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belles feuilles

NOËL

Publié le par Cositas de toros

 

              Que votre Noël              Soit "habillé de lumière"

                           D’amour et d’amitié

              ¡Olé!

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Répéter pour exister

Publié le par Cositas de toros

                                                 LETTRE AUX JUNIORS AVANT NOËL

          Le 10 septembre, Les barbares à Paris, le17, Le coup de pied de l’âne, le 25, Des chiffres, des paroles et du bruit et le 28 novembre Flop ! Pas moins de quatre articles sur Caron , l’intolérant et son PPL !

     Le chroniqueur radote-t’il ? Se répéter, souvent vécue comme agaçante, cette "faculté" traduit notamment l’isolement et la nostalgie…

     C’est Noël et comme chaque année, vous allez sans doute passer du temps avec les membres les plus âgés de votre famille. Et il est possible que vous entendiez pour la énième fois, les anecdotes d’après-guerre, et il est probable que votre vieil oncle, vous raconte plusieurs fois en cours de soirée combien l’infirmière qui l’a vacciné était sympathique.

     Et oui, le radotage – entendez par là la répétition des mêmes propos ou des mêmes thèmes de façon plus ou moins ennuyeuse – est une caractéristique comportementale que nous associons de manière privilégiée aux personnes âgées : aficionados vieillissants sur les tendidos, chroniqueurs taurins vieillissants devant leur carnet, logique.

     À ce phénomène, il existe des explications qui relèvent tantôt du social, tantôt de l’affectif et du psychologique. Alors, mettez de côté la moquerie et faites preuve de davantage de bienveillance et d’attention à l’égard de nos aînés – message aux jeunes générations. Je sais, au cours des dernières décennies, le rôle des séniors dans la société a évolué de manière plutôt négative. Elles sont socialement moins valorisées. Les yeux caressants de l’enfance les portaient-elles sur un autre piédestal ! La répétition marque le « avant j’étais quelqu’un », et ainsi l’occasion de prendre un peu de lumière. Mais c’est pour tisser du lien ! Et puis radoter, c’est se souvenir, et se souvenir, ça fait du bien. Et puis être nostalgique, se rappeler le passé, génère des émotions positives. Combien de sujets sur le thème de l’Histoire dans Cositas ? Et tout ceci pour favoriser l’optimisme ! Se tourner vers le passé permet aussi de se protéger du futur. À un certain âge, on peut avoir peur de ce que nous réserve la suite de notre existence.

     Alors plutôt que de blâmer ou moquer cette tendance à ressasser les souvenirs, chassons la morosité, l’anxiété ou encore les insomnies.

     Si le vieillissement s’accompagne d’un ralentissement des performances – un peu comme si on passait de 110 km/ h à 90 km/h sur l’autoroute – ce n’est pas pour autant normal de ne pas répéter plusieurs fois les choses. Alors, si vous constatez que le chroniqueur se répète un peu trop, c’est peut-être l’occasion de lui proposer de l’accompagner chez le médecin pour faire un bilan, pas chez le psy ! À quoi ça sert un psy quand on est vieux ?

     Joyeux Noël les juniors et prenez soin de nous. Je ne le répéterai pas.

J'arrive, cirez vos pompes

                                          Gilbert Lamarque

 

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BLEU, BLANC, ROUGE

Publié le par Cositas de toros

Une symbolique des couleurs

 

 

 

            NOIR, était, il y a quelques jours, le titre de Cositas pour l’hommage à l’ami Arthur Ribeiro.

Les couleurs qui nous entourent ont un effet certain sur notre humeur et notre bien-être.

     Voir rouge, un accès de colère, avoir des bleus à l’âme (rien à voir avec les vice-champions du ballon rond qui broient du noir), expression qui fait référence à un état de tristesse, de mélancolie, être vert de rage, être furieux, être blanc comme un linge, celui très effrayé, rire jaune ou rire à contre-coeur… L’arc-en-ciel au dessus de nous au quotidien.

