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TORERISTAS, TORISTAS ET AUTRES FARIBOLES DÉRISOIRES

Publié le par Cositas de toros

 

     À chaque temporada, revient la querelle saisonnière entre les toreristas et les toristas. Nous en sommes dépouillés en cette période de vaches maigres.

     Pour les uns, il s’agit d’exalter les actes du torero en diminuant le comportement du toro. Pour les autres, le toro est la base de la corrida et tout doit être jugé en fonction de la présentation physique et des qualités morales de l’animal.

     Les premiers sont partisans du toreo exécuté avec grâce dans une recherche très poussée de l’effet artistique, parfois frisant le ridicule – je ne nommerai aucun diestro – effet obtenu au détriment de l’émotion tragique de la corrida. C’est le matador qui leur donne cette émotion et le toro ne les intéresse qu’en fonction de sa suavité et des passes de cape ou de muleta dont il permet l’exécution.

 

Murube

    

        

 

 

 

 

Conde de la Corte

   

     

 

     

 

     Les sentiments tauromachiques des seconds sont exaltés par le combat lui-même, par la présentation du toro, par ses qualités de combattant, par ses difficultés. Pour leur plaire, les toreros devront être dominateurs et efficaces avant d’être artistes.

     Les premiers sont des toreristas, les seconds des toristas.

     L’âge de l’aficionado est l’argument le plus souvent employé contre les toristas. Cette appellation souvent péjorative comporte sinon la vieillesse, la sénescence, le gâtisme ou la sénilité – je baisse le frontal – , tout au moins la maturité de celui qu’elle qualifie – je relève le chef – .

     À la vérité, il existe "beaucoup" de toristas jeunes, excellents aficionados et le torista n’est pas obligatoirement partisan du toro âgé, difficile à "lidier", énorme, éléphantesque, puissant, violent, animal qui était indispensable à la corrida d’il y a plus de cent ans.

     Il ne devrait pas existé de toros "grands", pas plus que des toros "petits", mais tout clairement des toros.

     La conception de la présentation est relative et aussi subjective mais elle est fondamentale. Elle doit comprendre la taille, le poids, la pureté de l’armure et l’âge, mais aussi la bravoure et son complément direct non obligatoire mais souhaitable, la noblesse.

     Si le torero n’a pas face à lui un ennemi, il n’y aura aucune émotion, et sans émotion, il n’y aura pas véritablement de corrida, mais un simulacre, une représentation.

     Or, depuis environ cent-vingt ans, de nombreux ganaderos ont tout sacrifié, même la bravoure, pour obtenir une docilité quasi-régulière – à ce sujet, je ne citerai, non plus aucun nom – . Le but poursuivi est la production d’animaux "agréables", physiquement diminués qui facilitent le travail des toreros leur permettant de briller régulièrement et à moindre frais.

     Avec de tels adversaires, il me semble que tout l’escalafón peut faire des passes de cape ou de muleta.

     Il nous reste, heureusement, quelques éleveurs qui ne se soumettent pas aux exigences des toreros, des figuras, devrions-nous dire. D’autres, par contre, ont dépassé le but et, croisant et recroisant sans cesse, ont transformé la bravoure originelle de leur bétail en une mansedumbre criminelle rendant le combat plus difficile et plus dangereux. Avec de tels toros, vous êtes dans l’obligation de toréer et non pas de faire des passes.

     « Al abrirse la puerta del chiquero, cuando sale el toro, si tu no puedes con el, el puede con ti. » (Lorsque s’ouvre la porte du chiquero et que le toro sort, si tu n’as pas d’autorité sur lui, il en aura sur toi). Ces paroles prononcées par Domingo Ortega dans les années 50, sont toujours d’actualité.

     Si le toro est brave et noble à la fois, il présente les difficultés du trapío et de l’allure, augmentées de celles provenant du sérieux dans le combat, de l’ enthousiasme et de l’armure.

     Lorsque le bicho est uniquement brave, aux difficultés précédentes s’ajoutent celles qui sont dues au caractère, au nerf, à l’acharnement qui n’enlèvent rien à la bravoure.

     De tels toros ne permettent pas de faire uniquement des passes ; il faut les toréer, attendre leur charge avec sérénité, ne pas leur céder un pouce de terrain, les dominer, les réduire, les commander en les faisant passer non où ils le souhaitent mais où le veut le torero.

 

Domingo Valderrama et el señor Miura

     Tel est le problème à résoudre, problème rarement solutionné totalement dans une époque de recherche à outrance de la facilité.

