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VOEUX

Publié le par Cositas de toros

     

        MORNE ANNÉE

   

       Cette année 2020 nous a montré à quel point la nature est résiliente, comme on dit d’un être humain capable de surmonter un drame. Si on cesse de la malmener, elle renaît.

En sera-t’il de même pour la corrida ?

Nous n’avons, pour la plupart, jamais eu à souffrir ni de cécité ni de surdité, ni d’agueusie, ni d’anosmie, d’une certaine façon d’aucune de ces infirmités, d’aucune misère sensorielle.

Gardons le goût de la corrida car il nous est bon d’apprécier toutes les qualités du toro, la prise de contact avec le monde sauvage, l’attention passionnée que nous portons à cet animal unique, sans égal, les premiers pas vers la grâce du torero avec ce besoin viscéral de donner un sens à l’existence. Et cette expression, cette communication de l’acteur ressenties par le spectateur, c’est la goutte d’eau qui glisse vers un océan de bonheur.

Soyez heureux.

Que la morosité d’aujourd’hui ne soit que l’ombre des succès de demain, sachant que nous ne pouvons que croître dans cet environnement instable en cultivant l'incertitude, composante essentielle de notre destin. Au tapis nos certitudes !

Meilleurs vœux !

                                                        Gilbert Lamarque Patrick Soux

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DERNIER ENCIERRO 2020

Publié le par Cositas de toros

  Relevé le 19 décembre dans Noticias de Gipuzcoa.

 

                                Encierro… a la tolosarra

 

Les vaches, rue Uzturre à Tolosa

 

     Elles galopent dans la nuit ces onze vaches, rue Uzturre à Tolosa comme si c’était la Estafeta de Pamplona !

Qui a dit qu’en 2020 il n’y a pas eu d’encierro ?

L’une, devant le camion a choisi de fuir, les autres ont suivi. Il a fallu de toute urgence improviser un dispositif de secours avec l’aide de la police municipale et des membres de la protection civile. Ils remplacèrent les pastores de San Fermín pour diriger ces douces laitières sans incident. On les remit dans le camion, le quartier Larramendi retrouva sa quiétude.

Épisode cocasse. Mais cette distraction me permet de tenter un parallèle – qui n’en est pas un – avec les toros.

Les bravos de l’encierro courent au grand jour vers une mort certaine mais un destin plus glorieux.

Ces onze vaches, elles, courent aussi vers une mort programmée, de nuit. C’est aussi leur destin.

Ces bêtes qui ont donné leur lait toute leur vie durant – source tarie aujourd’hui –, ne méritent que l’abattoir et l’on retrouvera sur les étals, des pièces de bœuf ! Simplement de la vache, de la vache de réforme !

N’est-ce pas plus coupable et méprisable. Ah, l’homme est ainsi fait, impitoyable, impénétrable et parfois abject par sa fourberie !

 

                                                            Gilbert Lamarque

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QUESTION AU PÈRE NOËL

Publié le par Cositas de toros

              POURQUOI INTERDIRE LA CORRIDA ?

 

           Débat éternel, certes, mais la corrida est bien là et résiste aux pauvres arguments et à l’ignorance et la mauvaise foi de ce que nous considérons comme de pauvres adversaires. "A pauvre adversaire, pauvres arguments" – nouvelle devise.

Non, nous ne nous satisfaisons pas du plaisir de la souffrance de l’animal !

Pour apprécier, il faut connaître. Il faut connaître l’histoire, les bases, les règles, les fondamentaux. Comment savourer un match de rugby sans en comprendre les règles – règles très alambiquées aujourd’hui, seulement comprises que par un supporter possédant un Bac + 5 – ? Les plus embarrassés se tourneront vers le football. Aie ! À l’heure où vous lirez ces lignes quelques amis m’auront tourné le dos.

