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D'UN TENTADERO L' AUTRE

Publié le par Cositas de toros

Texte et photos : G. Lamarque

 

     Vendredi 8 avril, balade en pays d’Orthe.

 

            L’ancienne vicomté d’Orthe fut propice à l’installation de communautés religieuses sur les chemins de Saint-Jacques empruntant la voie de Tours. Dès lors de nombreuses abbayes furent bâties et prospérèrent. Celle de Sorde-L’Abbaye sur les rives du gave d’Oloron, celle d’Arthous au sud des gaves, aux confins du pays d’Orthe, mais plus avant, cheminant depuis Dax, l’abbaye bénédictine de Cagnotte. Cette dernière ayant subi les outrages de l’homme en une lente agonie n’est plus que ruines. 

 

 

 

     Ensuite, dans ce même village de Cagnotte, sur la droite, une petite route, le chemin de l’Argile, conduit, quelques pas plus loin, aux abords de sérieuses installations et d’une élégante arène de tienta où ce jour-là, Daniel Luque est invité à un tentadero de trois eralas de la ganaderia La Espera, propriété de Jean-François Majesté, ganaderia allant sur ses sept ans, l’âge de raison, dit-on.

 

   

      Le temps est incertain, des nuages bas, du vent annoncé. Veremos

 

   

     La première vache alla cinq fois au cheval de Laurent Langlois. Noblissime, bonifiée par le maestro, sur un terrain toujours plus restreint. La deuxième, plus forte, un peu violente, rencontra à quatre reprises le peto, s’élançant du centre. La troisième, plus "encastée", semblait plus compliquée, bravissime au cheval,  Daniel se joua de la bête. Tout paraît si aisé devant autant de dominio, et quel poignet ! Comme le dit le proverbe russe : « Aucun clou ne dépasse qui appelle le marteau ».

   

 

 

 

 

     Daniel Luque était accompagné par le jeune novillero madrilène José Ángel Olivas. Stéphane Darracq de la Commission taurine dacquoise eut l’aubaine de recevoir quelques conseils du maestro de Gerena. Un instant de félicité pour le jeune practico.

 

© Ferme de Beleslou

     Le repas campagnard qui suivit à la ferme de Beleslou, où « passe et repasse juguleront vos appétits » est-il écrit, combla de bonheur… notre estomac d’aficionado. Épilogue manifeste d’une belle journée. Merci au ganadero et à la Peña Les Amis de La Espera.

 

     Samedi 9 avril, lendemain dans la plaine de l’Adour.

 

 

 

            Vous ne savez plus très bien lorsque vous parvenez à la ganaderia Alma Serena, chère à Philippe Bats, si vous êtes à Aurice ou à Cauna… Ici, les terres sont agricoles avec par ci par là quelques forêts. Les nuages matinaux menaçants laissent la part belle au soleil aux moments des retrouvailles à la douzième heure de ce samedi.

Alma Serena. Vers l'Adour et la Chalosse

 

 

 

     À l’initiative du dynamique et sympathique Club Taurin Joseph Peyré de nos amis béarnais et dans le cadre d’une de ses animations, nous étions conviés à assister à un tentadero. Deux vaches "tientées" par Rocio Romero, la jeune "torero" de Cordoue qui n’hésita pas, la veille, de cavaler depuis Cordoue avec nuitée à Irun.

     Picador, Laurent Langlois, abondamment sollicité à l’occasion des nombreuses tientas dans le Sud-Ouest mais peu récompensé dans ce monde impitoyable et cruel à la signature des contrats, oublié des toreros et empresas

     Rocio put compter sur l’aide précieuse de Mathieu Guillon.

 

 

   

   

 

 

      Les deux vaches proposées se montrèrent peu coopératives, montrant peu d’intérêt devant la cavalerie, ne baissant pas la tête dans la flanelle. Philippe en a vite tiré les conclusions. Mais cela permit un bon entraînement à la novillera cordobesa qui mérite par son afición à trouver quelques opportunités. L’ennui est qu’elle n’a plus d’apoderado ayant rompu avec Oscar Fernández en octobre dernier. Nous l’avions vue à son avantage à Samadet le 24 octobre.

 

 

¡Enhorabuena y suerte!

 

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LE GRAND GESTE...

Publié le par Cositas de toros

 

… "CADEAU" PARFOIS EMPOISONNÉ

 

LAS VENTAS, DIMANCHE 10 AVRIL

     Ambiance de gala, un peu plus de 20 000 spectateurs.

