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hommages

Pari gagné

Publié le par Cositas de toros

       

Les chevaux vont envahir la ville

 

 

            Ils attendaient 10.0000 manifestants samedi matin 11 février à Montpellier, ils se retrouvèrent 13.000 sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. La préfecture de l’Hérault ayant obtenu des syndicats qu’ils déplacent la manifestation contre la réforme des retraites prévue initialement le matin, à samedi après midi. Traduisez : l’Élysée regarde "positivement" le monde rural, quant à l’hostilité toujours plus vive de la rue mobilisée contre la réforme des retraites, l’œil est plutôt noir…

     Les manifestants présents à Montpellier ont vécu ce jour, un moment historique. Jamais la préfecture héraultaise n’a reçu une telle manifestation. C’était à Nîmes que les manifs se montaient auparavant, mais la préfecture gardoise a battu un record : plus de 20.000 mobilisés depuis le départ des Jardins de la Fontaine jusqu’aux Allées Feuchères, tous mobilisés pour cette inquiétante réforme des retraites. Lot de consolation pour les Nîmois.

   

      Les maires de Saint-Brès (Hérault), Laurent Jaoul, organisateur de l’évènement montpelliérain, et de Bouillargues (Gard), Jean-Luc Meissonnier, ont apprécié.

     Une démonstration de force réussie dans le calme et dans la dignité soulignée, toute fois , de saillies pour huer les radicaux de tous bords, certains radicaux bien de chez-nous, languedociens bon teint. Ceux-ci nous permirent de nous rassembler et de démontrer que nos traditions sont bien vivantes.

     Malgré le nombre conséquent d’élus, maires et parlementaires, la journée échappa à la récupération politique

Une poignée de terre

     Cette journée fut conclue par la plantation d’un olivier sur le parvis de l’office de tourisme, les maires participants avaient amené une poignée de leur terre communale pour planter cet arbre symbole de paix, arbre emblématique du climat méditerranéen, il est aussi depuis l’Antiquité, le représentant de la force et de la victoire, rajoutons-y la sagesse et la fidélité, l’immortalité et l’espérance, enfin, la richesse et l’abondance, symbolisant la réconciliation…. Jolie divulgation !

 Temps fort                                

     300 chevaux défilèrent du Zénith à l’esplanade Charles-de-Gaulle, chacun monté par un manadier ou un gardian, les hommes régulateurs de la nature sauvage. Montpellier avait un grand air de Camargue. Un moment magnifique.

     Une journée où les traditions rayonnèrent avec un certain art de vivre sous le ciel héraultais.

     On nous envie !

     Pari gagné.

                                                 Gilbert Lamarque

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LA SECONDE MORT DE DOMINGUIN

Publié le par Cositas de toros

                 … Rugby et Corrida…

 

             Lancien demi de mêlée de Béziers, Pierre Danos, internationnal dans les années 1950, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 93 ans.

     L’AS Béziers, actuellement en Pro D 2 mais champion de France à onze reprises entre 1961 et 1984 a salué « un prince biterrois ».

     Avec son club, il avait notamment remporté le Challenge Yves-du-Manoir en 1966 et disputé en tant que capitaine, quatre finales du championnat de France en 1960, 1961, 1962 et 1964 pour une victoire en 1961 face à Dax où sévissait un certain "M. Drop", Pierre Albaladéjo. Il avait entre autres inscrit le drop décisif depuis le bord de la touche lors de la victoire des Biterrois devant Albi par un score à "L’ancienne" 6 à 3… Avant de porter les couleurs de Béziers, il fit ses classes comme junior à Castelnaudary, au SC Albi (1949-1950) et au RC Toulon (1950 à 1955). C’était le temps béni où les journalistes britanniques tressaient des couronnes au rugby français et à son championnat donnant un spectacle magnifique où la vidéo ne s’invitait pas , où le "banc" n’existait pas.

     Il coiffa la casquette d’entraîneur de son club de 1966 à 1968  juste avant Raoul Barrière , une autre page se tourna alors.

     Internationnal à dix-huit reprises (3 essais, 2 drops) entre 1950 et 1960 , disputant trois Tournois des cinq nations dont les éditions 1950 et 1960 remportées par les Bleus. Il participa à la tournée du XV de France en Afrique du Sud en 1958, à l’Ellis Park de Johannesburg : première tournée d’une équipe à XV représentant la France dans une nation du Commonwealth terminant invaincue, deux test matches avec une victoire et un nul.

