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LA RAÇO DI BIÓU - 2

Publié le par Cositas de toros

LA RAÇO DI BIÓU - 2

  Partie II.

 

     Cet élevage aurait pu disparaître complètement si une intervention émanant des plus hautes sphères du pouvoir ne lui avait pas donné une nouvelle raison d’être, extra-agricole.

L’impératrice Eugénie de Montijo, l’épouse de Napoléon III, espagnole d’origine, désire en effet le développement d’un art tauromachique national, et par décret lève l’interdiction des courses de taureaux en France effective depuis 1720.

Il faut pour cela produire une race de taureaux de combat très particulière dont les qualités de bravoure et d’endurance ne s’obtiennent qu’à condition d’élever beaucoup de bêtes pour obtenir, sur le nombre, quelques sujets aptes à combattre. Il faut en outre disposer de grands espaces peu productifs où les animaux sont perpétuellement obligés de se déplacer pour rechercher leur nourriture et où ils sont le moins possible en contact avec l’homme.

Sous le Second Empire, la Camargue réunit les conditions idéales pour démarrer cette activité : un demi-millier de taureaux survivent sur le delta, les répercussions écologiques de la mise en valeur de certains terrains produisent les pâturages extensifs indispensables à leur élevage. En effet, on assiste, en maint endroits de moyenne Camargue à une extension spectaculaire des sansouires. Tous ces terrains à demi stériles constituent une bonne partie des espaces de parcours des bêtes à cornes.

Les premiers éleveurs appelés "manadiers" apparaissent ainsi à partir de 1855/1860 et bénéficient des immensités du sud de la Camargue ainsi qu’une partie de la haute Camargue.

En 1977, l’étude portant sur les manades donne un total de 52 manades en Camargue Crau et Languedoc pour un total de 8.500 têtes utilisant 19.500 hectares soit une moyenne de 2,33 hectares par tête.

Sur ce total, on trouve 33 manades de bovins de race Camargue (5.800 têtes) et 16 manades de bovins espagnols ou croisés (2.700 têtes).

On dénombrait en 1890, 13 manades d’environ 230 bêtes, en 1946, 32 manades de 140 bêtes, en 1977, 52 manades de 160 bêtes en moyenne alors que depuis 1946, 27.000 hectares d’herbages ont disparu.

Le problème est plus crucial pour le delta proprement dit où les pâturages sont les moins riches.

Suivons le destin d’une des plus célèbres manades du delta.

                                Hubert Yonnet

La manade Yonnet, fondée en 1859 par Joseph qui loue d’abord le domaine de l’Esquinaud à la société Alais-Froges-Camargue. En 1863, le manadier effectue ses premiers croisements avec des taureaux espagnols, se spécialisant ainsi dans l’élevage de "taureaux croisés".

En 1912, suite au décès de Christophe, Valentin se retrouve seul à la tête de la manade. En 1917, il est contraint de se séparer de l’élevage au profit de la compagnie Alais-Froges-Camargue (AFC) qui l’annonce "Manade AFC-Yonnet". La compagnie maintiendra l’élevage jusqu’en 1937, date à laquelle Christophe Yonnet (le fils) récupère les rênes.

En 1942, la société salinière lui reprend son domaine pour étendre son exploitation et lui loue en échange le domaine de Pèbre, puis la Bélugue, Tourvieille et Faraman. Ce manadier et ses héritiers ont donc toujours été locataires du même propriétaire qui, malgré les appellations successives : Alais-Froges-Camargue, Péchiney, Salicam, puis Salins du Midi, leur renouvelle leur bail depuis plus de 150 ans.

En 1950, il introduit même du sang portugais (Pinto Barreiros) et se lance progressivement dans l’élevage de taureaux ibériques de race pure destinés aux corridas formelles.

… à suivre.

                                                                                           Gilbert LAMARQUE

 

 

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LA RAÇO DI BIÓU

Publié le par Cositas de toros

LA RAÇO DI BIÓU

  Partie I.

 

    Les ovins, les chevaux et les taureaux sont les trois pôles de l’élevage en Camargue. Ces trois espèces, très rustiques, sont les mieux adaptées à la pauvreté du sol qui leur est affectée, et les plus résistantes à la dureté du climat.

L’élevage des brebis et des moutons est de loin le plus important, le plus élaboré et le plus rentable.

Si les origines du petit cheval blanc de Camargue sont assez floues, il reste cependant une constante de la vie locale depuis les temps les plus lointains.