 

     Emilio de Justo, seul contre six.

     La première brute, un santa coloma de Pallarés envoie Emilio au tapis lors de la mise à mort. Oreille, infirmerie, hôpital.

     Fracture des vertèbres C1 et C2. Le geste-cadeau s’est transformé en don de sa personne.

 

© MundoToro

 

     Le Salmantin Álvaro de la Calle s’envoya la suite : les spécimens de Victoriano del Río, Victorino Martín, Domingo Hernández, Parladé et Palha.

     Silence (avis), silence (avis), vuelta (avis), ovation et ovation de despedida.

     Comme l’exige le règlement, Álvaro de la Calle, premier sobresaliente, le plus âgé, s’est coltiné les cinq toros. Jeremy Banty resta donc dans un rôle de témoin, accomplissant deux quites au quatrième puis au dernier.

 

     Emilio de Justo disputait ce dimanche des Rameaux, la 52e encerrona de l’histoire de Las Ventas. Le rêve s’est brisé outre les cervicales. Le Dr Hevia pense que « le plus raisonnable est d’attendre trois ou quatre mois, et à partir de là, selon la façon dont il évolue, nous pourrons savoir plus précisément s’il pourra combattre cette année ou non. »

     (Votre serviteur avait préparé un article sur les encerronas à Madrid grâce aux sources d’El Mundo. Certainement superstitieux comme les toreros de tout poil, j’attendais le lendemain de cette corrida pour publier).

 

     Antonio Bienvenida est, avec six tardes, le torero en tête des solos. Antonio Ferrera était le dernier en 2021 avant Emilio, ce 10 avril 2022.

     Antonio Bienvenida, pour sa première en septembre 1947, devait combattre avec Manolete. Après la tragédie de Linares, il a décidé d’affronter seul la corrida, coupant quatre oreilles. Sa dernière actuación en solitaire, il l’effectua en 1966 à l’occasion de sa despedida avec divers élevages : trois oreilles. C’est au cours de cette après-midi qu’exceptionnellement la musique joua alors qu’un torero affrontait un toro.

     Entre temps, Gregorio Sánchez tua en une heure et vingt minutes, les six toros de Barcial. Avec ce même élevage, Pablo Lozano coupa quatre oreilles en juillet 1957. En 1970, Paco Camino atteindra les sommets, battant le record : huit oreilles. Joselito (José Miguel Arroyo Delgado) a combattu à deux reprises, il rentra dans l’histoire avec la "goyesque" du 2 mai 1996. Certains se battirent avec le fer de Victorino Martín : Andrés Vázquez, Ruiz Miguel, El Niño de la Capea, Roberto Domínguez, Manuel Caballero, Alejandro Talavante et El Cid. Seuls, Talavante et El Cid ne triomphèrent pas. Il y eut Uceda Leal, le 2 mai 2004, Miguel Ángel Perera en 2008, blessé, opéré à l’infirmerie.

     Mauvais bilan pour El Juli, une oreille en 2003. Morante de la Puebla échoua en 2004 avant de triompher en 2007.

     Il y eut aussi Dominguín en 1949, Rafael Ortega en 1954, Antoñete en 1975, Paquirri en 1980 avec "Garcito" de Samuel Flores.

     D’autres s’en retournèrent frustrés, sans trophée : A. Bienvenida (1960), Curro Romero (1967), Luis Francisco Espla (1992), Curro Vázquez (1994), Ortega Cano et Enrique Ponce (2014), Iván Fandiño (2015), (j’en fus témoin lors de ce lleno), et El Cid (2015).

 

     Emilio de Justo avait ouvert la Puerta Grande à deux reprises en 2021 avec l’intention de défier même l’Histoire. Ce fut la porte de l’infirmerie qui s’ouvrit.

     Le prochain "geste", geste obligé : Paco Ureña, le 21 mai au cours de la San Isidro devant divers élevages.

                                                         Gilbert Lamarque

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CARTELES MADE IN SUD-OUEST

Publié le par Cositas de toros


MONT-DE-MARSAN, FERIA DE LA MADELEINE

 

Suspens...