     Comme le disait, grand spécialiste des couleurs, Michel Pastoureau, la monochromie n’est pas souhaitable. Imaginez un monde uniquement blanc , ou noir ! Questionnez le toro sur sa perception monochrome des choses : blanc ou noir ? Gris, à mille lieux de la vision en technicolor ! ( En 1932, naissait le premier film en technicolor, "des arbres et des fleurs", un film d’animation en trichrome, soit trois couleurs, c’est mieux !) On ne saurait trop conseiller au toro de faire preuve de bon sens,(qui en est parmi les moins pourvus) ainsi va la légende du toro aux yeux bleus chez qui le courage est presque toujours synonyme de témérité. Il devra surtout connaître les limites de ses forces et de ses possibilités. "Doser la quantité de sauce suivant la quantité de son riz"comme le dit un proverbe vietnamien, naturellement. j’ai omis de vous dire que le taureau aux bleus est une diversion du taureau du Zodiaque… et il y a celui aux yeux verts, aux yeux marrons, dans la voyance, c’est le rapport entre votre signe astral et la couleur de vos yeux.

     Tout ceci me rappelle le torero gitan Cagancho, l’artiste aux yeux verts. Le torero de Triana capable du meilleur comme du pire, "Quedar como Cagancho en Almagro", littéralement se comporter comme Cagancho à Almagro, l’expression est passée dans le langage courant, "faire un fiasco" tout simplement. De l’importance des yeux verts en tauromachie, soyons sérieux, et parlons de Manuel Mejiás Bienvenida, Bienvenida le troisième, le fameux "Papa negro" qui était blond aux yeux… verts. "Tiene un estilo demasiado inglés… ! "Il a un style trop anglais", disait son père , désespéré. J’ai perdu le nom de ce ganadero romantique qui, au 19e siècle engloutit sa fortune dans la recherche du toro aux yeux bleus, en vain !

     Mais nous nous éloignons, hissons les couleurs :

     Le ROUGE-muleta est une couleur qui rendrait fort. Le toro n’y voit qu’un bout de flanelle en éternel mouvement qui provoque la charge.

     Le BLEU très peu employé en tauromachie si ce n’est quelques revers de cape chez certains toreros . Le bleu a notre préférence majoritaire et semble avoir un impact positif sur notre humeur. El Juli portait souvent un costume de lumière bleu marine, son bleu de chauffe.

     Le VERT est la couleur du milieu du spectre, et le milieu est forcément l’équilibre. Le vert nous fait tous du bien parce que l’équilibre, c’est l’espoir, le vert de l’espérance !

     Le NOIR, lui, s’oppose à toutes les couleurs. Les banderilles noires, les "veuves", rarement employées de nos jours. Le noir absolu peut plutôt se définir comme une "luminosité" si faible par rapport au reste du champ visuel. La faiblesse, la couardise du toro sous le caparaçon où nous ne remarquons aucun détail positif.

     Le JAUNE, la couleur du mari trompé, couleur de trahison. C’est aussi la couleur du soufre, de l’alliance avec le Malin mais comme le vert au théâtre, le jaune est banni dans le ruedo, du moins sur l’habit de lumière. Les toreros sont très superstitieux, et Jesulin de Ubrique se pointa à Séville durant la feria en costume jaune ! C’est la couleur porte-malheur des toreros. Dans les années 30, Faustino Barajas, matador de toros en l’état et pour quelques temps encore, trouva la mort à Madrid le jour où il arborait fièrement un costume jaune. En voici ici une explication. Les origines sont diverses et quelle qu’en soit l’origine les toreros y attachent une réelle importance.

     En cette fin d’année, optons pour le bleu qui apaise inspirant calme et sérénité, le jaune rajoutant l’énergie, la confiance, le vert représentant la nature évoquant l’équilibre, l’harmonie.

     Passons rapidement sur le rouge, couleur ambivalente inspirant la luxure, la mort, le sang, la colère, et l’amour… ardent !

     La nouvelle année sera-t’elle bleue ? Espérons-le.