     Lorsque le torero aura été mauvais, la critique taurine – (en majorité torerista, pas toujours par conviction, mais souvent par nécessité, plus souvent en Espagne que dans notre pays) – écrira  qu’il n’a pas eu de chance. Lorsqu’on ne pourra qualifier les toros de mansos, on prétendra qu’ils avaient trop de "nerf", d’énergie, pourtant qualité complémentaire de la bravoure. Si la faena de muleta est un fiasco, on dira : « Quel dommage, le toro ne s’y prêtait pas ! » En fait, il ne se prêtait pas aux passes du rituel, mais il restait le toreo que le diestro n’a pas su employer !

      Les toreros, humains parmi les humains, sont sujets à des défaillances. Ce n’est pas diminuer la valeur d’un torero que de dire la vérité à son propos.

      Pourquoi, ceux qui sont toujours bienveillants avec les toreros se montrent-ils aussi sévères envers les toros ?

     Il nous semblerait logique que si nous trouvions "régulièrement" des excuses pour les diestros, nous en trouvions aussi "quelquefois" pour le toro car, lui aussi, a droit à quelques disculpations.

      Il est avéré que dans certaines limites, la bravoure et la noblesse se manifestent un jour qui peut coïncider ou non avec celui où il s’exprime dans l’arène. À ces diversités de comportement, il y a des raisons non négligeables qui font partie des impondérables. D’autres sont bien connus : la température, le vent, le temps orageux. Don Eduardo Miura disait : « Avec le vent d’Est, il n’y a pas de toros braves. »

      À ceci se rajoute l’état de santé, la fatigue et la nervosité dues au transport, l’alimentation depuis le départ de l’élevage, l’étroitesse des corrales, le bruit, les difficultés de l’enchiquieramiento et enfin, et surtout, l’envie du torero.

     Celui qui exécutera une faena standard devant une bête montée sur rails, n’aura résolu qu’un tout petit problème, celui de la facilité !

     Le toro reste l’élément inconnu sortant du toril en ignorant tout de ce qui va se passer, ne connaissant pas lui-même les données du problème à venir.

      Guidé par son instinct, il sera brave, noble, rusé, vicieux… Nous le verrons qu’une seule fois et lorsque nous aurons jugé son comportement, étudié ses réactions, observé ses transformations physiques et morales, il disparaîtra à tout jamais  de l’arène. Nous l’oublierons si son combat a été ordinaire. Il nous restera dans notre mémoire que le souvenir de ceux exceptionnellement braves ou difficiles.

     Si le toro est l’élément inconnu, le torero est l’élément connu. Nous savons ce qu’il peut faire de mieux, de quelconque ou de pire.

     Pour nous, le toreo n’est pas la rigidité, l’immobilité, les pieds joints, la statuaire et la manoletina, admirant les gestes artistiques et esthétiques d’un tel ou tel autre. Ce qui nous plaît, c’est de voir X ou Y devant des toros et d’"étudier" leur toreo devant les réactions, bonnes ou mauvaises du bicho. Tout compte dans la corrida : tout peut être beau et émouvant.

     Le torero rendra le spectacle artistique, captivant mais depuis que la tauromachie existe, c’est le toro qui fait la corrida.

     Et, faible homme, malgré mes préférences, je dois reconnaître, sans rien abdiquer de mes opinions, que certaines fois, je fus à la fois torista et torerista. J’admirais à la fois la sauvagerie de la bête, la science, la technique, l’art et la beauté des gestes du torero.

     C’est cette alliance du pathétique le plus authentique et de la grâce la plus émouvante qui a fait écrire à Théophile Gautier :

« La corrida de toros est le spectacle le plus beau et le plus grandiose que l’homme peut imaginer. »

      Jean-Marie Magnan qui nous a quitté récemment écrivait dans La Corrida est une mémoire. 1993 : « Depuis Belmonte, on vient voir du toreo-étreinte, du toreo-enlacement et le fauve doit se soumettre, d’entrée de jeu, à la possession de l’homme, à l’espoir de la foule avide. À la fin du siècle dernier (XIXème, ndlr), une faena de Lagartijo – de légendaire mémoire – n’excédait guère sept passes, sans doute d’une grande force virile mais qui nous sembleraient bien brutales et lointaines. Un tueur comme Mazzantini a fait sa carrière sans savoir manier la muleta à d’autres fins que de préparer son adversaire pour le coup d’épée foudroyant. Belmonte est apparu et il ne fut plus question après lui de s’envoyer – boum-boum ! – le taureau comme un dur ou un bestiaire. Le goût actuel exige la bête complice et consentante pour la douce ivresse, le véritable enchantement d’amour des corps caressés, dérobés, retrouvés. Le fauve, dans le geste de Belmonte, a pour tâche de collaborer à un frisson nouveau et il n’existe pas de marche en arrière dans le domaine de la sensation. Saturé de sensualité, le jeu qu’il autorise dans l’arène repose sur une angoissante et voluptueuse séduction. »

