à Amiens au début du IVe siècle, vers l’année 303, mettant à mal le proverbe : « Les voyages forment la jeunesse ». Pour découvrir une autre façon de vivre ou de penser, Amiens ne fut pas la bonne destination !

Reliquaire de San Fermín, église San Lorenzo

     Son culte ne sera documenté qu’au XIIe siècle, importé d’Amiens dans les litanies dans lesquelles il apparaît dès le VIIIe siècle. Les reliques de Fermín furent transportées à Pampelune en 1196 et la ville aurait décidé de créer un évènement annuel mêlant la légende du martyre de saint Saturnin et du taureau à celle de la décapitation de saint Firmin.   

Les encierros

     C’est en 1591 que les habitants, lassés du fait que les Sanfermines soient sans cesse arrosées – non par le tinto ou le clarete, mais par la pluie – décident de les déplacer en juillet, les faisant coïncider avec les foires aux bestiaux. Le premier programme dont on dispose date précisément de cette année-là et consistait en une proclamation (pregón), un tournoi de lances, une pièce de théâtre en l’honneur du saint, un festival de danse, une procession et, le lendemain, une corrida. À l’origine, les Sanfermines ne duraient pas une semaine, mais seulement deux jours.
L’origine des encierros vient précisément de la route par laquelle les bergers emmenaient les toros de combat des près de La Ribera de Navarra à la plaza mayor, qui jusqu’en 1843 était la Plaza del Castillo. Un porte-étendard à cheval ouvrait la marche, les bergers fermaient la route. Quand les chicos ont commencé à courir devant les toros ? On ne le sait pas exactement mais Luis del Campo Jesús (1912-1995), médecin légiste à Pampelune, considéré comme « l’historien de la course de taureaux », partageait l’opinion des conseillers municipaux de 1787, lorsqu’ils affirmaient que « la fonction de conduire les taureaux est si ancienne à Pampelune que le début n’est pas connu », ou l’art de taper en touche !
D’autres théories disent que ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que cette coutume s’est mis en place. Toujours est-il que depuis 1852, l’itinéraire est pratiquement le même qu’aujourd’hui. À partir de cette époque, il n’y a eu qu’un seul changement dans la courbe finale, en 1922, année où les arènes ont été inaugurées. Depuis le parcours est inchangé. Concernant le départ, jusqu’en 1924, c’était à six heures du matin ! On passa ensuite à sept heures et nous voici depuis 1974 à huit.

Du « Riau-Riau » à « A San Fermín pedimos... »

     La composante religieuse s’est depuis, diluée. La procession à l’église de San Lorenzo pour célébrer les Vêpres des Sanfermines, en masse, s’est transformée, petit à petit, en un acte informel de protestation joyeuse sous le nom de « Riau-Riau », qui s’est ajouté officiellement au XXe siècle tout comme le chupinazo.
À partir de 1901, le chupinazo, la fusée a été lancée depuis la Plaza del Castillo pour signaler le début des festivités, fusée lancée par quelques quidams. C’est depuis 1941 que le chupinazo s’est réellement officialisé, lancé par la municipalité.
En ce qui concerne le chant « A San Fermín pedimos... » chanté trois fois devant la niche de San Fermín dans la côte de San Domingo avant le lâcher de l’encierro, il date de 1962. C’est un fragment de l’hymne de la peña La Unica, avec des paroles de Joaquín Zabalza, membre de Los Iruñako – Iruña, Pampelune en basque – et une musique du maestro Turillas.

