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belles feuilles

FACE à LA MER

Publié le par Cositas de toros

 

Plage de l'Espiguette

 

            Ayant dérivé quelques jours pour échouer sur le sable du Grau du Roi, le 25 mai, le printemps s’achevait. Aujourd’hui l’automne éclaire nos jours. Chaque matin, la mer changeante bleue, grise, verte, à l’écume blanchâtre, avec pour horizon, l’eau bleue, grise, verte, les voiliers qui ont plié les voiles bleues, vertes, rouges ou jaunes, les villégiatures sont consommées, les mouettes ont retrouvé leur havre de paix.

     Chaque jour, la mer « toujours recommencée », (emprunt au voisin sétois Paul Valéry), mer paresseuse pour un enfant de l’Atlantique mais ô combien sournoise, nous prépare à une catastrophe que prédisent les spécialistes. Le trait de côte recule et la modeste dune qui nous sépare, n’empèchera pas de gagner notre vaisseau de béton et de verre ancré à une courte bordée de l’envahisseuse. Les experts présagent que d’ici un certain temps, la cathédrale, l’église abbatiale de Saint-Gilles en Petite Camargue, aura les pieds dans l’eau, les fidèles iront en barque à la messe dominicale. Ainsi soit-il.

 

"ma plage"

     Chose curieuse, la célèbre plage de l’Espiguette, à l’Est du Grau du Roi, s’agrandit, s’ensable, "ma" plage, à l’Ouest près du bois de Boucanet n’est plus qu’un maigre cordon de sable. Les terres du Grau connaîtront la mésaventure à l’envers de sa voisine, la cité médiévale d’Aigues Mortes où en 1266, Louis IX plus connu sous l’apodo de Saint-Louis, décide de donner à son royaume une ville portuaire, véritable point de départ de ses futures croisades et, conjointement port de commerce maritime où les marchandises sont apportées à terre par des barques à fond plat. La mer se retira, l’envasement de l’étang contribuera à l’abandon progressif du port. Fini le monopole ! Aigues Mortes, avec l’arrivée du Rhône à Sète, se transformera en port fluvial. En attendant , une nouvelle visite maritime entre le Grau du Roi et les Saintes-Maries-de-la-Mer, je l’imagine traversant le Petit Rhône envahissant les anciens marais salants… Il y a urgence.

 

Au chevet du littoral

     Deux secrétaires d’État sont dans le Gard, ils surferont sur la vague à la fin de septembre pour se pencher sur ce problème qui semble insoluble. Surtout si le nombre d’acteurs n’est pas d’accord sur la solution à mettre en place…

      Alors dans mes élucubrations nichées loin au-dessous de la surface de l’eau, j’imaginais la disparition de la corrida tant souhaitée par un député à l’égo démesuré. Tout en souhaitant égoïstement que la course de toros se dissoudra avec l’inéluctable montée des eaux d’ici un certain temps, un temps inconnu, vingt ans peut-être ?

     Avec l’Ukraine attaquée par la Russie, TaÏwan par la Chine, nous sommes entrés dans une ère de guerres majeures entre puissances autoritaires. Mais nul ne peut l’affirmer, il y a toutefois un changement de perception : l’usage de la force, souvent déconsidérée dans les démocraties, et où à nouveau comme nécessaire au sein des opinions publiques. Dans la France démocrate, certains se servent de la force pour déclarer une guerre sans armes létales se servant de l’opportunité de leur récente situation pour balayer d’un arrogant revers de main un élément de nos traditions, l’attristant député Caron a décidé d’abolir la corrida, et par ce biais enlève le pain de la bouche à ceux qui, avec difficulté et beaucoup d’acharnement, vivent de la tauromachie laisant les élites se gaver égoïstement…

 

     La mer envahissant les terres de Camargue, nous allons relever les manches pour tenter d’y remédier et nous acceptons les mauvais tours de la nature bien que nous soyons les principaux fautifs….

     Le dogmatique député n’a pas, hélas, pour héritage l’acceptation de l’égalité et le souci de la liberté garantie par la participation de nous tous aux décisions politiques. Il en est de la désaffection des citoyens à cette même politique méprisable.

     On vous dira que pour satisfaire une idée qui hante les jours et les nuits du député parisien, l’Assemblée votera pour ou contre ce maudit projet de loi. Quoi de plus démocratique qu’envoyer les aficionados aux orties avec ses traditions centenaires.

     Plus de liberté, nous semble-t’il, moins d’État . De loin, les libéraux ont l’air d’accord sur tout. De près, les choses sont plus complexes, cette sacrée famille libérale abritant des sensibilités innombrables. Chacun amène son repas ; c’est l’auberge espagnole ! Mais la qualité y est absente.

Rappelons-nous cette citation de Tocqueville l’éclairé : « Il y a plus de lumière et de sagesse dans beaucoup d’hommes réunis que dans un seul. » N’est-ce pas M. Caron ? Ça ressemble à de la simple politique.

Pendant ce temps, la mer « toujours recommencée » aura le dernier mot. Les toros victimes de la bêtise de l’homme, cet idiot, s’endormiront dans les brumes d’un passé, semble-t’il où nous étions heureux. Les toros à jamais dans le silence éternel des espaces infinis…

Mais attendons d’ici peu , les actions des "bons" parlementaires (un doux rêve) pour la défense des traditions dont l’une, la tradition taurine, porte sur une part significative de la culture.

