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billet d'humeur

L’APOCALYPSE EST POUR DEMAIN

Publié le par Cositas de toros

 

Par Gilbert LAMARQUE

 

Non pas une catastrophe massive et violente mais une douce disparition. Car ce genre prophétique est caractérisé ici non pas par une réalité spirituelle invisible et inaccessible mais simplement par une expérience humaine insidieuse. Ici, la ligne de partage entre l’ancien monde arrivé à son terme et du nouveau près à s’accomplir n’est point marquée par une quelconque intervention divine qui jugerait les impies et récompenserait les élus. Non, ici les aficionados de verdad sont condamnés au profit d’heureux élus de la nouvelle société soft, édulcorée.

Mais que sont-ce ces élucubrations, ces divagations ?

 

Istres, 19 juin 2016, Toros de JP Domecq

Non pas. Tout ceci m’est venu depuis Bilbao, le 25 et 26 Août lors des corridas où officiait un certain PONCE (non, PONCE PILATE est connu pour avoir exécuté JESUS sur la croix, Enrique, lui, a parfois exécuté des taureaux dans la croix, nuances).

J’écrivais dans La Gacetilla que je me suis coltiné des ersatz de bovidés notamment avec PONCE dans un vide sidéral.

Mr Ponce est un fossoyeur, couvert d’or et de gloire. Que recherche t’il aujourd’hui, que veut-il prouver demain ? C’est un excellent technicien, un artiste, nous en sommes convaincus. Mais actuellement, il met ses compétences au service de ses amis du mundillo et des organisateurs sans vergogne. Tout comme PONCE PILATE, il s’avère être un traître.

Souvenez-vous de l’Apo…. théose en Istres en 2016 comme l’écrivit une certaine presse, huit oreilles et deux queues. 

Un torero d’époque, soit. Vingt sept années d’alternative, oui, une dizaine en haut de l’escalafon, également. Et ce jour-là : ruedo décoré, musique spéciale adaptée aux futures (le comble!) faenas, un baryton, des choeurs, enfin un spectacle grandiose … noeud papillon et souliers vernis !

Et le 17 Août  cette année à Malaga, la « corrida » Picassiana-Crisol avec un scénario écrit par PONCE, décoré par LOREN, orchestré par Michel CLOUP, plus une partie vocale et l’ensemble (mantille sur la sévillane) « savamment » coordonné, par l’autre montois Guillaume FRANCOIS, en fait, directeur artistique ! Ouais.

En aparté, voici ce que Manolo SANLUCAR, guitariste et compositeur de flamenco a déclaré, il y a déjà quelques temps : « La tauromachie et le flamenco naissent et se manifestent à l’intérieur de la même spiritualité artistique… [Pour autant] la tauromachie la plus belle, c’est dans le silence qu’elle doit s’accomplir parce que la tauromachie à sa propre musique. Moi, musicien, je suis gêné lorsque le public dans une arène demande à la musique de jouer. Ca me gêne parce que ça transforme la corrida en fête alors que c’est un rite. » A méditer.

PONCE mit le feu à Malaga. Toujours de la maîtrise, du grand art, etc

Pour ces deux spectacles, il y eut des toros « artistiques », « artistes », cela va de soi.

J’ai bien noté « spectacles ». Danger, ne les classons pas dans corridas ; les goyesques prenant le chemin des premiers cités.

Et attention à l’ambiance environnante qui provoque chez nous une intense émotion. Les dés sont pipés.

Que tout ceci reste exceptionnel et donc en marge de la corrida … comme le Bombero Torero où les nains (il faut écrire : les gens de petite taille) remplacent les géants de la tauromachie. Mais ici, rien de pris au sérieux, de précieux mais pathétique, peut-être.

Alors Mr PONCE, il est temps certainement d’aller recenser vos oliviers, et nous vous en prions, n’enterrez pas la corrida, celle qui vous a nourri et qui engraisse des individus indignes, au profit de spectacles insipides sans affrontements véritables tel que l’exhale la vraie tauromachie.

J’y vois aussi un certain égoïsme, ce faire plaisir et par ce fait, la figura mettant de la distance entre son monde et celui des belluaires.

Il est temps pour nous, de garder de vous le souvenir d’un Maestro qui aura marqué son époque comme peu le firent.

Je ne fais pas ici, injure aux « poncistes » qui sont respectables, je comprends leur admiration sans fin, mais ne soyons pas candides, naïfs. Cela ne nous empêchera pas de vivre avec notre temps en défendant nos valeurs. L’avenir de la corrida dépend plus que jamais du choix que nous, public, ferons.

Nous savons par ailleurs, outre PONCE, que le mundillo, certaines empresas ont déjà choisi ce spectacle édulcoré, plus rentable, invitant la génération future à pousser vers les ténèbres les « vieux » aficionados vociférateurs et exigeants que nous sommes : les gardiens de la Fiesta. Le monde végan et animaliste se battent les flancs, ils n’auront pas besoin de pousser bien loin leurs argumentations débiles.

Et si les clarines n’étaient que les lointaines trompettes de l’Apocalypse ?

Sept anges sonnèrent les sept trompettes : … « Le premier sonna de la trompette et de la grêle et du feu mêlés de sang s’abattirent sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé et toute herbe verte fut brûlée. »

Comment voulez-vous élever des taureaux dans ce contexte ?

 

PS. J’ai été grand admirateur d’Enrique. Je me souviens, entre autres, de grandes tardes dacquoises.

Clin d’œil. J’ai emprunté le titre de ce sujet à Jean YANNE qui sur France Inter en 1977, défraya la chronique avec son feuilleton sur les aventures de Robinson CRUSO, feuilleton apocalyptique.