Ernest Hemingway

     S’il y a bien un personnage qui a contribué à l’immortalisation des Sanfermines, c’est bien Ernest Hemingway. Personne controversée, il a été par ses écrits, le meilleur ambassadeur de la Fiesta à l’étranger. Son témoignage valait tellement que jusqu’à présent, ce sont des troupeaux de touristes qui se précipitent à Pampelune pour vivre cette fête devenue un des évènements de masse les plus importants au monde. La mairie a érigé un buste de l’écrivain sur l’allée Ernest Hemingway, of course. On sait que la tradition du foulard rouge est antérieure au vêtement blanc. Selon la tradition, la couleur rouge rappellerait le martyre de San Fermín mort décapité. Une autre théorie évoque l’année 1599, lorsqu’une épidémie frappe la ville. En guise de remède, un sceau avec la représentation des cinq plaies du Christ a été placé sur la poitrine du malade. Il est dit que le foulard rouge symbolise ces plaies qui, selon certains, auraient agi contre la peste. Pampelune continue de célébrer le Vœu des Cinq Plaies, el Voto de las Cinco Llagas, chaque Jeudi Saint en mémoire de cela. 

« Pobre de mi... »

     Et pour être complet – du moins, un peu plus accompli – rajoutons qu’en ce qui concerne les géants et les grosses têtes, los gigantes y los cabezudos, il existe des preuves de leur présence depuis le XVIe siècle, bien qu’au XVIIIe, ils soient tombés dans l’oubli. Carlos III avait interdit cette procession. C’est en 1860 que la municipalité commanda au sculpteur Tadeo Amorena, huit géants représentant quatre continents ou races. Aujourd’hui, la "troupe" est composée de 25 figurines.
Le « Pobre de mi… » qui est chanté à minuit le 14 juillet donne lieu au dernier acte des fêtes. C’est dans les années 1920, qu’un Pamplonais du nom de Julián Valencia et ses amis ont improvisé cette fin de fête. Le maire dit au revoir aux fêtards depuis le balcon de la mairie et invite tout le monde à venir participer aux festivités de l’année prochaine, pendant que chacun allume une bougie et retire son foulard.

     Retirera-t’on son foulard au soir du 17 juillet en 2022 ?
                                     

                                                       Gilbert Lamarque

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Moralzarzal, suite - La Venta del Batan, suite

Publié le par Cositas de toros

MORALZARZAL

 

     Isaac Fonseca a été proclamé vainqueur de la Ligue Nationale des Novilladas, hier samedi 6 novembre devant des novillos de El Torreón pour le moins, décevants : mal présentés, de peu de présence, le sixième comme sobrero et le septième sobrero de Victoriano del Río primé de la vuelta al ruedo. Une novillada de El Torreón inapte pour une telle finale.
- Manuel Diosleguarde, oreille et ovation
- Jorge Martínez, palmas et silence après deux avis
- Isaac Fonseca, oreille avec pétition de la seconde et deux oreilles après deux avis
- Manuel Perera, silence et silence
     Donc, pas de double vainqueur : Manuel Perera vainqueur du "championnat", en tête de l’escalafón au nombre de paseos (28), et Isaac Fonseca gagnant de la "coupe".
     Pour la petite histoire, Isaac le Mexicain a pris sa "revanche" sur ses trois compañeros, ayant terminé dernier de la confrontation amicale de la course de karts du mardi 2 novembre à Madrid (voir Cositas du 5 novembre).


VENTA DEL BATÁN

 

     Comme il avait été écrit dans Cositas du 2 septembre 2021, la Venta del Batán va retrouver une activité d’école de tauromachie avec les élèves de l’école régionale José Cubero "Yiyo" et ses 60 apprentis, filles et garçons âgés de 8 à 22 ans, école à laquelle se rajoutent les cinq autres écoles de la région.
Mais autre grande info, le retour des toros sur le site.
Les accords signés comprennent également l’utilisation des corrales par la Communauté de Madrid pour exposer les toros, novillos et sobreros avant leur transfert à Las Ventas. Les bêtes seront présentées du mois de mars à octobre lors de chaque temporada.
Enfin, le complexe du Batán situé dans la Casa de Campo de Madrid récupère une tradition qui contribue à la diffusion culturelle et touristique de la Tauromachie, bien d’intérêt culturel. Le bétail combattu à Las Ventas sera donc à la vue du grand public à la Venta del Batán.
En outre, la Mairie de Madrid inclura dans sa programmation culturelle, la Feria de San Isidro et toutes les actions tauromachiques. Elle déposera chaque année l’azulejo commémorant el toro mas bravo de la San Isidro dans le patio de mayorales.