 

Ici, Belmonte a mal jugé les distances

 

     

Luis Mazzantini

 

 

 

 

 

 

 

     

     

 

 

      Et quelques pages précédentes : « Car on doit toréer à bonne distance et complètement de face. Ne perdez jamais de vue le dogme esthétique établi par Pepe-Hillo, ratifié par Montes : deux cercles tangents dont l’un a pour centre l’endroit qu’occupe l’homme quand il présente sa cape ou sa muleta pour déclencher l’attaque, l’autre celui où se tient le taureau sollicité. Le point de tangence, voici la limite à ne pas franchir ! Joselito ou l’ange gardien des distances : il s’offre de front. Belmonte s’obstine à se rapprocher du fauve, mais de côté, en prenant des biais. Ainsi réduit-il peu à peu l’angle de la déviation qu’il imprimera à la charge et s’expose-t’il moins aux cornes. Ce sont surtout le garrot et le flanc qui le frôlent, emportés par l’élan. »

 

Joselito El Gallo, el torero del futuro

        Combien sont-ils aujourd'hui à toréer ainsi, de face ?

     Voilà l’éternel feuilleton, on ne fait plus passer les toros, on les laisse défiler et on se borne à les accompagner dans leur va-et-vient. Et on exagère l’impression de péril par des attitudes forcées et on se colle à la tête quand les cornes ont franchi le corps !

     Avec des toros ridiculement petits, sans armure, sans pouvoir, ignoblement châtiés, cet art n'est plus la corrida, mais tourne au ballet... Le lac des cygnes ? Le chant du cygne de cet art décadent... Casse-noisette ? C'est bien possible... L'après-midi d'un faune ? Certainement pas d'un fauve !...

     L'afición "moderne" est incapable de s'intéresser désormais à des faenas pesantes, rudes et pénibles. Si la lidia "moderne" ne paraît plus un combat puissant et brutal, et évoque plutôt souvent un divertissement brillant et léger, voire aimable, elle reste cependant un drame, un drame voilé, mais terrible, d'où sortent souvent défaits, les "danseurs" de ce divertissement, qui font passer les pointes parfois à quelques millimètres de leur corps, ceux à qui l'on interdit un pas en arrière, toujours toréant plus au ralenti, toujours plus près, toujours plus "lié", toujours plus...

      Les figuras contemporaines sont tout à fait capables de toréer et de briller avec les toros braves, quels que soient leur taille et leur poids. Nous en sommes persuadés. Mais alors, pourquoi ne le font-elles pas ? Et pourquoi le feraient-elles ? Le public se répandant en masse à chaque cartel du genre pour voir le sacrifice aux dieux du modernisme, à l'esthétique, à la plastique, perdant de vue le toreo classique et périlleux.

     Oui, les risques ne sont pas égaux. Reconnaissons qu'il n'y a pas le même risque, ni le même mérite à dominer et à toréer de près un utrero adelantado qui n'a pu prendre qu'une petite pique, ou un toro de cinq ans avec son poids, sa résistance et sa faculté d'apprendre vite, ce que nous appelons le sentido.

     C’était hier, c’est aujourd’hui et, si demain existe encore, il en sera de même. Décourageant ! L’important dans les grandes ferias, c’est d’abandonner l’abono et privilégier le cartel opportun, enfin celui qui rentre dans vos bons choix d’aficionado où le belluaire affrontera le toro-toro, de face ou pas...

        Gardons chacun nos opinions, et surtout continuons à nous passionner pour cette magnifique Fiesta de los toros, chacun y trouvant satisfaction.

     Alors, au diable toristas et toreristas !

     Mais de grâce, arrêtons de mépriser le toro, le compte à rebours est lancé !

 

                                                                                             Gilbert Lamarque

 

 

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LES FAMILLES DANS LE TOREO II

Publié le par Cositas de toros

LES DOMINGUÍN

 

    Dominguín est l’apodo de plusieurs matadors où nous trouvons entre autres, Domingo del Campo y Álvarez, Andrés del Campo, Félix González Marcos, Domingo González Mateos, Domingo González Lucas, José González Lucas et Luis Miguel González Lucas.