 

 Photos Madeleine, sauf affiche : Frédéric Martinez

 

Bleus et bleues comme Madeleine

     

     (Dans cet article, les commentaires en italique sont issus du compte-rendu du bilan du voyage au campo de la CTEM)

 

     

         

              En ouverture le mercredi 20 juillet, Antonio Ferrera, Diego Urdiales et Daniel Luque. Les toros de Victoriano del Rio de 4 ans et 5 ans de belle présentation, homogènes dans l’ensemble mis à part 2 toros pour lesquels la Commission taurine est en désaccord avec les toreros. Des discussions sont en cours pour enlever un toro et en faire rentrer un autre dans la sélection. 8 toros seront embarqués en juillet et un nouveau voyage au campo aura lieu en juin pour finaliser le lot.
     De Diego Urdiales émanent les effluves de l’essence du classicisme pur. Voir le torero de la Rioja est toujours un moment privilégié. Le Riojano est reconnu depuis l’année passée. Il est l’auteur, au cours de sa carrière, des grandes portes de Madrid, Séville et Bilbao… et les autres portes s’ouvrent enfin. De grands souvenirs du torero d’Arnedo à Bilbao. Une valeur sûre avec Daniel Luque, triomphateur en 2021 dans le Sud-Ouest.
     « Offrir à Antonio Ferrera un doublé lors de notre feria, pour ses 25 ans d’alternative, n’est pas une chose anodine. Au vu de sa prestation historique l’an passé – seul face à 6 Adolfo Martín – nous  avons souhaité proposer deux après-midi de toros avec ce maestro si singulier ! » (Paroles de Christophe Andiné, président de la CTEM).
On croit rêver ! Quel manque d’imagination et faute de goût, Ferrera et son barnum ! Le tapage a payé pour le torero des Baléares.

     Jeudi 21 juillet, Morante, Juan Ortega, Tomás Rufo et le fer des Hermanos García Jiménez. Morante de la Puebla ne sera pas – trois fois hélas – devant les toros de La Quinta du samedi. Les Arlésiens l’ont vu donner l’alternative à Maxime Solera en présence de Pablo Aguado, le 3 juillet dernier. Bon, José Antonio reçut quelques sifflets au premier et écouta le silence par la suite. Il sera présent lors de la San Isidro dans un cartelazo accompagné d’El Juli et de Pablo Aguado pour combattre les pupilles de la finca Fuen La Higuera. Mais à l’affiche montoise du 21, le torero de La Puebla del Rio est aux côtés du jeune Tomás Rufo et de Juan Ortega. Ce dernier , tout comme rufo, n’est pas encore préparé pour cette joute, défier les La Quinta du samedi 23 juillet où seront présent A. Ferrera, Emilio de Justo et Ginés Marín, autre triomphateur de Madrid et souvent oublié. Les toros sont conformes à l’encaste, homogènes de présentation, tous âgés de 4 ans. La CTEM a pleinement confiance en cet élevage pour cette corrida médiane. On connaît le sérieux, la rigueur de la famille Conradi.
     Mais revenons au cartel du jeudi. La terna sera face à l’élevage salmentin de García Jiménez, du Domecq en veux-tu, en voila (toros de JP Domecq, vaches de Jandilla). La ganaderia a été créée par Teodoro García González qui n’est autre que le célèbre "Matilla", aujourd’hui aux mains des fils Jorge et Antonio García Jiménez. Le lot de toros desiguales non conforme aux attentes montoises même pour une corrida toreriste. La CTEM est toujours en négociation pour faire évoluer le lot et met la pression sur l’éleveur. Un lot magnifique prévu en octobre dernier pour Saragosse était disponible : pas vu la couleur. La CTEM avait envisagé une corrida de José Cruz pour un cartel de figuras. Personne n’y aurait répondu favorablement.

     Vendredi 22 juillet. Si le vendredi est encore considéré comme le « jour du poisson », ce vendredi à Mont-de-Marsan, sera celui des Cuadri, menu plus consistant. Le retour des guerriers après 26 ans d’absence ! On avait bien vu un novillo en août 2017 mais pour la novillada concours de Saint-Perdon. Les puissants râblés foulèrent le ruedo montois pour la dernière fois, le jeudi 25 juillet 1996. Cinq silences et un applaudissement pour Emilio Muñoz, Joselito et Finito de Cordoba qui avaient sué sang et eau. Une tarde qui nous laissa un goût amer. L’année précédente, "Brujo", n°42, était gratifié de la vuelta posthume, un faenon de Joselito ! C’est le même jour où, en matinée, le Plumaçon découvrait un phénomène de 12 ans – était-il dit – , El Juli devant plus de 4 000 personnes. El Juli, absent.
    Les Cuadri "encastés" demandent de "vrais" toreros pour faire face à leur exigence. Peut-être la grande après-midi au Plumaçon. Nos espoirs se reposent sur Rafaelillo et Octavio Chacón qui ne sont plus des perdreaux de l’année aux côtés du jeune Damián Castaño, le frère cadet de Javier. Entre temps, Rafaelillo, le torero de Barrio del Carmen, aura combattu les Cuadri à Osuna (Séville) le 14 juin.
    Fernando Cuadri Vides a préparé cette corrida fondant beaucoup d’espoir sur ses toros. Le Plumaçon a le premier lot, les 12 toros présentés sont magnifiques. A été laissé au ganadero la possibilité de choisir les 8 toros tant le lot est homogène, de belle présentation.
Le triomphateur ici même en 2021 devant cette devise, Alberto Lamelas, sera présent en toute logique accompagné du lidiador de talent, Domingo López Chaves et le local Thomas Dufau.