     A la bonne heure !

                                      Gilbert Lamarque

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Moralzarzal

Publié le par Cositas de toros

             La ville de Moralzarzal proche de Madrid accueille la finale de la Liga Nacional de Novilladas dans sa plaza couverte, demain samedi 6 novembre.

 

 

     Cette finale réunira les vainqueurs des quatre Circuits organisés au cours de cette temporada. Devant des novillos d’El Torreón, l’élevage du maestro colombien César Rincón, d’origine Domecq, Manuel Diosleguarde, Isaac Fonseca, Manuel Perera et Jorge Martínez rivaliseront pour être sacré meilleur novillero 2021.
     La tarde aura le soutien de la chaîne Toros de Movistar + qui diffusera en direct cette finale à partir de 17 h. La chaîne thématique + était déjà présente lors des trois novilladas du circuit du Nord, montrant ainsi son engagement pour l’avenir et devenant un pilier fondamental du projet de la Fundación del Toro de Lidia.
     La Liga Nacional de Novilladas a célébré au cours de cette première temporada, un total de 31 novilladas dans 21 provinces différentes et a visité un total de 7 communautés autonomes dans les 4 circuits organisés. Au total, 33 novilleros (as) ont participé et 58 élevages de 15 "encastes" différents ont été combattus.

 

© Wikipedia Commons


     - Manuel Diosleguarde a remporté le Circuit des Novilladas de Castilla y León. Il termine la saison à la quatrième place de l’escalafón novilleril avec 17 paseos notamment à Las Ventas.

 

© Aplausos

      - Le Mexicain Isaac Fonseca a été proclamé vainqueur du Circuit de Madrid et de celui du Nord, ex aequo, à Santander, novillos de Jandilla. Il est classé deuxième ex aequo avec 20 célébrations et vainqueur del Alfaro de Oro de Villaseca.

 

Manuel Perera. © Frédéric Martinez

     - Manuel Perera a remporté le Circuit du Nord, ex aequo et sort en tête du classement avec 27 novilladas. Soulignons les deux oreilles coupées à la Maestranza.

 

© El Mundo


     - Jorge Martínez clôt le cartel avec un total de 14 tardes, cinquième au classement des novilleros, vainqueur du Circuit d’Andalousie. Il s’est fait remarqué à Istres et à Séville.
     Notons que ces quatre vainqueurs des Circuits de la Liga se situent sur les cinq premières marches de l’escalafón ; seul, Víctor Hernández, deuxième avec 20 paseos, n’a pas été primé lors de cette première saison des quatre Circuits.
     Cette saison, on peut considérer qu’il y aura donc un vainqueur du championnat avec Manuel Perera et un vainqueur de la coupe avec ? . Réponse demain. Peut-être un double vainqueur !

     Avant de se mesurer sur le sable, les quatre finalistes se sont confrontés sur l'asphalte du Carlos Sainz Karting de Madrid, mardi dernier ; des instants de belle rivalité et de dépassements. Pour la petite histoire, la course a été remportée par Jorge Martínez devant M. Diosleguarde, M. Perera et, en bas du podium, I. Fonseca. Ce dernier étant le seul à ne pas avoir le permis de conduire. Ceci expliquant peut-être cela !

     

                                                       Gilbert Lamarque

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La référence du campo bravo...

Publié le par Cositas de toros

  … GARCIGRANDE / DOMINGO HERNÁNDEZ.


