Météo du jour
Ou météo des humeurs…
MONT-DE-MARSAN
On a bouclé le mois de janvier à la préfecture landaise par une conférence de presse où l’annonce de la Commission taurine extra-municipale a quelque peu surpris l’aficionado, d’autres s’en réjouiront : la prochaine alternative du localYon Lamothe, « alternative de luxe » est-il précisé. Soit. Côté toros, les inévitables Garcigrande, côté piétons, le bouillant parrain Andrés Roca Rey et le futur grand – par la classe – du tolédan Tomás Rufo.
Une remarque, tout de même, la nouvelle a surpris, n’est-ce pas un peu prématuré ?
Mais l’envie n’attend pas… et de Tartas à Madrid, le Landais a quelques atouts. Sa saison 2022 fut copieuse, 24 paseos, il effectua sa présentation à Madrid à la Feria de Otoño, saison abondante mais peu flamboyante.
D’autres auront attendu bien longtemps. Maxime Solera contraint de repousser l’échéance à cause de la pandémie. N’oublions pas que le phocéen devait recevoir son doctorat des mains de Rafaelillo devant des… Miuras ! La seconde occasion lui est proposée à Arles avec un cartel tout autre : les toros de La Quinta et Maxime aura le seul luxe de recevoir cette alternative des mains de Morante de la Puebla en présence de Pablo Aguado.
Et que dire de Dorian Canton qui "prit l’eau" à Bayonne le 27 avril 2019. Son alternative ayant été annulée en raisons des fortes pluies qui tombaient sur Lachepaillet.
Le jeune béarnais prendra bien l’alternative, dans le cadre des arènes de Villeneuve-de-Marsan, le 6 août. On changea de catégorie devant l’insistance précipitée du torero. Le futur matador prendra le Graal des mains de Ruben Pinar, en présence de Thomas Dufau. Pressé, Dorian n’attendit pas une opportunité plus prestigieuse.
Villeneuve, dans l’histoire de la tauromachie, épingla sa première alternative. Jacques Grué se frotta les mains, et c’est bien.
Croisons les doigts pour que cette alternative montoise puisse se dérouler sans embûches. Tous les signaux semblent au vert.
Seule la courte carrière de novillero rapproche Dorian de son cadet, Yon. Dorian Canton eut un été 2022 où il émergea ; les spécialistes le qualifièrent de « très bon » : la faim fit sortir le loup du bois – on note la présence de l’ours en Béarn…
Yon Lamothe est né sous une bonne étoile. Le talent suffit-il ?
Quoiqu’il en soit, il rejoindra sur la liste des matadors de France, Pierre Cazenabe "Felix Robert", le premier torero français d’alternative, autre Tarusate né le 14 avril 1862 à Tartas, ! Et sauf erreur de ma part, Yon sera le 71e torero d’alternative français¡Olé!
DU PASSÉ , FAISONS TABLE RASE
À l’heure où l’âge de la retraite est remis en cause et nous envoie sur le pavé, les anciennes stars du ruedo n’en finissent pas de réapparaître ou du moins réapparaîtront durant la saison.
Pour détruire un immeuble ancien style du XVe siècle qui n’est pas aux normes, est anti-écologique et en plus, est plus cher à rénover qu’à démolir pour construire du neuf. Autant dire que nous sommes condamnés à supporter les vieilles gloires sur le retour à moins que nous agissions par la manière forte…
BÊTE À BOUFFER DU FOIN...
Et bien, non, bête à bouffer des insectes remplacera d’ici peu, bête à bouffer du foin.
En effet, dès le 24 janvier, c’est fait, pourront être farcis avec de la « farine de grillons » : les biscuits les petits pains, les barres de céréales, les pizzas, les sauces, les produits transformés à base de pomme de terre, les plats préparés avec des légumineuses ou des légumes, les soupes, les confiseries au chocolat, les préparations de viande, etc. Du grillon ? Quelle idée ! Mentionné sur l’étiquette : « poudre d’Acheta domesticus (grillons domestiques) – mais que dira la SPA ? – partiellement dégraissés… dégraissé le mamouth, mais le grillon ! ?