Les premiers, Domingo del Campo y Álvarez dit "Dominguín", né à Madrid en 1873 et tué à Barcelone dans l’arène en 1900, le 7 octobre ainsi que son frère Andrés, né en 1887 et tué en plaza de Madrid en 1913, et le troisième, Félix González Marcos "Domingo Chico" considéré comme "Dominguín IV" parce que son père était l’ami fidèle de D. González Mateos, né en 1908, (il ne dépassa pas le stade de novillero), ne font pas partie de la famille des "Dominguín" qui nous intéresse.

 

   

      Le fondateur de la dynastie est Domingo González Mateos "Dominguín", né le 4 août 1895 dans une famille de paysans à Quismondo (Tolède) à quelque 70 km de Madrid. Il quitte ce milieu très pauvre pour s’en aller travailler dans les tavernes et commence à participer à des capeas. Il multiplie les tientas et les novilladas pour recevoir, le 26 septembre 1917, l’alternative à Madrid des mains de "Joselito" (José Gómez Ortega) devant un toro de Contreras. Il torée des élevages difficiles comme Palha ou Miura et est souvent blessé. Il a trois fils et deux filles, et Madame lui demande de renoncer. C’est ce qu’il fait en 1926, achetant une ferme dans son village natal et gérant plusieurs arènes comme La Corogne ou la voisine Tolède.

Le voici devenu apoderado gérant la carrière du fantasque "Cagancho", puis celle de Domingo Ortega. Les affaires tournent bien et Domingo s’enrichit quand survient la Guerre civile. Il part avec toute la famille pour le Mexique où il est copropriétaire des arènes de El Toreo à Mexico, puis débarque au Portugal et retourne en Espagne en 1938. Dès son retour, il manage ses fils qu’il avait encouragés au toreo. Toujours apoderado, il défend les intérêts de Rafael Ortega, de son fils Luis Miguel et enfin son gendre, Antonio Ordoñez.

Empresa et surtout apoderado, le fondateur des "Dominguín" meurt à 63 ans, à Madrid, le 21 août 1958.

 

                                                              Los hermanos

 

 

A gauche Domingo González Lucas et Pepe Dominguín

                                                                                                                                                               Domingo  González Lucas, l’aîné des trois fils toréa peu. Il est né à Madrid, le 10 juin 1920 et très vite, doué du sens des affaires, il s’impose dans le milieu taurin et devient l’apoderado de son frère Luis Miguel (avec son père), d’Antonio "Bienvenida", d’Antonio Ordoñez, de Palomo Linares, de Curro Romero. Il géra également la plaza madrilène de Vista Alegre, alors propriété de Luis Miguel. Il était notoirement connu comme communiste ayant été membre du Parti communiste clandestin. Il avait pris l’alternative le 7 juin 1942 à Barcelone avec comme parrain "Cagancho".

Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer, le même mal que son père, il se suicide le 12 avril 1975, à Guayaquil en Équateur.

 

    

      Le second fils, José González Lucas "Pepe Dominguín" voit le jour à Madrid, le 15 mars 1921. Il reste toujours dans l’ombre de Luis Miguel. Il avait pris l’alternative à Madrid des mains d’Antonio "Bienvenida", avec un toro de Buendía, le témoin est "Morenito de Talavera". Excellent banderillero, il abandonne les trastos en 1951 pour entrer dans les affaires familiales comme son frère Domingo. Journaliste, il écrit un livre de souvenirs sur sa famille, Mi Gente en 1979. Il meurt à Madrid le 6 juillet 2003.

 

   

     Le dernier et le plus populaire, considéré comme l’un des meilleurs des années 1945-1955, est né lui aussi à Madrid, le 9 novembre 1926. Luis Miguel González Lucas "Luis Miguel Dominguín" revêt son premier costume de lumières le 25  juin 1939 à Linares pour intégrer ensuite la partie sérieuse du spectacle comique de Llapisera. Il comptabilise 33 becerradas cette année-là. Après une alternative non valable à Bogotá en 1941, c’est le 2 août 1944 qu’il devient matador à La Corogne avec comme parrain Domingo Ortega, le toro de la cérémonie est de Samuel Hermanos. Il fait sa présentation en France, à Dax, le 31 août 1948 devant des toros de Domingo Ortega avec Pepe Luis Vázquez, le parrain, son frère Domingo, le témoin et "Parrita".

 

                                             Le coq de combat

 

     Torero orgueilleux, d’une grande maîtrise, froid, provocateur, il est aussi grand séducteur. Au nombre de ses conquêtes, il y a matière à faire un bel encierro : Ava Gardner, Maria Félix, Lana Turner, Rita Hayworth, Lauren Bacall, Yvonne de Carlo, Brigitte Bardot, Romy Schneider – là, avec certitude les mozos se seraient bien vite laissés débordés ! – … et en 1955, il épouse civilement à Las Vegas, l’ex Miss Italie 1947, l’actrice Lucia Bosé. La cérémonie religieuse se déroule dans sa finca La Paz, province de Cuenca.