Mais en dehors des connaissances afin d'apprécier la corrida, mettons le holà sur l’argument idiot : « Le taureau n’a aucune chance, le combat est inégal ». Nous connaissons d’autres combats inégaux dans les campagnes – Aie, aie ! d’autres amis perdus … – . On ne cherche pas un véritable vainqueur, si le torero est blessé ou meurt, c’est l’accident, car le toreo est un art dangereux comme l’est en sport automobile, la F1. Le but n’est pas le dénouement par le drame. Nous voulons apprécier et reconnaître si le torero a bien toréé, ou mal. C’est l’exercice de son art.

Et puis, mettons-nous à la place du toro – cornes comprises – : quel choix ferai-je à ma naissance sachant qu’une vie morose, plus ou moins longue, d’esclave consentant se terminera dans les couloirs d’un abattoir, première option ; ou alors une vie dans de grands espaces, une autre campagne, le campo, libre et choyé, vie plus brève, mais digne devant une mort glorieuse sous le soleil, en seigneur.

 

 

     Le bos ibericus n’est pas un taureau charolais. Dans nos campagnes existaient et existent encore les rituels du lapin, poule et poulet, pintade tués à main nue… et celui du cochon, aujourd’hui canalisé, aseptisé. Autres sacrifices.

Nous vivons dans l’arène, lieu de communion, d’exaltation, de rencontres, lieu de retrouvailles, un spectacle sans pareil, même si désormais il répond aux lois du spectacle clinquant – strass et pacotilles – et du commerce.

On vous demandera souvent pourquoi vous aimez la corrida mais vous demande-t’on pourquoi vous aimez la musique ou la littérature ?

J’ai une "foi raisonnée" envers la corrida comme feu Giscard d’Estaing déclarait sa "foi raisonnée" en l’unité européenne. Confronté à de multiples crises dont certaines existentielles, elles testent autant ma "foi" que ma "raison".

C’est aussi une autre façon de vivre, de vivre des moments plus intenses, plus violents parfois et aussi plus dramatiques, plus douloureux. Mais au moins, vous vous sentez vivre !

Cela ne suffit-il pas ?

Connaîtrais-je l’Espagne et le Sud-Est français, sans les toros ? Aurais-je fait tant de rencontres, certaines converties en amitié ? Aurais-je tant de livres sur le sujet dans ma bibliothèque ? Aurais-je visité tant d’expositions, assisté à tant de conférences ? Aurais-je connu et apprécié le Rueda ou le Somontano ?...

Nous vénérons le toro comme le torero qui en est, lui, le partenaire.

Et puis après la corrida, il nous faudra défendre le flamenco, la paella… nos traditions bien françaises !

Comme dirait un gamin sorti du collège : «  Les jeux vidéo, les téléfilms, les séries, c’est de la fiction. Ça a un impact et ça banalise ces actes. Alors que dans les arènes, c’est pour de vrai et ce n’est pas fait à la légère. Il y a un rituel très fort, il n’y a pas d’écran, il y a un risque… la corrida c’est la mise en scène pour de vrai. »

Bref, la corrida est une "barbarie", une "décadence inhumaine", une "boucherie satanique", un "abrutissement collectif" conduit par des "tortionnaires", des "psychopathes" dont le "sadisme jouissif" et "l’apologie du sang" méritent le boycott, sinon la mort. (Ces mots entre guillemets sont issus du riche vocabulaire des imprécateurs). Ce sont les mêmes qui abreuvent le Web d’échos malsains et dangereux).

Pour nous les "voyeurs", participer au spectacle de la corrida, c’est un moyen d’élever notre âme !

 

      Ne croyez-vous pas que le Père Noël production 2020 est vraiment une ordure, déclinaison du Père Fouettard ?

Qu’en sera-t’il de la grand-messe autour de la dinde ? Un réveillon des plus bizarres.

Que trouvera-t’on sous le pied du sapin ? Un masque de Zorro ou de Superman serait de mauvais goût.

Le sapin a les boules, nous aussi.  

                                            

 

 

 

 

Joyeux Noël !