            Il y a déjà quelques temps que le ver est dans le fruit, mais aujourd’hui, le fruit est passablement gâté !
     Dans le classement actuel des ganaderias au 24 octobre, soit au terme de cette temporada, pas de surprise, le fer de Juan Pedro Domecq termine premier de cet hypothétique podium avec 115 toros combattus en corrida. Suivent de la deuxième à la quatrième place, Victorino Martín (81), puis au troisième rang ex aequo Domingo Hernández et Gacigrande (80 chacun). Fermín Bohorquez et Núñez del Cuvillo les talonnent (79 chacun).
     Domingo Hernández a participé à 27 corridas, Garcigrande (25), J.P. Domecq (24), F. Bohorquez – pour les festivités de rejones – et Núñez del Cuvillo (17), V. Martín (16).
Mais les deux fers de la même vacada, voyageant désormais séparément, Domingo Hernández et Garcigrande ont dominé les débats… par leur présence insolente. Faites le compte : 52 corridas et 160 toros !
Saltillo, El Quintanar, Barcial, Adelaïda Rodriguez ont fait combattre un unique toro !
     Les devises blanche et rouge (Garcigrande) et bleue, rouge et verte (D. Hernández) flottent à tous les vents.

     Propriétés de la famille de Domingo Hernández, aujourd’hui décédé, les deux ganaderias sont désormais menées séparément. Ceci à la suite de la division du patrimoine familial entre Conchita et Justo, enfants et héritiers de Domingo.

 

      Conchita a donc hérité du fer de Domingo Hernández ainsi que de la finca Traguntia à Pozos de Hinojo en la tierra de Vitigudino (Salamanque).

 

    Quant à Justo, le voici propriétaire de Garcigrande et de la finca du même nom située à Alaraz en la tierra de Peñaranda (Salamanque).
     Pour l’aficionado, Domingo Hernández et Garcigrande, c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Et aucun changement n’est prévu concernant les critères de sélection établis. Pourquoi tuerait-on la poule aux œufs d’or ?
     Certains vous diront qu’ils sont excellents, d’autres auront un avis plutôt contraire. Il est vrai que si vous êtes torero et figura – n’est-ce pas El Juli ? – ou torerista, vous apprécierez grandement ; l’aficionado a los toros, moins, beaucoup moins.
     Un cartel avec ces deux fers, vous assure une tarde sans un brin d’émotion avec génuflexions et sosería. Permettez à l’aficionado, le torista, de détester. Il y a toujours ces deux entités, le torerista et le torista bien que certains semblent le nier ou du moins le contester.

      « … Aujourd’hui c’est ce qui manque dans la corrida, la notion de ressentir le danger qui guette le maestro. » Victor Mendes, torero : le courage et la volonté. Jean-Michel Dussol aux éditions Gascogne.
     Le signataire de ces lignes a donc vécu à Bayonne lors de la Feria de l’Atlantique, un moment difficile. Difficile par la température excessive en ce début septembre, difficile par cette corrida où défilèrent les sujets de Garcigrande (4) et de D. Hernández (2), sujets à discussion. On pourra toujours me rétorquer que je n’avais qu’à m’abstenir. Oui, mais, l’"Atlantique" à Bayonne , Céret et Vic sont les trois seuls abonnements pour lesquels je suis resté fidèle. Et double peine, la reseña de cette après-midi sirupeuse – où, en plus, votre propre sueur se transforme en sirop – m’avait été attribuée par la vieille revue nîmoise pour laquelle je noircis quelques pages.
     Le public de septembre à Bayonne change, une certaine tendance et quelques cartels du genre en sont les principales causes. Dans le public, il en est qui sont enthousiastes, on ne peut leur reprocher. Par contre, ce qui me chagrine, ce sont les propos dithyrambiques de certains chroniqueurs taurins !!!! Chacun a toute latitude pour s’exprimer et marquer ainsi sa satisfaction. Mais de là à grimper dans la béatitude… Dans ce contexte, la corrida est bafouée, aseptisée et entraînée en pente douce vers sa fin par des individus à œillères et (ou) sans discernement contribuant ainsi à jouer malgré eux les fossoyeurs de la Fiesta brava, de la corrida authentique.
     Les "vérités" et "certitudes" du critique taurin étant jugées, hélas, par certains comme parole d’évangile, se rajoutant aux choix des empressas courbant l’échine aux injonctions des figuras, le ver est bien dans le fruit.
     Mais si ces abominations sont le seul expédient pour remplir une arène, alors… Amen !

                                                            Gilbert Lamarque

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