D’ici-là, profitons de l’été indien, et même si l’époque s’y prête, tentons de ne pas tout repeindre en noir, tentons de voir le côté lumineux de la vie.

                                                                     Gilbert Lamarque

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LES ASTURIES, UN DÉSERT TAURIN

Publié le par Cositas de toros

 

            Oviedo est la capitale des Asturies, mais Gijón est la plus peuplée, puis viennent Avilés, Siero, Langreo…

     Les bravos, même le dimanche, ne fréquentent plus les arènes asturiennes. Ici, dans ces contrées, le nombre d’habitants régresse. La région a le plus fort taux de mortalité du pays et aussi le taux le plus bas de natalité. Aïe !

     Peut-être que le folklore celtique et sa gaïta asturiana, la fameuse cornemuse à trois tubes, a chassé les toros peu mélomanes. Nous sommes aux antipodes du flamenco et le toro, personne ne l’ignore, savoure le flamenco ! Pourtant vous remarquerez que dans le mot cornemuse, nous retrouvons "corne"… ainsi que "muse". La tauromachie est-elle un art ? Aucune des muses qui étaient au nombre de neuf, filles de Zeus et Mnémosyne, ne s’est penchée sur l’art taurin. La tauromachie est-elle une tragédie ? Certainement.

     Melpomène aurait pu faire un effort, elle, dont le domaine était la tragédie et le chant (el cante jondo ?), souvent représentée sous les traits d’une femme majestueuse, triste et fière, tenant des sceptres, des couronnes de pampres d’une main et un poignard de l’autre. Dans ses attributs, on trouve entre autres, le masque tragique et aussi le glaive. Mais la Tauromachie est sûrement née bien après les muses !

     Le seul toro toujours présent dans la région, c’est Fernando Alonso, surnommé El Toro de Asturias !

     En fait, on peut s’interroger : les Asturies sont-elles en Espagne ? Car même la gastronomie s’apparente parfois à la cuisine normande ou bretonne et la boisson "nationale" qui domine est la sidra, le cidre asturien.

     Il est vrai que les Asturies séquestre une histoire celte dont la culture est commune à La Galice voisine, l’Écosse, l’Irlande et la Bretagne. J’insiste, les toros n’aiment pas cet héritage musical mais aussi culturel.

     La Galice, citée plus haut, n’est pas plus avantagée. Seuls, les pèlerins se précipitent lentement vers sa capitale politique, Saint-Jacques-de-Compostelle, pour saluer l’apôtre Jacques le Majeur. La Corogne, Lugo, Orense et Pontevedra, les quatre capitales provinciales, ne discutent pas de tauromachie ou alors, chuchotent-elles.

     Les 1er et 2 août 2015, le Coliseum de La Corogne aurait dû accueillir Paquirri, El Cordobés (les juniors, bien sûr) et El Fandi. Mais le 13 juillet précédant, la nouvelle équipe municipale proche de Podemos, avait annoncé l’annulation des corridas. Paraît-il qu’en 2014, il y avait plus de gens manifestant contre les corridas devant les arènes que de public à l’intérieur… Le maire s’étant engagé dans son programme à ne plus subventionner ni céder des bâtiments municipaux pour des spectacles où sont maltraités des animaux. Tant qu’il sera au pouvoir, il ne devrait donc plus y avoir de fêtes taurines. Pour une fois qu’un élu suit son programme !

     En avril 2018, la Cour de justice de Galice a approuvé la décision de La Corogne d’arrêter l’organisation des corridas. Adieu Patrimoine Culturel Immatériel ! Le maire a été remplacé en 2019 par la señora Inés Rey (PSOE) mais la sauce reste figée.

 

Laissons la Cantabrie voisine et revenons dans les Asturies.

     À Avilés, troisième ville de la région, au début du XVIIe siècle, les corridas avaient lieu sur la Plaza de Fuera de Villa, la Plaza de España actuelle. Aujourd’hui, plus aucune manifestation, plus l’ombre d’un toro et ce, depuis la fin des années 1990.

     À Pola de Siero, il existe une chronique taurine de 1895. Il semble que tout se soit consumé aussi à la fin des années 1990.

     Quant à la plaza de toros d’Oviedo, elle "devrait" ré-ouvrir après un gros coup de rajeunissement espéré depuis sa fermeture en septembre 2007. Le 30 mars 2008, le coso de Buenavista est définitivement fermé en raison de grosses lacunes constatées dans sa structure par des techniciens municipaux. Ceci nous rappelle Gijón, bien sûr.

     Ici aussi, le maire ne souhaite pas la programmation de spectacles taurins, ceux-ci étant déficitaires selon la mairie. La municipalité a déclaré qu’Oviedo n’est pas une ville de tradition, les toros ne doivent pas y revenir. Les arènes seront pour des concerts – de cornemuses, certainement – et pas mal d’autres choses.