 

PS : la question en sous titre aurait pu être : pourquoi aimons-nous la corrida ?

 

                                                                         Gilbert Lamarque - Patrick Soux

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A PROPOS DE LA PIQUE

Publié le par Cositas de toros

      Dernière info 

        Le 27 octobre à Carcassonne, l’UVTF a élu son nouveau bureau et la ville d’Istres est désignée pour la présidence des trois ans à venir. Elle a voté entre autres, la modification de l’article 62 du règlement taurin municipal. La pique dite "Bonijol" sera la seule à être utilisée dans les arènes appartenant à l’UVTF, dans l’intérêt du spectacle et après validation par la FSTF.

 

Puya utilisée de 1917à1962, de Belmonte au Cordobès

 

En France et en Espagne, sont utilisées trois types de piques.

 

Espagnole

- "Espagnole" définie par le Ministère de l’Intérieur espagnol en 1996.

 

Andalouse

- "Andalouse", même modèle que l’"espagnole" mais de cotes réduites adoptée par l’Andalousie en mars 2006 puis par le Pays Basque et la Castille-et-Leon. Cette pique, plus courte de 1cm avec un diamètre de 2,5cm est employée aujourd'hui à Bilbao. Elle provoque des blessures moins profondes de l'ordre de 13%. Encore un sujet de discorde, certains s'insurgent... leurs aïeuls s'opposaient déjà à la religion du caparaçon !

 

Bonijol ou française

- "Française" ou "Bonijol", pyramide en acier sur corps monobloc alu qui supprime le bourrelet présent dans les précédents modèles. Elle est utilisée depuis 2011 par les arènes qui le souhaitent en accord avec l’UVTF.

Pas vraiment une révolution car à part Parentis et Céret qui utilisent l’"espagnole", toutes les arènes de l’Hexagone où officie la cuadra Bonijol, utilisent la "française". L’avantage, c’est l’harmonisation de la pique, pique qui nous fait souvent débattre.

Quant à Philippe Heyral, il fournit, lui aussi, ses propres piques. Pas de photo, mais on imagine qu’elle est aux dimensions de la pique espagnole.

Pour ceux parmi vous qui souhaitent pousser plus loin la pique, rendez-vous sur le site de la FSTF, taper "pique" dans la recherche.

                                                                                               Gilbert Lamarque

 

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LE CHANT DES PARTISANS

Publié le par Cositas de toros

 

     En tauromachie, il y a toujours eu des divergences, des antagonismes curieux.

(Il y a quelques jours, le 19 août, nous vous entretenions sur les partisans du torero ou du toro : torerista ou torista).

     Tous ces antagonismes peuvent porter sur le piquero, le caparaçon, les toreros, les toros et sur bien d’autres détails – qui n’en sont pas toujours – et sont un des éléments parmi des milliers de la passion et de l’intransigeance, parfois l’intolérance de nombre d’aficionados.

Nous assistons tous au même spectacle mais, la façon de l’aborder, de le voir, de le ressentir, de le juger, de le concevoir, diffère fortement suivant le goût, le caractère, les idées, la culture tauromachique, le parcourt et parfois même du milieu social de chacun.

Et dans ce monde de sueur et de sang, en principe, chacun tranche dans le vif.

 

Toro moderne ?

      Qui n’a pas entendu "qu’autrefois", les toros pesaient en toute normalité les fameuses 30 arrobas*. Que les toreros très professionnels préféraient subir la cornada que vivre l’échec. Que les picadors – les mal-aimés aujourd’hui – excellents cavaliers, se seraient crus déshonorés de placer la vara ailleurs qu’en plein garrot. Que les corridas et autres spectacles dits mineurs, se déroulaient dans le respect  rigoureux du règlement et des principes le codifiant, et autres considérations incontrôlées mais irrévocables qui constituent l’évidence sacro-sainte de l’art du toreo dont ils sont les irréductibles prêtresses.

