Á l’occasion du 50e anniversaire des arènes Maurice Lauche d’Aire-sur-l’Adour, la Junta des Peñas Aturines et l’Association Toros Aire ont décidé de proposer un programme taurin exceptionnel le samedi 18 Juin 2022 avec 2 corridas.
Á 11h, corrida de 4 toros de la Ganaderia Los Maños (origine Santa Coloma) et à 18h, corrida de 6 toros de Valdefresno de N. Fraile (origine Lisardo Sánchez et Atanasio Fernández).
Après son triomphe en 2021 devant l’excellente corrida de Valdefresno, le jeune torero local Dorian Canton sera bien entendu répété devant cette ganaderia.
Le reste du cartel sera prochainement annoncé.
Ce programme taurin sera complété par diverses manifestations culturelles sur 50 ans de tauromachie dans ces arènes.
Aire le 14 février 2022
PS. Dorian Canton sera dimanche matin à Arzacq pour la lidia complète d’un toro de 5 ans des frères Gallon, entrée gratuite dans le cadre de la journée taurine d’Arzacq.
"Partido de Resina", Villamanrique de la Condesa (Séville), le 28 janvier 2022
Partido de Resina
Reportage photos : Chantal Lafaye, Christian Sieuzac, G. Lamarque
Sur la route de la ganaderia, étape à Aznalcázar (Séville) où mourut José Sánchez del Campo "Cara Ancha", le 31 mai 1925, à l’âge de 77 ans. Il avait quitté le costume de lumières le 11 novembre 1894 et profita de sa "retraite" durant 31 ans ; pas mal !
C’est dans le village voisin de Villamanrique de la Condesa que naquit, le 22 octobre 1914, Pascal Márquez Díaz. Il prit l’alternative le 27 mai 1937 avec comme parrain, Luis Fuentes Bejarano et comme témoin, Domingo Ortega face aux toros de … Pablo Romero. Sans style mais courageux et volontaire, il meurt le 30 mai 1941, des suites de ses blessures reçues dans les arènes de Madrid, le 18 mai, victime de la corne d’un Concha y Sierra.
Au cœur d’une région, la Doñana, aux grands espaces de pins, marécages et agrumes, terres de maquis et de dunes, à une demi-heure de Séville, à deux pas de la plage de Matalascañas
du Rocío si cher aux hermandades andalouses, véritable village western andalou,
après une route droite comme un I, le chemin de Partido de Resina s’offre à notre droite.
Le calme domine, pas un bruit quand s’avance Joaquín Morera Garrido, le mayoral qui s’occupe quasi seul de la ganaderia. Vingt ans de maison pour Joaquín, dix comme vaquero, dix comme mayoral.
L’ancienne ganaderia de Pablo Romero avait été rachetée en 1997 à Jaime de Pablo Romero alors que le fer déclinait sérieusement. Un des élevages les plus anciens d’Espagne et dernier représentant de la race Gallardo. L’ancienneté à Madrid date, elle, du 8 avril 1888.
C’est, depuis l’achat, une SL dont le propriétaire, homme d’affaires qui n’est pas taurin est Antonio "Tico" Morales, le gérant est vétérinaire, métier fort précieux pour cet élevage, José Luis Algora. À cette date, la ganaderia prit le nom de la finca, Partido de Resina, nous rappelant qu’ici, des forêts de pins s’élevaient autrefois.
Le campo s’étend sur environ 400 hectares, ce qui en fait une finca modeste, où paissent 120 vaches,
les toros et les 4 sementales dont le 22 "Raito", le 35 "Sobrecargo", le 43 "Pañoleto".
"Pañoleto" a une histoire. Il avait été préparé pour Madrid mais avant l’embarquement, il subit les coups de ses congénères et en perdit l’œil gauche. Plus tard, il fut "tienté" et "indulté" par Esaú Fernández. Un œil pour une vie de reproducteur !
Une corrida de cinqueños est préparée dans l’espoir de combattre à Madrid. Les veedores sont venus… Trois autres de quatreños n’attendent plus que les acheteurs.
Aujourd’hui, les toros s’habillent d’une robe grise dans le type des cardenos de Saltillo… croisements probables dans les années 1920 mais jamais confirmés.
La finca souffre d’un manque d’entretien, tout semble condamné à l’abandon et nous en ressentons un certain malaise.
Si aujourd’hui, les toros à la devise bleu ciel et blanc semblent avoir retrouvé quelques forces perdues dans les années 80 et la bravoure au cheval, il manque encore la bonne agressivité et la bravoure à la muleta.
Il reste que ces toros sont mythiques, majoritairement cardenos, avec du trapío, bien armés, athlétiques, à la petite tête triangulaire. Un patrimoine génétique unique qui résiste mais pour combien de temps ?
... Et bien, à la Venta Mauro !
Prenez la route face à vous en sortant de la ganaderia vers Villamanrique, vous trouverez facilement au premier rond point, el restaurante Venta Mauro. Là, dans ce lieu andalou au petit air de Camargue, - Villamanrique n'est-elle pas jumelée avec Les-Saintes-Maries-de-la-Mer ? - les aficionados seront comblés par l'accueil, l'ambiance, la table et le décor taurin. ¡Olé!