De 1953 à 1956, il ne toréa pas en Espagne mais uniquement en Amérique du Sud. En janvier 1958, il devient ganadero, achetant une partie de l’élevage du duc de Tovar et marqua ses bêtes du chiffre un. En 1961, il décide de se retirer des ruedos. Il revient aux arènes en 1971 et participe à sa dernière corrida en France, à Dax, le 19 août 1973 avec Manzanares et Julio Robles, toros de Palha. Entre temps, il divorce en 1967 et épouse civilement en 1987, Rosario Primo de Rivera, la nièce du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, et petite-fille de Miguel Primo de Rivera qui fut le chef du gouvernement de 1923 à 1930. Nous voici bien loin du frère communiste !

Il sera premier de l’escalafón en 1946, 1948 avec 100 corridas et 1951 (98). À 24 ans, il était déjà au sommet et la saison suivante il voulut le prouver à Madrid : le 17 mai 1949, alternant avec "Parrita" et Manolo González devant des toros de Galache, il s’autoproclama "numéro un" en levant son index pour le signifier, à la sortie d’une passe circulaire.

En 1959, Antonio Ordoñez, son beau-frère, contestera sa suprématie, le tout immortalisé dans les pages de L’été dangereux d’Ernest Hemingway, coïncidant avec une ingénieuse et brève confrontation orchestrée habilement par le père Dominguín afin de promouvoir son filleul, ouvrage quelque peu romancé et chroniqué pour faire sensation.

 

Le 20 février 1990, par "Real decreto", il est autorisé à prendre son apodo "Dominguín" comme deuxième apellido.

Il décède dans sa propriété de Sotogrande à San Roque (Cadix), d’une insuffisance cardiaque, le 8 mai 1996.

 

                                              Phoebos "le brillant"

 

Grâce à lui, l’image du torero franchit les frontières des médias taurins et les propres limites de la Fiesta. Le benjamin des frères Dominguín devint un torero complet ayant une grande connaissance du bétail. Puissant et autoritaire, il portait un immense amour propre et un orgueil d’une grande agressivité. Certainement moins artiste que Manolete, Pepín Martín Vázquez, Manolo González, Carlos Arruza, Litri, Aparicio, Ordoñez, il gardait le pouvoir de rester grand parmi les grands. Piètre capeador, il fut l’un des plus grands muleteros de son siècle. C’est lui qui réussit les premières passes de muleta circulaires aujourd’hui si galvaudées.

 

Avec Picasso

     Le critique Don Ventura écrivit de lui que «  il ne se courba devant rien ni personne, mais son arrogance devant le public, découlant sans doute de son amour-propre, lui porta préjudice et lui retira la sympathie des gens. » Provoquer pour mieux retomber en quelque sorte. Après ses fracassantes aventures amoureuses, il vécut de grandes amitiés, Picasso, Dali, Rafael Alberti, Franco… le maintenant au firmament. Néstor Luján écrivit : « Sa condition de fils à papa si soigneusement peaufinée, sa vanité et son snobisme donnèrent une image pittoresque et inédite du torero qui a vécu une existence fastueuse, brillante et publicitaire en Espagne et à l’étranger. »

Il assit sa stature de torero puissant entre les autocraties des deux Manuel cordouans, Manolete et El Cordobès.

Il y aurait encore beaucoup à écrire sur le personnage et le torero, de nombreux ouvrages, articles et biographies lui sont consacrés.

 

   La descendance des cinq enfants de Domingo González Mateos "Dominguín"

 

- La fille de "Pochola" (fille aînée), Lydia épouse Angel Teruel.

- La fille de Domingo épouse Curro Vázquez.

- José eut un fils, José Manuel qui fut novillero peu de temps.

- Luis Miguel épouse Lucia Bosé, de ce foyer naîtront Miguel Bosé l’acteur en 1956, Lucia et Paola.

- La fille cadette "Carmina" épouse Antonio Ordoñez. Ils eurent deux filles. La première, Carmen épouse "Paquirri", père de Francisco Rivera Ordoñez (1974) et d’Antonio Cayetano Rivera Ordoñez "Cayetano" (1977). Quant à la seconde, Belen, elle épouse Juan Carlos Beca Belmonte, matador.

(Voilà pour la partie magazine ¡Hola!)