     Le toro bravo, moteur essentiel de la Fiesta brava et ses variétés aux robes complexes : negro, negro zaino, negro mulato, negro azabache, tostado. Castaño, castaño claro, castaño oscuro. Colorado, colorado encendido, retinto, melocotón. Ensabanado, jabonero claro, jabonero sucio, perlino, barroso. Cárdeno, cárdeno claro, cárdeno oscuro et les salinero, sardo, berrendo… un véritable festival de couleurs, de variétés, la couleur du pelage n’ayant aucun effet sur le caractère !

Cérémonie des couleurs

     Blanc, vert, rouge, bleu, orange, un autre arc-en-ciel se cache au balcon de la présidence technique :

     Le mouchoir blanc, de loin le plus utilisé qui permet le départ du paseo, les sorties des toros, le départ de la musique, l’arrêt du tercio de piques ou des banderilles et aussi faisant sonner les avis et accorder les récompenses.

     Le vert est destiné au changement de toro s’il s’avère impropre au combat.

     Le rouge sanctionne les banderilles noires. Y a t’il encore un mouchoir  de cette couleur ?

     Le bleu a pour fonction de célébrer à titre posthume et pour son tour d’honneur, un toro aux grandes qualités.

     Enfin, le mouchoir orange gracie le toro exceptionnel. On n’a jamais vu autant de mouchoirs orange s’agiter et aussi peu d’excellents toros combattus dans les ruedos.

     Alors , agitons nos mouchoirs bleus et blancs de préférence, oranges après réflexion pour une année toute en bleu !

    Nos mouchoirs produisant de multiples combinaisons, véritable jeu de miroir, un kaléidoscope. L’année 2023 sera tauromachiquement kaléidoscopique, on s’amuse comme on peut.

                                                                 Gilbert Lamarque

 

 

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AUX ARENES

Publié le par Cositas de toros

 

            « On ne peut rien imaginer de plus beau par exemple qu’une course de taureaux dans les arènes. Nous avons, tout enfant, assisté plusieurs fois à des représentations de ce genre, et elles ont laissé une impression profonde. À cette époque, les épées les plus fameuses de Barcelone ou de Madrid passaient fréquemment les Pyrénées avec leurs quadrilles pour venir courir le taureau dans le midi de la France. Ces jours-là, à l’heure de vêpres, la petite ville de province était déserte, toute aux arènes que sa population parvenait à peine à remplir. Dans les rues, sur le cours brûlé, tout bruissant de cigales, c’était un silence, une solitude agrandie de l’oisiveté du dimanche.

     À mesure qu’on approchait du vieil amphithéâtre, il vous arrivait un écho de huées joyeuses, des éclats de voix et de fanfares qui montaient de cette immense cuve, vaporisés pour ainsi dire par la lumière intense du soleil. Les hautes grilles, l’arc des voûtes où le ciel se découpait en bleu, servaient de soupiraux à la joie de la fête ; et tout ce train vous excitait, vous donnait des ailes. Malheureusement il fallait faire queue à la porte. À travers les barreaux, on voyait des grands corridors froids et humides, des marches descellées, des pentes sombres menant au sable du cirque et laissant apercevoir là-bas, dans la lumière, les jambes des toreros, leurs bas de soie coquettement tendus, et les sabots impatients des bêtes. Quel supplice d’attendre son billet avec ce demi-spectacle sous les yeux, et d’entendre ces rires, ce grondement de la foule invisible acclamant des prouesses qu’on était obligé de deviner.