     « Au rugby, il y a ceux qui jouent du piano et ceux qui les déménagent. » Cette déclaration est passée à la postérité. Les fidèles du Top 14, sont, hélas, abonnés aux déménageurs ! Postérité aussi, sous la plume de Denis Lalanne dans Le grand combat du XV de France.

     "Pierrot la science"et "Dominguín", tels étaient ses apodos. Son aîné espagnol, torero flamboyant qui illumina la tauromachie, et le Biterrois dans un jeu d’une toute aussi grande virtuosité. Tous les deux , maîtres de leur art, mais seul le madrilène se fit détester par sa froideur, sa suffisance et cet orgueil qui lui collait à la peau. Pierre Danos, superbe joueur de la "Grande époque" allia finesse et élégance balle en mains. El numero Uno flanqué d’un 9 dans le dos s’en est allé monter une équipe de champions.

     Une légende nous quitte. Salut Dominguín !

                                             Gilbert Lamarque

 

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MONDEÑO, dominicain-torero...

Publié le par Cositas de toros

          ... ou torero-dominicain ?

     

     

            Juan García Jiménez "Mondeño" est mort à son domicile andalou de Sanlúcar La Mayor, la mort, impatiente, le priva pour deux malheureuses vingt-quatre heures de souffler les quatre-vingt-huit bougies de son anniversaire car Juan García Jiménez était né le 7 janvier 1934 à Puerto Real , là où le fleuve San Pedro se jette à corps perdu dans les eaux de l’Atlantique dans la baie face à Cadix.

     Il prit l’alternative le 29 mars 1959 des mains d’Antonio Ordoñez à la Maestranza. C’était l’époque où Diego Puerta et Paco Camino faisaient table rase des cartels. Manolo Vázquez était présent, ils combattirent des toros de Raimunda Moreno de Guerra, l’épouse de Carlos Nuñez.

     Durant les riches heures des années soixante, il n’était pas rare de le voir défiler au paseo avec El Viti, Curro Romero, , Miguelín, Jaime Ostos, la paire Puerta-Camino et son ami Antonio Ordoñez.

     Les chroniques datées parlaient de courage et de mysticisme. Il défendait son idéal avec exaltation. Il avait la gloire et décida pourtant de lâcher les trastos pour la contemplation et l’extase. En 1963, il rentre au couvent dominicain de Caleruega à Burgos, terres chrétiennes s’il en est ! Il abandonna l’habit de lumières pour l’habit du moinillon, aux lumières plus intimes, intérieures. Le jeune novice ne s’acharna pas. Frère Juan, revint bien vite au grand jour, vers le tumulte de l’arène préparant sa réapparition/reconversion dans les ruedos. Il quitta l’ordre religieux après un an et demi d’ expiation soit une courte excursion à travers les terres insondables de l’esprit.

     En avril 1966, le voici toréant à Marbella après une visite à Lisbonne et au Mexique, quelques succès plus tard il se retire brusquement en 1970 où Lolita Casado, son apoderada décide de l’épouser. Adieu les vœux de pauvreté et de chasteté implicitement inclus ! Le maestro, hiératique, spécialiste de la verticalité, (un secret équilibre entre José Tomas et Manolete) ; et malgré son air taciturne, presque mystique il sut enflammer le public mais ne résista pas sous les harpons d’un autre dieu, fils de Vénus, Cupidon.

     Par la suite, il vécut longtemps à Paris où sa passion pour les voitures anciennes le fit participer à des concours d’esthétique de par le monde. Il resta éloigné du mundillo, discret et l’on récolta peu de choses à son sujet.

 

NB. Pour être tout à fait clair, la qualification de moine, employée dans la presse taurine est fausse, car les dominicains sont des religieux et non des moines appartenant à la catégorie des ordres mendiants  ayant pour particularité de ne prononcer qu’un seul vœu . Pour Mondeño, le sort en est jeté, Alea jacta est !