En conclusion de ces traditions sacrées et intouchables, sont nées des prises de position étranges dont les plus intransigeantes se sont fixées sur l’élément essentiel, de base de la corrida, à savoir le toro.

            Le poids

     Il y a les partisans du poids. Ceux pour qui le toro de lidia doit avant tout être un animal grand, lourd, puissant, très armé. Nous les trouvons pour la plupart à Madrid ou Bilbao. Seul le toreo dur, difficile, dangereux contre cet animal imposant les intéresse comme, sans franchir les Pyrénées, à Céret ou à Vic. Ils en espèrent une forte émotion, le frisson violent qui vous parcourt l’échine jusqu’à l’angoisse, tout ceci sont pour ces disciples la quintessence de l’art tauromachique.

Si vous avancez le caractère souvent pénible de ce spectacle, ils éliminent l’élément difficile en vous affirmant qu’ « il y a une lidia adaptée au caractère de chaque toro » - ce que je partage – et ne s’intéressant qu’à l’effort, à la lutte âpre et technique, of course.

            La bravoure et la noblesse

     L’autre conception a pour nature les qualités de bravoure et de noblesse du toro.

Cette catégorie d’aficionados ne fait pas pour autant, abstraction de la prestance, de l’allure ; mais s’il a à choisir entre la masse et la combativité, ils soustraient sans hésitation quelques arrobas au bénéfice des qualités "morales" du bicho. La notion de masse ne veut pas dire être plus gras ni être plus fort.

Pour eux, la tauromachie est avant tout un art. Vivre le beau, l’esthétique, au diable la bagarre ! Ils optent pour la beauté plastique plutôt que pour l’angoisse du danger.

Le style, le geste pur, l’harmonie et la lenteur des mouvements sont appréciés plus que le corps à corps athlétique.

Leur satisfaction est générée par l’inépuisable bravoure et surtout l’intégrale loyauté du toro, pour ne pas dire parfois, la candeur dans l’attaque.

        

"Tabernero" de Miura. San Isidro 2016. Aplausos.es fotos

    L’intermédiaire

     Entre ces deux conceptions, il y a la place pour un point de vue intermédiaire.

Le partisan du toro lourd, énorme, regarde avec tristesse l’aficionado qui admet le toro moyen. Il veut des kilos sur la bascule même si par la suite, il en résulte d’amères désillusions.

Quant à l’amateur de la bravoure, il estime avant tout qu’une exécution idéale des suertes vaut bien la peine de se priver de quelques arrobas. Partisan du toro brave, il s’intéresse à tous les tercios même si la puissance est limitée. Pour lui, la corrida est surtout un ensemble qui exige pour sa parfaite réalisation avec ce côté artistique, les qualités de noblesse et de bravoure qui n’amènent pas obligatoirement au toro « sur rails ». Il en tirera des impressions d’esthétique, d’élégance et d’harmonie, tout cela non dénué de danger, d’effort et de tragique.

             Conclusion

      Elle tient dans cette phrase de Belmonte après avoir abordé cet éternel sujet de discorde entre aficionados : « Un toro n’a jamais fait mal avec ses kilos. Ce sont ses intentions qui comptent et surtout la façon dont il les traduit avec ses cornes. »

Là se situe sans conteste toute la logique du toreo.

Un toro brave, noble et lourd est au goût de chacun, et je crois, sans me tromper, au goût de tous les vrais toreros.

Un toro anovillado, nerveux, dur de pattes, un toro de sentido, sera toujours craint par les matadors de toutes les catégories.

 

     Vous l’aurez compris, cet article n’étant qu’une autre façon d’aborder "torerista y torista" mais  dans une position consensuelle. Il y a la place pour chacun avec le "bon" toro, "moderne" ou pas, celui qui devrait toujours nous unir sans pour cela éliminer tout le ganado.

 

*Arroba, ancienne unité de mesure de masse. En Castille, l’arroba équivaut à 25 livres, soit 11,500 kilos.

 

                                                                               Gilbert Lamarque

 

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