     On peut lui suggérer, en attendant les importantes décisions, de transformer le ruedo en champ de blé, céréale ô combien précieuse étant donné la pénurie à craindre pour l’avenir dans ces temps troublés. La municipalité et les jardiniers de la ville transformés en agriculteurs pour l’occasion permettront des bénéfices sachant qu’en plus, il n’y aura que peu de travaux pour aménager la piste en terre agricole.

15 ans que les arènes de Buenavista sont en friches !

     Elles furent inaugurées en 1889 et ont été déclarées site d’intérêt culturel en 2006.

 

     Le maire actuel, Alfredo Canteli (PP) reste immobile tel Don Tancredo. La dernière corrida a eu lieu le 21 septembre 2007 avec Enrique Ponce, Francisco Rivera Ordoñez et Diego Urdiales avec les toros de Zalduendo.

     Les spectacles taurins dans la ville remontent, au moins, à l’époque d’Alphonse II le Chaste vers 815 où les combats se pratiquaient de manière chevaleresque par la noblesse.

 

À venir, la dernière étincelle ?

     Le 3 avril a eu lieu la présentation d’un nouveau chapitre (capítulo) de la Fundación Toro de Lidia dans les Asturies. Cet évènement s’est déroulé dans l’auditorium Caja Rural de … Gijón, présidé par Victorino Martín.

     Le chapitre des Asturies rejoint ceux déjà créés à Grenade, Cordoue, Malaga, les Baléares, Salamanque, Badajoz, Albacete, Tarragone, la Cantabrie et Pontevedra.

     Le nouveau chapitre a visité les extérieurs des arènes d’Oviedo et de Gijón. L’action pour relancer les toros dans ces deux villes va être l’une des grandes luttes dans lesquelles va travailler le chapitre des Asturies.

     Le coordinateur des chapitres, Fernando Navarro, a déclaré : « La situation actuelle m’encourage plus que jamais à lutter pour la tauromachie afin de démystifier le profil de l’aficionado et de défendre la Loi, car la tauromachie, n’oublions pas qu’elle est légale. Une démocratie qui censure aujourd’hui l’acte culturel de la tauromachie, demain qui sait de quel autre droit elles nous privera. »

     Le service juridique de la Fondation travaille déjà pour étudier les actions possible et est en contact avec C. Zuñiga, l’empresa de la plaza de Gijón.

     Le journal ABC titrait le 4 avril : « La Fondation del Toro étudie des actions en justice pour la fermeture de la plaza de Gijón. »

     Attendons.

 

     Le rejet de la cruauté et de la torture se généralise dans de nombreuse autonomies espagnoles, car il est temps d’interdire la torture en tant que spectacle. Malheureusement, certains défendent la torture au nom de la culture et de la tradition, alors que la première est aux antipodes de la brutalité et que la seconde offense la mémoire de nos ancêtres.

                                                                        Gilbert Lamarque

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APODOS

Publié le par Cositas de toros

 

                            L’origine parfois curieuse des surnoms taurins

 

            Cela fait des siècles que les surnoms des toreros sont empreints de bizarrerie, souvent uniques, parfois étranges, du simple diminutif du nom ou du lieu de naissance, à d’autres aussi variés que des émanations zoologiques, alimentaires, et même de quelques défauts physiques. De El Gallo à Cuatrodedos, de Cara-Ancha à Lagartijo jusqu’à nos jours avec El Fandi ou Finito.

 

Lagartijo
Cara Ancha

 

 

 

 

 

 

 

 

   

 

                                                                         Et c’est ainsi depuis les premiers toreros, et cela continue d’être ainsi comme le journaliste et écrivain Leopoldo Vázquez y Rodríguez l’a déjà collecté, qui, à la fin du XIXe siècle, en 1896, écrivait dans El Arte de la lidia un article où avec esprit et ironie, il démêla l’origine des apodos que certains coletudos transportaient.

 

Le monde animal ou les lieux d’origine. 

     Coq, Lézard, Loup, Puce, Lapin, Petit Lézard, Petite Puce, Rat, Sauterelle, Coucou, traduction dans l’ordre : Gallo, Lagartijo, Lobo, Pulga, Conejo, Lagartijillo, Pulguita, Rata, Cigarrón, Cuco, sont les premiers surnoms relatifs aux animaux. La liste se poursuit avec les diestros qui ont emprunté le nom de la ville où ils sont nés. Des toreros qui s’appelaient Murcia, Soria, Cervera, Valencia, Miranda, Sevilla, Melilla, Pastrana, Villanueva, Valdemoro, León, Guadalajara ou Peñalver

La liste continuait soit avec la couleur de la peau : Moreno, Rubio, Blanquito, Jaro, soit avec quelques productions agricoles : Lechuga, Melones, Centeno, Trigo traduits par Laitue, Melon, Seigle, Blé, ou bien alors avec les étrangers : Inglés, Portugués, Ginebrino (Suisse), Americano.