     Enfin la maudite grille s’ouvrait. On avait le droit de s’élancer dans le noir, dans la fraîcheur de ces voûtes, de ces escaliers géants , et d’arriver tout à coup à l’éblouissement du jour tombant d’aplomb sur les gradins étagés, s’épanouissant sur vingt mille visages, avec le reflet vif, le papillotage des toilettes de fête et des costumes pittoresques. En bas, dans le cirque, les écharpes roses, vertes, bleues des Espagnols, les éclairs de lances, les scintillements d’épées se croisaient, se mêlaient aux fureurs , aux bondissements du taureau harcelé par une pluie de banderilles ; et de cette confusion de foule, de cette ardeur de combat, il s’élevait un murmure de voix à peine distinct aux étages inférieurs mais qui en montant s’accentuait, se dépouillait dans l’air pur. On distinguait surtout le cri des marchands de « pains au lait » circulant parmi les spectateurs : Li pan au la ! Li pan au la !… Et les revendeuses d’eau vous donnaient soif rien qu’à les entendre glapir : L’aigo e fresco !Quou voù beuré ?...L’eau est fraîche Qui veut boire ?...Puis, tout en haut, des enfants courant et jouant à la crête des arènes faisaient sur ce grand brouhaha comme une couronne de sons aigus, au niveau d’un vol d’hirondelles, tout à fait dans le royaume des oiseaux.

     De temps en temps il y avait une alerte. Une pierre se détachait du vieux monument sous une poussée de monde et bondissait de gradin en gradin au milieu des cris de terreur et des bousculades. D’autres fois un taureau franchissait la barrière, et les spectateurs épouvantés se précipitaient vers le haut de l’amphithéâtre. Ce mouvement de la foule dans une même direction ressemblait à l’assaut d’une falaise par la marée montante. Du reste, avec ce spectacle en plein air et cette masse de public assemblé, il n’y avait pas de petite manifestation. Le moindre succès devenait un triomphe, le moindre accident une catastrophe. Et sur tout cela quels admirables jeux de lumière ! À mesure que le jour avançait, le soleil tournait lentement dans la rondeur de l’immense amphithéâtre, comme sur le disque d’un cadran solaire. La foule, se groupant dans la zone de l’ombre, laissait vide tout l’espace exposé à la chaleur. Là les grandes pierres restaient nues avec leurs pousses d’herbes grillées et leurs teintes dorées où les incendies ont mis des traces noires. Quelques rares spectateurs placés de ce côté s’abritaient à l’entrée des voûtes, appuyés à la muraille, et dans la lumière aveuglante et flottante leurs poses avaient quelque chose d’antique, de sculptural. Ainsi peuplée et animée, la vieille ruine romaine semblait revivre pour un jour, ressusciter de sa splendeur passée. On avait en la regardant la sensation que donne une phrase latine prononcée par un Italien de Rome, une strophe de Pindare récitée par un Athénien de maintenant, c’est-à-dire la langue morte redevenue vivante, perdant son aspect scolastique et froid. De même en ces belles journées nos vieilles arènes quittaient leur physionomie de ruine empaillée, de monument de cicérone. C’étaient bien des arènes romaines. Ce ciel si pur, ce soleil d’argent fondu, ces intonations latines conservées dans l’idiome provençal, ces têtes de Méridionaux frappées comme des médailles, tout s’unissait pour compléter l’illusion, jusqu’au beuglement des taureaux qu’on entendait en bas, sous ces voûtes profondes où étaient enfermés jadis les lions et les léopards. Aussi quand sur le cirque vide et tout jaune de sable la petite porte à claire-voie s’ouvrait pour le passage de la bête, on se serait presque attendu à voir bondir une panthère à la place du petit taureau noir, sournois et trapu. Ce même sable jaune, les Romains le répandaient à profusion pour boire le sang des victimes, chrétiens ou gladiateurs. Heureusement que dans nos courses du Midi il n’y avait guère en fait de victimes que quelques malheureux chevaux déjà hors service, et le taureau, quand le torero ne le manquait pas. Une fois pourtant, nous avons été témoin d’une scène bien dramatique et bien navrante.