                          Gilbert LAMARQUE

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DE LA PRESIDENCE

Publié le par Cositas de toros

En ces temps de "vide taurin", je vous propose un article très intéressant de notre revistero maison Gilbert LAMARQUE sur les Présidences des corridas, novilladas et Novilladas sans picadors.

A lire avec attention ...

DE LA PRESIDENCE

  

Par Gilbert LAMARQUE

 

Le Corps des Présidents et Assesseurs de Corridas (CPAC) créé en 2012 à l’initiative de la Fédération des Sociétés Taurines de France (FSTF), est destiné à favoriser les échanges d’expérience, la formation de ses membres et à proposer l’évolution du règlement.

Le nouvel acronyme CPAC signifie désormais : Corps des Présidences et des Alguazils de Corridas.

Les difficultés rencontrées : ... communication parfois difficile avec la piste, connaissances insuffisantes du public … formation insuffisante de certains délégués aux piques, des pétitions de plus en plus bruyantes mais sans mouchoirs, des prestations musicales inopportunes pendant l’arrastre …

Les préparations préalables à la course menées donc en amont sont primordiales.

Une responsabilité récemment attribuée au président par une modification de l’article 70-1 : « Avant d’ordonner le commencement du spectacle, le Président s’assurera que toutes les dispositions réglementaires auront été prises, que le personnel de la plaza se trouve à son poste et que seules occupent le callejon les personnes dûment autorisées. »

NB : Tout le travail mené en amont de la course est primordial (déjà souligné). Il influence le déroulement de la corrida dans une part non négligeable. Le président doit engranger un maximum d’informations avant le début du spectacle et doit évacuer un maximum d’« inconnus ». Ici, ce ne sont pas les « invités » du callejon car ceux-ci sont connus de tous !

En effet, il serait souhaitable que les « quelques » personnes invitées sans raisons majeures viennent nous rejoindre sur les tendidos (où la vue sur le ruedo est meilleure) tout en s’acquittant du prix du billet, cela va de soi ! Le callejon est une venelle qui vomie une foule innombrable comme une rue commerçante un jour de marché, nous y apercevons aussi des mineurs. Déjà en 1922, dans le « Petit guide taurin » édité gratuitement par le journal sportif régional « Athlétic » (au Sablar à Dax), « Fernando écrivait : « Il doit également interdire les allées et venues des parasites du callejon qui peuvent distraire le toro ».

Ensuite lors du troisième tercio : … Le président fera sonner les avis dans les temps : 10, 13 et 15 minutes après la première passe de muleta.

A propos de la musique :

1. Le président ordonne la musique en fonction non seulement du travail du torero mais aussi du comportement du toro. La musique accompagne les faenas dites artistiques, elle s’abstient avec l’émotion du combat.

2. Il stoppe la musique si le maestro se fait prendre, s’il se fait désarmer ou encore si l’intensité de la faena baisse.

3. Il fait attention de ne pas la lancer trop tard.

4. Il arrête la musique quand le maestro prend l’épée de muerte.

A propos de l’arrastre, le Règlement Taurin Municipal est totalement silencieux à son sujet.

Et pourtant, il y aurait beaucoup à dire …

Tout d’abord, il convient de souligner que l’arrastre correspond au moment où le public manifeste son jugement sur les qualités et la prestation du toro : applaudissements, sifflets, ou encore silence indifférent doivent pouvoir s’exprimer et ne pas être couverts par une musique intervenant trop hâtivement. A la présidence à exiger préalablement de la musique qu’elle ne joue qu’une fois la dépouille du toro évacuée.

Quelles que fussent ses qualités, le toro mérite une sortie digne … cela s’appelle le RESPECT. Réservons notre humeur au mayoral et (ou) ganadero, c’est plus judicieux.

Sachant aussi que l’indulto doit rester rarissime et, s’il vous plaît, concernant les novilladas non piquées, ni indulto, ni vuelta al ruedo, le bon sens en découle.

Un président peut exceptionnellement refuser la fonction par exemple, si certaines conditions générales en matière d’intégrité du taureau ou d’éthique ne sont pas assurées.

Si l’état physique et sanitaire des taureaux est inacceptable ou bien sont relevées des lacunes dans la sécurité.

Le dernier Règlement Taurin Municipal a été édicté par l’UVTF à Orthez le 25 Janvier 1998 et est applicable dans « toutes » les arènes françaises.

Toutefois, à l’article 38, il serait souhaitable d’ajouter l’alinéa suivant, suggéré par la FSTF : « Le président et ses assesseurs sont choisis, par le maire ou le délégué, sur une liste établie et mise annuellement à jour, la liste du « Corps des Présidents » émanation des associations les plus représentative de l’aficion française. Il est souhaitable que l’une des trois personnes qui siègent au palco soit vétérinaire ».

Donc du sérieux au palco, et non plus cet échange incessant des « cousins » de peñas amies. « Pour notre propre intérêt, on s’arrange entre-nous ». Quant au notre !...

En aucun cas, le CPAC n’est un agent de placement.

Le CPAC est ouvert aux Présidents, Assesseurs et Alguazils confirmés, aux postulants à ces fonctions et à tous les aficionados intéressés par le Règlement Taurin Municipal et l’éthique de la corrida, même s’ils ne souhaitent pas siéger. (Vous avez dit « confirmés » ? Qu’est-ce qu’un « confirmé »?).

Encore du pain sur la planche et souhaitons qu’il ne rassisse pas !

 

                                                                             Gilbert LAMARQUE

 

 

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