Aymeric Caron, être cher à nos yeux, n’en finira plus de dévorer… les étiquettes poussant le cady. Après le criquet migrateur et la larve de scarabée Molitor, appelé aussi « vers de farine », le grillon domestique – à quoi ressemble le grillon sauvage ? - est le troisième insecte autorisé en trois ans dans l’alimentation par l’Union Européenne. Avant de crier « vive l’Europe ! », pensons à ce pauvre député qui n’en pourra plus de déchiffrer les étiquettes, passant son temps ô combien précieux au fond de la supérette sachant que onze autres candidats sont dans les cartons. Une véritable , entreprise de destruction, le nouveau filon pour soustraire l’aficionado à d’autres fâcheries, en effet, le temps va manquer à Aymeric Caron pour (re)partir en croisade contre la corrida.
Les mouches ont changé d’âne ! Mais le pire est à venir… pour tous !
Gilbert Lamarque
GARLIN,BRUNO ALOI
BRUNO ALOI
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Nos amis de la Peña Taurine de Garlin ont invité le jeune mexicain Bruno Aloi pour sa présentation sur le sol français.
Il fera ses premières armes en matinée lors de la Fiesta Campera du dimanche 2 avril, il en découdra avec l’Espagnol Jorge Molina, (il sera le samedi 27 mai à la Feria de Vic), dernier vainqueur de l’Alfarero de Oro à Villaseca de la Sagra.
Il est toujours intéressant de venir découvrir de jeunes espoirs de la toreria. L’aficionado fidèle aux arènes béarnaises, aura quelque bénéfice à venir découvrir ce jeune sud-américain à l’occasion de la 21e Journée Taurine de Printemps.
Il est arrivé en Espagne, la pandémie faisait fureur, pour s’entraîner dans le pays afin d’y accrocher de bien meilleures perspectives. Il devient l’élève de l’école de tauromachie de Navas del Rey dans la Communauté de Madrid.
Il débute en non piquée le 8 mai 2022. Il s’impose rapidement comme torero acquérant une personnalité dans un style basé sur le naturel pourvu d’une grande dose de courage.
Il hérita de la passion du toro par son père, ancien torero. Le grand-père est également employé à la ganaderia de Rancho Seco*, Bruno connaît les tentaderos.
Juillet 2020, le garçon s’installe définitivement en Espagne continuant sa formation à Navas del Rey avec ses professeurs, Alberto Aguilar et David Adalid. En tant qu’élève de l’école, il participe au IIe Bolsín de Cariñena en février et mars 2022 ; Il en sort finaliste et obtient la troisième place sur un total de 65 participants.
Il intervient à l’occasion de plusieurs tientas chez Lisardo Sánchez, Rehuelga, Alcurrucén, etc. Il combat régulièrement des erales et utreros à huis clos et à déjà tué des toros de quatre et cinq ans.
Il termine sa dernière temporada avec dix-huit novilladas non piquées, San Adrián(Navarre), Aldeanueva de Ebro (La Rioja), ouValdetorres de Jarama (Madrid). Le résultat est spectaculaire. Pas moins de 41 oreilles et 5 queues , et un engagement durant l’hiver qui lui fit traverser l’Atlantique pour la Feria d’Aguascalientes, chez lui au Mexique.
Les aficionados français seront témoins des premiers pas de Bruno Aloi avec les chevaux.
Nous souhaitons au torero mexicano de suivre les pas de son jeune aîné, Isaac Fonseca de Morella (Mexique) qui accomplit son rêve de torero prenant l’alternative à Dax le 11août 2022, Isaac confirmera à Madrid le 15 mai aux côtés d’M. Á. Perera et Á. Téllez. C’est ce que nous pouvons souhaiter à Bruno Aloi.
