22, v'la l'année nouvelle !
Et on continue dans la banalité, la monotonie, la convention…
Olivenza effectuera sa Feria du 3 au 6 mars qui comptera trois corridas et deux novilladas piquées.
Le 3 mars, on inaugurera par une novillada regroupant six ganaderias extremeñas pour Carlos Domínguez, Manuel Perera et Eric Olivera qui débutera en piquée. Le lendemain, seconde novillada avec le fer d’El Freixo pour le Mexicain Alejandro Adame et, Raquel Martín et Lalo de Maria qui débuteront avec les chevaux. Le samedi 5, les inévitables Zalduendo pour Morante, El Juli et Emilio de Justo. Le dimanche matin, corrida de Victorino Martín pour, encore, Antonio Ferrera qui voyagera en solitaire : poor lonesome torero ! L’après-midi, des toros de Nuñez del Cuvillo – étonnant ! – pour Morante-bis, José María Manzanares et Andrés Roca Rey.
Le programme des Fallas de Valencia mijote. Rafael García Garrido, PDG de Nautalia Viajes, nouvelle empresa des arènes, termine l’établissement de son affiche. Le cycle comprend un budget élevé, plus court, en suivant le script du cahier des charges. Voila la voilure réduite qui ne présage rien de bon ! Quatre corridas, une de rejones, une novillada piquée et une non piquée.
José María Manzanares sera mis en évidence dans cette étape fallera programmée dans la semaine du 13 au 20 mars. Officiel, une corrida vouée à l’artistique avec Morante de la Puebla, Juan Ortega et Pablo Aguado combattant les indispensables Juan Pedro Domecq. Presque bouclé, le 18 mars, J.M. Manzanares, "première", avec El Juli et ? devant les irrésistibles Garcigrande. Le 19 mars, jour de la San José, Manzanares, "deuxième", Andrés Roca Rey et ? avec des toros de Victoriano del Río, surprenant ! Peut-être, le 13, en ouverture, la corrida de Victorino Martín avec, il se pourrait bien, Daniel Luque, Román Collado et (ou) Sergio Serrano et (ou) Antonio Ferrera. Le rejon sera assuré par les toros de Los Espartales et certainement, par Diego Ventura. La novillada piquée sera du fer d’El Pilar.
Pour combler les (?), Emilio de Justo et ses grandes portes de Séville et Madrid ? Ginés Marín le vainqueur de Las Ventas à l’automne ?
Rendez-vous d’ici trois semaines environ pour les cartels officiels.
Les mêmes ganaderias pour les mêmes acteurs, peu d’intérêt et beaucoup de manque d’originalité. La tauromachie fait du lard, en période de disette, produisant parfois, au détour d’une arène, de l’art. Les empresas ont des pertes de mémoire : Ginés Marín, deux oreilles et puerta grande à Las Ventas, Diego Urdiales dans de hautes œuvres à la Maestranza de Séville. Où sont-ils ? Les triomphes légitimes ne sont-ils plus récompensés et jetés aux orties ? Les nouvelles valeurs dédaignées, les audacieux, les vaillants négligés car peu séduisants pour garnir les gradins jusqu’au toit ? Nous sera-t’il proposé encore, des affiches défraîchies tout au long de cette nouvelle temporada peut être perturbée à nouveau ? Il semble que l’aficionado souhaite ardemment des cartels différents, originaux. Nos chers entrepreneurs, à quelques rares exceptions, ignorent-ils le public à ce point ? Ce n’est pas de l’ignorance mais un manque de respect, l’aficionado est mésestimé. Ces entrepreneurs ne bâtissent rien et bientôt vivront sur des ruines. Le goût, les préférences, les souhaits du public sont bafoués. La Fiesta vivra-t’elle grâce à un quarteron de ganaderos et de toreros ?
La véritable richesse ne peut s’extraire que de la diversité et nos arènes ne peuvent pas devenir un monument historique ou pire, un centre commercial.
Morante est-il le torero qui cache la forêt dévastée ? Il y a peu, souvenez-vous, le maestro de La Puebla del Río soulevait fréquemment l’ire des tendidos. Aujourd’hui, il fait simplement son job, celui pour lequel il s’habille de lumières : il n’a rien fait qui n’ait été inventé sur le sable du ruedo. Il a cassé son cocon où il était victime de ses humeurs et de ses péchés. Il a donc claqué la porte pour de nouveaux lendemains. Morante, le seul, peut-être à se soucier de l’avenir ou simplement l’ambition de chavirer dans la postérité. Toujours est-il qu'il a, quelque peu, secoué le cocotier.
Et va-t’on fonder toute une temporada sur un seul acteur sachant que de valeureux toreros restent dans la pénombre, eux qui prennent au quotidien tous les encastes pour des queues de cerises ou des peaux de châtaignes (libre choix) ? Qui dit distinction, dit abondance. Qui dit Morante, dit Urdiales. Qui dit Manzanares, dit Marín, etc.
PS. Valdemorillo (Madrid) a intégré D. Urdiales pour le 5 février, corrida de Zacarias Moreno mais aucun jeune torero ne s’inscrit au cartel.
À part les noms déjà cités des jeunes Roca Rey (Olivenza et Valence), Juan Ortega, Pablo Aguado et Román (Valence), verra-t’on dans des arènes et ferias d’importance : López Simón, Juan del Álamo, José Garrido ou Álvaro Lorenzo bien qu’ils semblent marquer le pas, ainsi que la douzaine de toreros trentenaires ou s’en approchant tels Gómez del Pilar, Javier Cortés, Pepe Moral, Joaquín Galdos… (liste non exhaustive) ? Ne pensons même voir nos "nationaux" Juan Leal, Adrien Salenc ou El Rafi fouler le sable espagnol ! (Le Figaro a réalisé, le 4 janvier, une vidéo de cinq minutes avec le matador nîmois El Rafi, diffusée sur la page Facebook et le compte twitter du quotidien national).
Le Covid toujours présent a participé à la Fiesta en 2021 et permit la sortie dans les ruedos de nombreux toros d’âge avancé ; flirtant avec les six ans, cela fait réfléchir un torero, le précipitant vers une retraite si, non "prématurée", sûrement précipitée !
Toujours rechercher dans l’infortune, la matière positive.
Gilbert Lamarque