L’évolution de l’utilisation du taureau de Camargue est à peu près identique dans ses grandes lignes, à celle du cheval. Gibier lui aussi, dans les périodes lointaines, ce bovidé, a, par la suite, constitué un supplément de revenu agricole pour certains propriétaires " remarquables par une couleur noire très foncée, par une attitude fière, par une ardeur farouche, par une taille peu avantageuse… traînant leur vie errante dans les marais fangeux où, sans jamais avoir d’étable, ils se nourrissent constamment au milieu des chaleurs comme des frimas ; eux seuls utilisent le rebut des autres troupeaux. On ne leur livre ainsi que les herbages les plus grossiers." (M. Poulle. Étude de la Camargue ou statistiques du delta du Rhône envisagée principalement sous le rapport des améliorations dont il est susceptible. Arles-1927).

C’est probablement à cette rusticité qu’ils doivent leur survie. Peu rentables, certains propriétaires les conservent parce qu’ils ne peuvent affecter les espaces leur servant de parcours à des activités plus lucratives. Jusqu’au XVIIIe siècle environ, les propriétaires tentent sans grand succès de les utiliser comme bêtes de trait. Leur caractère ombrageux et leur manque de résistance n’en permettent pas une utilisation efficace. Les agriculteurs pour ces types de travaux, leur préfèrent les mules.

Les taureaux, dont le nombre s’est réduit pour toutes ces raisons (16.000 au XVIe siècle, 550 recensés en 1820) sont peu à peu destinés à la reproduction dans le seul but de fournir de la viande. Viande de deuxième qualité, les taureaux sont destinés aux abattoirs d’Arles, Saint-Gilles, Nîmes qui produisent ainsi des viandes à la portée des bourses des ouvriers des mas. Expédiés aussi en nombre assez important à Marseille et Toulon, leur chair constitue une partie de l’ordinaire des marins de la Marine nationale.

Le taureau, comme le cheval, va trouver ultérieurement dans le développement des loisirs une nouvelle affectation. Mais déjà, dès l’Ancien Régime, certains travaux inhérents à l’élevage du taureau se situent à mi-chemin entre travail et loisir. C’est l’époque où chaque société sécrète sa propre culture, la société camarguaise n’échappe pas à ce processus, et le marquage des taureaux, travail nécessaire, prend déjà valeur de jeu.

Ce spectacle connu sous le nom de "ferrade", donne lieu à des réunions très nombreuses de personnes que la curiosité attire. C’est ainsi, que souvent la personne que l’on veut honorer applique le fer brûlant.

Pour le moment, ces jeux, prolongation de la vie de travail de quelques initiés, sont loin d’avoir la fonction économique qu’ils vont acquérir au cours du XXe siècle en devenant objets de consommation. Les espaces improductifs qui leur servent de parcours se verront chargés d’une rentabilité certaine dans le cadre de loisirs rustiques.

Ces taureaux de race Camargue n’ayant qu’une utilité marginale, n’étaient tolérés que parce qu’ils étaient associés à des espaces qui n’avaient eux aussi que peu de rentabilité agricole : sansouires* et marais.

   *Les sansouires apparaissent dans les zones de delta sous l’influence de la nappe d’eau salée. C’est un milieu limoneux stérile couvert d’efflorescence saline, inondable, recouvert de salicornes, de soudes et de saladelles.

                                 Soude.

… à suivre.                                                                                  

                                                                                            

                                                                                       Gilbert LAMARQUE

 

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Voeux 2019

Publié le par Cositas de toros

Voeux 2019

     A vous, nos abonnés, nous présentons nos meilleurs vœux de bonheur, santé, réussite et amour. Nous espérons que vous continuerez à nous suivre fidèlement, nous vous promettons de persister sur le chemin qui est le notre tout en essayant d' améliorer et de diversifier nos publications.

Bonne année à vous tous et  a l'anade pruchène.

                                             Gilbert LAMARQUE / Patrick SOUX

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Joyeux Noël

Publié le par Cositas de toros

 

                          Nous vous souhaitons de très joyeuses fêtes de Noël.

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CHEZ NOS VOISINS ET AMIS BÉARNAIS

Publié le par Cositas de toros

CHEZ NOS VOISINS ET AMIS BÉARNAIS

Conférence au Club Taurin Joseph Peyré de Pau, 7 décembre.

 

       Le CTJP invitait le torero de plata,

                                              Manolo de los Reyes,

à la Grange du château d’Idron. La conférence était animée par le rayonnant duo Miguel Darrieumerlou / Jean-Louis Haurat sous l’œil bienveillant du président Alain Lamarque.

 

Une quarantaine de socios  avait répondu à l’invitation, et c’est après le quart d’heure béarnais que l’intérêt se porta sur l’invité de la soirée.

 

Une précision : nous l’appellerons Manolito car son père, torero originaire de Sanlúcar de Barrameda, apparenté à José Luis Parada et Marismeño, porte le patronyme de Manolo de los Reyes. L’Andalou monte dans "le grand Nord" pour toréer… et n’en redescend pas. Il prit l’alternative à Tolosa des mains de César Girón, le 24 juin 1973.

