Olivier Martin fut l'un des premiers éleveurs du Sud-Ouest à ouvrir la voie du toro brave sous le contrôle de la famille saint-severine Crabos. L'élevage quitta les terres basques pour les terres arlésiennes, acheté par la famille Fano. Acquis dans les années 1990 au maestro Antonio Ordoñez, les origines d'El Palmeral sont Conde de la Corte / Atanasio Fernández, un encaste en voie de disparition. Juliette Fano acheta l'élevage en 2010... et Olivier Martin la racheta avec toujours ce même sang rare.
C'est volontairement que ce bétail n'est pas "sorti" depuis de longues années, privilégiant beaucoup de soins à la génétique. C'est à Saint-Sever, ce n'est pas anodin que nous saluerons le retour d'El Palmeral le dimanche 13 octobre aux arènes Henri Capdeville à l'occasion d'une novillada non piquée marquant le 40e anniversaire de la Semaine Taurine et Culturelle.
Gilbert Lamarque
Lundi 7 octobre à 20h15 au Cinéma Media 7, soirée cinéma gratuite pour le film consacré au torero français Nimeño II. Après le film, vous pourrez échanger avec le réalisateur, François de Luca ainsi qu'avec l'un des auteurs, Jean-Charles Roux, de la biographie de Christian Montcouquiol, torero qui a indéniablement marqué les aficionados français.
Premier "évènement" de la Feria des Vendanges : Lalo de María reçoit l'alternative.
Depuis ses débuts avec picadors, il a totalisé trente-six novilladas, (France et Espagne), jusqu'au 1er septembre, dernière novillada en Navarre à Peralta. Les autres ont eu lieu en Colombie et au Mexique où il a toréé à quatre reprises. Aujourd'hui beaucoup de ces jeunes toreros prennent l'alternative après une vingtaine de contrats. Hier, on en comptabilisait une bonne cinquantaine, mais c'était avant.
Samedi 14 septembre. On annonce partout "l'alternative triomphale" pour Lalo. Nous mettrons un bémol. Nous sommes en terre nîmoise où les présidences n'ont guère réagi aux critiques dues au triomphalisme d'après Pentecôte !Le sympathique 74e matador français de toros n'est en rien responsable de cette nouvelle inflation : deux oreilles(1 et 1). Un bajonazo au toro d'alternative, du fer de Vegahermosa , soit, mais une oreille au 6e Jandilla sans aucune passe main gauche, la muleta arrachée à plusieurs reprises (il fallait aussi lutter contre le vent violent), un pinchazo et une épée tombée. Non, pas dans une arène de 1ere catégorie !
Sortie triomphale prévisible, mais celà n'enlève rien au jeune matador pétri de qualités et à la personnalité bien marquée.
BILBAO
Tras los montes, le festival de Bilbao.
Encerrona de Borja Jiménez à Vista Alegre le 13 octobre. Six toros de Zalduendo (il faut bien les fourrer quelque part). Le Club Taurin de Bilbao organise la 67e édition de ce festival dont les bénéfices sont destinés à la Santa y Real Casa de Misericordia de Bilbao.
Borja Jiménez est le triomphateur de la Semana Grande 2024 (3 oreilles, toros de Fuente Ymbro). Il combattra, seul, les Zalduendos, fer décasté de l'empresa BMF, Baillères qui se débarrassera de six ruminants (gratuits). Cela fera de la place dans le campo et au prix du pienso...). "Soñar est-t'il écrit sur l'affiche !... Il semblerait que l'on s'avance vers une forte désillusion et un ennui certain.
Celà semble fumeux, assez incompréhensible. Si je pouvais me tromper !
Un bénéficiaire, la Casa de Misericordia, et l'affiche est des plus moches.
"Les circonstances et mon moral n'ont pas pu surmonter ce qui aurait pu être une saison historique", écrit le torero dans un communiqué. Il a annoncé ce mardi 10 septembre "qu'il quittait la tauromachie pour une durée indéfinie" et "très attristé après quelques années de sacrifices au plus beau métier du monde."
Selon le quotidien ABC, c'était une idée qui trottait dans la tête de Román ces dernières semaines, qui, au cours de sa première année comme torero avec picadors, s'était issé parmi les plus hauts de l'escalafón avec une vingtaine de novilladas et dix-sept pavillons coupés.
Cependant, malgré cette première saison réussie, le jeune novillero a décidé de quitter les ruedos remerciant dans sa communication le "soutien inconditionnel" reçu par les afocionados de Cordoue et par son apoderado Carlos Zuñiga.
"Je n'ai jamais rêvé que je pourrais atteindre ces taux d'intérêt, et encore moins que le moment viendrait d'exprimer dans ces lignes l'immense douleur que je ressens si prématurément, mais les circontances et mon moral n'ont pas pu surmonter ce qui aurait pu m'arriver. C'était une saison historique", a-t'il commenté.