Il fera sa présentation avec picadors à Garlin. Puisse, la terre béarnaise lui offrir la réussite¡suerte torero!
Gilbert Lamarque
*Rancho Seco, l’élevage des sœurs González y Carvajal à Tlaxcalan créé le 17 février 1922. Un des élevages les plus importants du Mexique. Il est d’une valeur génétique et animale énorme. Ne comptons pas les croisements et rafraîchissements sanguins. Nous y trouvons du Marqués de Saltillo, Murube, des étalons de Santa Coloma issus de l’élevage de José Luis Buendía, des vaches et toros de Fermin Bohórquez…
SAN ISIDRO, LE GRAND BLUFF
LE GRAND BLUFF
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Bientôt, les cartels de la Feria de Madrid seront livrés à Noël.
Sans surprises, on assure et on cadenasse. Du quadruple passage d’Emilio de Justo, ajoutons les triplés de Morante de la Puebla, Roca Rey, Alejandro Talavante, El Juli, le mal aimé de Las Ventas ainsi que les doublons de Manzanares, Paco Ureña et le Castella nouveau.
Doubleront également, mais nous ne sommes pas sous les mêmes latitudes, Román, Diego Urdiales, Uceda Leal, Fernando Robleño, Daniel Luque (!), Pablo Aguado, Ángel Téllez, Ginés Marín et Francisco de Manuel… et les cinq vainqueurs des 18 et 25 juin, qui doubleront ou tripleront, etc.
Le soit-disant "Mundial de las figuras" et son train de "sénateurs" dont Manzanares détient la présidence… Quant aux autres, l’escouade des sans grades, les humbles, les lampistes n’ont plus à batailler que pour des queues de cerises, à Valence, au printemps, mais à quoi bon ? C’est bouclé !
Celui qui brillera au printemps sera oublié dès l’assemblage des futurs cartels. La mémoire flanche dans le milieu !
Madrid, les toreros les plus importants, les ganaderias les plus importantes, mais aussi les meilleurs rejoneadores, les meilleurs novilleros, et quelques alternatives bien négociées…
Dans la marée Domecq, les coquilles de noix, Martín, Adolfo et Victorino ainsi que le pavillon Escolar. Vive la variété du casting !
Cette année, on chôme le lundi, c’est la nouveauté, exceptée le jour du saint patron, le 15 mai.
Aucun nouveau nom, rien. López Simón qui passa à cinq reprises par la Grande Porte de Las Ventas, déçu, écœuré par le système vient d’annoncer sa retraite prématurée. Á quoi cela sert-il de se jouer la vie, demandez à Escribano (beaucoup) ou Juan Ortega (peu), absents notoires. Pourquoi tous ces titres, prix, récompenses, concours, coupes Chenel et Cie ?
Pour le rejon, actons le retour de Diego Ventura mais sans la présence, le même après-midi, de Pablo Hermoso de Mendoza. Frustration. Ces deux-là s’évitent, l’un plus que l’autre.
Les meilleurs de l’escalafón sont présents . Que voulez-vous de plus ? C’est avec supplément.
Voici le programme :
Goyesca du 2 mai :Valdefresno pour José Ignacio Uceda Leal et Fernando Robleño mano a mano.
Mercredi 10 : La Quinta pour El Juli, Roca Rey et Álvaro Alarcón qui prendra l’alternative.
Jeudi 11 : Garcigrande pour Morante de la Puebla, Emilio de Justo et Tomás Rufo.
Vendredi 12 : Juan Pedro Domecq pour Daniel Luque, Ángel Téllez et Francisco de Manuel.
Samedi 13 : Giomar Cortés (2) pour Diego Ventura, et Montalvo (4) pour Paco Ureña et Ginés
Marín.
Dimanche 14 : José Escolar pour López Chaves, Fernando Robleño et Gómez del Pilar.
Lundi 15 : El Parralejo pour Miguel Ángel Perera, Ángel Téllez et Isaac Fonseca (qui confirme).