 

     

     Pour conclure, le dimanche 24 juillet, les Pedraza de Yeltes. Bonne présentation du lot de toros de 4 ans. Les toros sont lourds, forts et armés. La CTEM aura la possibilité de faire rentrer un ou deux toros qui sont pour le moment prévus pour Madrid mais qui ne seront pas tous embarqués. Les novillos comme ceux de Garlin (dimanche 3 avril), mal présentés, de peu de force, de jeu inégal, bizcos, sont promis aux petites organisations. C’est indigne de cette ganaderia. Garlin les programmant sans interruption depuis 2013 ! Les aficionados attendent beaucoup mieux.
     Orthez, le même jour, propose une belle tarde de toros : novillada de Miura et corrida de desafio, 3 Juan Luis Fraile, 3 Dolores Aguirre. Nombre d’aficionados franchiront le pont sur le gave pour être témoins des combats de ces trois fers de légende… plus que de l’alternative de Francisco Montero qui nous a prouvé que le courage ne suffit pas.

     La novillada piquée matinale du samedi 23 juillet sera de Cuillé du Grand Badon à Salins-de-Giraud. La devise bleu, jaune et rouge est tenue avec courage et détermination par Dominique Cuillé, une ganadera dans le monde des machos. Six toros de ce fer fouleront le sable des arènes du Tempéras d’Ales pour la Feria de l’Ascension, le samedi 28 mai. Yon Lamothe, Cristián Parejo ont été choisis, en attendant que le troisième nom soit dévoilé en juin.

     La novillada non piquée du jeudi matin 21 verra s’affronter quatre fers du Sud-Ouest : La Espera, Alma Serena, l’Astarac et Camino de Santiago. À l’affiche, Tristan Barroso, Jean Laroquette "Juanito", le vainqueur d’Arzacq, l’Aragonais Ricardo Torres et le futur vainqueur du bolsin de Bougue.
     À noter que la CTEM s’est rendue chez Malabat et Casanueva, mais il n’y avait pas d’erales pour juillet.

 

   

      Une Madeleine mi figue mi raisin dont je qualifierai la programmation de perverse. Personnellement, à chaque affiche suintent de l’inattaquable, de l’indéniable, de l’authentique mais aussi de négatif, de moyen, voire du passable. L’aficionado au pied du mur, fera avec ce qui lui semblera de moins pire. Manquera un peu plus de "dur" côté toros. Les années passent, les Madeleine s’adoucissent. 
La note : moins bien que Dax mais bien mieux que Bayonne.

 

Tout passe avec une fleur !

     Remercions la CTEM d’avoir su communiquer avec transparence.


Quelques mots sur Dax et Bayonne

DAX, TEMPORADA

 

Signée Hubert de Watrigant


     Beaucoup de figuras dont trois qui sont à l’affiche en août et en septembre : Morante, Luque et Roca Rey, plus les El Juli, J.M.Manzanares et E. de Justo. Signalons aussi l’alternative du mexicain triomphateur de Garlin, Isaac Fonseca.
    Sur le papier, c’est certainement dans la ville thermale que l’on trouve le meilleur. Des absents, bien sûr (comme à Mont-de-Marsan), pour mille raisons mais trop de doublons. Retour des Miura, ce n’est jamais anodin ; les jeunes Tomás Rufo, Alejandro Marcos ; le Français Juan Leal et un cocktail d’encastes. Les Cuadri au Moun, les Miura à la Fontaine Chaude : ici, match nul.