Le vent venant de la mer, nous trouvons Marinero ; les plus fatigués, Fatigas, sans oublier les défauts physiques comme Agudamientos (dans le sens d’aiguë), Agujetas (courbatures), Cara-Ancha, Cuatrodedos, Pelao (sec), Sordo, Chato (nez aplati), Ronco (enroué), Gordito, Mellado (édenté), Mudo (muet), Cano (cheveux blancs) ou Calvo (chauve). Il y eut aussi Cantares et parmi les arbres, Almendro et Pino, sans oublier les oiseaux : Loro, Canario et Jilguero, c’est à dire : Perroquet, Canari et Chardonneret. Il y avait encore, la gourmandise avec Mazapán et l’explosion avec Bombita. Et pour la fête : El Pipo (le sifflet) et Guitarra. On trouve également les plus belliqueux : Guerra, Guerrita, Guerrero mais aussi les métiers, Sastre, Naranjero, Albañil, Pavero, Pintor, Cucharero, Pastor, Tallista, Guitarrero, Tortero, Barberillo, Arriero, Vaquero, Calesero, Patatero ou Cocherito : Tailleur, Vendeur d’oranges, Maçon, Paveur, Peintre, Métallurgiste, Berger, Menuisier, Guitariste, Vendeur de gâteaux, Petit barbier, Muletier, Vacher, Charretier, Cultivateur de pommes de terre ou Petit cocher.

On n’oublie pas El Estudiante ni El Chispa, l’Étincelle pour la bonne humeur ni Carcelerito, Petit gardien de prison ni Conde ni Marqués… Les diminutifs sont d’autres classiques où l’on rencontre : Frascuelo, Joseíto, Pepín, Cayetanito, Mateito, Dominguín, Gonzalito, Bernalillo, Manolín et Villita. Et aussi en raison de l’origine, il ne manque pas de Mancheguito, Valenciano, Granadino, Cordobés, Ecijano, Malagueño, Salamanquino, Antequerano, Sevillano, Cartagena, Navarro, Montañes, Algabeño et Gallego.

Cependant, le méticuleux Leopoldo Vázquez y Rodríguez n’a trouvé que deux surnoms qui définissent ce qu’ils exercent : Torero et Torerito, et il est surpris car certains apodos ne disent rien sur leur origine : Manene, Libri, Lavinia ou Rolo ?

     Aujourd’hui dans la liste raccourcie des matadors en exercice, nous pouvons trouver, en vrac : Morante de la Puebla, El Juli, Calita (Ernesto Javier), El Fandi, Finito de Córdoba (Juan Serrano Pineda), Rafaelillo (Rafael Rubio), El Cuqui (Joaquín Ribeiro), Cayetano (Antonio Rivera Ordoñez), David de Miranda (David Pérez Sánchez), Morenito de Aranda (Jesús Martínez Barrios), Micheleto et El Galo (les frères Lagravère)...

Chez les novilleros : Manuel Diosleguarde (Manuel Francisco Sánchez García né à Dios le Guarde, région de Salamanque), Parrita (Manuel Vilches), El Chorlo (Jesús Diez), Calerito (Juan Pedro García Vizcaíno), Quinito ( Rafael López, colombien de Medellín), Villita (Juan José Villa) , El Niño de las Monjas (Jordi Pérez)…

 

      Chez les Français, le premier torero d’alternative ne fut autre que Pierre Cazenabe, né à Meilhan, le fameux Félix Robert. Nous trouvons dans le désordre et la liste est non exhaustive : le Nîmois Amor Antunez, El Andaluz ; Étienne Boudin, Pouly, Ambroise, son fils Pouly II et Pierre, le petit-fils Pouly III ; Jacques Brunet, Jaquito ; Bernard Domb alias Simon Casas ; tous les Arlésiens Goita à l’état civil, les Romero ; Richard Milian, ex Niño de Saint-Cyprien, les frères Montcouquiol Alain et Christian, Nimeño I et II ; Lucien Tien Orlewski dit Chinito ;

Chinito de Francia

 

André Viard qui répondait au tout début au surnom de El Dibujante, le Dessinateur, discipline où il excelle ; Marc Christol n’est autre que Marc Serrano ; J.B. Jalabert, Juan Bautista ; Yannis Djeniba, El Adoureño ; Raphael Raucoule, El Rafi, le dernier en date.

À tous ces toreros d’alternative, rajoutons ceux qui s’habillèrent ensuite d’argent, Philippe Delapeyre, El San Gilen ; Lionel Rouff, Morenito de Nîmes et Rachid Ouramdane, Morenito d’Arles.

Solal Calmet, Solalito chez les novilleros…

En Biscaye, dans la liste des anciens toreros, il était plus aisé d’en appeler certains par leur apodo.

Cocherito de Bilbao

     Quelques noms : Cástor Jaureguibeita Ibarra, Cocherito de Bilbao ; Rufino San Vicente Navarro, Chiquito de Begoña ou Sarafín Vigiola del Torco, Torquito I.

Les toreros de la province voisine de Guipuzcoa ne sont pas en reste, la preuve : Juanito Aldabaldetrecu, Aldaba ; Martín Barkaiztegi, litographié par Goya, Martintxo ; Luis López Irala Goitia, Txikito de Rentería.

 

Paquiro

     Nous pourrions continuer indéfiniment en prenant les toreros "romantiques" comme Francisco Montes, Paquiro ; José Redondo y Domínguez, El Chiclanero… les "post-romantiques", José Rodríguez y Rodríguez, Pepete ; Manuel Domínguez, Desperdicios ou Antonio Sánchez, El Tato né en 1831 à Séville, autre El Tato, José Raúl Gracia Hernández, lui né à Saragosse en 1972, triomphateur à Mont-de-Marsan en 1998 et 2000 face aux victorinos.