 

                                                                               Gilbert Lamarque

 

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BILBAO ASTE NAGUSIA 2020

Publié le par Cositas de toros

© G. Lamarque

   

 Le 15 mai 2020, le Conseil municipal de Bilbao a annoncé l’annulation de l’Aste Nagusia 2020.

Le 19 juin 2020, le gouvernement basque a publié au Journal officiel du Pays Basque, les nouvelles réglementations dans le domaine de la sécurité sanitaire. Il a donc été convenu avec le Conseil d’administration des arènes de Vista Alegre, de ne pas organiser la grande semaine de Bilbao.

Donc pas d’inauguration des arènes rénovées non plus.

Une aubaine pour Baillères (BIVA BILBAO), le nouveau gestionnaire plus financier que taurin qui, dans la non aventure ne risquera pas un euro.

Les mesures prises face à la pandémie font que seulement 1000 personnes maximum peuvent assister aux spectacles ! Si vous déduisez les organisateurs, les cuadrillas, le personnel des arènes, etc, combien de spectateurs payants ?

    

     En attendant, aujourd’hui, il nous reste les tientas télévisées ! Tauromachie de substitution et les opérations vers les ganaderos et cuadras de caballos : sympa mais loin de nous contenter.

Il est certain qu’il n’est guère enthousiasmant de se retrouver sous le soleil mesurant la distanciation physique, mélangés, masqués et peut être fiévreux !

 

     Toutes les grandes ferias du Nord ont renoncé : Pampelune, Saint Sébastien, Bilbao.       

Nous resterait-il que la Feria du Pilar à Saragosse ?

Curieuse temporada où les figuras prennent tous les tickets. Combien de deuxièmes de cordée sortiront la tête de l'eau ?

Les novilladas sont quasiment rayées des affiches, seules les non piquées tirent leur épingle du jeu grâce, en Espagne aux communautés autonomes. C'est certainement là, l'essentiel pour l'avenir de la tauromachie.

 

... Et mon rêve obsédant : aller voir les figuras au musée de cire de Madrid, Plaza de Colón, figées pour l'éternité entre Cristiano Ronaldo et Marilyn Monroe !

 

 

                                                                                       Gilbert Lamarque

 

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LES SUBALTERNES OU L’ART D’ABATTRE LE RAMEAU NOURRICIER

Publié le par Cositas de toros

 

Communiqué de l’Association des banderilleros et picadors français, 18 juin 2020

     Afin de faire face à la crise sanitaire et économique qui frappe de plein fouet le milieu taurin, l’ensemble des banderilleros, picadors et valets d’épée français ont décidé de s’unir en créant leur Association. Après des années d’inactivité de l’Union des banderilleros et picadors français et la despedida de plusieurs de ses membres, nous avons choisi de nous tourner vers l’avenir, pour que notre profession perdure. Ainsi nous participerons activement à la restructuration indispensable du modèle économique de notre passion.

Après de nombreux échanges entre les différents professionnels durant le confinement et lors de plusieurs réunions de travail qui ont suivi, nous avons constaté que plusieurs initiatives intéressantes et solidaires ont vu le jour pour faire repartir l’activité taurine. Cependant, nous avons remarqué qu’il était trop souvent oublié que cette crise pénalisait aussi très fortement les membres des cuadrillas qui, de ce fait, se sont retrouvés du jour au lendemain sans aucune activité professionnelle. Notre objectif est donc de devenir un organe de consultation lors de l’élaboration de ces spectacles taurins car nous considérons que les « subalternes » font partie intégrante du spectacle tauromachique et sont essentiels à son bon fonctionnement, tant dans les arènes qu’au campo. Nous sommes disposés à aider et à collaborer avec les organisateurs afin que le montage de ces journées taurines soit facilité et qu’elles puissent se dérouler dans de bonnes conditions.
D’autre part, nous rappelons que nous n’avons pas attendu cette crise pour mesurer l’urgence et la nécessité d’agir.

