BILBAO. ASTE NAGUSIA
Les combinaisons des cartels et les programmations de cette année m'ont, hélas, permis de me coltiner des ersatz de bovidés : Garcigrande/ Domingo Hernandez, Victoriano del Rio, Puerto de San Lorenzo pour conclure parcimonieusement avec Miura!
Dans l'enceinte du toro bravo, c'est un comble!
Côté soleil, même s'il fut chiche ces derniers jours, la belle ville de Bilbao et ses richesses.
Je vous avoue avoir longuement gratté le sable et effectué le tour du ruedo maintes fois avant de plonger la plume dans l'encrier.
Le jeudi 24 Août, un peu plus d'une demi-arène sous un plafond bas.
Le Garcigrande (1) et les 5 Domingo Hernandez (suivants) bien présentés, plutôt compliqués, faibles, de peu de charge. (Quelques lueurs chez le 3 et le 4).
El JULI essuya les trilles adoucis de quelques palmas sur l'unique Garcigrande après un "julipie" dans l'épaule. Sur son second, il pesa sur...le public. Mamie "Gaufrettes" aime le JULI, pas moi. Une demie en "julipie" moins accentué, suivie d'une entière de côté et en arrière, descabello. Salut avec quelques protestations.
Alejandro TALAVANTE fut sérieux au premier Domingo : main basse, belles séries de naturelles. Salut après entière. Parcelito ne l'inspira pas. Après brindis au public (?) trois coups de torchon, une entière caìda, descabello, bronca.
José GARRIDO fut bien sur la gauche avec Treinta y Siete, de belles liaisons, terminant en derechazos et molinete. Salut au tiers après avis. El de Badajos fut applaudi au capote à la reception de l'ultime. Mamie "Gaufrettes" aime GARRIDO, moi aussi. Il se cramponna mais se méfia du paroissien peu catholique qu'il occit d'une entière de côté. Silence.
Ce n'était pas "le canotier sur le côté..." cet après-midi mais les épées, toutes !
Le sirimiri a crachouillé à 21h30, mais à cette heure, c'était vino y tapas.
Vendredi 25. Tarde Real.
6 Victoriano del Rio à la belle carrosserie (Porsche Cayenne) et à la cylindrée (Fiat 500), capot ouvert. Des toros, ça ?
La journée des Rois et des dupes devant 3/4 de plaza.
Le Roi émérite JUAN CARLOS Ier de BORBÒN y BORBÒN dans sa loge recevant le brindis du Roi de Chiva (ovation et sifflets !) puis celui (long) de CAYETANO, descendant de la dynastie ORDOÑEZ et enfin, le troisième (modeste) du petit plébéien Ginès MARÌN. La reseña pouvait se terminer ici.
PONCE : pas de toro, pas de faena (comme les bras et le chocolat). Arrastre sifflé. Brindis au public (le peuple, enfin !) avec Ebanista, 585kg de faiblesse. De belles séries des deux bords sans aucune émotion, Enrique de plus en plus cabotin, (je vous passe les détails) et...la puerta grande s'ouvre.
CAYETANO montra beaucoup d'envie. Il souhaita banderiller avec les bâtonnets aux couleurs de l'Espagne. Madre mià ! Manifestation publique, la plèbe se soulève. Retour à la barrière du fils cadet de PAQUIRRI. Joselito RUS et IVÀN GARCÌA (superbe paire) ont salué. Début de rodillas, des postures, aucun effet. Deux dynasties, le Bourbon à l'étage qui applaudit, et le Rondeño sur le sable qui "s'autosatisfactionne". Pétition, salut du centre. Peut confiant, reculant sans cesse devant le 5ème, Dulce, CAYETANO lui loge 3/4 d'acier après pinchazo. Silence.
Ginès MARÌN, l'enfant du peuple salut après la mort du 6ème, Pudoroso, le seul qui infligea un batacazo à la cavalerie BONIJOL. (Batatero eut la corne droite sectionnée dès son entrée, merci peon). Ginès clôtura la tarde avec le sobrero negro de 563kg.
"Noir c'est noir, il n'y a plus d"espoir..." Le negro mulato sortit dans la grisaille du soir. Nous sommes vaincus. Lui aussi, pôôôvre animal, faible jusqu'au bout du poil. Torero ou infirmier ? Docteur GINÈS ou Mister MARÌN ?...musique pour réveiller les morts. Voltereta sans suite, la musique continuant. Une entière jusqu'au poignet. Oreille.