La nouvelle est un peu froide pour toutes les attentes qui avaient été suscitées il y a quelques années à Cordoue avec la personnalité de Manuel Román après un parcours imbattable de torero sans picadors où nous l'avions découvert à Bougue à l'occasion du Bolsín 2022. "Manuel Román Alvarez fut la cerise sur le gâteau. Le jeune cordouan, pour ce 26e Bolsín, dans un ultime duel avec Tristan Barroso, afficha son toreo rafiné aux saveurs andalouses. Il recueillit quatre pavillons des bons et nobles erales de Jean-Louis Darré (Camino de Santiago), bien présentés, un lot en pointes". Cositas des 9/05/22, 8/03/23 et 28/03/24.
Le cordouan est en tête de liste des toreros qui ont suscité la plus grande demande en 2024 avec Marco Pérez, Javier Zulueta et Jarocho. Parmi les 112 novilleros actifs qui existent aujourd'hui, seuls les trois mentionnés sont apparus plus souvent que celui de Cordoue dans le circuit. Début septembre il a terminé ses dix-neuf contrats avec un total de dix-huit oreilles et est sorti a hombros à six reprises. Depuis son début, le 28 février à Andujar (Jaén), le torero puntero a foulé les arènes françaises d'Arles, Nîmes et Soustons.
Notons que ce samedi, il a réalisé sa dernière apparition à Navaluenga (Álava). Il comptait combattre à Arganda del Rey (10/09), Burgohondo (17/09), Arnedo (18/09) et Úbeda (29/09), prévoyant une fin de cycle proche de la trentaine de contrats. Las, ses problèmes et difficultés, pire qu'une cornada, ont eu raison de lui.
Cependant c'est une annonce bien surprenante en espérant que le temps aligne les planètes, n'a-t'il pas écrit, "pour une durée indéfinie" ? Gardons l'espoir mais ne soyons pas égoïstes et souhaitons-lui un bon rétablissement loin des ruedos.
Lassitudes et complications mentales évoquent aussi les problèmes d'un certain de La Puebla del Río. Morante coupe définitivement la saison et ne sera pas présent à la Feria de San Miguel... tandis qu'un certain Ponce prolonge en Amérique du Sud ! Inusable Enrique !
Le député européen fraîchement élu le 9 juin, Alvise Pérez, insiste sur le fait qu'il ne soutiendra pas un "spectacle" de "mauvais traitements".
Le leader de la plateforme Se Acabó la Fiesta (SALF), a voté au Parlement européen contre l'octroi de subventions européennes au taureau de combat, estimant que l'argent public ne devrait pas être alloué à un spectacle de "brutalité, cruauté et torture animale", comme la corrida.
C'est ainsi qu'Alvise Pérez l'a expliqué dans un communiqué dans lequel il a confirmé cela lors d'une réunion de la Commission de l'Agriculture au cours de laquelle il a voté en faveur de la suppression des subventions publiques pour les taureaux de combat.
Il reconnaît que sa position est différente de celle du PP et de Vox, mais il affirme qu'il ne lui semble pas juste de subventionner les corridas. "Pas un seul euro public pour un quelconque loisir fondé sur la cruauté envers les animaux", affirme-t'il.
En réponse à ceux qui le mettent en garde contre l'influence du taureau de combat dans la culture et l'élevage espagnols, le leader du SALF insiste sur le fait qu'il ne soutiendra pas "le fait de poignarder un animal qui souffre de manière brutale jusqu'à sa mort".
"Avec mon vote, vous ne comptez en aucun cas maltraiter les animaux, proclame-t'il. Vous voulez l'argent public spécifiquement pour un spectacle de brutalité, de cruauté, d'abus, de torture, de violence et de mauvais traitements contre un animal à des fins de simple divertissement et je n'en ai pas envie".
L'influenceur conspirationiste a fait une irruption inattendue sur la scène espagnole : SALF a obtenu 4,59 % des votes, installant trois députés européens. L'émergence à ce niveau a provoqué la stupéfaction. D'autant plus si l'on considère qu'il s'agit d'un mouvement électoral sans siège, sans militants et sans programme, né il y a seulement quelques mois sur les réseaux sociaux.
Alvise Pérez a surtout gagné parmi les jeunes. Né à Séville en 1990, il a commencé à s'intéresser à la politique à l'université.
Cette génération nous balayera en un rien de temps, le temps d'un tercio de varas administré à la mode du jour. Nous en sommes les responsables. Ce n'est pas un fait politique de la droite et de l'ultradroite. C'est une question d'éducation et d'un passage de témoin, mais ici au pays de la Fiesta nacional ! un comble. Considérons que la majeure partie des aficionados se répartissent dans la génération née entre 1945 et 1965, les baby-boomers, les passeurs de témoin; les générations suivante X, Y et Z partagent les références historiques et culturelles...hélas, plus aujourd'hui !
"La fête est finie" - "Se acabó la fiesta ! le ver est dans le fruit, fourbe. Aucun poison pour l'éliminer.