C’est pour cela que, depuis plusieurs temporadas, nous nous sommes impliqués pour l’avenir de la tauromachie, notamment à travers des baisses de salaires importantes, d’environ 20%, pour les novilladas sans picadors des arènes de 3ème catégorie. Ainsi, durant la temporada 2019, grâce à nos efforts, nous avons fait économiser une importante somme d’argent à l’ensemble   des organisateurs de novilladas sans picador.  Cependant, nous sommes bien conscients qu’à nous seuls, nous ne pourrons pas sauver la Tauromachie. Pour faire face à cette crise, ainsi qu’aux nombreuses attaques dont est victime l’aficion « a los Toros », il est nécessaire et indispensable d’entamer une étroite collaboration et de coordonner les actions menées entre tous les acteurs du mundillo et les structures telles que l’ONCT, l’UVTF, la FSTF, l’Association des Eleveurs Français de Taureaux de Combat, l’Association des Matadors de Toros Français, l’ACOSO et l’ensemble des associations taurines. Pour mener à bien nos actions, nous avons élu un Bureau composé de José Gomez comme président, Mathieu Guillon « El Monteño » comme vice-président, Julien Breton « Merenciano » comme secrétaire, Didier Declerck « Miguelito » comme secrétaire adjoint, Nicolas Bertoli comme trésorier, Morenito d’Arles comme représentant des banderilleros, Marc Allien comme représentant des picadors et de Nicolas Brigati comme représentant des Valets d’épée avec Jérôme Courtiade comme adjoint. C’est un défi ambitieux qui nous attend, et tous ensembles, professionnels et aficionados, nous devons le relever. L’ABPF sera au rendez-vous et plus que jamais, nous devons être unis autour des valeurs essentielles que nous enseigne la tauromachie : le courage, l’effort, l’humilité et la solidarité.

Association des Banderilleros et Picadors Français.

Contact: abpf20@gmail.
Siège social : Brasserie Le Montcalm, 21 rue de la République, 30000 Nîmes.

 

COMMUNIQUE de l’ACTG du mercredi 29 juillet :
     

     L’Amicale des Clubs Taurins du Gers en cette période de crise sanitaire avait pensé à venir en aide aux éleveurs gersois en organisant une journée taurine.
De nombreux contacts ont été pris avec les participants (Toreros, musique, médecin, transport, arrastre, etc) qui s’engageaient à venir bénévolement.
Des contacts ont été pris avec les professionnels français (Banderilleros, picadors, valet d’épée) qui viennent de créer leur association (Association des Banderilleros et Picadors Français),
et après plusieurs consultations avec eux et vu les exigences, nous sommes au regret d’annuler l’organisation de cette manifestation.
Malgré tout, le projet de venir en aide aux éleveurs gersois, reste d’actualité.
Une somme sera allouée aux deux ganaderos et à la « Cuadra de Caballos ».
Nous vous tiendrons au courant de la finalisation de cette action.
Le Bureau de l’AMICALE DES CLUBS TAURINS GERSOIS

 

Extrait de l’interview de Clemente paru sur le site Torofiesta, le mercredi 29 juillet :

 

    Vilain "procès" intenté à Clemente...

     « Brocas ? Ce que je peux dire, sans aucun esprit polémique, c’est que je m’étais mis d’accord avec Marlène Fasolo, c’est pour ça que je n’ai pas compris pourquoi c’est quelqu’un d’autre qui a répondu à notre communiqué. Après, j’ai eu Marlène au téléphone et ça s’est très bien passé. Je lui ai expliqué mon point de vue, lui disant qu’elle avait fait des erreurs, notamment par manque de communication envers les toreros, pour les mettre au courant de ce qui se passe. Au départ, je partais pour une fiesta campera avec Alberto Lamelas et je n’ai appris que par la presse que ce serait Christian Escribano qui le remplacerait. Ensuite, il a été question d’alguazils, de présidence, ce qui s’éloignait du simple concept d’une fiesta campera. Dans la mise au point qui a été faite, il a juste été fait mention de notre position, à savoir que l’on était intéressé par une fiesta campera, donc sans obligation de s’habiller, sans responsabilité de trophées... Ce que je n’ai pas compris, c’est que l’on puisse annoncer une fiesta campera quand en réalité on veut faire un festival. Ça ne va pas plus loin que ça, Marlène m’a dit qu’elle s’était laissée un peu déborder par les événements, avec la pression du syndicat des professionnels. Je l’ai très bien compris et je lui ai simplement dit que lorsque l’on organise quelque chose, il faut être très clair sur le type de course. »

 

     Voici donc deux communiqués et un extrait d’interview.

Les banderilleros, picadors et valets d’épée français ont créé leur association. On ne peut que s’en féliciter, les intentions sont bonnes…

Mais en lisant le second communiqué de l’ACTG ainsi que l’entretien avec Clemente, nous constatons que le vers est déjà dans le fruit ou que les vrillettes attaquent la charpente !

Alors que certains se battent, luttent dignement, intelligemment oserons-nous écrire – voir Manolo de los Reyes en Espagne, Cositas du vendredi 31 juillet – la toute nouvelle association ABPF se discrédite dans la médiocrité.