Rajouter les matadors de l’âge d’or, des années 50 à 70, etc.

     En voici quelques uns pour le plaisir :

- Antonio Chenel Albaladejo, Antoñete.

- Juan Belmonte García, plus communément appelé Juan Belmonte, est un des toreros avec Manolete et El Cordobés qui a collectionné le plus de surnoms : Terremoto (tremblement de terre), Coloso de la Emoción, San Juan Belmonte, El Cataclismo, Pasmo de Triana. On l’appela aussi Trianero (natif du quartier de Triana de Séville), il est pourtant né dans le quartier de la Macarena !

 

Cagancho

- Joaquín Rodríguez, Cagancho, un surnom malodorant venant du verbe cagar (qui se passe de traduction) et de ancho qui signifie large ou épais. Mais il existe une explication plus plaisante : en Andalousie, on donnerait le nom de cagancho à un oiseau chanteur.

- Antonio Borrero Morano, Chamaco, né à Huelva en 1935.

- Juan Antonio Ruiz, Espartaco.

- Miguel Baez Espuny, El Litri.

- José Maria Dols Abellan connu sous le pseudonyme de Manzanares, utilisé par son père, banderillero.

 

Minuto

- Enrique Vargas, Minuto, réduction de diminuto signifiant "très petit".

- Cayetano Ordoñez Aguilera, Niño de la Palma, le père d’Antonio.

- Francisco Rivera Pérez, Paquirri.

 

El Viti

- Santiago Martín Sánchez, El Viti, du nom de son village natal, Vitigudino à 70 km de Salamanque.

- José Ulloa, Tragabuches, mange-panse, pseudonyme de son père à la voracité légendaire.

 

El Yiyo

     … et José Cubero, Yiyo, sa mère l’appelait Joselillo et dans son quartier de Bordeaux, on le connut très vite comme Yiyo.

     Et l’on pourrait compléter avec les apodos des picadors, banderilleros et autres peones, les apoderados, les écarteurs, raseteurs, revisteros… indéfiniment !

 

                                                                  Gilbert Lamarque

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Proverbes et dictons dans le langage espagnol

Publié le par Cositas de toros

                       Le toro est le protagoniste de nombreux dictons dans la langue de Cervantes et source d’inspiration du proverbe espagnol : « Hasta el rabo, todo es toro ».

 

            De nombreuses expressions taurines ont cours. « Hasta el rabo, todo es toro », « Jusqu’à la queue, tout est toro » est l’une des plus répandues.

Une autre très utilisée est celle du « Toro de cinco y el torero de veinticinco », « Le toro de cinq ans et le torero de vingt-cinq ans. »

Origine de ce dicton populaire.

L’écrivain Carlos Abella l’explique dans  ¡Derecho al toro!  El Cossío, également : « C’est par l’écrivain Jaime de Foxá que j’ai entendu cité ce dicton pour la première fois. Il définit l’âge, qu’à une autre époque, on considérait que les prétendants au combat devaient avoir : le toro âgé de cinq ans ; le torero, vingt-cinq ans. A cet âge, tous deux étaient censés avoir atteint leur apogée de plénitude et de maturité, le toro a le maximum de sentido, de vigueur, de force et de puissance, tandis qu’à vingt-cinq ans le torero a l’expérience, la connaissance du combat et la technique suffisantes pour affronter le toro avec ses meilleures armes. »

El Cossío inclut plusieurs de ces expressions dans son proverbe du toro, expressions qui apparaissent dans l’œuvre susmentionnée ¡Derecho al toro!, un exemple vivant de la richesse de cette langue et le vaste assortiment inspiré d’énonciations et d’expressions tauromachiques.

Voici quelques unes d’entre elles.

 

 

- « Ser un toro claro », « Être un vrai toro » : on dit de quelqu’un qui fait face franchement et clairement, sans arrière-pensées.

- « Pan y toros queremos, y si algo falta que sea lo primero », « Nous voulons du pain et des toros, et s’il manque quelque chose, ce doit être le premier » : il illustre l’intensité des racines populaires du spectacle taurin, à tel point qu’une phrase d’une si profonde contradiction s’est forgée dans le temps. L’expression abrégée, « ¡Pan y toros!*, est restée dans le langage courant comme un symbole de simple passion populaire. Expression, aujourd’hui, bien désuète.

- « Ver los toros desde la barrera », « Voir les toros de côté » : il se dit de ceux qui prennent leurs précautions ou ne veulent pas prendre de risques et est utilisée comme synonyme d’indécision ou encore de sagesse et de prudence.

- « El toro y el gallo, en el mes de mayo », « Le toro et le coq, au mois de mai » : il s’agit du moment de plus grande saveur, maturité ou opportunité pour "lidier" le toro.

« Hasta el rabo, todo es toro », « Jusqu’à la queue, tout est toro » : synonyme de prudence et de ne pas se fier aux apparences car, quand on pense avoir maîtrisé une situation, cela peut se compliquer… Disons, tant que quelque chose n’est pas terminé à cent pour cent, rien n’est écrit.