Manolito donc, est connu de tous, toréant souvent dans le Sud-Ouest mais "payant ses impôts en Espagne !" Né au sud de Pampelune, près de Tudela, proche des Bardenas, dans un village où Manolo père dirigeait l’école taurine de Navarre, il reçut sa première rouste à 4 ans devant une vache "immense". Il fréquentera le collège et chaussera les crampons en junior au club de football de Pampelune, l’Osasuna. Il s’essayera occasionnellement comme recortador.

A la table familiale de nombreuses cuadrillas étaient invitées, ce qui fit songer à sa mère : "pourquoi ne pas devenir banderillero ?"

Il débuta tardivement dans les ruedos à 21 ans car, dit-il, il ne possédait pas suffisamment de technique pour évoluer comme novillero. Il s’habille de lumières pour la première fois lors d’un festival en 1996, le 5 août dans un pueblo de Navarre. Tercero de banderillero, il apprend sur le terrain la délicate technique de la puntilla. Il exerce 2 ans en non piquées, 2 ans avec Alberto Martín, jeune novillero puis est au service du torero natif d’Estella, Francisco Marco. Il foula le sable brûlant de Pampelune pour son deuxième exercice à ce niveau !

Il occupe également la fonction de doblador dans ces mêmes arènes de Pampelune. L’encierro se terminant par l’entrée des toros dans la plaza, il est chargé de faire rentrer au plus vite les cornus dans le couloir menant aux chiqueros. Cette tâche importante et délicate est réservée aux professionnels. Il déclare avoir couru une seule fois l’encierro.

22 ans de profession… "À chaque fois que je m’habille de lumières pour un torero, un novillero, c’est un cadeau". Et il prend aussi un énorme plaisir à accompagner un débutant.

Lorsqu’il pose les bâtonnets, il est reconnu comme celui qui part en marchant vers le toro et plante la paire face au frontal… de bonnes jambes ne suffisent pas !

Souvenirs…

Une grande paire en 2018 à Mont-de-Marsan devant un Dolores Aguirre au côté de Juan Leal, sachant que la veille, il avait été mis en échec par un La Quinta. Il n’a pas laissé le doute s’installer.

Le pire, cette triste tarde d’Aire-sur-l’Adour le 17 juin 2017 où il porta avec Thomas Dufau, Ivan Fandiño jusqu’aux portes de l’infirmerie. C’est ainsi qu’il entendit le dernier mot du maestro à son encontre : « Merci ».

Son actualité présente : tienta avec Paulita chez Santafé Martón. À l’inter-saison, toreo de salon le matin, footing un jour sur deux l’après-midi. Il s’entraîne de salon à Arnedo en compagnie de l’enfant du pays, Diego Urdiales et de Tomas Campos.

Cela reste toutefois la période basse d’entraînement jusqu’au 6 janvier, "Les Rois", fête importante chez nos voisins espagnols.

Il reconnaît posséder une grande connaissance des toros et savoir les juger rapidement. Manolito, banderillero précieux.

Sa carrière compte pas moins de 1100 occasions où il a revêtu l’habit de plata, 61 fois cette temporada, tous spectacles confondus !

A la question des mano a mano et des solos qu'il goûte peu, il déclare que ce sont des spectacles qui auraient un sens uniquement dans les arènes de 1ère catégorie. Il faut de la competencia pour un véritable mano a mano. Et non aux figuras dans les plazas de 2ème et 3ème catégories.

Pour conclure, le temps passant et les questions fusant, Manolito souhaita aborder la situation actuelle de la fiesta.

Comment faire pour que les gens reviennent aux arènes ? De nombreux problèmes politiques émergent en Espagne, situation compliquée car chaque région fait son règlement, chaque région connaît un parti abolitionniste… Manolito souhaite revenir pour continuer cette discussion car le sujet le préoccupe.

Il serait aussi intéressant de parler de l’avenir de la corrida non pas seulement du point de vue politique mais également vu au sein du mundillo. La politique concerne surtout le territoire espagnol, le mundillo et ses exigences nous concerne tous.

 

     L’heure tardive et la soupe fumante nous réunirent autour des tables bruyantes mais non dépourvues de convivialité.

Un grand merci pour cette soirée au CTJP,  à son sympathique président ainsi qu’à toute sa cuadrilla.

A bientôt dans le Béarn.

                                                                                                 Gilbert LAMARQUE

 

CHEZ NOS VOISINS ET AMIS BÉARNAIS
CHEZ NOS VOISINS ET AMIS BÉARNAIS
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