     La quadrille espagnole était arrivée au grand complet, amenant ses picadors, ses toreros et même ses taureaux ; mais, au dernier moment, un des plus habiles lanceurs de banderilles étant tombé malade, il avait fallu le remplacer par un indigène. On prit un portefaix de l’endroit, souple, beau garçon, bien fendu pour la course. Avec sa figure énergique, dorée, gaufrée comme le cuir de Cordoue, la résille, la veste courte, la culotte et le gilet de satin, il avait l’air ainsi plus espagnol qu’El Tato lui-même et tenait sa place comme un autre dans cette course affolée qui fait flotter au-dessus du cirque toutes ces mantilles bleues ou vertes ainsi que de courtes ailes de libellules. Dans le public il avait un grand succès. De tous les côtés des arènes, on lui criait : « Zou, zou, Louiset !… Louiset souriait, cambrait sa taille ; et, à le voir à califourchon sur la barrière, roulant et fumant sa cigarette, dans ces poses théâtrales innées à la race, vous l’auriez pris pour un véritable banderillero.

      Les taureaux espagnols ne s’y trompaient pas, eux. Ils avaient l’air de le dédaigner, de ne pas faire attention à lui. Aussi le pauvre diable, d’abord un peu timide, prit de l’aplomb, s’exposa, passa deux ou trois fois très près de la corne. On l’applaudissait beaucoup. À un moment, comme il s’approchait pour piquer dans les épaules de l’animal deux de ces dards ornés de petits drapeaux qu’on appelle des banderilles, le taureau – un grand taureau jaune, qui le guettait du coin de l’oeil, de ce mauvais regard en dessous qu’ils vous lancent sans bouger la tête – se retourna sur lui brusquement. L’infortuné banderillero, au lieu de faire un de de ces crochets qui coupent et déroutent l’élan de la lourde bête, eut peur, et courut droit devant lui pour gagner la barrière. Il y arriva ,un peu avant le taureau prit son élan, manqua des deux pieds, et roula dans le cirque. Un cri de terreur retentit de partout. Quand l’homme se releva, la bête était sur lui, et avant que personne eût pu venir à son secours, d’un coup terrible et sourd qu’il nous semble encore entendre, elle le cloua tout éventré contre la barrière en planches. Le malheureux poussa un hurlement de douleur, rien qu’un ; et les deux banderilles restées dans sa main palpitèrent une minute comme des signaux de détresse… Ce jour-là, la physionomie des arènes était complète.

     Mais où elles étaient surtout belles à voir, c’est vers la fin du spectacle, à mesure que le soir arrivait. L’ombre semblait sortir de toutes ces ouvertures, ces voûtes, ces couloirs, ces arcades, et se répandre dans tout le cirque. Quelques fanfares joyeuses annonçaient la mort du dernier taureau que les chevaux entraînaient. La foule s’écoulait lentement. Derrière elle, le vieil amphithéâtre reprenait peu à peu sa figure de ruine, s’agrandissait, évaporait par ses trous noirs tous ces rugissements de bêtes et d’hommes, et restait là accroupi dans un coin de la ville qu’il remplissait de son silence et de sa majesté. »

 

Nîmes ou Arles ?

     Cette atmosphère, cet environnement vous ont été offerts par Alphonse Daudet sur les pierres romaines des arènes nîmoises, le 18 juin 1874.

     Quatre- vingt- huit ans nous sépare de la première feria nîmoise. L’ambiance n’est pas comparable, l’auteur est préoccupé par ce qui se passe autour de lui. À la fin du texte, Daudet détaille parfaitement le drame qui se déroula par le passé.

     Daudet est né à Nîmes bien qu’il ne soit pas de souche nîmoise. Le berceau des Daudet est un petit village au pied du mont Lozère, Concoules. "Le Petit Chose"n ‘est pas provençal comme son contemporain Frédéric Mistral. Il n’est pas né dans "son" moulin de Fontvieille qui inspirera les Lettres de mon moulin. Souvent présenté comme l'archétype de l'écrivain provençal, Alphonse Daudet n'en est pas moins gardois d'origine.

     Dans ses textes, l’écrivain évoque souvent son enfance nîmoise. Il a 34 ans quand il écrit ces souvenirs. En novembre 1857, il débarque à Paris, avec « l’ambition d’un Rastignac ».

     C’est à Paris qu’il fait carrière, comme journaliste et comme écrivain, s’essayant à la poésie , au théâtre et trouvant sa voie et la fortune comme romancier réaliste. Il épouse une Parisienne et fonde une famille. Il ne reviendra jamais vivre dans le Gard. Nous avons perdu l’un des échos de l’arène, tant pis !