BAYONNE, TEMPORADA

 

     

     Talavante sera-t’il inspiré devant les Conde de Mayalde lors de la corrida "blanche" en juillet ? La "goyesque bleue" pour ouvrir la Feria de l’Atlantique, toros de El Vellosino avec Juan Leal, Roca Rey, Adrien Salenc : de bric et de broc.
Le samedi 3 septembre, les Pedraza de Yeltes pour l’expérimenté Morenito de Aranda, Sebastián Ritter, Daniel Crespo, Ángel Tellez, Joao Silva "Juanito", Dorian Canton. C’est international mais une véritable cours des miracles ! On offre du travail aux mendiants.
     Le matin, Los Maños seront présents pour la cinquième fois et restent une valeur sûre. Yon Lamothe a triomphé en 2021, avec lui Daniel de la Fuente et Cristián Parejo.
Dimanche 4 septembre, les Garcigrande (…) et  les "glaçons" M. Á. Perera, Paco Ureña. Comptons sur Jesús Enrique Colombo pour faire fondre la banquise.
À 11h, la novillada non piquée : Camino de Santiago, le Lartet, Alma Serena, Casanueva et La Espera, chaque ganadero du Sud-Ouest sera présent.

     Les affiches de Lachepaillet déçoivent, notamment la Feria de l’Atlantique. Une programmation chiche. Fait-on des économies entre Nive et Adour ?
                                                Gilbert Lamarque

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LES ASTURIES, UN DÉSERT TAURIN

Publié le par Cositas de toros

 

            Oviedo est la capitale des Asturies, mais Gijón est la plus peuplée, puis viennent Avilés, Siero, Langreo…

     Les bravos, même le dimanche, ne fréquentent plus les arènes asturiennes. Ici, dans ces contrées, le nombre d’habitants régresse. La région a le plus fort taux de mortalité du pays et aussi le taux le plus bas de natalité. Aïe !

     Peut-être que le folklore celtique et sa gaïta asturiana, la fameuse cornemuse à trois tubes, a chassé les toros peu mélomanes. Nous sommes aux antipodes du flamenco et le toro, personne ne l’ignore, savoure le flamenco ! Pourtant vous remarquerez que dans le mot cornemuse, nous retrouvons "corne"… ainsi que "muse". La tauromachie est-elle un art ? Aucune des muses qui étaient au nombre de neuf, filles de Zeus et Mnémosyne, ne s’est penchée sur l’art taurin. La tauromachie est-elle une tragédie ? Certainement.

     Melpomène aurait pu faire un effort, elle, dont le domaine était la tragédie et le chant (el cante jondo ?), souvent représentée sous les traits d’une femme majestueuse, triste et fière, tenant des sceptres, des couronnes de pampres d’une main et un poignard de l’autre. Dans ses attributs, on trouve entre autres, le masque tragique et aussi le glaive. Mais la Tauromachie est sûrement née bien après les muses !

     Le seul toro toujours présent dans la région, c’est Fernando Alonso, surnommé El Toro de Asturias !

     En fait, on peut s’interroger : les Asturies sont-elles en Espagne ? Car même la gastronomie s’apparente parfois à la cuisine normande ou bretonne et la boisson "nationale" qui domine est la sidra, le cidre asturien.

     Il est vrai que les Asturies séquestre une histoire celte dont la culture est commune à La Galice voisine, l’Écosse, l’Irlande et la Bretagne. J’insiste, les toros n’aiment pas cet héritage musical mais aussi culturel.

     La Galice, citée plus haut, n’est pas plus avantagée. Seuls, les pèlerins se précipitent lentement vers sa capitale politique, Saint-Jacques-de-Compostelle, pour saluer l’apôtre Jacques le Majeur. La Corogne, Lugo, Orense et Pontevedra, les quatre capitales provinciales, ne discutent pas de tauromachie ou alors, chuchotent-elles.

     Les 1er et 2 août 2015, le Coliseum de La Corogne aurait dû accueillir Paquirri, El Cordobés (les juniors, bien sûr) et El Fandi. Mais le 13 juillet précédant, la nouvelle équipe municipale proche de Podemos, avait annoncé l’annulation des corridas. Paraît-il qu’en 2014, il y avait plus de gens manifestant contre les corridas devant les arènes que de public à l’intérieur… Le maire s’étant engagé dans son programme à ne plus subventionner ni céder des bâtiments municipaux pour des spectacles où sont maltraités des animaux. Tant qu’il sera au pouvoir, il ne devrait donc plus y avoir de fêtes taurines. Pour une fois qu’un élu suit son programme !