PS. Vous trouverez les reportages complets sur Diego Ventura et les ganaderias de Santiago Domecq Bohórquez, La Quinta et Partido de Resina dans les n°s à venir de la revue Toros.
"Fuen La Higuera", Palma del Rio (Cordoue), 26 janvier 2022
La Quinta
Reportage photos : Chantal Lafaye, G. Lamarque
Les terres autour de Palma del Rio baignées par le Guadalquivir et le Genil sont couvertes d’une riche végétation où dans les champs fertiles sont cultivés agrumes, légumes, asperges, coton…
La finca est accueillante, ...
... les infrastructures sont nombreuses, l'arène de tienta magnifique flanquée d'une terrasse et d'un pavillon permettant de suivre les évènements à l'abri des intempéries, les peintures rutilantes.
Álvaro Martínez Conradi père et fils, Álvaro l'aîné et Pepe le cadet, possèdent le fer double C qui avait été fondé par son ancêtre Carlos Conradi en 1884 avec la quasi totalité du bétail de González Nandín, après avoir été acquis par de nombreux autres propriétaires tout au long du XXe siècle. C’est en 1992 que Martínez Conradi achète les droits de ce vieux fer, lui transférant le troupeau de La Quinta qu’il a formé en 1987 avec des vaches et sementales de Joaquín Buendía (pur Saltillo-Santacoloma). À force de travail, les bons résultats se sont multipliés comblant l’aficionado.
Concernant les années depuis 2010, notons le grand succès en 2013 à Istres où Juan Bautista a gracié "Golosino". À Arles, le même Juan Bautista coupe la queue de "Palomino" et Thomas Dufau gracie "Estornino" à Châteaurenard. En 2019 à Gijón, La Quinta reçoit le Prix du Toro le plus brave de la Feria. Les novillos se comportent fort bien à Roquefort en 2019 et 2021, (liste non exhaustive).
Six ans après avoir gracié "Golosino", Juan Bautista a acheté un lot de vaches du fer de La Quinta. Ce nouvel élevage installé à La Chassagne se nomme "La Golosina", bien évidemment.
Les critiques taurins du Sud-Ouest réunis à Aire-sur-l’Adour, le 17 octobre 2021, ont décerné le prix du meilleur lot de toros lidiés dans le Sud-Ouest, à la ganaderia à la devise rouge et jaune, corrida combattue le 14 août à Dax.
... autres prix dans le salon :
Ne paissent à Fuen La Higuera que les toros. Les vaches sont dans les propriétés Fuente Merino à Lora del Rio (Séville) et El Molino à Constantina (Séville). Autre finca El Turuñuelo-Majadas Altas à Peñaflor (Séville).
Pour mémoire, l'un des plus beaux cartels de la San Isidro 2022 : les toros de La Quinta pour Morante, El Juli et Pablo Aguado.
Nous avons assisté dans la soirée, à une tienta de 6 vaches où seule la dernière sera conservée.
Une multitude de jeunes apprentis avec autant de muletas étaient au rendez-vous pour, peut-être quelques passes. Ont "tienté" : Román, Daniel Crespo et le jeune sévillan dynastique, Manolo Vázquez qui n’est autre que le petit-fils du "Magicien de San Bernardo", Manuel Vázquez Garcés "Manolo Vázquez", décédé le 14 avril 2005 à Séville. Dynastique car, le jeune novillero Manuel Vázquez Rodríguez-Toajas est le fils de Manuel Vázquez Gago, petit-fils également de Andrés Gago, petit-neveu de Pepe Luis Vázquez et neveu de Pepe Luis Vázquez Silva !
Un bel accueil, une propriété splendide, un salon de réception somptueux,
les cercados entourés de murs de pierre mais, hélas pour la photo, les fundas !
C’est à la finca Garcisobaco située dans le parc naturel de Los Alcornocales (Cadix) que nous avions rendez-vous avec Santiago Domecq Bohórquez.
Los Alcornocales est un véritable bastion montagneux tout près de la côte et les vents marins recouvrent souvent les forêts sous un épais brouillard. La route CA-5221 est tortueuse, étroite et nous flirtons avec les canutos, ces ravins étroits et profonds où coulent des rivières. C’est aussi, plus bas, un pays d’embalses, d’immenses bassins, véritables lacs-réservoirs.
Après avoir traversé le joli village d’Algar qui fait partie de la Route des Villages Blancs, l’entrée de Garcisobaco s’offre, plus loin, à quelques lieues, sous les frondaisons.
Santiago Domecq Bohórquez, fils unique de Jaime Domecq Ybarra, décédé en 2007, est devenu en 1983, le ganadero du fer au D couronné, celui du Marquis, son aïeul, acheté aux frères Nuñez
Dans la famille Bohórquez, on a pour habitude d’élever du Murube. Santiago, lui, soigne des bêtes de sang Domecq. Dans le giron de la famille Domecq, le fer de Santiago connaît pas mal de succès. Feria de Dax 2018, "Lebrero" est indulté entre les mains de Ginés Marín. Séville 2019, "Aperador" est honoré d'une vuelta al ruedo et en 2021, Roca Rey coupe la queue symbolique de "Cautivo" à Algésiras. Il y eut d'autres succès antérieurs.
Le rio Majaceite, connu aussi sous le nom de Guadalcacín forme des embalses, l’un d’eux, en bas des terres de la ganaderia inonde cette partie du campo au printemps.