Mais toutes ces expressions n’ont véritablement de saveurs qu’en espagnol, la traduction en français les affadit : ¡del chorizo picante al chorizo dulce!

 

*¡Pan y toros!, paraphrasant l’expression latine de Juvénal "Panem et circenses" est aussi ce pasodoble souvent utilisé à l’heure du paseo dans de nombreuses arènes. Ce pasodoble est extrait de la zarzuela écrite en 1864 par Francisco Asenjo Barbieri.

Également, le titre d’un livre du journaliste et écrivain Eugenio Noël qui traite entre autres, des injustices sociales qui existaient dans l’Espagne au début du XXe siècle.

 

          Ni proverbe ni dicton, cette citation pour illustrer joyeusement "El toro y el gallo, en el mes de mayo" :

 

 

                                                                Gilbert Lamarque

 

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gastronomie française et tauromachie espagnole

Publié le par Cositas de toros

Cuisine...  

     Les journalistes gastronomes de Paris-Presse, Henri Gault et Christian Millau traquent dans les années 60, les bons plans pour agrémenter les week-ends de leurs lecteurs avides de nouveautés. Les Français découvrent le farniente, les week-ends et les loisirs. La faim de l’après-guerre n’est plus qu’un mauvais souvenir. Les classes populaires se régalent de « gueuletons » interminables et, les classes plus aisées qui fréquentent les restaurants gastronomiques, sont dans l’attente d’autre chose. Le goût s’affine. Et voici dans les années 70, la naissance de la Nouvelle Cuisine, mouvement révolutionnaire dans la cuisine française.

F. Gault et C. Millau


     La grande cuisine s’est figée. Les chefs trois-étoiles du Guide Michelin, garants du patrimoine culinaire régional et de la tradition fondée sur les principes d’Escoffier, se sont assoupis dans la routine. Nous somme dans le copieusement garni, aux sauces riches, au décor cossu ou à la fausse auberge rustique. Le magazine lancé en 1969, le Nouveau Gault-Millau, se transforme en guide. Et très vite, les Bocuse, Senderens, Guérard, les frères Troisgros, Chapel… se convertissent à la nouvelle éthique culinaire et les pères spirituels de cette Nouvelle Cuisine décident en 1975 de transformer "La grande cuisine française" en "Nouvelle grande cuisine française".

Auguste Escoffier


     Après la Nouvelle Vague au cinéma – François Truffaut, Jean-Luc Godard –, après le Nouveau Roman – Nathalie Sarraute, Alain Robbe-Grillet – voici la Nouvelle Cuisine avec ses chefs libérés des dogmes de la cuisine bourgeoise codifiée.
Mais des assiettes trop chargées servies par le passé, les clients voient trop souvent arriver sur la table de restaurants à prétention gastronomique, des assiettes quasi vides… et la Nouvelle Cuisine rime avec des prix (g)astronomiques.
Et puis la concurrence se développe et si l’art culinaire à la française demeure pleinement reconnu, l’excellence venue d’ailleurs remet en question sa suprématie.

 


     Dans la jungle des nombreux guides, le Michelin demeure le premier juge. Or ses exigences en matière de service et d’accueil pour justifier les 3 étoiles participent à une inflation galopante des coûts.
     Dans les années 90, une autre révolution est en marche, celle de la simplicité du décor. Stop à la frime et au tape-à-l’œil, y compris dans les cuisines. Retour aux plaisirs simples. Un critique baptise ce nouveau concept "bistronomie". Pas très heureux comme qualificatif, Yves Camdeborde n’apprécie pas : il est cuisinier, pas bistrotier ! Il ne vend pas d’œufs durs au comptoir.
Mais les codes reviennent au galop et le décor se fait plus chic et la table design fait grimper les prix ! Le restaurant rime avec concept, design et architecture.
Au fond, la cuisine ne fait que reproduire ce que la France fait à chaque révolution : rejeter et retrouver, même si, entre temps, les choses ont changé. Un fait, cependant, demeure intangible : l’amour passionné des Français pour la cuisine et pour ses grands chefs.

… et corrida

     Vous trouverez des points communs, des similitudes, quelques rapprochements avec la tauromachie : de la passion – beaucoup – , des prix prohibitifs – à profusion –, des aménagements et mini révolutions, des lourdeurs, des tâtonnements, des critiques – à foison –, des intellectuels – pas toujours de gauche –, des opportuns – moult dans le mundillo –, des déceptions – quelques fois à table, souvent sur les tendidos –, de bons bouquins pour tromper l’ennui…, des artistes mais aussi des gargotiers.