     En avril 2018, la Cour de justice de Galice a approuvé la décision de La Corogne d’arrêter l’organisation des corridas. Adieu Patrimoine Culturel Immatériel ! Le maire a été remplacé en 2019 par la señora Inés Rey (PSOE) mais la sauce reste figée.

 

Laissons la Cantabrie voisine et revenons dans les Asturies.

     À Avilés, troisième ville de la région, au début du XVIIe siècle, les corridas avaient lieu sur la Plaza de Fuera de Villa, la Plaza de España actuelle. Aujourd’hui, plus aucune manifestation, plus l’ombre d’un toro et ce, depuis la fin des années 1990.

     À Pola de Siero, il existe une chronique taurine de 1895. Il semble que tout se soit consumé aussi à la fin des années 1990.

     Quant à la plaza de toros d’Oviedo, elle "devrait" ré-ouvrir après un gros coup de rajeunissement espéré depuis sa fermeture en septembre 2007. Le 30 mars 2008, le coso de Buenavista est définitivement fermé en raison de grosses lacunes constatées dans sa structure par des techniciens municipaux. Ceci nous rappelle Gijón, bien sûr.

     Ici aussi, le maire ne souhaite pas la programmation de spectacles taurins, ceux-ci étant déficitaires selon la mairie. La municipalité a déclaré qu’Oviedo n’est pas une ville de tradition, les toros ne doivent pas y revenir. Les arènes seront pour des concerts – de cornemuses, certainement – et pas mal d’autres choses.

     On peut lui suggérer, en attendant les importantes décisions, de transformer le ruedo en champ de blé, céréale ô combien précieuse étant donné la pénurie à craindre pour l’avenir dans ces temps troublés. La municipalité et les jardiniers de la ville transformés en agriculteurs pour l’occasion permettront des bénéfices sachant qu’en plus, il n’y aura que peu de travaux pour aménager la piste en terre agricole.

15 ans que les arènes de Buenavista sont en friches !

     Elles furent inaugurées en 1889 et ont été déclarées site d’intérêt culturel en 2006.

 

     Le maire actuel, Alfredo Canteli (PP) reste immobile tel Don Tancredo. La dernière corrida a eu lieu le 21 septembre 2007 avec Enrique Ponce, Francisco Rivera Ordoñez et Diego Urdiales avec les toros de Zalduendo.

     Les spectacles taurins dans la ville remontent, au moins, à l’époque d’Alphonse II le Chaste vers 815 où les combats se pratiquaient de manière chevaleresque par la noblesse.

 

À venir, la dernière étincelle ?

     Le 3 avril a eu lieu la présentation d’un nouveau chapitre (capítulo) de la Fundación Toro de Lidia dans les Asturies. Cet évènement s’est déroulé dans l’auditorium Caja Rural de … Gijón, présidé par Victorino Martín.

     Le chapitre des Asturies rejoint ceux déjà créés à Grenade, Cordoue, Malaga, les Baléares, Salamanque, Badajoz, Albacete, Tarragone, la Cantabrie et Pontevedra.

     Le nouveau chapitre a visité les extérieurs des arènes d’Oviedo et de Gijón. L’action pour relancer les toros dans ces deux villes va être l’une des grandes luttes dans lesquelles va travailler le chapitre des Asturies.

     Le coordinateur des chapitres, Fernando Navarro, a déclaré : « La situation actuelle m’encourage plus que jamais à lutter pour la tauromachie afin de démystifier le profil de l’aficionado et de défendre la Loi, car la tauromachie, n’oublions pas qu’elle est légale. Une démocratie qui censure aujourd’hui l’acte culturel de la tauromachie, demain qui sait de quel autre droit elles nous privera. »

     Le service juridique de la Fondation travaille déjà pour étudier les actions possible et est en contact avec C. Zuñiga, l’empresa de la plaza de Gijón.

     Le journal ABC titrait le 4 avril : « La Fondation del Toro étudie des actions en justice pour la fermeture de la plaza de Gijón. »

     Attendons.

 

     Le rejet de la cruauté et de la torture se généralise dans de nombreuse autonomies espagnoles, car il est temps d’interdire la torture en tant que spectacle. Malheureusement, certains défendent la torture au nom de la culture et de la tradition, alors que la première est aux antipodes de la brutalité et que la seconde offense la mémoire de nos ancêtres.

                                                                        Gilbert Lamarque

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TOROS

Publié le par Cositas de toros

 

 

 

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