                                                         Gilbert Lamarque

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REGAIN

Publié le par Cositas de toros

            La temporada est terminée des deux côtés des Pyrénées. Pendant que Las Ventas recompte ses 828.920 spectateurs, ses 61 spectacles et ses 10 Grandes Portes, Morante se remémore ses 100 corridas, Ginés Marín a été pris la bague au doigt ayant épousé à Tolède, Ana Lorenzo,une autre alternative qu’il faudra confirmer, qu’une nouvelle page se tourne pour clouer le bec de Caron le despote pas éclairé visant à abolir la corrida en France, que l’association"Un toro pour un rêve d’enfant" a permis de récolter plus de 15.000 euros, repensons à ce jeune novillero qu’est Manuel Diosleguarde.

     Le torero de Salamanque a subi une cornada très grave en entrant pour tuer le sixième de Cebada Gago à Cuéllar (Ségovie), le dernier dimanche d’août, un 28. (tiens!)

 

     Après avoir été soigné par le chirurgien des arènes pour un "encornement" de 25cm sur la face interne de la cuisse droite. » Manuel, intubé, a été transféré à l’hôpital de Valladolid. L’intervention chirurgicale a duré six heures pour ce coup de corne. "Caminante", le Cebada, lui a rompu l’artère et la veine fémorales.

     Le jeune salmantin se rapprocha ce jour, de Manolete, le cordouan l’attendit en vain. Comme le déclara plus tard la chirurgienne Marta Pérez « la blessure était comme celle de Manolete. » Quatre jours complets de réanimation. Manolete eut le tort de naître en 1917 et surtout de subir le coup fatal, il y a 75 ans.

     On le sait, le Calife reçut la terrible corne d’"Islero" à Linares. L’état vétuste de l’infirmerie, les réseaux routiers et les moyens de locomotion de l’époque l’amenèrent jusqu’au lendemain où il décédera vers les cinq heures du matin.Tout a été dit sur la mort du maestro.

     Comment oublier Paquirri, qui blessé à Pozoblanco par "Avispado" de la ganaderia Sayalero y Bandrés, mourut durant son transport vers l’hôpital de cordoue.

     Près de nous, Iván Fandiño et Victor Barrio dont la mort quasi instantanée pour le Basque, et foudroyante pour le Segoviano – un coup de corne lui trenperça la poitrine.

     La fatalité s’était invitée.

   La camarde dédaigna Manuel Diosleguarde ou plutôt, la fée chirurgie siffla le repos et la fin des hostilités. "Caminante"n’alla pas jusqu’au bout en cette tarde, du travail d’amateur.

     Le novillero de Salamanque devrait prendre l’alternative en juillet prochain. Après 4 temporadas bien remplies, lui qui a toréé plus de 60 novilladas depuis ses débuts avec picadors.

     Manuel assure qu’il reviendra dans les ruedos : « C’est un revers dont je me remettrai plus fort et avec plus d’envie que jamais de me mettre devant. »

Regain

     Manuel fauché par la corne, l’herbe repousse dans les cercados du Campo Charro.

     Regain , le roman de Jean Giono, « et qu’une herbe nouvelle a poussé et qu’on a pu faucher le regain. » Ne le souhaitons pas…

     Chers amis, nous qui l’avons apprécié dans le Sud-Ouest maintes fois, jeune apprenti depuis les non piquées, nous irons l’ovationner debouts sachant que ces garçons ne sont pas foutus comme vous et moi.

     Dios le Guarde, bourg de Castille-et-Léon de 127 âmes où Manuel Sánchez vit le jour le 6 mai 1999. Novillero, il prit comme apodo le nom de son village Dios le Guarde une locution bien choisie et prédestinée !

     Non, Manuel, la camarde n’a pas voulu de toi ce 28 août. Sois prudent quand même.

         ¡ Suerte Torero, Dios te bendiga !

                                        Gilbert Lamarque

 

 

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