                                                                         Gilbert Lamarque                                                                   

 

 

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NOIR

Publié le par Cositas de toros

            "Walk on the wild side… " chantait Lou Reed en 1972, le copain Arthur Ribeiro s’en est allé de l’autre côté, du "côté sauvage", inconnu, où la nuit n’en finit pas. Avec lui, c’est le quintuple champion de France des sauteurs que la course landaise a perdu.

 

     Il vint de Caldos de Vizela, au nord du Portugal,  traversant l'Espagne de Franco après mains périples – un roman – pour poser son baluchon à Saint-Sever, le pays du poulet "label rouge" (le premier), vers la fin des années 60. Il sut bien vite gagner notre sympathie et nos affinités, nous les jeunes de la classe 72, classe joyeuse et dynamique comme le fut Arthur, l’œil pétillant, rayonnant sur un physique vigoureux. Il fut très vite adopté, la joyeuse bande compta un korrigan supplémentaire, (Korrigans, souvenir du nom d’un orchestre très à la mode dans ces années-là). Il devint notre complice des rendez-vous du samedi soir. Le garçon avait trouvé du travail rapidement dans un contexte bien avantageux .

     La vache landaise fut sa première conquête – lequel des deux conquit l’autre ? – Déjà , il nous épata… champion dès 1974, la rafale remporta les titres en 1979, 1980, 1983 et 1988. Les violons de la valse attaquée par Michel Dubos et Arthur Ribeiro ne se turent qu’à la veille des années 90, quand l’un était premier, l’autre montait sur la deuxième marche.

     Aficionado a los toros, grand ami de Victor Mendes, il resta cet homme simple et allègre. Il vécut sa jeunesse en toute hâte, il nous quitte brusquement à 72 ans, rejoignant ceux que nous avons laissé sur le bord du chemin.

     Salut Arthur.

     À Christine, son épouse, à Manuela, Nicolas, ses enfants, Cositas se joint aux multiples hommages.

                                                                          Gilbert Lamarque

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MANUEL AMADOR, GITAN AUX YEUX VERTS

Publié le par Cositas de toros

 

      La Grande Faucheuse allonge encore la liste des matadors ascendants.

 

 

         Le matador Manuel Amador Correas est décédé à l’âge de 83 ans le vendredi 4 mars à l’hôpital général de la capitale manchega, victime quelques jours avant, d’une chute accidentelle.

     Né à Jumilla (Murcie) le 15 janvier 1939 – en raison des circonstances de la guerre civile mais considéré comme un enfant d’Albacete – il a commencé sa carrière en août 1956 à La Gineta (Albacete). Les années 50 sont "l’âge d’or" de la tauromachie d’Albacete avec Montero, Pedrés et Chicuelo II.

     Il prend l’alternative le 28 mai 1964 à La Maestranza de Séville avec Curro Romero comme parrain et Carlos Corbacho comme témoin, combattant les toros du fer de Joaquín Buendia. Il confirme et sort a hombros le 28 mai 1965 avec C. Romero et El Cordobés devant les toros de Carlos Nuñez, toros très appréciés des toreros ces années-là. 1965, certainement sa meilleure année après trente-six courses et malgré deux mésaventures : le 1er juillet à Barcelone, un toro de Sánchez Fabrés l’encorne dans la région abdominale et le 23 août à Dax, un Atanasio Fernández lui transperce la cuisse.

     En 1966, un toro de Francisco Escudero lui fracture l’humérus du bras gauche à Barcelone le 7 juillet perdant lors de cette temporada plus d’une cinquantaine de corridas. Il ne reprendra pas sa position perdue et les performances baissèrent par la suite.

     Il a ouvert à deux reprises la Puerta Grande de Las Ventas et une fois la Puerta del Príncipe de la Maestranza.

     Les aficionados qui l’ont vu il y a cinquante ans se souviennent encore de sa classe extraordinaire qui fit proclamer à un critique taurin : « Nous avons un nouveau gitan aux yeux verts » rappelant l’inoubliable Joaquín Rodríguez "Cagancho".

     C’est en 1972 qu’il se retire à Séville le 9 avril. Quelques années plus tard, il prendra durant six ans les rênes de l’école taurine d’Albacete.

     Il fut à l’origine d’une dynastie de toreros gitans comme Sebastián Cortés, Manuel de Paz, Antón Cortés et son fils Manuel Amador Jr. actuel impresario des arènes d’Albacete avec Simon Casas.

                                                                   Gilbert Lamarque

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