     Nous ne remonterons guère dans le temps.
Avant les années 45, la corrida était le reflet de la condition humaine. Pour Montherlant, le combat de l’homme était l’occasion de se mettre en péril pour prouver sa maîtrise du destin. Auparavant, dans la décennie 1930, García Lorca donne la priorité à la fusion avec le peuple.
Dans la première moitié du XXe siècle, un nouveau toreo se développe, fondé sur l’immobilité du torero, les passes se multiplient maîtrisant la course du toro. Antérieurement, existaient l’esquive, la défense, la mobilité formant le mode traditionnel. 
C’est la révolution dans le toreo par Juan Belmonte qui mit de côté toutes les règles fondamentales. C’était le "nouveau toreo" basé sur les qualité du toro où la muleta glissait au rythme de la charge. Belmonte réduit les déplacements. Il attend, immobile, le toro, le déviant et le plaçant dans un terrain impossible. Il ramène la bête sur lui en "templant" sa charge. C’est lui le créateur du toreo moderne avec parar, templar y mandar : les trois canons. Il est bientôt rejoint par Joselito et son art orthodoxe et ses qualités exceptionnelles. C'est la competencia entre les deux hommes mais les toros ont perdu le trapío et les armures de ceux de la fin du XIXe siècle combattus par Lagartijo ou Frascuelo.
Cette période, celle de l’avènement de la "corrida esthétique", fut la plus meurtrière de l’époque contemporaine.
Après "l’Âge d’or" du toreo des années 20, les vedettes avaient pour nom : Gaona, Granero, Chicuelo, Lalanda, Armillita, Vicente Barrera, Domingo Ortega ou Manolo Bienvenida.
Puis après cette période assassine, c’est un nouveau combat après la guerre (1945), ce nouveau toreo-"nouvelle corrida" qui amplifia les manipulations génétiques et les fraudes voulant permettre la sécurité et produisant des toros prévisibles aux cornes courtoises, plus petits, plus jeunes mais sévèrement châtiés sous le fer.

Antonio Ordoñez

     Ce furent les années Manolete, l’orgueilleux Dominguín le champion racé, Ordoñez le beau-frère, le challenger aux trente blessures, et après l’apparition du guarismo en 1969, el terremoto El Cordobès incarnant l’Espagne des sixties qui fit la une de Life.

     Voila ce qu'écrivait Jean Cistac "Juan Leal" à propos de L.M. Dominguín dans Corridas (Péchade éditeur à Bordeaux, 1950) : " Cette journée que, débutant en France, l'été 1948, ce Luis Miguel Dominguín s'exhiba à Dax devant des bestiaux de poche et peut-être purgés, en tout cas impotents, paralytiques même, devant lesquels il émerveilla des milliers de jobards, amateurs de plastique, endoctrinés par la propagande..."

Paco Ojeda

     Plus près de nous encore, Paco Ojeda, architecte impassible, à la tauromachie compacte, privant d’espace son adversaire dans une orgie de passes. José Tomás rentrant dans le gotha très réduit des toreros de légende ( Belmonte, Joselito Gallito, Manolete…) par son engagement total, sa prise de risque maximale dans une tauromachie mystique. Enrique Ponce – dans une autre vie – gestionnaire n°1 des toros et le phénoménal El Juli – dans une autre vie, lui aussi – le surdoué explosif à la technique éprouvée.
     Aujourd’hui, la critique de la tauromachie sous un angle animaliste (dès le XIXe siècle) est reprise par les anti taurins. La question des limites entre humanité et animalité doit, pour ses défenseurs, être repensée, en dépassant le cadre du courant "romantique". L’évolution des rapports de l’homme à l’animal et à la mort dans la société occidentale remettent en cause la perpétuation de la corrida espagnole.
Avant la volonté de la supprimer, on veut l’édulcorer – même chez certains au sein  du mundillo – comme par exemple, en parallèle avec les revendications antispécistes, éradiquer l’estocade, estocade qui donne tout son sens au combat ! Alléger l’assiette, faire de la tauromachie "minceur" !
La sauvegarde de la culture taurine comme résistance à la globalisation, comme promotion de la diversité culturelle et comme système de développement durable – tout ceci fort à la mode –, est  enfin défendue par une mobilisation – timide – des aficionados, récente mais cohérente. La réponse à l’adversité est plus concrète, argumentée et unitaire. Mais hélas, nous ne pouvons que déplorer l’amateurisme du monde taurin lorsqu’il s’agit de défendre la cause face aux militants anti taurins bien structurés, s’introduisant dans les milieux du pouvoir.

Quelques autres points communs entre Cuisine et Corrida.

     Les écoles de cuisine fleurissent, participant à l’exception tricolore : le Cordon bleu à deux pas de la Tour Eiffel, créé en 1895, l’école Ferrandi, et celles créées par les chefs eux-mêmes : Vatel, Ducasse Éducation, l’institut Paul Bocuse, etc. Il est loin le temps où les écoles de cuisine recevaient des apprentis âgés de 12, 13 ans pour des ateliers sur les métiers de la charcuterie, poissonnerie… Révolue, l’époque où la filière n’accueillait que des élèves en difficulté. L’ancienne voie de garage attire un public bien plus large, séduit par une image où les chefs deviennent des stars, les émissions télévisées à grand succès métamorphosent l’image du métier auprès du grand public. C’est l’explosion sur les réseaux sociaux et les livres se multiplient en librairie.
     Côté toros, la première école de tauromachie est créée en 1830 par le roi Ferdinand VII dont Pedro Romero prendra rapidement la direction. Aujourd’hui en Espagne comme en France, les écoles sont nombreuses : Madrid, Valence, Salamanque, Valladolid, Cáceres, Badajoz…, Nîmes, Arles, Béziers, Adour Afición… Il en ressort souvent des futurs sans lendemain, des carrières mort-nées, beaucoup d’apprentis et très peu d’élus, un retour dans l’anonymat, mais ces structures ont le mérite d’exister. Fini les coups de muleta au clair de lune et les roustes qui en découlaient. Les élus ambitionnant de ressembler à leurs aînés mais pas à eux-mêmes : un plat servi souvent froid et sans saveur.