« Comme l’oiseau sur la branche » dans un équilibre précaire donc, ils compromettent leur propre situation par des "actions" inconsidérées d’où : scier la branche sur laquelle ils sont mal assis certes, mais assis.

Nous n’en sortirons pas !

Les subalternes – je n’aime pas ce terme – sont-ils idiots ?

Certainement pas (tous) mais alors quand vont-ils nous le démontrer !

Le Larousse nous donne cette définition, subalterne : personne qui est subordonnée à une autre, soumise à son autorité. Ok, mais pas à la bêtise.

 

« C’est l’idée qui fait le bon bûcheron, ce n’est pas la force. » Homère, L’Iliade.

 

Par contre, il serait peut-être judicieux d’organiser une journée taurine pour venir en aide aux « subalternes ». Personne n’y songe ?

 

                                                                                                 Gilbert Lamarque

 

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TRAS LOS MONTES

Publié le par Cositas de toros

 

      « Un banderillero navarro denuncia el sectarismo del Gobierno con el mundo del toro : "Pegamos impuestos como los demás." » Dimanche 26 juillet.

 

 

 

 

     Manolo de los Reyes Acosta prévient qu’ils porteront la question devant la Cour suprême et que de nombreuses familles « ne mangeront pas durant un an et demi. »

« La culture n’est pas censurée » ou « les toreros sont la culture, pas la discrimination » sont les mots et les affirmations de nombreuses personnes qui se consacrent au monde de la tauromachie depuis que la ministre du Travail, Yolanda Díaz a refusé l’aide (ERTE*) à ce secteur de la culture suite au Covid-19.

Pendant les mois d’été, des aficionados, des éleveurs, des cuadrillas de toreros et des matadors sont descendus dans les rues de plusieurs villes de province du pays pour exiger qu’en appartenant au secteur culturel comme, par exemple, le cinéma, ils reçoivent la même aide économique que les autres.

Manolo de los Reyes, le Pamplonés, banderillero dans la cuadrilla de Juan Leal et doblador lors des encierros de la San Fermín, bien connu des aficionados du Sud-Ouest, affirme que « pendant la pandémie, l’aide économique a été accordée à différents secteurs de la culture à l’exception du monde taurin qui est inclus dans ce régime ». Il souligne également que « José Manuel Rodríguez Uribes, ministre de la Culture, a soutenu la corporation des taurins, cependant, la ministre du Travail (Podemos), en raison de son idéologie, a refusé toute forme d’aide ».

« Nous cotisons et payons des impôts, comme le reste des Espagnols, cependant, nous n’avons pas collecté l’ERTE et de grandes ferias telles que Madrid, Pampelune, ou Séville, ont été annulées. Nous avons perdu beaucoup d’argent et on nous a refusé une aide qui a été accordée à d’autres syndicats de la culture. La raison principale est que la ministre du Travail ne veut pas allouer un seul euro au monde taurin, et notre travail de torero est apolitique », explique le banderillero navarrais.

M. de los Reyes considère que la situation ne va pas rester en l’état puisque «  de nombreux avocats soutiennent l’aide économique aux travailleurs du secteur taurin et cette situation ira devant la Cour suprême, malgré le fait qu’elle fera l’objet d’un appel et, en raison du temps que prendra ce processus, de nombreuses familles n’auront aucun revenu durant un an et demi ».

 

     Yolanda Díaz Pérez, 48 ans, est une ministre communiste parmi les socialistes. Elle a toujours prôné l’union des forces de gauche pour gouverner. En 2012, dans sa Galice natale et peu taurine, elle s’était présentée aux élections régionales sous la bannière d’une ample coalition et avait recruté pour l’occasion un jeune conseiller encore inconnu : Pablo Iglesias. Aujourd’hui à la tête de son propre parti politique, Podemos, Iglesias est ministre des Droits sociaux et Pedro Sánchez, président du gouvernement a offert à l’intraitable Yolanda, le portefeuille du Travail : mauvaise pioche !

Quand la politique gère les affaires suivant le bon goût et les états d’âme d’une ministre !

Cet autre venin est fort capable de franchir les Pyrénées, tremblez aficionados de toutes confessions, le mundillo est si fragile et vulnérable !

*ERTE. Actuellement la crise du coronavirus a popularisé un nouveau mécanisme à durée déterminée, l'Expediente de Regulación Temporal de Empleo. Le travailleur restera enregistré à 100% auprès du système de sécurité sociale et en cas de suspension de la journée de travail, le SEPE (Service public de l'emploi) établit un paiement de 70% du salaire pendant les six premiers mois.

                                                                                       Gilbert Lamarque

 

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