Mercredi 17 : novillos de Los Maños pour Diego García, Christian Parejo et Marcos Linares.
Jeudi 18 : Alcurrucén pour Morante, El Juli et Tomás Rufo.
Vendredi 19 : Jandilla pour Sébastien Castella, J.M. Manzanares et Pablo Aguado.
Samedi 20 : El Capea pour Diego Ventura, Leonardo et Duarte Fernandes (qui confirme).
Dimanche 21 : Fuente Ymbro pour El Fandi, Juan Leal et Leo Valadez.
Mardi 23 : novillos de Montealto pour Jorge Martínez, Jorge Molina et Sergio Rodríguez.
Mercredi 24 : Luis Algarra pour El Payo, Francisco José Espada et Román.
Jeudi 25 : Puerto de San Lorenzo pour Manzanares, Emilio de Justo et Roca Rey.
Vendredi 26 : Victoriano del Rio et Cuvillo pour M. Á. Perera, Alejandro Talavante et Ginés
Marín.
Samedi 27 : El Pilar pour Diego Urdiales, Pablo Aguado et Francisco de Manuel.
Dimanche 28 : Adolfo Martín pour Fernando Robleño, José Garrido et Román.
Mardi 30 : novillos de Fuente Ymbro pour Victor Hernández, Álvaro Burdiel et Lalo de Maria.
Mercredi 31 : Santiago Domecq pour Fernando Adrián, Arturo Saldivar et Álvaro Lorenzo.
Jeudi 1er juin : Alcurrucén pour Diego Urdiales, Talavante et Daniel Luque.
Vendredi 2 : Toreros pour Uceda Leal, Morante et Castella.
Samedi 3 : Bohórquez pour Pablo Hermoso de Mendoza, Lea Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza.
Dimanche 4 : Victorino Martín pour Emilio de Justo, Paco Ureña, mano a mano.
Dimanche 11 : (corrida in memoriam) Victoriano del Rio pour El Juli Talavante et Roca Rey.
Dimanche 18 ; (corrida de beneficencia) Victoriano del Rio (3) et Domingo Hernández (3) pour Emilio de Justo et deux vainqueurs de la Feria.
Dimanche 25 : Conde de Mayalde pour trois vainqueurs.
Les toros de Victoriano seront présents le 26 mai, le 18 et le 25 juin. Alcurrucén le 18 mai et le 1er juin.
Les Français Sébastien Castella, Juan Leal et Lea Vicens seront au cartel dans les rangs supérieurs. Les novilladas nous offrent, Christian Parejo (Chiclanero-Biterrois) et le Nîmois Lalo de Maria qui tenteront de s’illustrer.
En résumé, nous nous contenterons des meilleurs de l’escalafón encore et toujours en négligeant l’avenir sur lequel les fondations instables auront été bâties par des retraités voire quelques vétérans. Tiens, El Cid n’apparaît pas dans les cartels !,
Juan Ortega, Adrien Salenc, le miraculé Manuel Diosleguarde, Sánchez Vara, Damián Castaño iront-ils à Las Ventas en cours de temporada ?
Le "cas" Alvaro de la Calle sera-t’il reconduit comme sobresaliente ?
La empresa de Las Ventas, Plaza 1, a une mémoire de rouge-gorge.
Saint-Martin-de-Crau le 22 avril et Céret le 16 juillet l’ont mis à l’affiche.
Le Conseil taurin de la Communauté de Madrid a approuvé ces "combinaisons". Les cartels de l’esbroufe épatent le quidam, l’aficionado quant à lui n’a plus qu’à manger son chapeau.
Les cartels seront officialisés le 1er février. D’ici-là, rassurons-nous aucun changement ne viendra ternir la douce quiétude de Plaza 1 même pas une émeute, une douce sédition, voire une petite agitation. Non, on taille dans la froideur du marbre.
Gilbert Lamarque