 

     L’histoire de la gastronomie française a, elle aussi, ses revisteros, ses critiques culinaires : en 1486, Guillaume Tinel, dit Taillevent publie son Viandier. En 1651, sous Louis XIV, François Pierre de la Varenne, Le Cuisinier françois. Sous le règne de Louis XV, Le Cuisinier moderne de Vincent La Chapelle en 1735.

     Sous le Premier Empire, Manuel des amphitryons d’Alexandre Balthazar Laurent Grimod de La Reynière (1808). En 1825, sous la Restauration des Bourbons, Physiologie du goût par Jean Anthelme Brillat-Savarin. Alexandre Dumas publie en 1873 (IIIe République), Le Grand Dictionnaire de cuisine ; en 1902, le Guide culinaire d’Auguste Escoffier… En 1976, La Grande cuisine minceur de Michel Guérard ainsi que La Cuisine de marché de Paul Bocuse, et le catalogue est inépuisable.
     Quant aux critiques taurins, les revisteros, journalistes et romanciers ayant exercé ou exerçant de ce côté-ci des Pyrénées, il est impossible de tous les citer. La littérature taurine est née avec les différentes formes de tauromachie. Les revisteros exercèrent dans la presse taurine ou dans les pages dédiées des quotidiens dès 1887. Certains écrivirent, en dehors des reseñas, des ouvrages toujours d’actualité et incontournables.

 

Auguste Lafront "Paco Tolosa"

      Citons Claude Popelin, Auguste Lafront "Paco Tolosa", Jean-Pierre Darracq "El Tio Pepe", Georges Lestié, Alfred Degeilh "Aguilita", Marius Batalla "Don Cándido", Jean Cistac "Juan Leal", Gilbert Lacroix "Luis de la Cruz", Léonce André "Plumeta"… Vous avez certainement eu entre vos mains un de leurs ouvrages, et la liste se complétant avec tous ceux qui écrivent de nos jours.

 

14 octobre 1933

        Les revues et journaux spécialisés se multiplièrent, parfois pour de courtes durées, parfois pour un unique numéro, L’Aficion (Bordeaux), Biou y Toros (Nîmes), premier numéro le 4 juillet 1925, l’ancêtre de Toros, Lou Ferri (Arles), Midi-Taurin (Nîmes), Le Toril (Toulouse), Toros-Revue (Bordeaux)…  et  les quelques organes imprimés de nos jours. Le plus ancien, le Journal des Arènes né à Marseille en 1887, n’imprima que peu de numéros. 
Dans la bibliothèque taurine, le lecteur-aficionado trouvera livres techniques, reportages, souvenirs et anecdotes, romans, essais, bandes dessinées… nourrissant son afición si malmenée par temps de Covid.

 

   
     L’UBTF, l’Union des Bibliophiles Taurins de France créée le 3 avril 1977 à Saint-Gilles (Gard), compte aujourd’hui environ 160 membres. A ce jour, plus de 72 ouvrages et 68 Gazettes ont été édités. Elle s’inspire de la Unión de Biblióphilos Taurinos d’Espagne.
Vient de paraître un superbe Bordeaux capitale tauromachique, histoire de la Gironde taurine, dont l’auteur n’est autre qu’Antoine Briscadieu, le fils d’Alain, le Vicois, trop tôt disparu. Une somme de 406 pages, d’une lecture passionnante, à la riche iconographie et aux nombreux documents.

UNESCO

     En 2010, le "repas gastronomique français" est inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.
A compter du 22 avril 2011, la tauromachie a été, elle aussi, inscrite par le ministère de la Culture, décision infirmée en juin 2015 par la Cour administrative, malgré la tentative de se pourvoir en cassation de la part de l’ONCT et de l’UVTF, le verdict tombant définitivement le 28 juillet 2016.
Donc, la tauromachie en France ne rejoindra pas, entre autres, le savoir-faire de la dentelle au point d’Alençon ou la tapisserie d’Aubusson… dommage.

………..

     "Nouvelle", moléculaire, "bistronomique"… la cuisine continue de se réinventer. Les courants et les concepts se suivent et se concurrencent, mais les dogmes ne sont-ils pas faits pour être dépassés ?
La gastronomie n’est pas en péril.

     L’aficionado appréciera la bonne chère et, repu et comblé, se dirigera plein d’excitation vers sa querencia, ombre ou soleil, où l’attend le plaisir ou la douleur, la joie ou le dépit, la satisfaction ou l’ennui.
Festin, plaisir des dieux ; corrida, plénitude des aficionados ou aigreur d’estomac amenant à la diète ?
La corrida est en danger, et l’aficionado, lui, demeure inquiet.

     Faire alterner longtemps jansénisme et épicurisme, disette et gloutonnerie… 

                                               Gilbert Lamarque
 

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