Deux rois, l'un "jubilado" et l'autre toujours en activité dont le règne durera autant de lustres que le premier. L'enfant de Chiva, PONCE Ier déroulant cape et muleta devant des fantômes. On a le droit d'aimer.
Samedi 26. Le calice jusqu'à la lie (hallali ?).
3/5ème d'arène sous les nuages à la couleur du ruedo. 6 Puerto de San Lorenzo, 6 noirs décaféinés, desiguales de hechuras, sans caste, souvent sosos, faibles.
Enrique PONCE (ténèbres et or) initia une faena précieuse après deux rencontres chevalines à pas feutrés de son premier "opposant". Salut au tiers. Malaguito, son second aussi faible. El de Chiva nous infligeant des postures de défi (?) devant le vide sidéral. Silence. Arrastre sifflé.
Diego URDIALES (vert chêne de Guernica et or) ne put guère alimenter son trasteo devant un animal faible, avançant sans cesse au pas (andarìn), aucun enchaînement possible. Belle estocade entière qui fit tomber un trophée. Le suivant, Caraseria refuse la 2ème pique puis va la subir sur le piquero de réserve. Volées de sifflets, le bicho est bancal. Pitos à l'arrastre. Silence pour le riojano.
ROCA REY, le moderne (coquelicot et or) tua d'une entière le 3ème, invalide. Silence. Après brindis au public, il a su tirer bénéfice de la charge de l'ultime...jusqu'aux fléchissements. Terminaison incimiste. Une épée en place, oreille et forte pétition de la seconde.
Cette tarde avait débuté par une minute de silence à la mémoire du maestro d'Albacete, Dàmaso GONZÀLEZ (1948-2017).
Dimanche 27. Ultima de las corridas generales.
Nuages après averse. Un public clairsemé : 1/4 d'arène. Inquiétant.
6 Miura bien présentés, encastés, au jeu varié, nobles mais souvent accusant une certaine faiblesse. Le 2 et le 6 sortirent du lot.
Jimenez FORTES : une série à gauche. Peu mais bien. Une entière caìda après pinchazo. Salut au tiers. Au quatrième, nous assistâmes à une suerte de banderilles déplorable. Limite invalide, le temps semble long. Trois coups d'estoc, un descabello, un avis et silence. Arrastre sifflé.
Juan LEAL, seul français des cartels jouait une carte importante. Souvent bousculé, il s'arrima avec courage. Mais le courage ne suffit pas. Face au 5ème, il commença sa faena de rodillas, au centre (il avait auparavant démarré la première par une passe inversée). Juan en mode Juan LEAL. Il déclencha la musique après quelques bonnes passes mais aussi des coups de flanelle intempestifs. Il ne maîtrisait plus rien et se mit entre les cornes et multiplia les pas en arrière. Vuelta après entière (2ème envoi) en se jetant dans le berceau. A son premier Miura à la charge courte, un peu trop confiant, il subit une voltereta et termina sur un mouchoir de poche à deux doigts des cornes. Media en place, efficace. Vuelta après pétition.
Juan a laissé une bonne impression au public bilbaino.
Marco LEAL et M. de los REYES avaient salué au 5ème.
ROMÀN profita du noble 6ème qui transmettait sur les deux rives permettant de belles séries. Du bon chez ce sympathique garçon qui nous gratifia d'une estocade grandissime qui décrocha l'appendice. Cet exemplaire de 657kg fut le meilleur au cheval et il fut applaudi à l'arrastre.
Au 3ème, quelques pinceladas de muletazos. Entière, salut au tiers.
Ce jeune torero est intéressant.
A la pique, 12 rencontres, le minimum.
Les prix de mes billets ont baissé de 8%; c'est à noter.
Un hommage à FANDIÑO au musée de Vista Alegre. Un espace lui est consacré avec photos et un habit de lumières bleu marine agrémenté de croix basques. Une expo de photos est accrochée dans le salon de réception attenant.
Triste Aste Nagusia. Espoir pour 2018 ? Attendons. "En toute vie, l'espoir /mieux vaut un chien vivant /qu'un lion mort".
Gilbert LAMARQUE